Vieillesse
Les yeux fermés, elle revivait sa jeunesse
Parvenue à l’automne de sa vie avec sagesse
Goûtant la senteur de l’ambre jusqu’à l’ivresse,
Sans amertume et oubliant la noble politesse ;
Ses premiers pas à l’école guidée par une maîtresse
Tout de noir vêtue, enseignant comme une tigresse,
Les mots, les phrases et l’art de compter sans paresse
Morigénant les taquins qui tiraient les tresses ;
La Dame de fer construite dans l’allégresse
L’avènement de l’automobile princesse
Adieu les fiacres, charrettes menés avec adresse
Dans la douceur du soir languissant sa tristesse
Elle éteint la lumière, une simple caresse
Tire une révérence entourée de tendresse.
Où lire Lilou
Affichage des articles dont le libellé est Lilousoleil. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Lilousoleil. Afficher tous les articles
mercredi 10 juillet 2019
mercredi 26 juin 2019
Lilousoleil - Nouveau partage
Le choix me fut difficile car parmi tous les textes que j'ai écrits, certains revêtaient l'aspect plaisantins ou anodins voire à l'eau de fleur... Mais celui-ci à la relecture j'ai trouvé qu'il irait bien dans ce thème car j'ai du puiser dans mes ressources pour écrire en poème un introspection. Alors j'espère qu'il sera autant apprécié qu'il l'a été lors de la première parution le 23 janvier 2018
Le tour de soi
C’est une étrange chose que de faire le tour de soi-même
Il fallait y penser, il fallait aussi du courage et de la volonté
C’est une étrange chose que de faire le tour de soi-même
Et ne pas sombrer dans d’artifices bontés.
C’est une étrange chose que de faire le tour de soi-même
Cela commence par la main dont on voit les veines
Puis la paume qui doucement va effleurer un corps
Que l’on croit connaître, qui découvre des cicatrices,
Des morceaux de peau dont les accrocs réparés
Attirent les souvenirs lourds ou légers.
C’est une étrange chose que de faire le tour de soi-même
Cela continue avec les yeux qui se ferment
Sur une tranche de vie où affleurent les bosses et les creux
Les douleurs et les bleus du corps comme ceux
Qui appellent les souvenirs et les troubles l’âme.
C’est une étrange chose que de faire le tour de soi-même
Cela passe par les narines qui se laissent caresser
Des parfums enivrants de fleurs, de fruits,
D’embruns salés comme des larmes de bonheur
Qui aiguisent la gourmandise de la vie
C’est une étrange chose que de faire le tour de soi-même
Cela finit par les oreilles qui entendent les cris de colère
Les pleurs de joie, les pleurs des chagrins enfantins,
Mais aussi les mots tendres, les mots doux
Qui nous réchauffent le cœur meurtri.
C’est une étrange chose que de faire le tour de soi-même
C’est un voyage sans complaisance dans l’esprit
C’est un voyage dans les paysages lointains de l’enfance
C’est un voyage dans les coins cachés de l’âme
C’est un étrange voyage que de faire le tour de soi-même.
Où lire Lilou
jeudi 13 juin 2019
Lilousoleil - 14 ans et demi
Ce jour là, Elle vient d’apprendre à la fois sa réussite au Brevet d’études de premier cycle, le BEPC (prononcez bèpsss) et son admission au concours de seconde paramédicale. Il sera bien temps fin août de penser à la rentrée, aux fournitures, à l’achat de la blouse blanche comme indiqué dans le courrier…. Pour l’instant, Elle goûte au plaisir de dormir un peu la matin et surtout, attend la surprise, enfin le cadeau… Normal son frère a eu un vélo pour son brevet (raté quand même une première fois) donc elle, elle espère mais en vain. Elle a eu droit à un généreux "Mais tu n’as fait que ton devoir" ; oui avec un an d’avance mais on ne sera pas trop regardant.
Elle a quatorze ans et les vacances ne s’annoncent pas très bien. Souvenirs douloureux de l’année précédente et elle préfère ne pas y penser. Comme depuis quelques années déjà ce sera la maison de campagne, maison c’est beaucoup dire, une cabane en bois, pompeusement baptisée le chalet, avec juste un évier dans un coin qui sert aussi bien pour la vaisselle, la toilette et la cuisine puis deux alcôves en guise de chambres. Cette année c’est décidé, Elle ira dormir en haut dans le grenier proche du tas de foin où quelques souris font leur nid… Elle voudrait un chien, un gentil, un pauvre malheureux comme celui qui la suit depuis deux jours. Elle se renseigne, c’est une chienne, Diane dont la propriétaire accepte de se débarrasser contre un billet. Belle affaire pour Diane qui mangera à sa faim et ne sera pas en reste de câlins ! C'est une compagne délicieusement adorable !
Changement cette année, la Mémé est là en principe pour garder les enfants mais elle s’en fiche la Mémé du moment qu’elle peut écouter la radio et lire « Nous deux » et quelques romans photos. Tiens parlons-en de la radio, la grand-mère a eu la bonne idée d’acquérir un de ces fameux petits appareils radio transistor. Alors, elle s’en est emparée et la voilà, la vedette du village. ainsi on verra tout un groupe de gamines tous âges confondus, errer dans les chemins des bords de Saône chantant à tue tête en compagnie de Richard Anthony « J’entends siffler le train » ou encore « Tous les garçons et les filles » de la belle Françoise. Elle aimerait bien lui ressembler et aussi à Sylvie… Elle essaie tous les maquillages, toutes les coiffures à la manière de… et le vernis sur les ongles…
Elle rêve qu’elle est au bord des plages, Saint-Tropez ou encore La Baule d’où les émissions de radio sont diffusées. Sa plage à elle c’est quoi au juste ? Un coin de Saône que les vieux du village savaient peu profond et pas trop dangereux entre les joncs et les herbes sauvages. L’eau est souvent fraîche et d’une propreté douteuse… mais peu importe. Elle entend en sourdine les exploits d’un certain Jacques Anquetil qui remporte une étape du Tour de France après une descente vertigineuse du col d’Envalira. Puis elle a la sensation agréable de lèvres douces qui se posent sur les siennes légèrement, elle sent son odeur mélange de lavande et de foin coupé…
Premier flirt qui ne durera que le temps d’un déjeuner de soleil.
