vendredi 30 janvier 2015

Joe Krapov - Au fond du jardin

PROTESTATION - PROVOCATION

Dans le fond du jardin
Je sculpte du rondin
A la hache, au couteau,
Au ciseau,
Au burin ;
Plus entêté que Tartarin
Je me défonce, en bon gredin,
Sur mon « dépenseur » de Rodin

Baladin, muscadin

Et momentanément badaud périgourdin,
Il a claqué tout son pognon
Pour une dernière tarte à l’oignon
Dans un restaurant de Sarlat.
Il s’est aussi un peu soûlé
En arrosant son cassoulet
D’un verre de Bergerac qui traînaillait par là
(N’en dites rien surtout à sa femme, Carla,
Qui croit qu’il ne boit pas !)



Il s’est assis, sourire aux lèvres,

Il regarde monter la fièvre,
Le flot des visiteurs hagards
Qui viennent jouer aux médiévistes
Mais ils ne sont que des touristes
Qui font pétiller son regard
De fou assis sur la colline
Dans un monde qui badaudeline.

Dans le fond du jardin où souvent je me casse

Je compresse, je concasse,
J’assemble des carcasses.
Poète ferrailleur du dimanche des ducasses,
Je désarticule, 
Je Césarticule,
Je tourne en ridicule
Tout l’acte économique
De production de biens pour le profit des riches :
En taillant dans la friche,
Je fais à l’identique,
Avec le même geste, 
Dans un contexte agreste,
En dehors de l’usine
Où c’que Charlot turbine,
Un exemplaire unique,
Invendable, comique,
De mes songes-balivernes
Pour les temps post-modernes.

Dans le fond du jardin, parfois, à l’occasion,

Je sculpte le gazon,
Je taille dans le buis
Je tire de la glaise
Le poussin Blaise,
Booz endormi,
Et je le plante,
- Drôle de semis ! -
Emmi 
Le jardin des plantes
De Nantes.
 

Ca ravit les enfants
Tout comme Georges Lebanc.
Quand Claude Pontifie
La poésie fructifie !

Dans le fond du jardin, promis, juré, craché,

Ma tendresse cachée
Trouve là son refuge
Et ces exhibitions
Ne sont provocations
Qu’à la réflexion.
(Mais qui réfléchit,
Aujourd’hui,
A part les miroirs
Des micro-trottoirs ?)

Pas la peine de crier au grabuge,

Pas la peine d’en appeler au déluge,
Aux vengeances ni même au montrage du doigt !
Et d’ailleurs, y’a erreur
Sur la notice « auteur » :
Ce n’est pas moi 
Qui ai inventé la catapulte à chats :
C’était Royal de Luxe et c’étaient des pianos !
 

Alors s’il te plaît, S.P.A.,
Range ta Kalachnikov et garde tes pruneaux :
Moi aussi j’aime les animaux…
Surtout la maman des poissons…
Avec du citron.

Où lire Joe Krapov

Nounedeb - Au fond du jardin

C’est trop Schtroumpf !

Gare à qui verra Azrael
Poils hérissés à travers ciel,
Il sera transformé soudain :
Gargamel, en sorcier d’airain,
Ignore que son tortionnaire
S’est assoupi dans la topiaire.

Où lire Nounedeb

Manoudanslaforêt - Au fond du jardin

Au fond du jardin


Atterrissant sur mes 4 pattes,
comme tout bon félin se respectant,
après avoir sauté le mur du jardin,
je me retrouve nez à nez avec un drôle de cousin !
Gros, gras, vert l'air bizarre !
Aussitôt je fuis, hérissé et cours de l'autre côté,
me réfugier vers quelque chose qui paraît être un humain
( qui peut être me caressera, me rassurera..)
et là, je tombe sur un être au cœur de pierre qui ne bouge pas d'un poil,
ne me regarde même pas, moi si beau...
on dirait qu'il va pleurer...
mais c'est quoi cet endroit vite rentrons !!!!

Saraline - Au fond du jardin

″Fleurpageons
Les rhododendroves
Gyrait et vomblait dans les vabes
On frimait vers les pétunias
et les momerates embradent ″

Si vous écoutez attentivement,
c’est ce que soupire au vent 

ce gros matou vert 
qui, printemps comme hiver
passe son temps à  dormir au fond du jardin.
Un peu plus loin, figé  pour l’éternité,
Lui, qui n’a pas l’air d’un minet
Joue-t-il à chat perché ?
Quant à Grippeminaud
Il se livre au grand saut
Et pendant ce temps, derrière son sourire 
N’entendez-vous pas :

″Fleurpageons
Les rhododendroves
Gyrait et vomblait dans les vabes
On frimait vers les pétunias
et les momerates embradent ″ *

*Emprunté au chat du Cheshire

jeudi 29 janvier 2015

Lilousoleil - Au fond du jardin

- Dis l’Ugène, ton chat, l’est pas un peu bizarre ce matin. M’a l’air tout de bizangoin.

- T’a ben raison, l’était tout tranquille se chauffer les côtes au soleil quand, il a aperçu le miron gauné de vert comme le greffier de cofidis. Sauf que c’était pas un vrai matou, pas le portrait craché et qu’il a fait un vol plané pour rien. Il s’est tout petafiné les moustaches quand il s’est accubouché sur la statue que la Josette a fait installer au fond du jardin pour cacher la porte des cagoinces. Il était tout ébarliaude. La coquine, elle a dit comme ça que, quand elle a la vasivite, personne ne la voit entrer… c’est pas une vraie tu penses… que du carton pâte. Elle a dit comme ça aussi que de voir le mec penser cela repousserait les ceusses qui viennent lorgner ou les groules de s’y installer.

