samedi 28 février 2015

Pivoine Blanche - Le jardin de son enfance


Il y a cinquante ans 

Ayant enfreint la double grille écartelée
J'ai écouté les cloches dans le vieux jardin
De l'Abbaye de la Cambre en ce matin
Pailletant les eaux d'humides étincelles

Rien n'a changé J'ai tout revu Les pierres noires
Les roses sages et les bancs gris vert délavés
Les jets d'eau et ma ville au murmure argenté
Et les rhododendrons Comme robes de bal

Les iris dans le cloître vivent; comme avant
Les lilas mauves parfument l'air et le vent
Le cri des martinets semble m'être connu

Même j'ai retrouvé debout la pâle Abbesse
Dans son vitrail noir et ses couleurs comtales
Ô gloires chevronnées d'Or et de gueules


Stouf - le jardin de son enfance

Stouf à la plage (giat) ou presque.

Me voici encore seul. Tout cela est si lent, si lourd, si triste… Bientôt je serai vieux. Et ce sera enfin fini.

Il est venu tant de monde dans mon jardin d'enfance. Ils ont dit des choses. Ils ne m'ont pas dit grand-chose. Ils sont partis. Ils sont devenus vieux, misérables et lents, chacun dans un coin de leur tête.

Ah! c'est bien terrible quand même...on a beau être jeune quand on s'aperçoit pour le premier coup...comme on perd des gens sur la route...des potes qu'on reverra plus...plus jamais...qu'ils ont disparu comme des songes...que c'est terminé...évanoui...qu'on s'en ira soi-même se perdre aussi...un jour très loin...mais forcément...dans tout l'atroce torrent des choses, des gens...des jours...des formes qui passent...qui s'arrêtent jamais...Tous les connards, les pilons, tous les curieux, toute la frimande qui déambule dans les dédales internétiennes. J'm'en fous !
Moi n'est-ce pas, qui me laisse vivre ! Qu'est ce que ça peut me faire ?? 

Je m'en fous au maximum des conséquences universelles que peuvent avoir mes moindres actes, mes pensées les plus imprévues !... Je m'en balance !...Je reste hermétique n'est-ce pas ? 

Manger ! Boire ! Dormir ! Là-haut bien peinardement... Emmitouflé sur mon sofa !... Me voilà comblé... Bouffi de tous les bien-être.

La terre poursuit.... Comment ? Pourquoi ? Effrayant miracle ! son périple... 
extraordinairement mystérieux... vers un but immensément imprévisible... dans un ciel tout éblouissant de comètes... toutes inconnues...d'une giration à une autre... et dont chaque seconde est l'aboutissant et d'ailleurs encore le prélude d'une éternité d'autres miracles... d'impénétrables prodiges, par milliers !... 

Merci les gens d'avoir lu ma parlouille...rien que du vent ! 8o)

vendredi 27 février 2015

Chri - Le jardin de son enfance

Ma campagne

Je n'y suis pas arrivé seul. C'est un flair de chien truffier qui m'a guidé. J'y suis venu en moto et, donc, par hasard. C'est sur une petite route puis un chemin en cul de sac sur les hauteurs de Pernes, ou de La Roque sur Pernes, vers Le Beaucet, enfin dans ces collines avec Venasque dans le dos.

Des pans presque entiers du mur de la peste y sont encore visibles, de ci de là. Ils servent de refuge aux lézards qui s'y alanguissent au plus chaud du jour.
Il y a dans le creux une ferme où une meute de trois chiens noirs aboie à l'approche du marcheur, mais le laisse arriver. Soupçonneux, ils viennent un à un se faire caresser et enfin empêchent que cessent les effusions, puis finissent par vous retenir, encore, un peu, une puce, un tique ou deux. C'est un endroit à l'abri du mistral quand celui-là souffle. Oui, d'ailleurs, c'est un coin d'une beauté à le couper, le souffle...
Les restanques de fruitiers s'y superposent, le tiède y a ses aises, les murets y sont de belles proportions, on dit qu'ils ont un beau fruit, les falaises du dessus y font comme un chemin de ronde qui veille sur la tranquillité du lieu, il n'y a rien à redire: aucun "dommage que", pas un seul "si", pas même un "oui... mais".
Ce soir particulier, les cerisiers blanchissaient, les oliviers jalousaient les amandiers qui, eux, avaient fini de fleurir et les chiens noirs se frottaient contre les jambes des pantalons...
Dans le creux de la combe, une paire d'ânes amusée par l'écho faisait des vocalises d'humeur joyeuse. Un coq flamboyant essayait de garder la main, de bien tenir sa chorale, quelques moutons attendaient le dîner en conversant gentiment. A mes pieds, un escadron de manoeuvres agité attaquait le ravalement des crépis extérieurs de la fourmilière alors que dans le ciel, une fumée droite commençait à s'échapper d'un des toits des bâtiments de pierre... C'est que le soir s'installait sur ce petit monde en paix. Certains paysages ont ce don d'être comme parfaits. Celui là l'est. Enfin, j'ai trouvé qu'il l'était. Je m'y suis assis devant, une belle heure, jusqu'à ce que l'ombre et le frais me fassent remonter le col, puis je suis rentré.
Je serais vous, je m'arrangerais pour m'y faire surprendre par le soir avec mon amoureux ou mon amoureuse, alors, je ne ferai pas des kilomètres... J'irai voir juste à côté, au Château de La Roque sur Pernes si sur les cinq chambres, il leur en reste une de libre et j'y passerais la nuit pour m'en souvenir dans un siècle ou deux...
Ce vallon, je l'ai repéré sur une carte... mais j'aimerais tant qu'il reste tel qu'il est que j'ai oublié où il était... Si je voulais y aller à nouveau, il faudrait que je ferme les yeux et j’avance... au nez. Ou bien alors que je m’en retourne faire un tour du côté de mon enfance, vers le chemin des Âmes du purgatoire. Route de Grasse. Antibes …

Mamily - Le jardin de son enfance

Le jardin de mon enfance

Le cimetière de ma petite ville était un cimetière romantique.

