mercredi 6 juillet 2016

Lorraine - Le temps de vivre

LA FUITE

Il a dévalé la colline
Ses pieds faisaient rouler les pierres
Il fuyait la belle Adeline
Et il enjamba la barrière

Là-haut chantaient les mandolines
Célébrant comme une prière
Les parfums et les mousselines
De la trop belle aventurière

Dans son tutu de ballerine
Dansant sous l’œil des douairières
Elle ensorcelait, la féline
Hobereaux, barons et notaires

Qui lui offrît la zibeline
Et ces bijoux pleins de lumière ?
La nuit descendait, sibylline
Il mit son cœur en bandoulière

Adieu, perfide Messaline
Et si au bord de ma paupière
Perle une larme cristalline
Sois en sûre : c’est la dernière.

14 commentaires:

  1. Arpenteur d'étoiles6 juillet 2016 à 13:59

    chère Lorraine, ton sens de la poésie est formidable ! ces vers octosyllabes sont tellement réussis dans le rythme, dans les mots et dans l'aventure du jeune homme qui fuit la perfide !!
    merci !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est moi qui te dis merci, l'Arpenteur d'Etoiles, quand on écrit de la poésie, on ne sait jamais comment elle sera reçue, pour beaucoup elle fait partie du passé, d'un temps révolu. Mais selon les sujets, elle s'impose à moi et je suis ce qu'elle me souffle à l'oreille. Et quand un commentaire l'apprécie, je suis doublement heureuse. Comme maintenant... :)

      Supprimer
  2. Un vrai rythme dans cette fuite éperdue... une fuite éperdue, dix de trouvées? Pas sûr :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pas sûr du tout, Vegas, d'ailleurs une fuite suffit: définitive! :)

      Supprimer
  3. tu as la rime ensorceleuse, romantique poétesse !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Que te répondre, chère Emma? Sinon, comme les enfants: "Je ne le fais pas exprès!" :)

      Supprimer
  4. oui, toujours une très belle mélodie dans ta poésie

    RépondreSupprimer
  5. Tout est légèreté dans ton poème Lorraine,comme la mousseline, léger et aérien. J'en aime beaucoup le rythme.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai "vu" cet étranger qui descendait en roulant des pierres, il ne pouvait que fuir un amour maudit...Les mousselines ont suivi! :)

      Supprimer
  6. J'aime bien la fin, cette envie d'aller voir plus loin, comme un pied-de-nez, un bras d'honneur à la fatalité des Adeline. Remarque, c'est parce que j'aime tout que j'aime bien la fin. C'est léger, la rime ne s'égare pas, les mots tombent bien, au bon tempo, jusqu'à cette conclusion... heureuse.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ta lecture attentive me touche, Pascal, elle suit fidèlement ce que j'éprouvais en écrivant! Y compris la conclusion qui délivre. Merci très sincèrement,

      Supprimer
  7. J'ai retrouvé un peu de Gastibelza dans l'histoire de cette femme hors du commun...
    Bravo pour les rimes riches !
    ¸¸.•*¨*• ☆

    RépondreSupprimer
  8. Je n'ai pas pensé à elle, mais qui sait, j'ai tant lu Victor Hugo et tant écouté Brassens qu'elle s'est peut-être imposée à moi: elle en est bien capable!..
    Merci, Célestine,

    RépondreSupprimer

Les commentaires sont précieux. Nous chercherons toujours à favoriser ces échanges et leur bienveillance.

Si vous n'avez pas de site personnel, ni de compte Blogger, vous pouvez tout à fait commenter en cochant l'option "Nom/URL".
Il vous faut pour cela écrire votre pseudo dans "Nom", cliquer sur "Continuer", saisir votre commentaire, puis cliquer sur "Publier".