vendredi 22 février 2019

Marité - Au Chili


L'Ile de Pâques.


En 1962 Henri Salvador chantait mélodieusement sur des paroles de Bernard Dimey :

           « J'aimerais tant voir Syracuse
              L'Ile de Pâques et Kairouan
              Et les grands oiseaux qui s'amusent
              A glisser l'aile sous le vent. »

J'ai entendu cette chanson pour la première fois pendant l'été de cette année là sur mon transistor orange que je trimbalais partout. Quelle belle invitation au voyage !
Je ne disposais alors que de mon vieux Larousse pour m'informer sur ces destinations inconnues et qui bien sûr me faisaient rêver. Les plus beaux voyages ne sont-ils pas ceux que l'on imagine quand on ne peut faire autrement. Peut être ou peut être pas.

Dans la partie « noms propres » de mon dictionnaire je trouvais la situation géographique de ces lieux, pour le premier la Sicile, le second une île du Pacifique et pour le troisième la Tunisie.
Une reproduction montrait quelques statues de pierre grossièrement sculptées et disposées dos à la mer sur l'Ile de Pâques. J'ai dû, à ce moment là me contenter de ces brèves et vagues explications : mégalithes dues peut être à des populations d'origine polynésienne.

La Polynésie, là, j'étais en terrain connu si je peux dire. Un voisin exerçait le métier de gendarme à Papeete. Il n'en fallait pas davantage pour que je me pose des questions. L'Ile de Pâques se trouvait-elle près de Tahiti ?  Michel avait-il visité cette île ? Il fallait que je lui en parle. Ça tombait bien, il était en vacances au pays. Toute fière de mon savoir, je suis allée engager la conversation avec lui. Le gendarme m'a regardée avec des yeux ronds :
     l'Ile de Pâques ? Jamais entendu ce nom là. Tu es sûre que c'est près de Tahiti ?
    Oh oui. Sûrement. Ce sont des polynésiens qui y vivent.

Devant son air dubitatif, je n'ai pas insisté et à la rentrée je suis allée consulter un atlas en salle des professeurs. J'ai découvert que plus de 4000 kms séparaient ces deux îles du Pacifique. Le rouge de la honte m'est monté au front. Si mon gendarme de voisin se renseigne, il va bien se moquer de moi ai-je pensé.

J'ai appris depuis à situer exactement l'Ile de Pâques. Cependant, je ne peux l'évoquer sans me rappeler cette anecdote qui avait mis à mal mes pauvres connaissances géographiques d'alors. Et j'avais bien tort de me trouver ridicule, Michel l'était autant que moi, lui qui vivait à Tahiti depuis des années.

10 commentaires:

  1. joli témoignage !
    mais il est évident que nous sommes nombreux à être bien incapables aujourd'hui de situer correctement l'emplacement de l'île de Pâques, sans l'aide d'un petit tour sur internet :)

    tu avais écrit l'autre jour un texte sur le Facteur Cheval et son Palais extraordinaire : il est intéressant de voir qu'il puisait son inspiration dans les cartes postales qu'il voyait passer, et c'est ainsi qu'il a découvert les Moaïs de l'île de Pâques

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  2. Il est plus facile de situer beaucoup de lieux quand on voyage, je présume. Pour moi qui n'ai pas une mémoire visuelle, c'est compliqué et pourtant je suis "grande"! Merci pour ce partage !

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  3. Tu sais je pense qu'à l'époque très peu de gens auraient pu situer Rapa Nui même approximativement ! Cette île m'a toujours intrigué, bouleversé, et fasciné ! ];-D

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  4. j'aime beaucoup ce texte qui passe par l'imaginaire pour parler d'un voyage qui reste à faire. J'aime aussi qu'à travers ce thème tu aies rappelé ce temps passé pas si lointain où la technologie n'était pas omniprésente dans notre quotidien. J'adore internet et toutes les possibilités du présent. Cependant j'ai parfois une petite nostalgie du bricolage d'alors.Même d'un point de vue géographique plus limité, au lieu de suivre une voix numérisée, on arrêtait la voiture, on baissait la vitre et on parlait à quelqu'un! Incroyable non?

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  5. Cela permet de rêver davantage... J'ai la chance d'avoir fait le voyage !
    avec le sourire

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  6. L'île de Pâques ?
    Déjà qu'un jour, on m'avait demandé, si l'Indonésie était en Europe ?

    Bernard Dimey, qui est mort à même pas cinquante-ans, le gâchis,
    et qui avait écrit aussi "Mon truc en plume" pour la Zizi.

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  7. Merci pour vos commentaires.
    Acceptez mes excuses pour mon manque d'assiduité dans les lectures de vos textes et bien sûr pour l'absence de petits mots qui suivent habituellement.
    Soucis personnels et aussi beaucoup de problèmes avec internet.

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    1. tu es toute excusée, Marité
      j'espère que ce n'est rien de grave pour toi, et que tout va rentrer dans l'ordre bien vite

      à bientôt de te lire...

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    2. Merci Tisseuse. Non, rien de très grave heureusement. Ça va aller ! ;-)

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  8. J'aurais fait la même erreur !
    Un texte mignon et amusant que j'ai aimé lire.

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