Demain, demain elle retourne à Lyon…
dimanche 9 juin 2019
Lilousoleil - C'était donc 8h du matin
C'était donc 8h du matin au début du mois de juin
Levée de bon matin, Manon avait décidé de partir à la recherche du temps perdu. Comme elle ne savait évidemment pas où il était perdu, sinon elle ne serait pas partie à sa recherche, elle chercha sur internet. L’ami wiki l’envoya piocher dans des définitions aussi fantaisistes que réelles du temps puis tomba sur un certain monsieur Proust, Marcel de son prénom (elle qui ne connaissait que Gaspard soi-disant humoriste) qui en avait écrit tout un roman ! Elle lut quelques paragraphes, bailla lourdement, s’ennuya mais ne trouva pas de piste pour ce fameux temps perdu. Et puis d’abord fallait-il chercher le temps astral ou le temps sidéral ; vaste question.
Elle prit une carte pédestre, chercha les meilleurs chemins. Elle prit boussole, bouteille thermos, une loupe, deux citrons, du pain d’épices, des pastilles de menthe ; ah, oui aussi des pansements pour les ampoules.
Elle s’engagea sur le chemin caillouteux derrière le moulin de la galette ; en fait c’était celui du pépère Martin, un descendant probable de maître Cornille. Elle n’avait aucune idée du temps qu’elle avait perdu à tourner et tergiverser avant d’enfiler chaussettes et baskets.
Ses pas la menèrent dans une clairière, où des touffes de plantes odoriférantes émergeaient ça et là. Elle cueillit des brins d’herbe fraîche et les mâchouilla, fit deux pas en avant, trois en arrière, s’arrêta pour écouter les chants des oiseaux, en particulier un merle moqueur mais ne vit pas de cerisier. Plus loin quelques marguerites sauvages ouvraient les corolles blanches et rosées. Elle les effeuilla murmurant des « je t’aime, un peu, etc., tomba sur à la folie » et se dit que Max finalement l’avait lâchement abandonnée et ne la kiffait plus du tout. Elle se posa deux minutes pour examiner à la loupe les fleurs essayant de se souvenir de ses leçons de choses. En s’agenouillant elle aperçut des fourmis qui cheminaient, travailleuse et courageuses. Elle observa leur manège un moment puis elle s’assit, posa son sac à dos, s’en fit un oreiller et regarda le ciel où s’étiraient des nuages blanc. Elle vit un mouton, la carte de France, un poisson, une cuillère…puis … puis le sommeil l’envahit.
Bien plus tard, elle reprit sa route, fit le chemin en sens inverse ; ne retrouva pas le temps perdu. Etait-ce vraiment du temps perdu ? Elle fredonna la chanson de Barbara ; le temps perdu ne se rattrape plus.
Libellés :
C'était donc 8h du matin,
Lilousoleil
vendredi 10 mai 2019
Lilousoleil - un scénario
Au défilé de mode
Elle n’en peut plus. C’est
aujourd’hui le grand jour ; elle va être couronnée Reine de la montagne
sacrée pour la deuxième année consécutive.
En ce 4 juillet de l’année 2000
et des poussières plus les mois de nourrice de la belle, la chaleur est
insupportable. Joséphine transpire comme jamais et elle aimerait bien défiler
en maillot mais la pudeur oblige une robe de soirée. La sienne est en satin
vert jade cousue des propres mains d’une grande dame qui porte toujours des
chapeaux ronds comme ceux des Bretons.
Seulement voilà, rien ne se passe
comme prévu. Le défilé est prévu pour 17h dans les jardins d’un grand hôtel de
luxe. Un vieil apache, Geronimus, oui il
a des ancêtres latins, s’est chargé de tondre la pelouse, son chien, un petit roquet blanc baptisé Riquiqui assis sur la tondeuse. Distrait
par toutes ces demoiselles parfumées et
attifées, il tourne presque de l’œil et
ne voit pas Riquiqui s’éloigner et se soulager sur une marche herbeuse.
Et lorsque la Belle Germaine,
toute de vert vêtue et chaussée de talons vertigineux s’approche en tête de
cortège , elle glisse sur une crotte bien faite, et c’est le dos maculé et en
compote qu’elle doit défiler. Inutile de dire que la couronne lui échappa !
Où lire Lilou
samedi 4 mai 2019
Lilousoleil - La dernière séance
Les Misérables
Je venais d’arriver dans ce quartier
de Lyon. Après le vieux Lyon, la rue saint Jean animée, les ruelles et petites
place qui convergeaient, je me trouvais dans l’inconnu, un désert. Je ne connaissais
personne et n’osait sortir de peur de me perdre. J’ai huit ou neuf ans.
Un soir avec ma mère et ma grand-mère
nous sortons ; oh pas très loin, à deux pâtés de maison, une porte cochère par
laquelle nous nous engouffrons dans une petite cour pavée. Ma mère s’arrêta
vers un guichet, acheta des tickets et pour la première fois, je pénétrais dans
une salle de cinéma. Des fauteuils nous tendaient les bras. Le premier contact
fut rugueux. La peluche rouge me piquait les cuisses et j’ose le dire les fesses
puis le dos. Fascinée je regardais cet écran lumineux immense ou Jean mineur
avec sa hache nous présentait des réclames ; « la pie qui chante »
et les « Miko ». Des actualités défilaient devant mes yeux. Puis ce
fut le noir dans la salle. Le brouhaha cessa et une musique envahit l’espace,
puis la tête de Jean Gabin. Je parvins à lire « Les Misérables » Jean
ValJean, Cosette, Javert… Les images
défilaient ; le film me parut court et versais des larmes pour Fantine et
Cosette sans bien tout comprendre. Ma mère me raconta un peu l’histoire. Le
film était en deux parties. Nous sommes allées voir la suite la semaine d’après.