- Ah tu crois, quelle babièle cette Josette…. Toujours à barjaquer et avoir des idées aussi sottes que grenues.

- Ah enfin beauseigne pauvre minet… Dis cela te dis d’aller ramasser qu’q babets pour allumer ton poêle. Y en a un cuchon au fond derrière la cabane ensuite on ira se rincer le corgnolon chez la catole de Janine ; elle aura ben que quoi pitancher et deux trois matrues à reluquer…

- Allez c’est parti vieux !

Où lire Lilousoleil

Emma - Au fond du jardin

Déception

Je suis accablé, vraiment déçu.
Quand j'ai repris la boutique, je croyais bien tirer quelque chose de ces bestioles, c'est la moindre des choses ! Quelqu'agrément, sinon des revenus substantiels !
Est-il normal qu'ils se gobergent à longueur de journée sans rien faire, comme Cetelem, le chat de la voisine étalé dans son jardin à faire ses gros ronrons sans se soucier des souris vertes qui courent dans l’herbe ?
Ils me prennent pour un pigeon !
Pourtant quand je dis : "pigeon vole", en mimant l'action, mon cerf ne bronche pas, non plus que mes poissons, pourtant estampillés volants ! Par contre mon chat-huant décolle, chouette, mais il ne hue pas le moins du monde.
Quant à mon chat Chacha, un peu braque, il me prend VRAIMENT pour un pigeon.
Alors oui, je suis accablé, déçu, les bras m'en tombent.

Où lire Emma

mercredi 28 janvier 2015

L'Arpenteur d'étoiles - Au fond du jardin


JUSTE RETOUR DES CHOSES (texte long)

Une voix rauque, comme voilée
- vous êtes bien monsieur Philippe ?

Il avait décroché son téléphone, mais il marqua un temps, surpris par cette voix qu’il ne connaissait pas.
- heu ... oui, oui
- alors c’est fait ; le travail est fait. Il ne bougera pas de sitôt
L’homme accompagna cette dernière phrase par un rire bref.
- quel travail ? Qui ne bougera plus ?
- monsieur Philippe ... la voix s’était faite un peu plus mielleuse.
- monsieur Philippe, enfin. J’ai accompli ce que vous avez demandé de faire, simplement. Et maintenant je veux mon argent, comprenez-vous ?
- je ne comprends pas ce que vous dites. Je ne sais pas qui vous êtes. Salut !
Et il raccrocha, choqué et inquiet. Il pensa qu’i s’agissait d’une erreur, ou d’un canular de mauvais goût. Il haussa les épaules, alla chercher un verre d’eau dans la cuisine et s’installa à son bureau pour continuer à écrire son dernier roman, sans doute voué aux succès comme tous les précédents.

On sonna à la porte. Un coup bref.
Philippe se figea. Il va venir ce soir, assez tard en plus, pensa-t-il. Il se dirigea vers la porte et demanda :
- qui est là ?
- c’est moi, monsieur Philippe. Laissez-moi entrer, je vous le conseille.
C’était l’homme à la voix rauque.
- mais qui êtes-vous bon Dieu ? Que me voulez-vous ?
En guise de réponse, une feuille glissa sous la porte d’entrée. Une photocopie d’une photo.
- regardez la photo. Vous voyez bien, monsieur Philippe. Le travail est fait. Vous devez régler la note. Vous n’entendrez plus parler de moi.
La voix s’était faite un peu plus forte, tout en conservant une certaine obséquiosité.
Philippe pensa que les voisins risquaient d’entendre, même de sortir sur le palier pour voir qui parlait ainsi. Il ramassa le papier.
La photo était celle d’une statue qu’il connaissait bien. Elle avait été installée dans sa ville natale quelques années auparavant.
- je la connais cette statue. Et je n’en n’ai pas grand-chose à faire d’ailleurs ...
- regardez-la mieux, monsieur Philippe. Regardez-la mieux fit la voix doucereuse de l’autre côté de la porte.

Philippe l’observa d’un peu plus près.
- impossible. C’est impossible bredouillait-il. C’est impossible ...
- si, si c’est possible. C’est bien lui, ce con d’Albert comme vous l’appeliez encore  l’autre jour au restaurant. Ouvrez-moi maintenant. Je pense que c’est mieux. J’entends vos voisins s’agiter derrière leurs portes.
- Philippe hésita puis ouvrit. En face de lui un petit homme soigné dans un manteau élégant. Un sourire discret rehaussé par une fine moustache et des yeux sombres, enfoncés sous un front large.
Philippe jeta un coup d’œil rapide sur le palier avant de refermer la porte.
- c’est un montage cette photo. Un gag. Vous êtes de la télé, genre caméra cachée ...
- enfin, monsieur Philippe. Vous êtes un écrivain de renom. Vos livres sont toujours des best-sellers. On ne joue pas avec des gens comme vous. Je vais vous montrer une autre photo pour que vous compreniez mieux qui je suis.

