mardi 12 septembre 2017

Laura Vanel-Coytte - Sportez-vous bien

J’ai raccroché mon vélo

Après le tricycle aux petites roues avec sa remorque
Après avoir envoyé ma sœur en vélo dans le mur, la pauvre
Un réflexe de rire alors qu’elle était en larmes, excuse-moi encore
Après avoir pris le vélo de ma mère pour faire le mur, la coquine
Après des allers sans retours en pleine nuit entre chienne et louve
Après des retours au petit matin entre ivresse et tristesse
Après des départs au petit matin pour aller pointer à l’usine
Après une halte à la boulangerie pour recharger la demoiselle
Après être passée par-dessus le guidon dans une chute mémorable
Après m’être souvent fait mal sans poser pied à terre
Après avoir pédalé sous les pluies et brouillards de Champagne
Après avoir partagé avec mon vélo la morsure de la neige
Après avoir monté les faux plats du Nord de la France
Après les pavés, les chemins de terre, les avenues et les ornières
Après avoir suivi attentivement tant de Tours de France
Après avoir maîtrisé sur le bout des doigts le calendrier cycliste
Après avoir applaudi le départ, le parcours, l’arrivée et les podiums des courses
Après avoir crié le nom des coureurs, les avoir encouragés, connaissant leur souffrance
Après avoir lu beaucoup de livres, fait la revue de presse des magazines

Sur le cyclisme, après avoir vu des films, consacré au vélo des poèmes
Après avoir tenté quelques côtes en Ariège, Drôme et surtout ici à St Etienne
J’ai raccroché mon vélo, le vrai en ayant toujours de le reprendre
Mais renoncer car je n’ai pas le gabarit d’une grimpeuse
Aller plus haut, plus loin, plus vite me paraît impossible sauf en salle
Je suis une coureuse de plats, une coureuse du plat pays, une cycliste
Longtemps par besoin de déplacement, toujours marcheuse et utilisatrice
Urbaine de transports en commun, plus de pédale mais toujours
Les jambes en action pour se déplacer et voir mieux le monde.

J’ai raccroché mon vélo mais je défendrais encore toujours les cyclistes,
Ces forçats de la route ; malgré le dopage et les scandales, je les admire
J’ai raccroché mon vélo comme j’ai écrasé ma dernière cigarette
Mais je resterais toujours et encore une amoureuse du vélo surtout en ville
Dans le respect des piétons et le respect des automobilistes pour les cyclistes

J’ai raccroché mon vélo non sans regret ni espoir de le reprendre
Si Dieu ou la petite Reine m’en donne une nouvelle force pour les sept collines
De Saint-Etienne, celle d’Istanbul, de Rome, les canaux des Flandres.


2 commentaires:

  1. J'ai lu récemment un bouquin sur les tours de France années 50 les Bobet, Coppi, Bartali et autres Walkowiak, Putain ! Des routes pourries surtout en montagne, des sentiers après l'hiver ! des caillasses, plus de bitume, les visages des coureurs couverts de boue...
    Bobet à cause d'une fistule male placée avait couru pratiquement toute une étape "en danseuse" !

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  2. Alors toi aussi, ton truc, c'est l'vélo ?

    http://www.deezer.com/fr/track/13663718

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