L’enchantement fut encore au rendez-vous.
Mais tout à une fin. Quelques
temps après alors que je passais devant la porte cochère, plus une affiche,
plus de guichet. Le cinéma était fermé.
Libellés :
La dernière séance,
Lilousoleil
samedi 20 avril 2019
Lilousoleil - Pas brouillon
Pas de brouillon, j’y vais directement
Aujourd’hui dans la Petite Librairie, nous accueillons le
grand écrivain René, René Tabli que nous connaissons tous pour les dix volumes
de » l’histoire de la brouette à travers les âges », susurrai, le journaliste
littéraire beau comme un dieu grec et dont je buvais les paroles tel un chat
devant son assiette de lait.
-
Monsieur Tabli, quelle est votre recette
ou plutôt votre méthode pour stimuler votre imagination et vos recherches sur
ce sujet ô combien passionnant de notre Grande Histoire de France ?
-
Tout d’abord, laissez-moi vous dire combien il est apaisant de participer à votre émission. Votre
esprit ouvert à la critique positive nous guide vers l’écriture. Pour revenir à
ma méthode, je ne fais de brouillon. Je jette mes mots après lecture des
documents précieux collectés et collationner avec soin par mes secrétaires que
je vénère pour leur collaboration efficace et précise. Je garde ainsi la pureté des anecdotes et conserve la
véracité solide qui sans crier gare s’installe en moi et me permet ensuite une
grande fluidité dans l’écriture.
Ce sujet est tellement vaste, riche et
varié, car depuis les Gaulois croyez moi,
rien de plus intéressant n’a été crée, vous en
conviendrez aisément, que ma plume
travaille toute seule…
Alors vous serez de mon avis, pas de
brouillon, je prendrais le bouillon..
vendredi 1 mars 2019
Lilousoleil - Escape game
Au commissariat d’arrondissement
- - Alors mon Dédé, Tu vas enfin me dire pourquoi et
comment, les lunettes de Monsieur le
Maire se retrouvent dans ton sac à maraude ?
- - Ben vous voulez que je vous le dise commissaire ?
- - Commandant et fais pas le cake !
- - Bon je vais vous l’dire. Voilà c’est mon Pépé,
vous savez mon chien…
- - Oui celui qui pisse partout en attendant que tu dessaoules.
- - Ah mais je bois parfois un verre de trop mais
suis pas ivre, comandant. Bon précisément pendant que j’étais là à mendigoter
près de la préfecture, Pépé est parti musarder. Y est allé faire le tour du
parc d’ailleurs, vous pourrez vérifier, commandant ; y a rencontré la
Finette, sa maîtresse me l’a confié alors que je remuais ciel et terre pour le
retrouver. Y s’est baladé près du square des enfants, puis vers le bassin aux
poissons rouges ; mais je le jure, y n’en a pas mangé. Puis après dans la
rigole où grouillait un tas de cochonneries, y a vu une paire de lunettes et
comme elles sont roses, il les a chaussées sur son museau. C’est beau un chien
qui voit la vie en rose !
- - Tu te fiches de moi Dédé, un chien avec des
lunettes… Bon et pourquoi as-tu une clé dans ta poche ?
- - Ben alors là, monsieur le commandant, vous me
décevez ! Je croyais que vous saviez à quoi sert cet outil ; c’est
une clé anglaise ! Vous allez pas
me croire mais j’ai fait ma BA. Mme Serin, la mamie habillée toujours en jaune canari,
m’a demandé de l’aider à changer sa bonbonne de gaz et j’ai oublié de la lui
rendre. C’est pas un crime !
- - Admettons, on vérifiera !
- - Ah mais commandant, la porte est fermée à clé,
vous savez pourquoi ? Je ne vole pas même si je m’appelle Loiseau !
- - Bon d’accord pendant que tu racontais tes
histoires à dormir debout, Madame la commissaire a fermé la porte. Elle est
partie diner et ensuite ce soir c’est opéra « La flûte enchantée »
tu connais ? Mais j’ai perdu mes clés.
- - Z’en faites pas avec moi commandant, si vous laissez
le coussin à Pépé on peut dormir ici. Sinon avec ma clé anglaise et mon
rossignol ….
samedi 23 février 2019
Lilousoleil - Au Chili
Hotu Matu’a
Adossée à un petit arbre dit
crête de coq à coté d’un petit rocher rouge
d’andrinople décoloré par le vent et la lumière, elle était essoufflée
au vrai sens du terme ; plus de souffle ! Émerveillée par cette île
qu’elle venait de parcourir de l’ouest à l’est et de nord au sud. Elle avait
admiré les bonhommes de pierre si
grands, si puissants qui faisaient la force et la magie de cette île perdue au milieu
de l’océan Pacifique pas si pacifique qu’il n’en à l’air pourtant. Sac au dos
elle avait fait le tour du volcan dont le cratère envahi d’eau reflétait ses
algues comme des morceaux de miroir, les flancs gorgés d’herbe sauvage.
Lunettes de soleil sur le nez protégeant ses yeux de la morsure de l’astre
brillant et chaud, elle s’allongea, contempla les nuages qui s’étiraient fins et léger comme du tulle blanc, les images précieuses dans l’appareil photo.
Au loin surgit une forme, informe
d’abord puis peu à peu se précisant être le plus grand des hommes de pierre. Ses
pas, pensa t-elle, étaient aussi grands que ceux du Bonhomme de neige de
Prévert, poème adoré de son enfance, sauf que celui-ci ne fondait pas. Au fur et à
mesure qu’il approchait, elle se recroquevillait dans son coin de buisson un
peu épineux. S’asseyant près d’Elle, il lui prit la main, s’assit et lui
raconta…
Je suis Hotu Matu’a, représentant
du dieu, dernier chef de la tribu
Maké-Maké. A cette époque l’île était peuplée de tribus et de clans divers, ce
qui générait des conflits parfois importants. Lorsque mon ancêtre, venu d’une
autre île lointaine, chassé par ses compagnons de tribu pour avoir séduit la
fille du Dieu Rapa, est arrivé sur cet île, il dût acquérir le droit de
pénétrer sur l’île. Pendant un temps, il fut isolé près de la falaise. Il se nourrissait
de poissons et d’algues séchées. Puis un jour on lui apporta un œuf ; un œuf de sterne. Cet œuf
était le symbole de la paix dans l’île ; le trésor que chaque année, les
chefs de tribus devaient rapporter au roi…
Il fut alors admis à concourir avec les autres chefs des clans autochtones.