C'était le jardin des souvenirs.
Au milieu d'une grande étendue d'herbe parsemée de coquelicots, trônaient des bancs de couleur vive.
C'était un lieu serein où les oliviers les magnolias les chênes veillaient sur les disparus.
Au pied des arbres, nos parents avaient créé des jardins miniatures de plantes grasses qui avoisinaient avec des fleurs multicolores.
Nous, les enfants, nous aimions courir à droite, à gauche au milieu des herbes folles qui poussaient à leur guise par endroit.
Il y avait beaucoup de douceur dans ce paysage. L'enfance et l'adolescence se mêlaient ''à l'odeur des plus âgés ,des vieillards et des morts''.
''La mort ne mettait pas de barrière''.
Nous vivions parmi les morts.
Notre jardin de cimetière nous était familier. Il n'était jamais désert.
Nous y allions de bon gré. On laissait les enfants jouer.
Plusieurs familles se donnaient rendez-vous, outils de jardin à la main, pour  cultiver les végétaux, les entretenir, les embellir.On apportait de nouvelles fleurs au nom évocateur et on se partageait la terre, le fumier, au cours de discussions animées.
Il y avait aussi des moments où l'on chantait, tous ensemble, petits et grands, des chants religieux, gais, en accord avec nos traditions.
On nous apprenait à aimer Dieu et nous imitions nos parents dans le regard  respectueux qu'ils portaient aux  morts .
Certains jours, les tombes ''devenaient des églises'' et le recueillement venait interrompre nos jeux.
Mon père disait que les morts étaient plus ''proches de nous que certains de nos vivants''.
Nous ne comprenions pas tout ce qu'il voulait nous inculquer mais nous aimions bien nous asseoir, en rond, autour d'une tombe ''jardin'' et il nous contait l'histoire du défunt qui reposait là pour nous éduquer au souvenir.
Certains jours de printemps ou d'été le soleil tapant assez fort, on s'abritait à l'ombre d'un arbre.
Mais quand l'automne arrivait pour nous annoncer ''la mort prochaine de l'année'', nous nous sentions un peu monotones.
A la tombée de la nuit, nous avions toujours un peu peur de voir se lever les morts mais cela ne nous empêchait pas de  guetter les feu-follets pour les voir danser. Ma copine Marie nous avait affirmé qu'elle en avait vu et nous la suivions dans son fantasme.
Je me sentais calme et heureuse dans mon enfance imprégnée des vieilles traditions du culte des morts.
Le charme du temps perdu, se retrouve dans le souvenir.
Si le regret s'installe, il est ''souriant'' et ne laisse pas de place à la mélancolie.

Tisseuse - Le jardin de son enfance


Comme toute enfant d’une ville enserrée entre ses collines, née de sa terre noire et pauvre de verdure, le jardin de mon enfance se trouvait en pleine campagne. 

Il nous fallait prendre la voiture pour nous y rendre dans un cérémonial immuable où mes parents s’affairaient l'un et l'autre à réunir l'indispensable pour passer la journée : qui l'opinel, et les paniers, qui le pique-nique et l'eau fraîche...

Du fait des nombreux virages, de la conduite hasardeuse de mon père, et du peu de confort de la petite Citroën dans laquelle s'exacerbait l'odeur du chien, le trajet se transformait parfois pour moi en véritable épreuve. Mais au bout du compte, nous arrivions à un endroit charmant que mes parents avaient adopté comme étant le leur.

Nous avions peu d’argent, mais notre imaginaire était sans limite. Et ces quelques prés, chemins et bois, suffisaient amplement à notre bonheur. Même si nous les empruntions chaque dimanche aux paysans du coin, dont quelques-uns, qui étaient devenus de bonnes connaissances, nous alimentaient en légumes, œufs et volailles.

Un bosquet où je m'étais inventé un monde : c'était mon île, et j'étais Robinson naufragé survivant dans un océan de verdure ! Les inévitables cabanes...et le cocker fou qui sautait après les sauterelles !!!

Un havre de paix avec framboises, mûres et noisettes, selon la saison, champignons à foison... serpolet qu'on ramassait pour la tisane... les babets* pour alimenter le poêle à bois de la mémé, et l'odeur des genêts dans la touffeur des journées chaudes...


Maman n’avait pas son pareil pour dénicher les champignons et les fraises des bois qui agrémenteraient le dessert, cachés sous les feuilles. Elle avait un instinct et un flair étonnant !

Papa rassemblait le petit bois, et commençait à mettre en place le nécessaire au foyer qui nous attendait immuablement entre les grosses pierres qu’il avait disposé savamment un jour au milieu du pré. Il taillait ensuite en pointe les branches de genêts, qu'ils transformaient en brochettes artisanales afin que nous puissions faire griller les tranches de lard. Elles seraient accompagnées de patates cuites sous la cendre, et nous brûleraient bien sûr délicieusement les mains.

Préservé, inaltérable, le jardin de mon enfance fleure encore bon dans ma mémoire, le serpolet et les girolles, et l’odeur humide et forte des grands sapins. 

*babet = pomme de pin en patois stéphanois

jeudi 26 février 2015

Joe Krapov - Le jardin de son enfance

UNE ENFANCE DE CASANOVA (MAIS IL S’AGIT DE JACQUES-HENRI)

Les rosières à la roseraie, rosissantes plus que de raison, séduisantes ou laiderons, tournaient en rond comme du liseron autour du réséda, oui-da, car c’était l’heure du laridé et l’on s’en faisait, du mouron, comme des idées l’abbé Mouret, à se voir aussi soupe au lait avec ses desiderata d’amoureuse peu pétaradante, à se demander, hésitante, s’il faut payer rubis sur l’oncle, pour la nièce niaise, une fois qu’elle s’est décidée à se dire « Demain j’oserai demander au grand échalas Nicolas qu’il me fasse la courte échelle, l’écarte-scrupules existentiels pour monter au septième ciel ».