L’homme tenait  une petite serviette en cuir que Philippe n’avait pas vue tout de suite. Il l’ouvrit et en tira un autre cliché, celui d’une espèce de massif taillé en forme d’un animal dormant.
- qu’est-ce qu’il y a à comprendre là-dedans ?
- je vais vous expliquer. Vous êtes un très bon écrivain mais avez la mémoire courte, si je puis me permettre bien sûr. Ce massif animalier, qui représente un chat, ou un panda, ou un ours,  se trouve au Parc de la tête d’or, tout au fond du jardin, en face de la terrasse de cet excellent restaurant où vous déjeunez de temps à autre. C’est là que je vous ai vu la première fois.
- vous m ‘avez vu au Chalet ?
- C’est bien ça. Vous étiez sur nos listes, de toute façon.
- Vos listes ? Vos listes de quoi donc ?
- Nos listes de personnalités susceptibles d’avoir besoin, un jour ou l’autre des services de l’ACV
- l’ACV ? Mais qu’est-ce donc encore que cette histoire abracadabrantesque ... ?
L’homme prit alors une carte de visite dans la poche intérieure de son manteau et la tendit à Philippe.
- L’ACV, c’est ça : l’association des chats volants. Vous voyez le logo en haut, c’est un chat semblant voler. En réalité il marche sur une verrière et la photo a été prise d’en dessous. Mais peu importe. Vous connaissez, les chats bien sûr. Comme tous les écrivains d’ailleurs.

Philippe hocha la tête et s’appuya un instant contre le chambranle de la porte du salon. L’homme continua :
- un chat à l’affût se tapit, silencieux, immobile, tous les sens aux aguets. Sa proie, alimentaire ou jeu, peu importe, est là devant lui, insouciante. Puis quand il a jugé tout l’environnement, qu’il a mesuré les distances, flairé le sens du vent, écouté les éventuels bruits parasites, il bondit sur sa victime et ne la rate quasiment jamais. Ce saut final est comme un envol. Les membres de l’ACV sont ainsi. Nous sélectionnons les personnalités ... disons  « intéressantes ». Nous les suivons, les écoutons, et  découvrons peu à peu les problèmes qui les perturbent. Puis nous agissons à leur place et venons ensuite nous faire payer pour le service rendu. Bien entendu, nous avons sur chacun de nos clients, des informations personnelles qui ne sortent jamais de notre cercle. Sauf si ils refusent de nous ... disons, « dédommager ». Dans ce cas nous livrons quelques bribes de leur vie privée à la presse people.

- mais vous êtes des malades, s’exclama Philippe.
- calmez-vous monsieur Philippe. Ce con d’Albert, ainsi que vous ne cessez de le nommer depuis plusieurs mois. Vous le haïssez, le détestez, l’abhorrer. Et c’est bien normal puisqu’il est l’amant de votre charmante épouse. Enfin, il « était » son amant. Aujourd’hui, son corps est recouvert de fonte, et il a pris la place de la fameuse statue. Personne ne le cherchera ici. Si vous saviez le nombre de statues qui sont en réalité « habitées » par des corps sans vie, vous n’en reviendrez pas.
L’homme eu un petit rire malicieux.
- Alors maintenant, vous nous devez cinquante mille euros. Reconnaissez que c’est peu payé pour vous débarrassez d’un tel rival.

Philippe sembla se tasser sur lui-même. Il murmura d’une voix blanche :
- venez avec moi dans mon bureau. Je vais vous payer.
Il fit signe à l’homme de prendre place dans le petit  fauteuil tandis que lui s’asseyait derrière le bureau. Il soupira.
- allez, monsieur Philippe. Vous êtes libérez de ce fardeau qui vous pourrissait la vie depuis si longtemps. Moi, j’encaisse et je disparais à jamais de votre environnement. Je vous donne le numéro de compte de l’association pour effectuer le virement.

Pendant que l’homme cherchait le document dans sa serviette, Philippe ouvrit le tiroir, saisit son révolver équipé d’un silencieux et lui tira deux balles en plein cœur. L’homme s’effondra sur lui-même, les yeux effarés. Un peu de sang sortit de sa bouche entrouverte.

Philippe, détendu, se planta devant le cadavre de l’homme au manteau :
- désolé mon vieux. Deux problèmes sont désormais réglés : ce con d’Albert et toi. T’es pas très grand, tu vas passer par le vieux vide-ordure qui fonctionne toujours et qui est tellement  large. Je te récupère en bas, dans une poubelle adaptée.  Ah, une dernière chose, j’avais eu vent de l’ACV et j’ai fait en sorte de vous intéresser ...

Tu vas aller très vite chez un de mes amis qui travaille le bronze pour les boutiques de déco. Je pense que tu finiras en puzzle, dans plusieurs statuettes de rat ou de souris.
Juste retour des choses, monsieur le chat volant.

Lorraine - Au fond du jardin

         AU FOND DU JARDIN…

        Elle est debout près du massif découpé comme un chat endormi, au fond du jardin., là où la petite porte dérobée ouvre sur un chemin privé qui ne mène nulle part. Elle a sursauté pourtant : un inconnu lui souriait. D’où venait-il ? Il était pourtant bien indiqué « Défense d’entrer ». Elle a dit précipitamment  : « Qui êtes-vous ? Je ne vous connais pas. Partez… ». Mais lui, très doux :

        - Que se passe-t-il ? Vous êtes toute rouge. C’est interdit de se tromper de route ? Ne craignez rien, je m’en vais…

        Et il s’en est allé en effet, sans se retourner, il a contourné la belle statue d’homme assis à laquelle il ressemblait un peu, lui semblait-t-il, tandis que, vaguement déçue, elle le suivait des yeux.

