Le transporteur de bonheur
Nous nous promenions en ville, sa petite main bien blottie dans la mienne, quand elle s’est arrêtée tout net devant la vitrine d’Albert l’antiquaire. Ses yeux se sont écarquillés et, du haut de ses 4 ans, elle s’est écriée :
- cékoidon, ça, belle-mamy ?
(dans sa famille recomposée, la « belle-mamy » est la maman du « beau-papa »)
- ouh la la, ma princesse, je n’ai jamais vu cet objet… cékoidon ça pourrait bien être ? … et si on décidait que… c’est un transporteur de bonheur ?
- cékoidon, le bonheur ?
(la colle !)
- le bonheur ? euh… c’est quand on sourit, qu’on est bien, que la vie semble moins difficile…
- ah, on va l’acheter, alors, le transporteur ?
- je ne crois pas qu’il soit à vendre… regarde… il n’y a pas de prix…
- mais comment on le fait transporter du bonheur, si on ne peut pas le ramener à la maison ?
- j’ai une idée : on va le photographier et, à la maison, on lui demandera de transporter du bonheur à tous ceux qu’on aime. De cette façon, tous ceux qui passeront devant cette vitrine pourront aussi lui demander de transporter leur bonheur à eux…
Cékoidon est très photogénique, il s’est laissé tirer la portrait en présentant tous ses profils… il a même été très flatté que ma princesse pose à ses côtés… c’est tout dire…
Nous sommes rentrées à la maison, et nous avons imprimé la photo du cékoidon en autant d’exemplaires que de personnes vers qui ma princesse voulait transporter du bonheur.
Les dédicaces ont alors commencé :
- pour ma maman, d’abord, pour qu’elle n’ait plus les yeux tristes… pour « chou » (c’est son beau-papa), pour qu’il trouve vite un nouveau travail… et puis pour ma mamy… puis pour mon amoureux (« dis, belle-mamy, tu crois qu’Hugo sera toujours dans ma classe, à la rentrée ? »)… pour toi aussi, belle-mamy, parce que je t’aime… et je ne dois pas oublier mon papa, pour qu’il ait du bonheur même quand je ne suis pas avec lui…
Ce soir-là, ma princesse s’est endormie avec, aux lèvres, un sourire béat… à l’idée de tout ce bonheur que le cékoidon allait transporter de sa part !
Que voilà un bel objet.... Il fallait y penser l'inventeur mérite un brevet... Mais je ne crois pas que cela soit cela laissons le rêve à la petite princesse...
RépondreSupprimerAvec le sourire
Un texte tout en tendresse....
RépondreSupprimerC'est sympa d'être revenue après une éternité passée à chercher ce transporteur de bonheur
RépondreSupprimerMerveilleuse machine à bonheur...très belle idée.
RépondreSupprimerc'est vraiment charmant.. dis moi, sais-tu si on en trouve sur le bon coin ? peut être qu'on devrait appeler les mamies biologiques "jolie mamie" pour rétablir l’équilibre avec les "belles mamies" ?
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