Elles étaient jolies les Rennaises à l’époque du bassin à bateaux près de l’entrée Palestine du jardin du Thabor ! Bateliers bateleurs, nous nous bonimentions, nous promettions d’accaparer tous ces trésors ! Des Marius de treize ans rêvaient de Cléopâtre, des mariolles de seize ans se prenaient pour César avant que le temps ne les concasse et que l’âge ne nous les brise !

On se demandait, m’as-tu-vu mutiques : « Que matas-tu là, sur ton matelas, jeune matelot ? Est-ce Pétula ? Sous ton air matois de matou miteux, tu m’eus l’air ma foi, bien ambitieux de rêver matin à cette mutine tandis que montait depuis la cuisine le fumet tentant d’un bœuf miroton ! Non mais dis-donc, mon angelot, t’as vu la taille de ton javelot ? Dis, jeune os fait rature, as-tu vu ta littérature comme elle eut saisons et châteaux, oraisons et dents de râteau  lorsque le vampire rendait l’eau devant ces gousses d’aïe aïe aïe brandissant le mot « épousailles » ? ».

Près du kiosque à musique, qu’est-ce qu’on s’amusait ! Juliette la boniche y pousse le landau moche dans lequel braille le mioche de la famille Binoche mais on n’est pas mirauds, on voit bien les képis, on voit bien les shakos qui coiffent la caboche des militaires cupides : ils convoitent nos biches et leur tournent autour sous l’œil plus ou moins torve des languides belles-doches que viennent piquer les mouches attirées par la morve du bébé qui chie dans sa couche. Face d’ange ! Fesse Fange ! Appel Change ! Nouveaux Langes ! Fais la bête ! Mais tu attendras, mon chameau, avant qu’elle soit à deux dos ! Mais tu attendras méchamment avant qu’elle te mène au dodo et tant pis si cela démange de façon lascive ou étrange !


Dans la cabine de douche, rêvas-tu de sa bouche ? Entendis-tu son chant ou point quand tu te passas du shampooing ? La puberté t’abreuva tôt de tentations ! Près de la volière chinoise, tu regardais les dem-oiselles dont virevoltaient les dentelles. Ce n’était pas l’Enfer mais presque parmi ces oiseaux gigantesques aux proportions plus que dantesques.

Quand tu fais le ménage de tes méninges surnage l’image du manège, des jardins sous la neige, des statues dénudées dénuées de pudeur autour desquelles nous courions tirant nos luges comme au déluge loin des horloges des concierges. C’étaient des jeudis sans radis dans le paradis du rodage, bien avant le marivaudage, le rigodon et le volage, c’étaient des temps de rigolade, de petits entrains interlude, des temps heureux dont les auras ne nous seront jamais rendues par les Zorros arides qui sévissent aujourd’hui et nuisent à nos noces comme à nos nostalgies. Nos romances d’hier, quand nous étions Robin, sont plus belles, robots, que vos performances de demain ! And so long, Marianne !

Que Paris conserve sa messe et ses Français dévots de ville ! Le jardin du Thabor vaut bien pour ses variances, sa luxure, sa luxuriance celui du Luxembourg en matière de folies. Souvenez-vous, bergères ! Je n’y épargnai pas la force de mon âge. Et s’il se trouvait à refaire, même en chemin de fer, même dans l’Enfer, même à l’envers tout cet apprentissage demain dans les cordages, de seins dans les corsages, de sain dans les corps sages, de comblement de lacunes, ben j’y retournerais ! Et plutôt deux fois qu’une !

krystel - Le jardin de son enfance

                                                    Le Mamelon


Évoquer ce nom, m’inspire une vive émotion, résurgence de l’enfance qu’il me plaît à vous dévoiler. Car si ma mémoire pouvait redonner vie à ces souvenirs si chers à mon coeur; puissamment, alors, de toutes leurs beautés, de toutes leurs intensités les images du passé seraient ressuscitées: vaste écrin de verdure dépourvu de grilles, dominépar une butte de terre, ,comme un immeuble de quatre étages, où des sentiers étroits serpentaient autour de ses flancs

L’hiver la neige recouvrait de son manteau cotonneux blanc cette immense colline, qui offrait à tous les enfants du quartier une piste de luge mirifique; nos petits derrières se contentaient d’engins de fortune, réalisés avec de simples pochons plastiques, grisés par la vitesse que nous procurait notre glissoire, nous passions de longues heures à ce défouloir, malgré les engelures, le froid qui bleuissait nos doigts.

Quand les joies hivernales se tarissaient et que la douceur du printemps s’installait, les grands pins noirs d’Autriche nous offraient leurs branches tarabiscotées pour des parties d’escalades magistrales; aux parfums sublimes de sève poisseuse, la nature nous encensait sans rancune aucune.

En période estivale, nous partions en chasse bâton à la main, nous débusquions des nids d’orvets; l’anguis fragilis, dans les haies sous la rocaille.

Les plus jeunes d’entre nous nous exhortaient à la prudence, gardant une distance respectable, certains serpents pouvaient atteindre jusqu’à cinquante centimètres.