          Aujourd’hui, elle attend. Elle « l’attend », à vrai dire, comme s‘ils s’étaient promis de se retrouver, comme s’il était venu exprès pour elle, hier.  Elle revoit sa démarche féline, souple, ses cheveux blonds bouclés comme ceux d’un enfant. Pourquoi a-t-elle été impatiente, pourquoi l’a-t-elle rabroué? Il s’en passe quelquefois des choses dans la tête des filles. Il l’avait regardée avec tant d’intérêt, tant d’intensité. Elle n’avait pas envie qu’il parte. Il l’hypnotisait un peu, son regard bleu contenait tant de promesses…

        Et il est là, en effet. Elle ne voit que son sourire, sa bouche bien dessinée, qui s’approche, s’approche…Des bras la serrent, le baiser l’enivre, son corps s’amollit. Le chat du voisin a sauté du muret en sifflant comme un damné. Puis, plus rien.

        On la retrouvera le soir même, couchée près des rosiers, Étranglée. Violée.

Lorette - Au fond du jardin

Au fond du jardin

C’est évident, ils jouent au chat et à la souris.
Le premier fait semblant de se reposer tranquillement pendant qu’il n’y a pas un chat.
Le deuxième réfléchit à la solution de la charade mais il semble qu’il va devoir donner sa langue au chat.
Le troisième, ce pitre chat n’a pas la voix au chapitre et préfère partir dans le jardin jouer à chat perché.
Finalement, dans cette histoire, il n’y a pas de quoi fouetter un chat !

Jacou - Au fond du jardin

Histoire à dormir debout


J’aurais dû me méfier.  Elle avait l’air si gentille, cette mamie, qui cherchait des champignons ; avec ses grands yeux rieurs, sa bouche souriante, ses dents étaient un peu longues…personne n’est parfait.

Elle m’a dit : « Tu es perdu, mon enfant ? »
 

  • Je cherche ma sœur.

  • Suis-moi. Je crois savoir où la trouver.

Nous arrivâmes en vue d’une maisonnette. Elle appela : « Gretel ! »

Je n’eus pas le temps de dire que ma sœur s’appelle Boucle d’Or ; déjà un chat jaillit, toutes griffes dehors, de la fenêtre, et m’immobilisa.

« Hahaha, entendis-je ricaner. Te voilà bien puni, de suivre n’importe qui. Tu es parfait en statue, Petit Poucet. »

Depuis,  condamné à observer le Chat Botté, transformé en ce tas bouffi, couvert de poils verts, j’attends la belle princesse, qui viendra me délivrer d’un tendre baiser. Espérons que ce ne sera pas dans cent ans.

PS : Je remercie Charles Perrault et Les Frères Grimm. Toutefois, la sorcière devrait s’acheter des lunettes, je ne suis pas Petit Poucet, je suis le petit fils de Barbe-Bleue.


Où lire Jacou

mardi 27 janvier 2015

Daniel Hô - Au fond du jardin

chat vire de bonheur
des formes, des couleurs
un animal végétal
surprenant, verdoyant
se fait reposant

chat pitre on rigole
des roulades, des cabrioles
l’animal social
fourbu, abattu
n’en peut plus

chat grain de déraison
des peurs, des superstitions
l’animal banal
polisson, mignon
fait ronron

Oncle Dan- Au fond du jardin

Au fond du jardin
J'ai retrouvé mon ami
Et le chat qui vole.


lundi 26 janvier 2015

ABC - Au fond du jardin

Chat alors !!!

Connais-tu l’histoire du chat qui dort ?
C’était un chat, un bon gros chat, ni plus, ni moins malin que son voisin. Juste un chat relatant la vie d’un charlatan, paresseux s’il en fut, penseur de son état. Le premier dormant tout le temps, le second rêvant autant… L’histoire aurait pu s’arrêter là, tout simplement, l’un ronronnant l’autre méditant, rien vraiment de très passionnant… Un Raminagrobis, sans trône de justice, et un philosophe sans public, sans artifice…
Oui mais, pour empêcher l’histoire de tourner en queue de boudin, arrive un petit malin, sans éducation, sans manière qui veut faire le fier, en sautant de sa gouttière, avec l’agilité des cats retombant toujours sur leurs pattes. D’un bond d’un seul, il s’élance de son sixième étage, pour retomber cul par-dessus tête au pied du Père Lustucru qui n’y croit plus… Raminagrobis ne se réveille pas… Son charlatan attend, bras ballants…
Et depuis que cette histoire tourne en boucle, en cherchant  une porte de sortie, la Mère Michelle crie par la fenêtre…
Un rien suffit pour faire naître une chanson.


Où lire ABC

Tiniak - Au fond du jardin

CHATIERE

Enfin, d'autres voix nues !
Lente, leur survenue cerne le ton des astres
ravale de trop vieux cadastres
et ces voix n'en font qu'une
en montant à la lune au fanal rouge sang
le furieux sentiment que l'heure est opportune

Je vide alors mes poches de leur vacuité
et vais taper la cloche à ce nouveau banquet
lâchant des ricochets à sa farce fantoche
avec les doux galets que tu m'avais offerts
Poucet, à la rivière
où je n'ai su pécher que d'amères amours
quand tu me répétais qu'elles n'étaient qu'un four

Et l'On danse ! Et l'On danse !
cependant que - j'y pense !
mon Ça traîne au jardin... Là, dessous...
Il reviendra demain... Après tout...
Aussi bien, je m'assieds
sur ma vaine pensée
et je mâche ! et je mâche !
quelques songes potaches

Oui, chantez-moi, Pierrot alignés en chorale
pourquoi je n'ai plus mal
au passage du cirque
des bourgeoises rousseurs à l'allure hypocrite ?

