Stouf - Monologue d'un banc public

La communauté de l' arbre

Parfois, les planches et moi-même regrettons amèrement le temps pas si lointain où nous étions un jeune chêne d' à peine deux cent ans stoïquement campé au milieu de cette forêt que nous ne reverrons plus. Plus jamais le clapot de cette rivière enivrante ne bercera nos vertes feuilles, ne fera vibrer la sève vers notre sommet … où se posaient nos amis les oiseaux.

Voila … c'est ainsi.

Maintenant ?

Le parc Montsouris, dans le quatorzième arrondissement urbain de la capitale qui pue de ce que les humains appellent la France.

Bah, l essentiel n'est il pas que nous soyons toujours unis ?

Ça y est, Bob notre gardien préféré, prend son taf. Il a avec lui sa petite balayette pour nous grattouiller et nous rendre « propres» avant de poser son cul sur nous et fumer sa clope.

Il est gentil Bob, on aime bien quand il nous chatouille.

En fait nous sommes devenus des « poses culs » et le début de cette « carrière » nous parut assez impromptue, certaines planches pourrirent de dépression.

Les services de la mairie les remplacèrent par des planches d'une forêt sud américaine dont nous ne comprenions que pouick de leur langage. Par la suite de quelques mois de cours professés par une jeune interprète sylvienne de Bolivie tout rentra dans l'ordre.

Oups, c'est l' heure !

Huit heure du mat … normalement, le premier c'est Nono, le sale clébard de la mère Tadzi qui s'empresse de pisser sur la communauté des fers, nos amis pieds .

Après c'est la mère Tisseuse qui se ramène avec son ordinateur impromptu sur internet alors que Bob lui a dit cent fois que la communauté du bois est ELECTROSENSIBLE … pff;o))

D' façon notre communauté s'en fiche … des jeunes Punks se serviront de nos bois pour faire un « Barbeuk » cette nuit, vers trois dix-sept du matin et nous savons que le paradis des arbres nous attend sur la planète Mars. Coool !