Nous n’avions point l’intention d’abâtardir ce magnifique lézard apode; doué de la faculté d’autotomie, en se sentant attaqué, il abandonnait à son agresseur une partie de sa queue, nous nous contentions de les caresser, les sachant non venimeux, sans les capturer. Souvent le matin, dans les allées ils se réchauffaient aux rayons du soleil, se laissant contempler à loisir.
Pour jouir de cet havre de paix, il ne m’a été donné qu’une seule année, pourtant,dans mon âme règne comme une promesse d’éternité.

mercredi 25 février 2015

Jak - Le jardin de son enfance



Une vielle photo sépia aux bords dentelés un peu fanée, passe un soir entre vos mains.
On y distingue, au fond du jardin, une cabane toute simple, pas celle du supermarché, ni celle du designer à la mode, non celle faite avec un peu de bois, beaucoup d’amour et le tour est joué
Quelques clous choisis entre les tordus et les rouillés, bien coincés dans la vieille boîte en fer qui sent encore le Petit Lu. Ces clous, à enfoncer au gré de la fantaisie, sur des planches qui seraient vermoulues. Des planches de sapins noueux, choisies dans les rebuts de la menuiserie désertée.
Puis pour accommoder bellement l’affaire un vieux morceau de mica qui figure un fenestron. Un fenestron pour voir pousser les primevères naissantes dans la sage balconnière en roseau posée de bric et de broc dessous.
Et l’on sent dans cet apparent refuge d’enfant sage un papa bricoleur utopique car elle servira peu cette cabane, trop petite, vite dépassée par les mensurations de l’enfant grandissant
Et pour votre vie vous garderez le goût suranné de cette cabane inutile, mais chérie, de votre enfance, là au fond du jardin. C’est peut-être de là que vient votre gout pour le bonheur des choses simples
C'est là, avec cette vielle photo, le secret qui se dévoile.

Manoudanslaforêt - Le jardin de son enfance

Le jardin de mon enfance ...

Il était grand, vert, arboré
Un saule pleureur, des arbres rouges
que nous transformions en cabane pour le goûter
ils étaient trois comme nous
un pour chaque sœur....

Pendant plusieurs années, le cheval de mon grand père
paissait tranquillement derrière de hautes barrières de bois blanc
qu'il sautait allègrement pour se mettre à l'abri sous la terrasse
lorsqu'une averse trop forte le dérangeait

Une cabane en bois nous accueillait :
fillettes aux pieds nus dans l'herbe,
courant, chahutant, riant dans l'insouciance

De grandes haies de muriers nous régalaient toutes les fins d'été
Avant l'arrivée de nos parents qui sonnait la fin des vacances...

Cadichonne - Le jardin de son enfance

Le Nord



coron Marles les mines

 


C’est un jardin que surplombaient les terrils
C’était tranquille
Le chat Moushi y dénichait des souris
C’était joli.   

Oui, c’était le Nord

Il y a bien longtemps
Et j’étais si jeune
Y’a un million d’années
J’y passais tout l’été.

Y avait les poules au fond dans le poulailler

Et des lapins
J’y jouais avec mes frères et les cousins    
C’était vraiment bien…

C’était dans le Nord

Il y a bien longtemps
J’étais si gamine
Y a un million d’années
J’y passais tout l’été.

L’un après l’autre, on a quitté cette terre

On a poussé
Les p’tits cousins sont devenus des grands-pères
Et moi toute fripée…

Adieu le jardin

De nos jeux d’enfants
On voulait y vivre
Plus d’un million d’années
Mais on l’a déserté…

Nounedeb - Le jardin de son enfance

Dans un parc amical


Dans le parc voisin presque abandonné

Deux petites filles ont librement joué.

Grimpant aux arbres, piétinant les girolles

Cueillant les fleurs, dégustant les corolles

Dans le parc voisin presque abandonné

Deux petites filles ont bien souvent rêvé.

Se souvient-elle qu’on jouait aux indiennes ?

Grimpant aux arbres, nous y étions îliennes.

Nous nous étions donné de beaux surnoms

Qui n’étaient pas encore « pseudos », ah non !

Nous étions persuadées d’être invincibles 

Nous nous sentions prêtes à tous les possibles.

Cachées, nul ne pouvait apercevoir

Les deux amies qui n’allaient se revoir

Que bien plus tard ; chacune après l’école

Ayant suivi sa propre farandole…


Où lire Nounedeb

mardi 24 février 2015

CKan - Le jardin de son enfance

Dans mon jardin
Il y a de la verveine
Des pissenlits
Des giroflées
Et on entend les sirènes
Qui nous sortent du lit

On dirait un parc
Une forêt  
Un paradis
C’est un Éden

Dans mon jardin
Quand tu entr’ouvres la grille
Tu es surpris
Y a des grenouilles,
Des oiseaux
Des poissons rouges
C’est très joli
On dirait un parc
Un paradis
Une foret
C’est un Éden

Dans mon jardin
Y aussi une fontaine
Un pigeonnier
Des bacs a fleurs
Des soucis des primevères
Et des œillets

On dirait un parc
Une forêt
Un paradis
C’est un Éden

C’est mon jardin
Je t’invite
Y a un secret
Dans son bosquet
Sous le lichen
Donne toi un peu de peine
Pour le trouver

C’est un paradis
Une grande forêt
Qui te ravi
Et qui te plait

Dans mon jardin
Nous aurons toujours le temps
De vivre cent ans
Nous caressant
Nous vivrons le temps présent
Même un million d’années
L’hiver comme l’été