Et ça chante ! Et ça miaule !
Et ça me dévaste la piaule !
pour qu'à Mon Tapi reverdisse
un sourire à mon masque de Jocrisse

Oui, mais comment rentrer d’Hier ?
Suis-je bête ! par la chatière

Où saluer au baisser de rideau des étoiles muettes

Tisseuse - Au fond du jardin

Mais regardez-le celui-là !
Une vraie vie d’chat !
Rien à faire de sa journée que de dormir en rond.
A tel point qu’il est devenu gras et moussu
A force de s’enrouler dans l’herbe tendre

Je ne suis pas si bien loti que lui
Moi qui dois faire prouesses et pitreries
Afin d’essayer de distraire l’enfant assis.
Remarque bien, l’autre jour il a souri
Et sa gangue de pierre est parvenue à se fendre.

Qui a dit que l’éternité doit se dérouler
Dans un grand bâillement d’ennuis ?
Encore un qui n’a jamais essayé
De gagner sa pitance en chassant la souris
Quand vient le soir ou le petit matin.

C’est pourtant bien croquignole
Tout au fond du jardin
De tenter de voler et d’amuser la galerie
Semant la pagaille chez mulots et compagnie
Musaraignes et campagnols.

Mais le fameux jour où il s’est éveillé
Je venais de plonger tout droit du pigeonnier
Sur une misérable grenouille
Qui venait de sauter sur un de ses grands pieds.
A croire que cela lui a fait des chatouilles...

Il s’est secoué tant et tant
Que tout s’est effrité d’un seul tenant.
Le sort qui le tenait prisonnier
D’un coup d’un seul évanoui
Comme je vous vois j’ai vu l’enfant guéri !

Ckan - Au fond du jardin

Chat l'histoire déjantée du fond du jardin

Assis sur mon séant
Je regarde en dedans
Je suis sur mon derrière
De ça je suis très fière


Y a l'autre qui fait des bonds
Mais ce n'est qu'un chaton
Souvent il fait ronron
Et tourne parfois en rond


Autour du bien heureux
Celui qui ferme les yeux
Et qui sourit aux anges
Quand rien ne le dérange


Je ne suis pas penseur
Mais je songe à ma sœur
Qui aime bien les chatons
Ceux là qui font des bonds


Ma sœur qui est très leste
Aime bien faire la sieste
Elle ressemble au dormeur
Mais ce n'est que ma sœur


Parfois de bon matin
Jusqu'au soir c'est certain
Je contemple à demi
Le beau chat endormi


Celui qui fait des bonds
N'aime pas trop le son
Que fait en s'endormant
Celui qui est ronflant


Tsouin tsouin


Où lire Ckan

Vegas sur sarthe - Au fond du jardin

Let sleeping dogs lie


On se souvient ou pas que Blanche - dite la Cappucetto Rosso - était partie chez sa great-mother chercher ingrédient ou deux pour sa marâtre désireuse de confectionner ce traditionnel masque de beauté de Cesare Frangipani à base de frangipane et de beurre en pot.

En chemin - car il y a toujours un chemin pour aller d'un endroit à l'autre d'un conte - elle rencontre Petit-Jean-comme-derrière.
« Que fais-tu ainsi sur ton derrière, les bras ballants ? » lui demande t-elle.
« J'en ai assez de courir derrière mon jumeau Gros-Jean-comme-devant ! » rétorque t-il « Pour faire court j'en ai plein les bottes».
Que n'essaies-tu donc ces somptueuses pantoufles de verre?” lui dit Blanche “Je les tiens de ma great-mother qui les a chinées sur le Bon Coing. Elles te siéront comme un gant et je te ferai un prix canon”.
“Mais elles ne sont même pas pareilles!” s'insurge Petit-Jean-comme-derrière.
“Grand benêt, c'est pour distinguer la droite de la gauche” souligne Blanche qui a retenu la leçon de son aïeule “la droite est en verre alors que l'autre est en vair”.
“Euh... T'aurais pas quelque chose de moins zarbi, par hasard?” hésite t-il.
“Grand benêt, si je t'avais croisé en Mars 2014, je t'aurais proposé l'affaire du siècle: des bottes de sept lieues... C'étaient pas des Boulutins mais je les tenais d'un petit poucet qui les avait fauchées à un ogre pendant son sommeil” raconte Blanche.
“Ça existe encore les poucets?” questionne Petit-Jean-comme-derrière.
Faut croire que oui, surtout depuis que les ogres n'ont plus de bottes... en tout cas le mien était petit et pourtant il courait vite!”.

A cet instant du marchandage, un rugissement (d'abord reconnaissable par ceux qui étaient là en 2014) se fait entendre, un boucan comme il en existe rarement dans les contes car il obligerait le conteur à imiter le bruit d'une vieille meule.
On aura reconnu le loup - toujours prompt à tirer la chevillette - et dont la mobylette cherru... choiru... enfin se gaufra.
“Je vais devoir me casser” s'impatiente Blanche “depuis que ce loup a fauché la mob de ma great-mother, il ne cesse de me tourner autour!”
Petit-Jean-comme-derrière en est tout statufié: “Les loups s'intéressent encore aux fillettes, de nos jours? T'aurais peut-être besoin d'un chaperon”
Merci bien... j'ai ce qu'il faut sur moi. Si je te dis qu'une meuf au bois dormant s'est faite planter avec une saloperie de quenouille pas plus tard que le mois dernier?” rétorque Blanche “Dis-moi plutôt où je peux trouver cette damnée frangipane et ce beurre en pot!!”
Petit-Jean-comme-derrière en tomberait céans sur son cul si ce n'était déjà fait: “Ecoute bien. Tu iras jusqu'au Chat qui dort et tu demanderas à parler à un dénommé Flavius Olybrius”.
Blanche est sceptique: “C'est quoi un Chakidor?”
“Ecoute ceci. C'est un massif de buis parmi les massifs de buis, comme qui dirait en forme de greffier qui pionce et qu'on appelle le Chat qui dort” rétorque Petit-Jean-comme-derrière.
“Original” souligne Blanche.
“Non point” rétorque t-il “On dit Olybrius, même si Original c'est un peu la même chose”.

