lundi 30 octobre 2017

Tiniak - il serait temps que je m'affole



Le fleuve y va, tranquille, avec la mer au bout
silencieux, par la ville, et doux
et ne disant pas tout ce qu'il vit en amont
ni de ce qu'il avale, au fond

Encore une minute et ce jour m'intéresse...
J'attends qu'il me paraisse
ainsi que la caresse attendue d'un sourire
en coin de rut, pour un soupir

Frileux vent de saison, viens mettre pied à terre
sur ce vieux paillasson, pas fier...
Qu'y pouvons-nous, Misère ? Ignoré sous les toits
le vieux saule a pleuré... ces doigts !

Organique berceuse où l'âme erre et s'enivre
étonne-moi, au creux du livre
ordonne-moi de vivre avec mes yeux marrons
chargés de brûlantes questions

Uranie, fatiguée, baisse le front à l'ouest
car Linos doit mourir, du reste
sous les coups d’Héraclès - trop piètre musicien !
Je bois la mélodie que me siffle mon Chien

Y a-t-il un Autre Jour en réserve, en ce monde ?

Voici que luit la pierre à son heure caennaise
d'or espagnol, aux frêles braises
Je forme une hypothèse et la garde sous l' coude
en bouche une marine soude

Âpre - et ce qui s'ensuit... désolé (par Ailleurs)
cherchant à qui jeter mes fleurs
je suis là, comme hier, avec l'amer au col
Il serait temps que je m'affole


Où regarder, autrement, au ponant...

6 commentaires:

  1. quelle douce mélancolie, une nouvelle fois, dans ton poème que j'ai lu et bu comme du petit lait
    presque eu envie de retirer mon petit poème à côté du tien, car il me semble bien futile à présent après cette lecture...

    en tout cas le fleuve, quant à lui, s'affole moins que les humains...il suit sa route inéluctablement

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    Réponses
    1. Ouiiiiii ! Miss Tiss. Le fleuve, pour moi, est une allégorie de la constance des éléments qui court à nos pieds de parasites, pleureux, éternellement insatisfaits de leur état, quand notre responsabilité se place bien au-delà de notre condition animale... Rogntudju ! Nous sommes les seuls à pouvoir envisager demain, quoi !
      Bon... Et pourtant, même les fourmis nous survivront si nous persistons à conduire en parasites.
      Hastag mwef ;)

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  2. Un sourire en coin de rut...
    J'aime !
    ¸¸.•*¨*• ☆

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  3. C'est vrai, affole-toi ! Quand le soleil se couche, après il fait frisquet ! Heureusement il reste tes vers magnifiques pour réchauffer l'âme.

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