L'Arpenteur d'étoiles - Le jardin de son enfance



C’était les soirs d’été, pleins des bruits lointains montant de la vallée ou d’autres plus proches descendant des collines. Les aboiements des chiens ramenant de maigres troupeaux aux étables. Les cris des martinets traversant le ciel en arabesques désordonnées. Les voix glissant sur la douceur de la brise, de quelques-uns appuyés aux murs de pierre bordant les fermes cachées dans les ourlets de la terre. Des lambeaux de nuit, écharpes d’ombre mauves piquetées des premières étoiles se couchaient sur les contours.
J’avais atteint le petit col de Chavanol. Debout à côté de mon vélo, j’écoutais les histoires murmurées par les grands sapins dont les cimes battaient le rythme lent et sauvage de la nature. L’air sentait les blés et les vaches et les bruyères. En bas, dans l’autre monde, la ville environnée de coteaux insensibles s’ensevelissait et je la regardais mourir dans le clignotement pâle et minuscule des réverbères.
Les journées brûlantes me gardaient derrière les persiennes, accroché à mes livres, étonné souvent par la poussière dorée dansant dans les rais de soleil. Les soirs, après le repas, je montais toujours vers la houle échevelée des montagnes rondes. Au fond, le Pic des trois dents et le Crêt de l’Oeillon brillaient encore des derniers feux du couchant, droits et raides dans l’échancrure du col ; j’étais déjà dans la nuit d’un ciel tremblant.
Le clocher de Saint-Martin égrenait les dix heures du soir. Il me fallait quitter le cloître des collines dont j’aimais plus que tout la paix austère et bruissante des échos de la nature et des hommes. Je redescendais tranquille, voyageur presque immobile tant le temps se fissurait dans le poème de cette route étroite et sinueuse me ramenant vers la maison. J’allais rassurer ma mère qui attendait que je sois rentré pour aller se coucher.
Puis, assis longtemps sur le perron de pierre, j’écoutais encore le silence s’installer dans mon cœur et regardais les fenêtres des maisons d’en face fermer une à une leurs paupières de tulle.

Occitane - Le jardin de son enfance

Passé simple.


C'est un jardin extraordinaire. Il a marqué ma mémoire à jamais. Encore aujourd'hui, bien des années après, dès que son souvenir affleure à ma mémoire, les couleurs, les senteurs, les chants d'oiseaux sous le soleil encore chaud de ces premiers après midi d'automne, me submergent pour des instants de pur bonheur. J'y vole parfois quand la vie est trop lourde à porter.
J'ai 6 ans ou 7 ou 8. J'accompagne ma chère grand-mère rendant visite à sa sœur dans un petit hameau perché au sommet d'une colline. Après les effusions d'usage avec la tante Millie, je laisse les deux femmes à leurs intarissables bavardages.
Je me dirige très vite et avec gourmandise vers le portail en bois tout rongé qui ouvre sur le jardin. Un minuscule jardin où voisinent joliment quelques légumes et des fleurs poussant à leur gré. Zinnias aux couleurs vives courant le long des allées, dahlias émergeant orgueilleusement d'un carré de salades, buddleias alourdis, retombant nonchalamment sur la lavande et le thym... Un enchantement ! Du haut des trois marches en pierre évidées en leur milieu par le temps, j'aperçois le fond de la vallée avec la rivière bleue qui serpente entre les prés.
Mais déjà le jardin m'accapare. Des multitudes de papillons aux couleurs variées volettent autour de moi. Je suis tout à coup transportée, loin. Je ne suis plus moi mais une princesse évoluant parmi ses sujets ne songeant qu'à la distraire. Je m'assois au milieu des pétales odorants des roses rouges et blanches qui me font une somptueuse robe de bal.
Des buis forment une haie touffue autour de l'enclos. Il s'en dégage des effluves suaves et sucrés qui me saoulent. Les abeilles, mes vaillants soldats, vont tranquillement de fleur en fleur et montent, sans en avoir l'air, une garde rapprochée autour de moi. Seuls, leurs bourdonnements monotones couvrent le silence parfois interrompus par le cri strident d'une hirondelle bleue traversant le jardin  en frôlant le sol. Un beau papillon jaune, mon prince, me conduit bientôt vers les arbustes noueux. Il a découvert pour moi des trésors. Une multitude de coquilles d'escargot de toutes les tailles et de toutes les nuances - du blanc nacré délicat à l'oranger éclatant - recouvre la terre. Je les ramasse précieusement et les dépose dans un creux de la muraille en pierre sèche. 
Au fond du jardin, la tante Millie a laissé pousser quelques ronces pour ses gelées et pour ma plus grande joie. Elles débordent de mûres que j'avale goulument épiée par l'œil rond des mésanges venues elles aussi, se régaler.
Étourdie, enivrée, repue, je m'endors souvent dans ce paradis merveilleux.
Les deux vieilles femmes, attendries et amusées me secouent doucement pour me réveiller. Il est temps de partir.
Pour ceux qui veulent savoir où se trouve ce jardin enchanteur
Il repose maintenant et pour toujours au fond de mon cœur.

lundi 23 février 2015

Lorraine - Le jardin de son enfance

LE JARDIN DE SON ENFANCE


    A la lisière de l’été, le jardin de mon enfance dormait encore. J’y descendais, avide d’un bonheur végétal où tournoyaient l’or du tournesol, le vol de l’hirondelle et l’infini silence du matin.

    Ce n’était pas mon jardin (à Bruxelles, je ne connaissais pas ce luxe), mais celui de ma tante et aux vacances je me l’appropriais de toute ma ferveur de citadine sevrée.

    J’allais jusqu’au ruisseau qui arrivait de nulle pat, clapotait à petit bruit sous la clôture et envahissait le sous-bois, la prairie et plus loin, là-bas, les champs.  Mais très vite je m’en revenais vers la lumière et les fleurs qui entouraient l’étang d’épis bleus, de clochettes, de lourds pétales chatoyants, d’ébouriffants parterres dont l’émotion me serrait la gorge. Toutes ces fleurs, comment s’appelaient-elles ? Je découvrais leur visage comme une énigme enchantée puis, religieusement, j’arrivais devant le pont ouvragé de ferronneries qui menait à l’île. C’était l’instant sacré, la conquête ultime. : le jardin de mon enfance me leurra longtemps.

    Cette île de pacotille, la grotte qu’elle abritait, j’y crus, même si secrètement  j’en craignais les surprises : un serpent, peut-être, vif entre les roseaux, le léger remous de l’eau verdâtre, la barque abandonnée qui semblait n’attendre que moi…

    Le soleil perçait le dôme de verdure. Alors, je m’en retournais vers le petit déjeuner qui m’attendait, sans savoir que j’étais une petite fille heureuse.