On sait maintenant que dans les contes les gars rétorquent tandis que les filles soulignent.
“Comment veux-tu que je retrouve ce massif de buis parmi les massifs de buis?” s'inquiète Blanche de plus en plus blanche.
“Tu n'auras qu'à suivre les panneaux qui disent 'Let sleeping dogs lie' “ rétorque Petit-Jean-comme-derrière.
Blanche qui fait anglais seconde langue hausse les épaules: “Que viennent faire les clébards là-dedans?”
“T'embrouille pas” rétorque t-il “c'est encore un faux-ami, une des expressions tordues des rosbifs pour dire qu'il faut jamais faire chier les chats qui pioncent, ni les autres d'ailleurs”.
“De quels autres veux-tu oarler?” demande Blanche.
“Je veux parler du chat qui vole, par exemple” rétorque Petit-Jean-comme-derrière.
Blanche est sceptique et toujours aussi blanche: “C'est quoi un Chakivol?”
“C'est comme qui dirait un chat botté qui aurait troqué ses bottes contre un tapis volant” rétorque Petit-Jean-comme-derrière.
“Alors les chats volants persans ont des tapis orientaux” souligne Blanche.
Petit-Jean-comme-derrière commence à en avoir marre de rétorquer à chaque fois qu'elle souligne.
“J'en sais rien... en tout cas s'ils ont des tapis percés, ils doivent pas voler longtemps!” rétorque t-il.
Blanche décide de couper court aux sarcasmes par un “Ciao, grand benêt” tandis qu'au loin vrombit la chiotte du loup...

La confection du traditionnel masque de beauté de Cesare Frangipani est encore loin, très loin... et c'est tant mieux pour ceux qui écrivent les contes.

Semaine du 26 janvier 2015 au 1er février 2015

Si la semaine dernière a été le théâtre de beaux dégâts en tous genres, quelle histoire allez-vous nous conter en découvrant les trois photos suivantes ?






© crédit photo : Tisseuse

Dans l'ordre qui vous conviendra, inspirez-vous de ces trois photos et livrez-nous - en prose ou en vers - votre texte, à l'adresse habituelle impromptuslitteraires[at]gmail.com, avant dimanche 1er février à minuit.

dimanche 25 janvier 2015

Gino Gordon - Beaux dégâts

La pluie bleue du ciel
Lave l'encre noire de l'homme
Debout sur le mur

Sur les murs de Hanoï
(Crédit photo : Lambert Ben)

L'Arpenteur d'étoiles - Beaux dégâts

N'importe quoi !

Il s'étonna que Dieu lui répondit par le silence.
Il avait pourtant prier intensément, lui demandant quel pourrait être le moyen de sortir de la situation dans laquelle il s'était fourré. Enfermé dans cette cellule à peine éclairée par une espèce de soupirail donnant sur une arrière cour malodorante, il avait du mal à comprendre le mutisme de son Créateur. Il avait cependant la certitude d'avoir agi selon les préceptes sacrés.

Il est vrai qu'il avait désormais un léger doute quant à sa dernière action héroïque, enfin imaginait-il qu'elle le fut. Tirer au bazooka sur un groupe d'individus armés jusqu'au dent, mais devisant tranquillement à une table de bistrot, pouvait en effet prêter à exégèse. La tête du présumé chef avait atterri à ses pieds. Il lui avait demandé poliment pardon mais il n'avait eu aucune réponse claire, sinon un borborygme post-mortem et un clin d’œil réflexif qu'il interpréta comme un signe d'excuse voire d'absolution.

La découverte que les personnages louches attablés partaient pour un bal masqué et que leurs armes étaient factices provoqua en lui un trouble certain. Il estima que les déguisements devaient, au contraire, dissimuler la préparation d'un coup tordu. Que ces dangereux malfrats allaient se fondre dans la foule du carnaval afin de passer inaperçus, puis se faufiler dans le sous-sol de la banque dont il assurait la protection. Il avait ainsi empêché un monumental hold-up et en tirait une véritable fierté.

Passés la stupeur et le désordre induits par l'explosion de la roquette, les gendarmes s'étaient précipité sur lui, l'avaient maîtrisé rudement puis jeté dans cette ergastule sans autre procès ni explications. Depuis, il n'avait cesser d'implorer le Père éternel afin qu'il le sorte de là. Sans réponse aucune, sinon cette saleté de chien qui avait eu l'idée d'uriner sur le soupirail alors qu'il venait juste de réussir à l'entrouvrir pour respirer un peu. Néanmoins il interpréta le soulagement du canidé comme un signe divin, mais sans qu'il puisse en comprendre la teneur. Il tenta de rassembler les souvenirs des écritures mais sans succès. Rien dans sa mémoire des enseignements n'avait de rapport, même lointain, avec un chien levant la patte. Ni indication, ni présage, ni prodrome. Rien.