La compétition consistait à plonger de la falaise d’Orongo, proche du volcan
Rano Kau, puis à nager à l’aide de roseaux jusqu’à l’îlot appelé Motu Nui que
tu vois là en face et atteindre les nids de sternes. Il fallait attendre le
premier œuf pondu par la femelle sterne et le rapporter dans la gerbe de
roseau. La concurrence était rude. Chaque chef de clan voulait ramener le précieux trésor au roi de l’île.
Mon ancêtre réussit ! Il devint ainsi le premier chef Maké-Maké, Tangata
Manu ou "l’homme oiseau" et fut pour un an, l’arbitre des conflits… une sorte de juge de paix. C’est son portrait qui tu as vu gravé dans la pierre… le temps
a passé, nous avons sculpté les statues en l’honneur de nos morts… J’étais Hotu
Matu’a, dernier chef de la tribu….
En fait je suis Mathieu, le guide
et il faut te réveiller, nous repartons….
Pour précision, ce n'est pas la véritable légende de l'Homme oiseau ; ce n'est que le fruit de mon imagination.
mercredi 9 janvier 2019
Lilousoleil - Cadeau empoisonné
Les joies de l'informatique
Vous le ne savez peut-être pas, je suis une passionnée de généalogie. Depuis longtemps déjà je traîne pendant les vacances dans les mairies de villages à la recherche de l’ancêtre Jean, Pierre, Jacques, les composés des deux, Marie, Jeanne, Jeanne-Marie ou Marie-Jeanne et je passe sur les Marie –Anne et tout ce contingent.
Bien installée devant mon ordi, je fouille dans les archives départementales maintenant numérisées plus faciles pour les recherches anciennes. Munie du logiciel le plus classique et le plus utilisé des généalogistes amateurs, je navigue d’une branche à l’autre, scrutant le moindre doublon, la moindre erreur qui pourrait fausser le merveilleux voyage dans le passé, je traque la découverte croustillante qui laisse bouche bée et qui pointe les secrets de famille.
Et voilà qu’il y a quelques temps, un ami passant voir comment je travaillais s’est écrié :
- Ma pauvre Lilou mais c’est dépassé ton truc. Il y a des logiciels supers, bien faits ; ils ont tout et plus encore ; ceci et cela, cela et ceci…. Il t’avertit des erreurs, tu peux comparer avec les autres amateurs bla bla bla retrouver des cousins, etc ; etc ; etc .
Merveilleux oui mais…. il est payant et cher ! En mode découverte gratuit comme il est légal de proposer, on ne peut installer qu’une cinquantaine de personnes ; et j’ai déjà dépassé cette limite.
Que faire, pestant et râlant contre l’informatique, je me résignais à continuer mon travail de fourmi… Et bien non, mes filles m’ont offert la version payante et la plus prestigieuse qui ouvre à mille cinq cents ancêtres ; à trois elles se sont cotisées et p't'êtes même que le gendres s'y sont collés. Collées surement car pour l'installation....
Las, la galère ! il faut télécharger une première fois le logiciel puis ensuite il faut payer et là vous pouvez choisir en une ou plusieurs fois. Ne pas se tromper dans le cochage puis la sécurité de la carte bancaire et là cela ne marche pas…. Motif il faut télécharger le nouveau logiciel…. Heureusement j'ai un gendre en or qui débrouille l'affaire. Oui mais voilà cela ne fonctionne toujours pas ! Comment ?
Ah oui je n’ai pas mis le code qui m’a été envoyé par mail séparé… Mais où est bien ce code ? Le courrier reçu il y a quelques jours est passé dans la corbeille ; me tirant les yeux, le dit code étant dans un petit coin perdu au milieu d'un baratin informatique.
Au secours les enfants !!!! Bon on retrouve on met le code et là Ô miracle… cela ne marche toujours pas ! Impossible d’importer toutes les branches et de les mettre sur une seule, dans le logiciel tout beau tout neuf; avec plein de couleurs partout, les fiches individuelles etc.
Voilà à l’heure qu’il est je cherche encore malgré l’aide en ligne…
Mais en fait j’ai toute l’année…. Mes ancêtres sont patients.
dimanche 16 décembre 2018
Lilousoleil - Entre cave et grenier
Hé là-haut, vous venez d'être secoué par la tempête !
J'ai vu passer des tuiles par mon soupirail et je m'inquiète aussi pour
vos poutres bien fines à mon avis ; j'ose espérer que les solives ne sont pas touchées !
Je vous remercie de
votre sollicitude madame bas de fond, à peine hypocrite le gaillard, tout est
réparable.
Mais maintenant que j'y pense, qu’en est-il de vos soucis de moisissures
du printemps ? De la petite lucarne il me semble avoir vu passer des choses pourries,
quel dommage !,
C'est sûr mais les
bouteilles sont intactes et quand on connait leur prix c'est une satisfaction
de savoir qu'ici les choses précieuses sont en sûreté et mieux que dans un
grenier à tous les vents possibles et qui passe du chaud au froid en cours
d'année. Je n'ose imaginer l'état des livres que vous recelez avec tous ces
rongeurs qui dansent java et carmagnole
sans que Raminagrobis n’intervienne ! Je
n'ose imaginer l'état des livres que vous recelez.