Où lire Lorraine

Vegas sur sarthe - Le jardin de son enfance



Place Wilson


Le kiosque à zizique



Les dimanches d'été on allait au joli kiosque à musique de la place Wilson à Dijon.
Parait qu'on le doit à l'architecte Desherault depuis 1912!
Moi je dis: Devoir encore quelque chose pour un machin style art-nouveau de 1912, c'est se foutre de la gueule du contribuable!
J'appelle pas ça de l'impôt, j'appelle ça de l'attaque à main armée!
Parait qu'le tourniquet à flonflons avait été inauguré en grandes pompes - en rangers - et en avril 1912 par la musique militaire du 27ème régiment d'infanterie... mais à l'époque j'étais encore dans les valseuses à mon dab et j'risquais pas d'entendre sonner l'trompion.

Donc le dimanche on jouait à chat perché entre les chiards et les bonnes, vu qu'y avait personne d'autre.
A l'époque quand on n'avait pas de bonne pour garder ses chiards, eh bien, on n'en faisait pas.
On jouait à vérifier qu'un machin octogonal a bien huit côtés mais je m'est souvent gouré.

A l'heure où les vieux cons allaient crâmer leurs éconocroques à Deauville et les putes en gagner à Saint-Tropez, nous autres on courait autour du kiosque à musique.
Enfin musique, c'est un bien grand mot! Le gonze était pas assez riche pour s'offrir un piano alors y jouait du branle poumons, du boutonneux, enfin d'l'accordéon... une sorte d'adagio... probablement de Mozart... quand c'est très beau et qu'on n'est pas bien sûr, c'est presque toujours Mozart.

Y'avait même des caves qui guinchaient. Guincher sur du Mozart, c'est nul!!
Moi j'avais pas l'âge et pis la danse c'est du pelotage. Tout ce qu'on fait avec les pieds c'est parfaitement secondaire. Tout le monde s'en fout.
Pourtant elle était belle ma môme: huit ans et tout c'qu'y faut là où y faut mais en miniature; un vrai p'tit conte de fée, blonde comme les blés, balancée comme Martine Carol, claire comme le jour, avec des yeux de myosotis, et un teint, une bouche… Non, mais alors une bouche ! C’était trop pour un seul homme.
D'ailleurs c'est c'que m'a fait comprendre un gonze rouleur de mécaniques.
Rouler des mécaniques c'est une maladie des hommes... et lui était très malade!
Quand les gonzes de 50 kilos disent certaines choses, ceux de 35 kilos les écoutent.
Y voulait me montrer qui c'était Raoul et j'ai aussitôt compris que c'était lui.
Comme disait mon pépé, j'ai battu en retraite.
La retraite, faut la prendre jeune. Faut surtout la prendre vivant. C'est pas dans les moyens de tout le monde.
Y a des circonstances où y vaut mieux s'en aller la tête basse que les pieds devant, alors vu les circonstances je suis retourné dans les jupes de la bonne... c'était pas la plus mauvaise place.
Elle était peut-être folle de la messe mais pas l'contraire, nom de Dieu!
Et puis dans la vie, il faut toujours être gentil avec les femmes, même avec la bonne; c'est ce que mon dab disait aussi.
Par contre j'ai jamais revu ma môme, mon conte de fée. Je l'avais courtisée, séduite... je l'aurais peut-être enlevée et en cas d'urgence épousée?
Finalement j'aurais pris perpette.
Je préfère m'en souvenir comme ça... on vieillit mieux.



Tiniak - Le jardin de son enfance

Boutons d'or et pâquerettes
narguant le vilain pissenlit
le doux printemps fait sa fête
résidence René Coty
à nos maigres genoux meurtris

C'est le printemps ! Rampe, western !
sur le désert du Chemin Vert
Les torchons ne sont pas en berne
Aux balcons se penchent nos mères
pour y pendre nos pantalons
et nos débardeurs bayadères

C'est le printemps ! C'est le printemps !
dans nos poitrines, sur nos âmes
L'agent orange est au Viet-Nâm
mais nous nous soucions de nos dents
qui bougent
et laisseront sur l'oreiller un filet rouge
avant que passe (à notre insu complice)
l'amie souris, ce qu'elle glissera dessous
pièce ? réglisse ?

L'herbe replète nous caresse
C'est trop bon d'y poser nos fesses
et regarder les trois couleurs
au ciel dormant que change l'heure

Ô vent marin et printanier
de qui es-tu le messager ?
d'une inquiétude mensongère ?
d'un festin encore inconnu ?
d'une rencontre singulière ?
et où vas-tu ?

Mon cœur ! Mon cœur ! tu bats trop vite
C'est quoi, le monde tel qu'il est ?
J'y perçois ce que j'y invite
est-ce pécher ?

D'où bader le ciel dormant ?

Semaine du 23 février au 1er mars 2015

Le jardin de son enfance / jeu de style

Après une semaine durant laquelle vous nous avez emmenés dans des restos huppés (ou pas) et servis des dialogues savoureux, nous vous proposons de nous raconter
le jardin (ou parc, le square, le paysage) de votre enfance

MAIS, nous vous demandons d'écrire votre texte en empruntant le style de votre auteur préféré, un peu comme un hommage (ou une parodie à votre choix)


Ne dites pas tout de suite de quel auteur il s'agit ; laissez deviner vos lecteurs et dévoilez la clé de l'énigme seulement le dernier jour du thème dimanche 1er mars, date limite à laquelle vous nous enverrez vos textes, à l'adresse habituelle 
impromptuslitteraires[at]gmail.com .

dimanche 22 février 2015

Jak - Au resto

TEXRESTOS pour rencontre impossible


TEXTO
Es- tu libre pour  ce soir ?

TEXTO

Oui en principe mais quel sont tes projets ?

TEXTO

Je t’invite au resto

TEXTO

C’est sympa

TEXTO

A quelle heure

TEXTO

Vers 20 heures

TEXTO



TEXTO

Chez Cuistaud

TEXTO

Bof !

