mardi 16 juin 2015

Clémence - La vengeance

La psychologue et essayiste Clémence VENDETTA vient se publier son premier ouvrage :
Le sourire de la vengeance.

Nous vous présentons, en exclusivité, deux extraits : un témoignage et son commentaire associé.

Un témoignage :

C'est une histoire qui paraît simple, elle pourrait arriver à tout un chacun. Cependant, lorsqu'elle lui est tombé dessus, elle était à mille lieu de croire qu'un truc pareil pouvait sortir de l'imagination d'un être humain…

Flash back.

Elle vivait à la campagne avec son compagnon. Une vie agréable somme toute: un métier très proche mais dans deux régions bien différentes. Elle était au deuxième échelon, lui, déjà au troisième.

Elle était heureuse ainsi, lui se rêvait d'accéder au troisième, puis au quatrième et dernier échelon.

Ce fut d'abord dans les couloirs d'un cabinet ministériel que les premiers soubresauts alimentèrent la rumeur. Celle-ci enfla. Le gouvernement tomba, les élections enflammèrent le pays. Les cabinets se reconstituaient à force de promesses et de tractations.

Un coup de téléphone interrompit leur dîner. Elle décrocha et fut immédiatement surprise par le ton et le message. Il avait une heure pour donner sa réponse. Rejoindre l'équipe ministérielle au Cabinet… ou non.

Il saisit la balle au bond.

Leur vie allait être quelque peu perturbée ! Les trajets quotidiens vers la capitale, les horaires fous, les réunions aux quatre coin du pays. Bref, très peu de temps à la maison et pour la maison.

Elle lui promit d'assumer de son mieux dans la mesure du possible et de lui apporter tout son soutien.

Une autre vie, un autre rythme pour lui. Une certaine continuité pour elle, du moins le croyait-elle.

Peu de temps après cet événement, elle fut surprise du changement de comportement de « sa chef » hiérarchique. Cela commença par de légères critiques orales sur son travail et son organisation.

Vinrent ensuite des notes ajoutées en bas des rapports qu'elle rédigeait.

Des remarques cinglantes sur les rapports annuels de synthèse.

Des mots blessants l'atteignirent de plein fouet : ses relations interpersonnelles étaient épouvantables.

Or, elle en était convaincue, rien n'avait changé. Un soir, n'en pouvant plus, elle fit part de ses soucis à son compagnon. Celui-ci lui répondit sèchement qu'elle était fatiguée et qu'elle se faisait des idées.

Un jour de juin, elle s'en souviendrait toute sa vie. Elle quitta précipitamment une réunion avec ses collègues et « sa chef ». Elle venait d'être agressée verbalement une fois de plus et aucun des ses collègues n'avait osé réagir.

Elle prit sa voiture, fit les cent vingt kilomètres qui la ramenèrent à la maison. Elle était blême. Elle fut prise de tremblements lorsqu'elle se rendit compte qu'elle était incapable de se souvenir de l'itinéraire qu'elle avait emprunté pour son retour.

Ce jour-là, son compagnon comprit la gravité de la situation.

Elle demanda une mutation en urgence et elle l'obtint.

Elle retrouva confiance en elle, elle continua son métier avec une passion restaurée.

Deux années plus tard, elle se trouva face à son ex-chef .

Celle-ci s'avança vers elle et lui dit :

« Je comprends le mal que je t'ai fait car... »

Elle était sur le point de l'interrompre et de lui répondre : « Pas grave, c'est oublié », mais les mots lui restèrent dans la gorge.

Elle se contenta de sourire en guise de vengeance.

Commentaire :

Ce phénomène, qui pourrait ressembler à du harcèlement dans le monde du travail, se double d'une démarche quasiment diabolique.

Elle a aussi été remarquée dans les situations conflictuelles, plus particulièrement lors d'un divorce..

Une forme de manipulation est mise en place par la personne qui s'estime victime. Ne se sentant pas prête à affronter directement à la personne à qui elle en veut, ou à communiquer sainement, elle tente d'atteindre son « bourreau » par personne interposée.

Dans le témoignage repris ci-dessus, la « chef hiérarchique » ressentait, d'une part, une profonde déception à ne pas avoir été choisie pour rejoindre le Cabinet Ministériel et, d'autre part, une jalousie manifeste à l'égard de l'élu.

Pour concrétiser sa vengeance, elle fit le choix d'attaquer la personne aimée par celle qu'elle jalousait.

Aujourd'hui, le terme « aliénation » est fréquemment utilisé.

« Aliénation parentale » au sein de la famille.

J'ai la conviction que cette forme d'aliénation peut s'implanter dans d'autres domaines que le domaine familial.

Le génogramme est un outil qui s'avère pertinent pour faire apparaître des liens entre les personnes concernées et la qualité (positive ou négative) de leurs relations.

3 commentaires:

  1. waouh, c'est diablement savant, et retors comme toute analyse psy !

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  2. Mmm... très profond j'avoue, et actuel à la fois, le monde du travail aujourd'hui...bien vu.

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  3. Je l'ai toujours dit...les génogrammes d'ancêtres dans les cabinets hiérarchiques,ça sent toujours mauvais ! :)

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