Tout va bien pour eux ;
vous ignorez donc qu'ils sont extrêmement bien rangés et protégés et ne
craignent pas les écarts de température. Tout est prévu pour les dissuader et
de plus les vieilles encyclopédies, les portraits des aïeuls, les photos des
vacances d'autrefois ne les intéressent pas, Ici se tient l'âme de la maison,
la mémoire de la famille alors que chez vous ; que du vin que personne n'ose boire. Chez vous ils
ne seraient pas jolis jolis et personne ne viendrait les lire fait bien trop
frais dans votre piaule !
Détrompez-vous, ma
température est constante ; je ne fais pas le yoyo moi et les conserves se
conservent ! Mes bocaux reluisent et sont appétissant.
Certes mais chez vous
on y descend et on en remonte aussi vite tant c'est lugubre.
Et chez vous on ramène poussière,
toiles d'araignée et autres insectes aussi piqueurs volant que rampant.
C'est peut être moins
ragoûtant que le passage des rats.
Ici ils ne peuvent rien
faire de mal à mes bouteilles. Elles sont
intactes et quand on connait leur prix c'est une satisfaction de savoir qu'ici
les choses précieuses sont en sûreté et mieux que dans un grenier à tous les
vents possibles et qui passe du chaud au froid en cours d'année . Ici il
vieillit bien et son temps de dégustation viendra tandis que vos fourbis
finiront par être oubliés ou vendus à bas pris sur « Affaire conclues ». Je
tiens aussi à vous dire que sans moi, pas de base de construction pas de maison, pas d’étage, pas de grenier avec un
esprit de supériorité,
Bon, je vous accorde
que nous ne sommes reluisants ni l'un ni l'autre mais nous avons chacun des
trésors en charge et sans nous cette maison tiendrait du pavillon de banlieue
de plain pied ou d'un grand cabanon et
pourquoi pas d'un mobil home,
Ah brisons là cher
grenier je vous souhaite un bon rétablissement.
Merci et pour vous enfin une meilleure ventilation.
Allons topons chère
amie chacun son troupeau et les vaches sont bien gardées….
Libellés :
Entre la cave et le grenier,
Lilousoleil
vendredi 9 novembre 2018
Lilousoleil - Le singe qui aimait les livres
Entre conte et réalité
Parc de la Tête d’or – Lyon –
Parc de la Tête d’or – Lyon –
Owa était une jeune guenon adorable, toute noire avec un pelage doux et brillant. Son regard rempli de malice pétillait comme des bulles de champagne. Seulement Owa devait s’adapter à sa cage. Alors oui je sais les animaux sauvages ne devraient pas être en cage et sûr qu’elle aurait préféré courir et grimper dans les lianes avec ses congénères mais cette femelle avait été trouvée un matin, abandonnée probablement par un cirque de passage. Récupérée par le zoo du Parc de la Tête d’Or elle avait été élevée au biberon, elle adorait son soigneur qui lui rendait bien. Très sociable, espiègle et câline, elle faisait la joie des enfants qui s’amassaient près de sa cage pour l’admirer. Il faut dire qu’elle était particulièrement intelligente.
Un jour qu’elle dégustait une sucette au caramel, sa friandise préférée, dont elle avait pris soin de bien déplier le papier pour le jeter ensuite dans sa petite corbeille, elle entendit son soigneur. Elle sursauta quand son amoureux s’approcha et prudemment elle posa, avec moult précautions, sa sucette en équilibre contre le mur pour ne pas la souiller et se jeta dans les bras de son « amoureux ». Ce jour là, il avait dans une de ses poches un livre qui tomba dans les douces effusions. Surprise et curieuse, Owa quitta les bras protecteurs et se précipita sur nouveau machin. Elle le tourna, l’ouvrit, le referma, le sentit et l’ouvrit encore. Elle se mit à le feuilleter, elle admira des images, les lettres en suivant avec son doigt ; elle regarda l’homme debout près d’elle, puis replongea dans le livre. Elle l’emporta l’objet dans son coin et ne le lâcha plus.
Le lendemain, les promeneurs purent l’observer au milieu d’une pile de livres, d’albums et même une biographie de Socrate. Personne, pas même son « amoureux » ne put reprendre les ouvrages. Elle était fascinée par tous ces signes.
Owa est-elle devenue une grande lectrice ? En tous cas tous les jours lui apportait une nouveauté qu’elle découvrait avec gourmandise. De là à penser qu’elle savait lire et philosopher il n’y a qu’un pas.
PS ; Owa a vraiment existé ; hormis la partie "lecture " l'histoire est vraie.
Libellés :
Le singe qui aimait les livres,
Lilousoleil
vendredi 12 octobre 2018
Lilousoleil - les titres de Charles
Joséphine, légère et court vêtue,
munie de son joli petit panier d’osier garni d’une galette et d’un petit pot de
beurre était partie joyeuse pour souhaiter un bon anniversaire à sa mère-grand plus connue sous le pseudo la Mamma.
Et pourtant, elle était prévenue, bien mise au parfum par sa mère
qui lui avait recommandé d’être très prudente en traversant le petit bois de Trousse-chemise ; hier encore, elle avait lu l’article
dans la feuille de chou locale ; un loup rodait. Pas question de s’arrêter
cueillir des fleurs ou des champignons ! Mais Joséphine fit fi de tout ce verbiage
suranné. Elle alla donc dans les chemins de traverse, se rendit près de l’étang
pour couper quelques joncs.
Ah mais qu’il était beau cet
énergumène sorti d’on ne sait où qui lui susurra avec une voix de velours à faire damner Yves
Montand :
« Viens voir les comédiens, les magiciens, c’est ma troupe et je t’assure ;
tu t’laisses aller aux plaisirs démodés. »
Comme une dinde digne d’une oie de noël, elle est tombée dans le piège ;
la ligne et l’hameçon qu’elle a avalés la Joséphine. Ah non mais, sur ma
vie, jamais vu un musicien jouer de deux
guitares en même temps !
Faut oser Joséphine, (ça c’est
Bashung) et maintenant, (c'est Bécaud),
il faut savoir
En cloque (Renaud) la Joséphine, un
polichinelle dans le tiroir, la brioche est au four.