Il était prostré sur la paillasse peu ragoutante et sentant fort mauvais compte tenu du fait qu'elle se situait juste sous le soupirail, lorsqu'il eut une illumination.
Bon Dieu, mais c'est bien sur fit-il en tapant du poing dans son autre main ouverte. J'ai causé des dégâts, certes, mais des beaux dégâts. Des dégâts utiles Le directeur de la banque viendra me féliciter pour avoir si formidablement protégé les avoirs de ses clients. Je serai porté en triomphe dans les rues de la ville, accompagné par ce chien fidèle, gardien de sa maison, comme moi-même je le suis de ce noble établissement ...

La porte s'ouvrit brutalement. Sa mère se tenait devant lui, un torchon à la main :
- Quand tu auras fini d'écrire tes bêtises, tu viendras mettre la table. C'est ton tour cette semaine !

ABC - Beaux dégâts

Ainsi va la vie…

Les gars étaient beaux
Les filles encore plus belles
Au soleil de la jeunesse
Ils étalaient leurs prouesses

Les pères étaient fiers
Les femmes devenaient mères
Les enfants grandissants
La vie galopait en avant

Au jour des premières rides
Les uns et les autres avides
De voyages de découvertes
Se sentaient encore alertes

Pourtant autour de la table
Malgré les sourires affables
Les épaules s’affaissaient
Les paupières s’abaissaient

Les beaux dégâts sur les visages
Conduisent vers d’autres rivages
Comme un livre à feuilleter
Racontant tout le passé.


Où lire ABC

vendredi 23 janvier 2015

Vegas sur sarthe - Les beaux dégâts

La vie, c'est pas du cinoche


« Ah bah, maint'nant, elle va m'aller beaucoup moins bien, forcément ! » pleurnicha t-elle, façon Bourvil.
Pourquoi ne pouvait-elle pas s'empêcher de citer ces répliques cultes dont certains nous rebattent les oreilles... mais la vie, ma poulette, c'est pas du cinoche.
Je me rendais compte que j'y étais allé un peu fort mais c'était d'abord la faute à ce mignon petit nœud noir à l'entre-bonnet, cet affriolant drapé de tulle, ce laçage raffiné et toute cette dentelle qui dégueulait sur le devant et dans le dos aussi... désolé, moi je ne fais pas dans la dentelle.
Si ce n'était cette moue enfantine qui venait de me faire craquer, je n'aurais pas aimé du tout son œil noir chargé de reproches qui tendait à faire de moi le pire des salauds.
“Faut r'connaître... c'est du brutal” dit-elle et elle cita aussitôt Les Tontons Flingueurs avant que je m'énerve tout à fait.

Pourtant à aucun moment dans nos violents ébats elle n'avait semblé préoccupée par sa guêpière, ce maudit rempart entre nos deux épidermes que je détestais plus que tout.
« Trente quat' euros à La Redoute » insista t-elle pingrement en expertisant les dégâts.
Tel un lance-pierre, une jarretelle pendouillait au lustre à pampilles comme un reproche au dessus de ma tête.
Au jeu des répliques j'étais nul mais je tentai quand même un « Mais tu ne comprends pas... je suis un homme » que j'avais entendu dans Certains l'aiment chaud.
Le retour de bâton arriva, assommant : « Et alors, personne n'est parfait !». Elle avait dû entendre ça plein de fois ou alors ça n'était pas une réplique et ça dépassait les bornes.
Qu'est-ce qu'elle s'imaginait? Que j'allais l'emmener chez Darjeeling faire repriser les dégâts?

J'ai eu soudain envie de rire.
« Et ça t'fait marrer? » protesta t-elle en se drapant d'un bout de drap.
« Oui ma jolie! Je tiens enfin mon sujet ! »
« C'est dans quoi ça? Je tiens enfin mon sujet ? »
J'ai bombé le torse: « C'est dans rien. C'est le sujet des Impromptus... Les beaux dégâts »
Commence par finir c'que t'as commencé!” répliqua t-elle.
Comme je me précipitais sur elle, elle bondit hors du lit, nue et échevelée: “Non mais ça va pas? C'est dans l'Voyage de Shihiro! Qu'est-ce que tu croyais?”
Je commençais à en avoir marre de ses devinettes, de son Shihiro et de ses dessous à trente quatre euros!

“La prochaine fois, mets du solide... ou plutôt ne mets rien” lui lançai-je à la figure.
Elle devint blanche: “La prochaine fois y aura pas d'prochaine fois”.
Son cou était de la même blancheur, un de ces cous graciles... et mes doigts s'étaient mis à fourmiller de mille picotements.
Elle dut lire une interrogation dans mon regard: “Ça c'est dans Les Sopranos...”
J'allais serrer, mais elle a bredouillé: ”Déconne pas... si t'as pas vu la saison Cinq, tu peux pas d'viner”
Bien sûr que je n'avais pas vu la cinquième saison... comme si j'ignorais qu'il n'existe que quatre saisons!
Rien que pour ce mensonge, moi qui ne sais rien faire de mes dix doigts - comme on m'avait toujours répété - j'ai failli serrer et puis j'ai lâché son cou pour chercher cinquante euros dans une poche.
“Tiens pour tes beaux dégâts...” ai-je lâché avant de claquer la lourde.
“Hé!! C'est qui cet impromptu?”

Mamily - Les beaux dégâts

Les beaux dégâts.  