TEXTO

Ca ne te plaît pas

TEXTO

Non la dernière fois  avec des potes, c’était nul

TEXTO

Alors où veux tu ?

TEXTO

Chez Mange bon

TEXTO

Bof !

TEXTO

Ca ne te plait pas ?

TEXTO

Non la dernière fois j’ai fait une indigestion trop de gras !

TEXTO

Alors tant pis ce sera pour une  prochaine fois !

TEXTO

OK  à +


Où lire JAK

samedi 21 février 2015

Occitane - Au resto

Quiproquo.

- Madame ...? Bonsoir Madame. Je peux vous renseigner ?
- Bonsoir. Ne vous dérangez pas. Je connais. Je vais faire mon choix.
- Bien Madame ! Installez vous. Cette table vous convient-elle ?  Je vous apporte la carte. Un petit apéritif en attendant ?
- Tiens ! Ils offrent l'apéritif maintenant ?Ah ! Les élections approchent. Un petit malin, ce maire !  Mais que font ces couverts, le sel, le poivre sur cette table ?  Curieux...Et puis, je ne le connais pas, celui là. Pourquoi il est habillé en noir et blanc ? Il a perdu sa grand-mère ? La barbe ! Les employés changent tout le temps. Dès que quelqu'un connaît vos goûts, il disparaît dans la nature. Mais où sont passés les livres ?
- Dites ? Je ne vois pas les livres. Vous avez fait du rangement ?
- Quels livres ? Il n'y a pas de livres ici !
- Oh ! Que c'est énervant ! Enfin, Monsieur, je suis bien à la bibliothèque ici ?
- La bibliothèque ? Il n'y a jamais eu de bibliothèque ici Madame ! Vous êtes dans un restaurant.  Le restaurant "Aux pieds de cochon". Ben, la vieille, elle est pas nette !
- Enfin ! Je ne suis pas folle ! C'est la bibliothèque ici !
- Madame, vous faites erreur. Asseyez-vous. Oh la la ! Qu'est ce que je fais moi ? J'appelle les flics ?
- Dites jeune homme ? Vous vous moquez de moi ? Je vais lui montrer...Mais qu'est ce que c'est que ça ? Des bouteilles de vin à la place des livres ?
- Madame ! S'il vous plait ! Il est interdit de se servir soi même dans la vitrine. Un bordeaux ? j'ai là un ...
- Je ne bois pas d'alcool moi Monsieur. Je n'en reviens pas ! Du vin à la place des livres ! Vous êtes tombé sur la tête ?
- Madame, je vous en prie...Bon. Je vais lui apporter une tisane. Ça lui remettra les idées en place à la mémé. Je vous offre une tisane. Il vaut mieux que j'aille la chercher là bas, sinon, elle est bien foutue de tout casser.
- Comment ? Comment ? Vous vous prenez pour qui freluquet ? Ne me touchez pas. Je suis tout à fait capable de me déplacer seule. Là, vous voyez ? Là, à la place de votre piquette...
- De la piquette ? Un Margaux ? Mais elle est vraiment timbrée cette bonne femme !
- Là. Oui. Là. Tout Proust Monsieur ! Je commence toujours par Proust.
- Ah ! Vous voilà Patron ! Cette dame se croit à la bibliothèque...Ah bon ? C'était vraiment une bibliothèque il y a 6 mois ? Qu'est ce qu'on fait ?

Débora Anton - Au resto

REUNION DE TRAVAIL

- Oui Bernard ! Je vous certifie que le compte-rendu sera prêt à temps. Toutefois, j'aurais quelques questions à vous poser, avant de le rédiger.

- Je vous écoute, Sophia.

- Et bien, voilà …

- Je vois que vous avez terminé votre bouteille de Bordeaux, en désirez-vous une autre, interrompit le serveur ?

- Non ! Merci, répondit Bernard agacé, renvoyant le serveur d'où il venait.

- Donc, voici mes questions, reprit Sophia. Comme c'est notre première collaboration, j'aimerais connaître vos directives concernant la rédaction de ce rapport. Vous devez bien avoir des exigences en matière de …

- Excusez-moi, dit un autre client du restaurant, puis-je prendre cette chaise.

- Faîtes et allez vous-en, nous sommes en réunion de travail. Ça ne se voit pas ?

- Je vous présente mes excuses, dit l'importun.

- Reprenons, Sophia, voulez-vous ?

- Avec plaisir, Monsieur ! Donc, je voulais savoir quelles étaient vos exigences en matière d'identité visuelle.

- Qu'est-ce que l'identité visuelle, Sophia ?

- Et bien, Monsieur, ce sont les directives propres à votre société concernant la présentation des différents supports de com…

- Pardonnez mon intervention, Mademoiselle, dit un autre client. Où est l'intérêt de l'identité visuelle pour un rapport ? C'est un document interne !

- Mais il se trouve que toutes les entreprises respectent leur identité visuelle même dans les documents internes, Monsieur. Bernard, pouvez-vous simplement me montrer votre papier à en-tête ? Je m'en…

- Pardonnez-moi, Monsieur, intervint le serveur. Un appel pour vous de votre épouse.

- Dîtes-lui que je la rappellerai plus tard !

- Monsieur, elle dit que c'est urgent, et qu'elle doit vous parler immédiatement.

- Mais c'est tout de même inadmissible, s'énerva Bernard. Même au restaurant, nous ne pouvons être tranquilles. Venez Sophia, nous partons, cria-t-il. Au moins, dans un hôtel, nous aurons la paix ! Mettez l'addition sur mon compte, dit-il à l'adresse du serveur en franchissant la porte du restaurant, Sophia, à ses côtés.


Où lire Débora Anton

CristelD - Au resto

- Conversations, sourires,
- Bruits de cuisine, cris du chef,
- Odeurs, plaisirs !