Libellés :
Les titres de Charles,
Lilousoleil
jeudi 4 octobre 2018
Lilousoleil - Impromptus
Promptement mes Impromptus
Je suis arrivée chez les Impromptus je ne sais trop comment.
Et fait je ne m’en souviens plus !
Promptement peut-être…
Était-ce improvisé, était-ce subrepticement, à pas de loup,
était à l’improviste ? J’ai vu de la lumière, je suis entrée….qu’importe
je me suis laissée guider dans le littéraire modeste et riche de diversité. Quel
plaisir que de lire l’origine de ces Impromptus littéraires auparavant nommés
Impromptus coïtus ! Si si il faut lire le texte.
Comme dans un gant, ma main s’est glissée et mes doigts ont pris la plume…. Comme dans une
auberge, Il y avait là des auteurs avisés, des drôles, des nostalgiques, des
« tatillons », des sévères de la littérature ; à chacun son
style.
Parfois le littéraire se raréfie, l’inspiration s’estompe et
pourtant je reviens chaque semaine… c’est comme une musique que l’on fredonne
impromptu…
jeudi 5 juillet 2018
Lilousoleil - Histoire d'escargot
J’en assez que l’on me prenne pour une limace.
J’ai plus de grâce moi ! Je suis Berlingot un escargot et pas n’importe
lequel je suis un escargot de Bourgogne et ce soir je crie ma colère ; oui
ma colère après tous ces gens qui massacrent les escargots.
D’abord il y a les jardiniers ; ils mettent de
l’anti-limace mais nous les escargots on aime les salades naissantes, les
pieds de dahlias qui pointent alors on nous empoisonne et là, la SPA ne dit rien. Puis il y a
les cuisiniers qui se délectent. Ils nous en font baver et nous accommodent avec du beurre ail
et persil. Et moi je n’aime pas le
persil.
Quand aux auteurs pour enfants, ils nous
oublient régulièrement pour parler des loups, des ours, des lapins qui courent
après les renards ou le contraire....
Et est-ce je parle des écoliers qui chantent
des comptines à écorcher les oreilles.
Rouge la vigne
Brune la pigne
Escargot de Bourgogne
Montre-moi tes cornes !
Évidemment si on nous fait à boire le lait de la
vigne, (Pouilly-Fuissé )nous montrons nos cornes.
ou encore
Un escargot s’en allait à la foire
pour acheter une paire de souliers
quand il arriva il faisait déjà nuit noire
il s’en retourna nu-pied
Que faire de souliers, je transpire déjà assez
et j’ai mal à l’estomac.
Et puis deux franchement… Je ne saurais où les
ranger dans ma coquille.
Un escargot s’en allait à l’école
Car il voulait apprendre à chanter
Quand il arriva ne vit que des herbes folles
C’était les vacances d’été.
Je chante faux, je n’ai pas d’oreilles. Et puis
à l’école c’est pas l’Opéra moi j’aime la Traviata.
Et à l’école il n’y a pas que l’herbe qui est
folle !
Un escargot s’en allait en vacances
Pour visiter l’Inde de le Japon
Au bout de sept ans il était toujours en France
Entre Dijon et Lyon !
La moutarde me monte au nez. Nous n’avons pas
tous la chance de trouver comme Margot une boîte de sardines pour naviguer !*
et enfin
Petit escargot porte sur son dos
Sa maisonnette
Même quand il pleut
Il est tout joyeux
Il sort sa tête
Oui et je me venge, la pluie j’adore…………
BERLINGOT
* référence à Margot l'escargot d'Antoon Krings qui a écrit toute une série d'albums pour enfants répertoriés " Les drôles de petites bête"; un vrai régal pour les enfants !
Libellés :
Histoire d'escargot,
Lilousoleil
jeudi 21 juin 2018
Lilousoleil - J'ai changé de sexe
Oh mais vous vous souvenez sûrement, le banc celui, qui dans des moments d’euphorie, monologuait, nous racontait son bonheur de voir les papis-mamies se reposer, les enfants prendre leur goûter à l’ombre du grand platane d’à coté, d’entendre chanter les oiseaux, celui-ci dans des moments chagrin, pleurnichait sur le calibre des fessiers des passants avides de repos ou sur les fientes des pigeons. Et bien me voilà endormi. Je me suis allongé sur les lattes de bois usées pour une petite sieste ; il faut dire que mes journées sont bien remplies à ne rien faire ; tandis qu’une partie de boules lyonnaises se jouait à « je la tire ou je la pointe » au milieu de petits cris ou de grand coup de gueule ! ZZZZ……..
Moi Balthazar je ne fais rien au hasard ! Mes cheveux auburn châtain doré ont miraculeusement poussé jusqu’au bas de mes reins dont la chute est vertigineuse, style Mireille Darc. D’ailleurs je porte la même robe noire, fourreau satiné aussi décolleté derrière que devant, où ma poitrine généreuse soutient bien ce qu’elle avance ; juste une petite médaille en or habille cette gorge. Médaille que je reconnais aussitôt. Ma marraine me l’a offerte pour mes quatre ans, pour un ange m’avait-elle dit en me pétant la miaille sur les deux joues. Au fait, un ange n’a pas de sexe ? Alors pourquoi je me retrouve en jeune femme ? Qu’ai-je fait pour mériter cela ? Joséphine m’aurait-elle fait boire un philtre, une potion à l’insu de mon plein gré ? Quel apéro m’a-t-elle servi à la place de mon Kiravi la grappe joyeuse ? Les cheveux, je veux bien, je pourrais toujours les couper, la petite coiffeuse Jenny est mignonne, la poitrine, un fantasme mais mais … Ah Boudillou ! auraient-elles disparues ?
Je suis dans le cirage, un nuage blanc qui se déchire quand un moustachu hurle à coté de moi et vient récupérer sa boule… Histoire de ouf ! tout est en ordre.