Visite en maison de retraite :

 << Mamie ! T'as mangé tous les chocolats !!!!
  Et toutes les fraises tagada !!!!..... Va y'avoir de beaux dégâts !!!!>>

 

BLJ73 - Les beaux dégâts

J´aime  un homme
Que je ne sais aimer
Mon amour s´effiloche
Je voudrais le tisser

Je n´ai d´yeux que pour lui
Je ne sais regarder

J'ai tant de choses à lui dire
Je n´ose m´exprimer

Sa sensibilité me touche
Je ne sais caresser

J´aimerais tant partager
Je ne sais échanger

J´ai tenté de lui dire
Il n´a pas deviné

J´ai tenté d´écrire
Il n´a pas su décoder

La communication n'est pas mon fort

J´espère encore et encore

Puisse mon amour vivre
Puisse mon amour grandir
Puisse mon amour s'épanouir
Puisse mon amour transcender

Et peut-être un jour

Trouver la clé.

Saraline - Beaux dégâts

Beaux dégâts,
Les grêlons sur le toit de ma véranda ?
C’est gênant, désagréable 
Mais remédiable.
Beaux dégâts,
Les méfaits des ans sur mon vieux minois ?
C’est consternant, désagréable
Et irrémédiable.


Stouf - Beaux dégâts

Je suis un des plus beau des gars que la terre n'eut jamais enfanté. Je suis un désert qui monologue et pourtant je pleure et je cris...je suis ma vérité nue, un gerfaut au col d'éclair et aux ailes de tonnerre brisées. Etonne moi, sois surhumaine et divine, déploie la grâce et la beauté primitives que je ressens avec toi. Sois une promesse future, une destinée qui nous laissera...là où nous serons.

jeudi 22 janvier 2015

Joe Krapov - Les beaux dégâts

LE CIGALON ET LA FOURMI

- A baguenauder tout l’été, à brader ton bagou de bagad en big band en jouant au biniou des gavottes ou des gwerz, à envoyer bien loin valdinguer le vernis de toute éducation et le sens de l’économie pour leur préférer ton tintouin, eh bien voilà comme on les voit, les beaux dégâts que t’ont causés les bodégas ! T’as les bajoues qui traînent en bas, les badigoinces gercées dégoulinantes de bave, un bec de gaz pour masochiste bas de gamme en guise de système d’allumage ! T’es démonté comme un baudet devenu gaga plus que lady, t’es devenu rien qu’un vieux beau tout flagada, une baderne gâtée, un Bidochon graveleux, un pitoyable Pittre, un Brad gueux, un gargouillis de lavabo gore ! Un bad boy ! Un imbibé de grappa ! Un gros Bouddha, une gouape, plus fainéant encore qu’une bribe de Dagobert sur son bout de galetas ! Un Baragouineur dodu qui n’arrive même pas à la cheville du Chimène Badi groove ! Un gras du bide ! Un goinfre hédoniste et imprévoyant ! Un Hannibal sans balle déguisé pour le carnaval ! Un Badinguet !

- Va donc, eh, toi même ! Bourdaloue au guano ! Bimbo dégueu ! Bug de Google ! Morue à deux thunes dans l’bastringue du boxon de Garges-Lès-Gonesse ! Badigeon de gargote à deux sous ! Banane de Guadeloupe ! Blague de Gad Elmaleh ! Discuteuse de bout de gras avec Jean-Marc Sylvestre ! Tête d’antisociale à gueuler « in bouledogue we trust » ! Botticelli de garrigue après passage des Canadairs ! Marie Douche-toi-là ! Ancienne cocotte de Bois d’Enghien ! Pieds nickelés ! Croquignole ! Filocharde ! Ribouldingue ! Boudiou de garce à bottines de grue ! Harpagonne de Neuilly blues à bader aux gogues ! Bas de guêtre maculé de boue de Guéret ! Tête creuse ! Pieds plats ! Danseuse de branle de Gascogne ! Paltoquette du Bas-Dijon ! Va donc prendre un brin de gomina, mal coiffée !

- Madame, Monsieur ! Je vous en prie !

Le conseiller conjugal eut un mal fou à arrêter le flot d’insultes en provenance des deux parties. Comment il s’y prendrait pour rabibocher ce couple si irréconciliable, c’était encore pour lui mystère et… boule de gomme !

Où lire Joe Krapov


Lorette - Beaux dégâts

Messieurs les fabricants de gomme,

Je me permets de vous écrire pour vous faire part de mon mécontentement au sujet de la qualité de vos gommes. Leur durée de vie est beaucoup trop courte. Vous devez absolument en fabriquer des indestructibles et ainsi éviter que les enfants contournent leurs utilisations.
Je reconnais que la gomme permet à mon fils de développer sa créativité en dessinant dessus. Il affine aussi sa motricité en la trouant avec son compas. De plus, je constate qu’il a appris de manière ludique que Bourges était une ville située au milieu de la France en visant le centre de la carte de géographie à plusieurs reprises. Quant à la découpe minutieuse, elle n’a également plus de secret pour lui à force de s’entrainer sur les gommes.
Toutefois, le souci est qu’il ne peut jamais l’utiliser pour effacer son crayon de papier. Vous en conviendrez aisément que tout le problème réside dans le défaut de solidité de vos produits.
En attendant de trouver un nouveau brevet, j’espère que vous aurez un geste commercial à mon intention comme la livraison de 200 gommes pour finir l’année scolaire,

Cordialement,
               
Lorette


Littér’auteurs - Beaux dégâts

Des hauts et des bas

Lorsque j’avais vingt ans
J’enlevais le haut
Et il n’y avait pas débat

Maintenant quand j’enlève mes bas
Je n’entends pas de « oh »
Ainsi va la vie