lundi 30 novembre 2015

Pivoine - Nos profs

« Mädchen in uniform »

On l'appelait Mademoiselle Adeline et elle était mon institutrice de première année primaire.
Avec elle, j'ai appris à lire. Dans deux abécédaires et dans un premier livre de lecture, l'histoire d'un garçon et d'une fille qui recevaient des tartines de miel pour leur goûter et partaient en vacances à la mer.

Mademoiselle Adeline était aussi douce que les goûters de miel de mon livre de lecture.

Par contre, je ne me souviens que très imparfaitement des ardoises et des cahiers d'écriture.

Mère Herpicum était une jeune religieuse qui dirigeait la chorale de l'école primaire. J'y suis entrée vers l'âge de dix ans, poussée par le désir d'occuper utilement mes heures libres et par goût de la musique. Je rêvais d'apprendre à jouer d'un instrument – du piano de préférence.

Et puis, l'un ou l'autre « flash » mémoriel,
une institutrice intérimaire, dans la cour de récréation, qui pleure parce qu'on vient d'apprendre l'assassinat du deuxième frère Kennedy. Je ne ressens aucune émotion, mais la sienne m'intrigue.
Je la craignais. Elle exerçait une discipline de fer. Du genre, monter et descendre trois étages d'escaliers tant qu'il n'y avait pas un silence absolu dans les rangs.
Un jour, à une messe, j'étais assise à côté d'elle. Ou plutôt, debout ou agenouillée. Je l'ai surprise en train de pleurer, derrière ses mains jointes.
J'avais dix ans et j'étais impressionnée. J'avais aussi l'impression de commettre une indiscrétion.
Au moment de la communion, elle m'a demandé de garder son sac et je me souviens de ma stupéfaction devant cette marque de confiance.

En 1968-69, nous avons eu Mademoiselle D***, qui avait juste dix ans de plus que nous. Elle était séduisante, moderne, et surtout, très juste. Je l'appréciais beaucoup. Aucun excès d'autorité, et si elle exerçait une discipline quelconque, nous l'acceptions tacitement, gaiement.

Elle m'a rappelé, il y a peu de temps (car je l'ai retrouvée quarante et dès années plus tard), nous avoir emmené visiter la maison d'Erasme, à Anderlecht, ce lieu hors du temps où je me plais tellement au printemps et en été.

C'était aussi l'année de ce que, dans cet enseignement-là, on appelait l'examen diocésain. Un examen « blanc » aux examens de noël pour nous y préparer, où j'ai découvert pour la première fois le questionnaire à choix multiple, puis l'examen de fin d'année.

Verdict, plus de 80 % en français et plus de 60 % en mathématique. Je ne me suis jamais vue comme une « bonne élève », sauf, peut-être, cette année-là.

L'année suivante, je suis entrée en humanités.

Pendant deux ans, j'ai vénéré mon professeur d'histoire. Elle enseignait aussi la géographie et la religion, remarquablement, je crois pouvoir le dire. Que n'eût-on fait, pour elle ?
Rigueur et douceur extrêmes.

Et puis, notre professeur de musique, Mlle Jeanine D*** J'ai rarement rencontré quelqu'un d'aussi enthousiaste. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle avait créé une chorale, qu'elle menait d'animations de noël en messes festives, de concerts en concours, avec, en couronnement, l'enregistrement d'un 45 tours de chants de noël que je possède encore.

4 commentaires:

  1. On dirait bien que des fées érudites se sont penchées sur ton... bureau :)

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  2. Peut-être... Mais j'ai choisi aussi de garder le meilleur pour les Impromptus o:)))

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  3. Ton parcours scolaire fut jalonné de bienfaitrices !

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  4. L'Arpenteur d'étoiles1 décembre 2015 à 05:56

    une scolarité émaillée de profs enrichissantes et qui apprennent et les matières et la vie ...

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