Libellés :
J'ai changé de sexe,
Lilousoleil
mercredi 6 juin 2018
Lilousoleil - Monologue d"un banc public
Banc public, banc public
Ouf, mille fois ouf, enfin du calme, du silence, de l’allègement.
Le parc est fermé ; l’heure est propice à ma solitude, mon réconfort, mon apaisement, mon repos.
Car enfin, nous les bancs, comme nos consœurs les chaises, chaises longues, nos confrères les tabourets, strapontins et autres sièges, qui se soucie de notre fatigue à supporter, des fesses, des fondements, des arrière- trains, bref des rondeurs de tous acabits, des jeunes, des vieilles, des molles, des obèses, des flasques, des musclées, des calmes, des posées, des agitées, des nerveuses, des impatientes, des pressées, des qui pètent, des qui savent se tenir voire se retenir, des qui se relèvent gracieusement ou me bousculent en râlant qu'une crotte d'oiseau me décore et passent rageusement la main avec un mouchoir en faisant : beurk.
J'en ai assez, j’en ai marre mais je n'ai pas fini de servir sans rien dire sans pouvoir bouger le plus petit barreau.
Je n'ai plus qu'à attendre les affres du temps, des intempéries en espérant rouiller vite et voir mon bois se corroder sous le soleil, la pluie, les gelées, les grêlons, toutes ces bonnes choses qui feront de moi un banc inutilisable et bon à jeter.
J'ai quatre pattes et ne peux même pas m'en servir pour me carapater.
Tiens, voilà un chien ! Il est bien mignon celui là ; il s’arrête, me renifle, cela me fait un peu de compagnie malgré tout.
Mais, je rêve, c’est pour me pisser dessus !!!
Oh, la sale bête !
Comme je suis bien malheureux.
Où lire Lilou
Ouf, mille fois ouf, enfin du calme, du silence, de l’allègement.
Le parc est fermé ; l’heure est propice à ma solitude, mon réconfort, mon apaisement, mon repos.
Car enfin, nous les bancs, comme nos consœurs les chaises, chaises longues, nos confrères les tabourets, strapontins et autres sièges, qui se soucie de notre fatigue à supporter, des fesses, des fondements, des arrière- trains, bref des rondeurs de tous acabits, des jeunes, des vieilles, des molles, des obèses, des flasques, des musclées, des calmes, des posées, des agitées, des nerveuses, des impatientes, des pressées, des qui pètent, des qui savent se tenir voire se retenir, des qui se relèvent gracieusement ou me bousculent en râlant qu'une crotte d'oiseau me décore et passent rageusement la main avec un mouchoir en faisant : beurk.
J'en ai assez, j’en ai marre mais je n'ai pas fini de servir sans rien dire sans pouvoir bouger le plus petit barreau.
Je n'ai plus qu'à attendre les affres du temps, des intempéries en espérant rouiller vite et voir mon bois se corroder sous le soleil, la pluie, les gelées, les grêlons, toutes ces bonnes choses qui feront de moi un banc inutilisable et bon à jeter.
J'ai quatre pattes et ne peux même pas m'en servir pour me carapater.
Tiens, voilà un chien ! Il est bien mignon celui là ; il s’arrête, me renifle, cela me fait un peu de compagnie malgré tout.
Mais, je rêve, c’est pour me pisser dessus !!!
Oh, la sale bête !
Comme je suis bien malheureux.
Où lire Lilou
Libellés :
Lilousoleil,
Monologue d'un banc public
mercredi 30 mai 2018
Lilousoleil - Toutes les mamas
Quand la guerre éclata, Eugénie avait 18 ans. A cette
époque, elle travaillait depuis peu comme sténodactylo dans un cabinet
d’avocats important de la région Lyonnaise. Elle avait rêvé de suivre des
études, elle adorait lire, préférait parfois se priver de manger que de se
priver de lire. Les circonstances de la vie ne l’avaient pas permis. Tout en
aidant sa mère qui faisait des ménages pour vivre, elle avait obtenu son
certificat et fait une année de collège ; ensuite elle avait dû se
résoudre au cours du soir pour faire une formation de sténodactylo. Elle avait
complété sa formation en apprenant la sténotypie ce qui lui permettait de faire
quelques vacations aux audiences du tribunal de Lyon. La valeur n’attend pas le
nombre des années !
Elle avait aussi entreprit de transcrire en sténo la thèse
d’un jeune avocat, Hugo, et le tapait à la machine le soir. Elle avait un
fiancé Maurice qui travaillait chez un joaillier et tout était programmé pour
un mariage. Bref une vie simple.
La guerre ! Quelle horreur criait sa mère ! Pétain
nous sortira bien de cette monstruosité. Si ton père était-là, il penserait
comme moi répétait-elle à l’envi. Elle oubliait qu’il était mort depuis dix ans
et que son opinion n’avait guère d’importance.
La capitulation ! Un cauchemar ! Ligne de
démarcation ! Occupation ! Exode ! Mort de Maurice…
A l’étude ce n’était que discussions ; les pros Pétain,
les septiques, les autres. Le discours du Général De Gaulle sonna aux oreilles
d’Eugénie comme un coup de tonnerre. Avec ses quelques amies, elles parlaient
souvent le soir de rejoindre l’Angleterre mais comment ?
La vie continuait difficile. Les privations, les tickets
d’alimentation, de rationnement, les files d’attente pour s’approvisionner, le
marché noir. La débrouille en somme ! Sa mère détricotait des pulls pour
en faire des « neufs ». La voisine couturière retournait des vieux
manteaux. Le troc s’était développé, la solidarité mais aussi la méfiance la
prudence. Chaque parole devait être pesée car une autre guerre s’était
déclarée, plus sournoise.
1942 Lyon jusque là
en Zone libre fut à son tour occupée. On vit l’hôtel de ville occupé puis la
kommandantur installée et on vit alors débarqué un certain Klaus Barbie.
Un jour qu’Eugénie était partie faire des courses, elle se
trouva mêlée à un groupe de manifestants ; la police chargea ; Elle
fut arrêtée mis en prison.
