Quand on allait chez Françoise, en sortant du cours de géo
Quand on allait chez Pascale, à la sortie du cours de grec
Quand on allait chez Suzon, en sortant du cours de français
On mettait Maxime Le Forestier sur le pick up, chez Sylvie,
Il était amoureux de tout un pensionnat
A Fontenay-aux-Roses et ça nous faisait rire
Avec nos jeans uniformes et nos blouses rebrodées
Françoise se mettait au piano et je tournais les pages
Du petit livre d'Anna - Magdalena Bach
Pascale cuisinait des salades parce qu'on faisait régime
Et Suzon nous tendait son panier de fruits
Pour la ligne et nos pulls tubes moulants
Quand on allait chez Patrick en sortant du cours de gym
Quand on allait chez Pourre, en sortant de philo
On se croyait adultes on n'avait que seize ans
On mettait la sono et on cherchait l'âme soeur
Cela faisait un beau remue-ménage
La bouche pulpeuse
Niant le cri du coeur
Et les parents riaient
Curieux de nos amours
Muets sur nos passions
Car des passions, on en avait
Et on n'en parlait pas
A moins qu'on en parlât tout le temps
Dans nos journaux intimes
Dans nos cahiers de poésie
Sur nos couvertures de classeurs
Et dans le fond des vieux plumiers
Ah! Les plumiers Les cahiers
Couverts de graffiti
En grec ou en sténo,
Voire en néerlandais
Pour qu'on ne comprenne pas...
génial comme tu retranscris bien cette époque où les naïvetés et les idéaux étaient là à fleur de peau :)
RépondreSupprimerIls y étaient, oui, Tisseuse, nos idéaux, ils y étaient et pas qu'au cours de philo... (Pivoine)
SupprimerEvoquer ses souvenirs n'est jamais un acte sans conséquences... et beaucoup s'y retrouveront agréablement comme moi, même si je n'avais plus seize ans à Fontenay aux Roses :)
RépondreSupprimerJe ne sais pas à quel moment exactement il a sorti son 33 tours, il me semble en 72-73? Ou alors, l'amie l'avait acheté cette année-là. Mais ce doit être dans les parages en tout cas !
Supprimer(Pivoine)
ah quelle belle page de cahier
RépondreSupprimerMerci ! Et ce cahier a aussi une histoire, que j'ai contée en un autre lieu...
Supprimer(Pivoine)
tu as raison Pivoine, il y a des similitudes dans nos deux textes, et de la tendresse de nos souvenirs adolescents. Et puis Maxime, ce frère que je n'ai jamais eu ...
RépondreSupprimerPivoine, merci pour cette âme de jeune fille que tu nous découvres à la sortie du cours d'histoire, de grec ou de français... Je vois leurs ombres...
RépondreSupprimerLorraine
C'était mes amies, Lorraine... J'ai encore de leurs nouvelles, de temps en temps, ou du moins, je sais ce qu'elles sont devenues... Des filles heureuses (mais avec des vies parfois difficiles, ce qu'on ne savait pas toujours...) Merci. (Pivoine)
SupprimerJ'aime que tu évoques Maxime le Forestier, il nous semblait si proche de nous, et nous aimions tant nos amours fous et nos journaux secrets !!!
RépondreSupprimerOh comme on les a aimés ces saltimbanques qui ont accompagné nos années de formation ! C'est pour ça qu'on a les nerfs à vif : assassiner Cabu, c'est s'en prendre à notre jeunesse à nous !
RépondreSupprimerhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Saltimbanque_(album_de_Maxime_Le_Forestier)
Oui, je sais, c'est un peu flinguer les années 70 (je lisais en cachette des Hara-Kiri)... (Pas beaucoup à vrai dire!)
Supprimer(pivoine)