Stouf - Au resto

- Tiens, rentre dans ce resto Gros, fais gaffe aux marches !

- Tu as raison, j'ai envie de parler...

- Assieds toi à cette table et buvons une bonne bouteille de Muscadet de derrière les fagots. C'était bien le Chili ?

- Ouiii...un an dans l'armée et seul représentant de l'état au Cap Horn, dans le phare. J'étais investi d'une mission navale tout à fait stratégique...sans moi les navires se rentraient dedans comme des aveugles !

- Bon ben moi, je suis toujours chez Albin Michel à traduire les écrits de l'Amélie Nothomb, parfois on me donne une pige ou deux en plus et on me paye bien.

- C'est vrai qu'Amélie boit beaucoup de champagne ?

- Vers 17 heures elle est cuite !

- Tu sais que sur la place de la ville d'USHUAIA (en Argentine) il n'y a pas la statue de Nicholas Hulot ?

- C'est diingue !

Mamily - au resto

-- Coucou Guilaine !

-- Ah !! Te voilà François !

-- Alors ?Tu as trouvé facilement avec mes explications !

-- J 'ai trouvé mais.... Ouf ! On ne peut pas dire Fa.. ci.. le.. ment !!! Depuis le temps que je n'ai pas mis les pieds dans ce quartier, il s'est complètement transformé! Et ….je suis perdue !!

Bon !.... Tout va bien !....Je suis tellement heureuse de te retrouver ! Et.... merci de m'inviter dans ce super resto dont on parle tant !

-- Tu verras c'est très sympa ! Original surtout !

-- J'en ai vu une photo dans un magazine et je me promettais d'y venir faire un tour. Cette idée de pouvoir choisir son vin et de l'emporter soi-même à sa table me plaît particulièrement. J'ai hâte ! Entrons !....... - Quelle belle idée,cette présentation de bouteilles !....

-- Prenons place à cette table !.....Tu aimes toujours les pieds de porc ?

-- J'adore !

-- C'est une de leurs spécialités.....Alors c'est tout vu on commande deux portions de pieds de porc car moi, c'est pareil, j'adore !.....Viens....Nous allons choisir un bon vin......Qu'est-ce qui te plairait ?

-- Voyons....Le rouge sur la troisième étagère là..... j'aimerais le découvrir ! Je peux me servir ?

-- Oui ! Tu n'as qu'à tendre la main ! 
...........................................

-- Mais......Ce n'est pas possible !!!! C'est un canular !.....C'est un trompe-l’œil !......

Je me suis fait avoir !!!........HaHaHaHaHaaaaaaaaaaaaaa! !!!.

-- Je t'avais promis une surprise !.....

..Attends.....Attends......je......n'en.....peux.....plus.......Haaaaaaaaaaa.J'ai............attra.........pé.......le.......le.........fou.........ri......re !!! Haaaaaaaaaaaaa !!

J'ai ….mal.....au........côté.......Haaaaaaaaaaaaaa !!!!!je fais rire …......tout.....le …....monde.........J'en pleure !!!!!!!!.
............................................................................................................................................

-- Calme-toi !..........Je vais t'expliquer !....Tu choisis la photo d'un vin, puis, tu écris son nom sur le tableau noir avec le numéro de ta table.C'est le numéro 20.......Quand tu retournes à ta table,le vin s'y trouve déjà !

-- Ce n'est pas possible !!Tu te moques encore de moi ! .....

-- Essaies.... tu vas voir !...

-- Oui,mais, quand je veux découvrir un vin ,je ne sais pas s'il va me plaire !!!J'aimerais le goûter avant !

-- C'est là toute l'ingéniosité du mec qui a inventé le système : dans ce cas, tu appuies sur le bouton de gauche après avoir inscrit l'appellation du vin sur le tableau noir et vont apparaître,dans une vidéo, toutes ses caractéristiques.

Alors, tu appuies sur le bouton de droite et un petit plateau sort de dessous avec un verre contenant un échantillon que tu peux goûter. Si il te plaît, tu valides en appuyant sur le bouton du milieu, en haut.Si non, tu essaies autre chose. Tu as droit à deux essais.

-- Ça va prendre un temps fou ton histoire, c'est encore n'importe quoi, ce que tu me racontes !!! Avec tous ces clients,le système ne peut pas marcher.C'est vite surbooké !

-- Pas du tout. Regarde à droite, regarde à gauche, tout le long il y a le même tableau noir toutes les deux tables justement pour éviter l'embouteillage !!

-- Je ne crois pas un seul mot de ce que tu me dis........On est pas le 1er Avril !

-- Eh bien essaie et tu verras bien ! Qu'est-ce que tu risques ?

-- Je risque.....je risque.....Je ne sais pas ...J'ai peur !

-- On va le faire ensemble. Quel vin as-tu choisi ?

-- Celui là

--Tu le connais ?

-- De réputation seulement et j'insiste,j'aimerais le goûter.

-- Bon ! regarde bien ce qui est inscrit sur l'étiquette.et écris le sur le tableau juste avec ton doigt !

---!!!!!!!!!!!!! Allons-y !!!.........ça marche !!!!!!

-- Appuie sur le bouton de gauche :

-- 1... 2.... 3.... clic !.... Super !!!! la vidéo démarre !!!...Incroyable !....

Bon, maintenant j'appuie sur le bouton de droite ? C'est ça ?

-- Oui !

-- Ça y est !! Oh Là làlàlàlà !.....Le petit ascenseur me présente un verre !

Je vais déguster...... mais je suis déjà ivre !!!!!!!.....Hum !!!!......il me plaît !!!!

-- Alors, valide avec le bouton du milieu en haut !

-- Yes,... 1... 2... 3... clic !....!!!......C'est GE.. NIAL !!

-- Allons à table voir si le vin est là.

-- Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !! Il est là !! Vite, verse-m'en !!!


--Tchin ! Tchin !!!