Elle fit appeler Hugo qui plaida avec force et courage le
manque de preuves. Eugénie fut condamnée à deux mois de prison. Lorsqu’elle fut
relâchée, elle reprit son travail à l’étude. Mais rien ne fut comme avant.
Un soir alors qu’elle était restée pour taper quelques
paragraphes de la thèse d’Hugo, elle entendit des crachouillements, des
grésillements dans la pièce d’à coté. Pensant être seule, elle s’inquiéta et
fébrilement ouvrit la porte. Elle vit d’abord un poste de radio sur le bureau
de son patron, puis celui-ci devant qui essayait de régler une station et Hugo
derrière qui bricolait les prises électriques.
c’est alors que tout naturellement elle s’assit avec eux. Ils
l’accueillirent sans un mot et écoutèrent radio Londres. C’est ce soir-là
qu’elle s’engagea dans la résistance avec Hugo comme soutien. Eugénie devint
Madeleine et agent de liaison.
En 1943, Jean Moulin fut arrêté mais avant lui une jeune
femme nommée Oursonne agent de liaison ; Madeleine la remplaça et ne dut
son salut qu’à un retard imprévu.
Madeleine suivit son chemin. De jeune fille bien sage, elle
devint une militante de la cause des femmes, elle devint communiste. Elle eut
deux enfants qu’elle sacrifia à la vie politique et quand sa fille lui demanda
pourquoi cet engagement total elle lui répondit simplement : « Si tu
savais ce que j’ai vu et entendu dans la prison Saint Paul, tu comprendrais et
tu aurais fait pareil. »
jeudi 19 avril 2018
Lilousoleil - Le jardinier amoureux
à l'eau de rose
Dans le grand parc du Palais royal de Coucouron sur Arzon, la fête battait son plein sous l’œil du grand maître jardinier, un génie. Les gens du monde entier et surtout les gens du monde se pressaient auprès des massifs fleuris de roses merveilleuses s’exclamaient avec des grands « Ah », se pâmaient avec des grands « Oh » devant cette symphonie de couleurs et de parfums. La belle Sophronue sous son ombrelle s’ennuyait fermement. Elle détestait les roses et se demandait bien pourquoi elle avait accompagné Waudru sa cousine.
Au détour d’un massif, Eugénie lui présenta le Maestro des roseraies qui tomba immédiatement amoureux de la Belle Sophronue. Tout dans sa personne le fit frissonner. Ses cheveux bruns frisés s’échappant de son chapeau, ses yeux verts en amande et sa bouche soulignée d’un rouge à lèvres framboise, rien à jeter se dit-il ! Il multiplia les rendez-vous, fit de son mieux pour lui parler le langage des roses mais elle restait hermétique à ses nouvelles créations. Elle préférait les ancolies, les jacinthes sauvages et les coquelicots. Elle poussait même son amour de fleurs champêtres à sa lingerie fine … Tout en dentelle de Calais et soie Liberty’s .
Pauvre génie floral, il n’arrivait pas à conquérir la demoiselle. Un jour, il la suivit et découvrit le logis de sa dulciné. Bien malgré lui, il subtilisa petite culotte et soutien gorge qui séchait au gré d’un doux zéphyr.
- Ah ça mais s’écria Sophronue, ma lingerie, mon linge qui séchait dehors a disparu ! Tel Harpagon avec sa cassette, elle courut partout… Elle accusa Waudru de jalousie maladive.
Le jardinier amoureux serait-il fétichiste ? Que nenni ! C’est le seul moyen qu’il trouva pour séduire la Belle en lui rapportant son précieux bien.
Cette histoire que l’on me rapporta, s’est passée, il y a bien quelque mois, juste avant la naissance de Gilles, leur premier enfant. Depuis, plus de rosiers, rien que des pissenlits et des marguerites sauvages dans un parterre, fouillis herbacé au milieu du boulevard de Coucouron sur Arzon.
Libellés :
le jardinier amoureux,
Lilousoleil
mardi 20 mars 2018
Lilousoleil - Ca m'a quand même coûté un bras
Perrette nouvelle version
Je suis partie, légère et court vêtue, le printemps arrivait à grand pas pour aller à la ville vendre le lait de la Noiraude ? Je sais cette pauvre vache est bien déprimée depuis qu’elle a compris que la voie lactée n’est qu'une représentation dans le ciel étoilé de l'été, mais il faut bien que je vende son lait si je veux acheter une autre vache, un taureau pour avoir des veaux. D'accord, il y a bien l’insémination cependant je reste persuadée que la qualité des bébés est meilleure avec les méthodes à l’ancienne. Une idée en amenant un autre, je ne comptais pas m’arrêter là ; quelques moutons pour faire des tajines à mon Paulo de mari, et puis des poules et des coqs pour faire des belles couvées, un cochon ou deux pour le saucisson truffé aux pistaches. Avec tout le flouze que je vais en tirer, je pourrai enfin m’offrir, des fringues dignes de Dior, du parfum de Givenchy ou de Chanel pour pouvoir dormir nue enveloppée des effluves du numéro 5. Comment ? Un peu cher avec le gain de quelques poules ? Oh mais je vendrai aussi tout le fumier de ma Noiraude. Crésus qui habite près de la ferme du Fernand, il a acheté à sa Germaine un gros caillou qui brille partout. Elle a vendu le crottin de son canasson pour faire des champignons de Paris et elle a filé chez Vendôme.
Seulement rien ne se passe comme prévu. Forte de mes toutes nouvelles envies, j’ai coupé par la carrière et la tête dans les nuages me voilà trébuchant sur un parpaing qui traverse inopinément mon chemin. Quel gadin magistral ! Cul par-dessus tête ! quand à ma cruche de lait n’en parlons même pas , en miette pire que les amphores romaines. Je me suis retrouvée à l’hôpital deux jours et comme ma carte vitale est périmée, cela m’a coûté quand même un bras…
Libellés :
Ça m'a quand même coûté un bras,
Lilousoleil
Inscription à :
Articles (Atom)