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dimanche 5 novembre 2017

Celestine - Il serait temps que je m'affole

La montagne s’emmitoufle dans un châle de brume.
Il a plu toute la nuit, et de timides rayons de soleil tout enrhumés tentent une percée sur la sapinière.
Je regarde le chat marcher précautionneux entre les flaques, outré de cette impudence du temps. Comme si la pluie ne savait pas qu’il n’aime pas l’eau…
Une mésange va au charbon pour nourrir ses gosses. Les miettes de mon croissant du matin ont l’air de lui plaire.
A ma fenêtre impromptue, une bonne surprise m’attend. Il semblerait que la colombe Tisseuse ait entendu mon appel. Mes messages, petits rouleaux de papier emplis d’amour, éclosent comme par magie sur la page, touchant mes amis dans l’instant.
C’est merveilleux.
Il serait temps que je m’affole et sorte de ma léthargie pour dessiner sur le givre du banc un cœur de mes doigts engourdis. Et ce simple mot, flottant comme une oriflamme :
MERCI.

Où lire Celestine

samedi 4 novembre 2017

Jacques - Il serait temps que je m'affole

Lundi. Il pleut. Le jour se lève à peine et derrière les vitres sales du bureau, les voitures s’entassent sur le quai, et je me console d’être enfermé car nous allons échapper au « lundi au soleil ».
Je m’accorde une manœuvre dilatoire, crée un dossier dont le nom code la date de l’échéance, le prochain dimanche, et y recopie le sujet dans un nouveau document, ainsi que quelques idées. Sportez vous bien, pour un coureur d’ultra-endurance souffrant d’insuffisance coronarienne, c’est du billard. Le chantier est démarré.
Mardi. Les thuriféraires hystériques de Duchamp vont s’en donner à cœur joie. Ironie de l’industrie moderne en pleine transformation numérique, les urinoirs de la cantine sont encore bouchés. Et au fait, c’est quoi, déjà, un nandou ?
Mercredi. Ainsi donc, l’actualité scientifique nous a informé qu’un subtil jeu de miroirs et de lasers a permis de détecter des ondes gravitationnelles. Une belle aventure, mais il n’empêche que le milieu de la semaine est là et qu’il serait temps que je m’y mette.
Jeudi. Après avoir longtemps erré dans la campagne, j’ai découvert cette épave de voiture abandonnée au bord d’un champ, et j’ai continué mon chemin, parce que j’avais encore trois kilomètres de marche pour parvenir chez ce client après que le service voyages m’ait conduit à une gare déserte en pleine campagne. J’ai bien profité de l’heure et demie du voyage retour dans le Train à Grande Vitesse pour longuement contempler quelques griffonnages sur mon cahier sans être convaincu du résultat.
Vendredi. Muse, ô ma muse, où donc as-tu encore foutu le camp, sale garce !
Samedi. Tiens, voilà autre chose : j’ai oublié dans mon bureau, sans doute égaré au milieu de mes notes, le manuscrit de la semaine. Et ce ne sont pas mes merveilleux voisins et leurs caméras de vidéosurveillance – pardon, de vidéoprotection – qui vont m’aider à retrouver ce que j’y avais écrit. De toutes façons, c’était faiblard.
Dimanche. Comment ça, dimanche ? Déjà ? Vingt et une heures ? Techniquement, il me reste encore deux heures et trente minutes, mais la Pomponette – le petit nom de ma Muse – n’est pas encore rentrée.
La dyspnée créatrice me gagne.
Il serait temps que je m’affole...

mercredi 1 novembre 2017

Plume Vive - Il serait temps que je m'affole

Il serait temps que je m'affole. Ah oui ? Vous pensez ?

Il serait temps pour moi de passer la seconde comme on dit, de m'exciter les neurones, de me triturer les méninges pour aller plus vite, plus loin ou plus fort… ah oui ? Vraiment ? Pourtant… Cette idée m'interpelle. Intensément. Profondément.

Serait-il temps, peut-être, je ne sais pas, une idée comme ça… que je continue à prendre soin des choses, comme je le fais si bien depuis des décennies ? Que je sourie à mon reflet autant qu'à la vie, que j'aime les miens et adore les hommes, que je vénère les anciens et adule les novices ? Oui, c'est ça. Je suis intimement convaincue que c'est ça.

Temps de m'enraciner encore plus loin dans la terre nourricière, de me connecter à mes ancêtres millénaires. Goûter les étoiles d'un regard, savourer l'air iodé qui flotte sur les côtes, sentir le minéral gratter ma peau, laisser l'herbe me chatouiller la plante des pieds et le chant des arbres me toucher viscéralement.

Que j'embrasse chaque jour comme mon premier amant, que je plonge mes yeux dans le cœur de l'autre, que je transmettre l'énergie de vie qui illumine mon Etre à celui qui est prêt à la recevoir, que j'écoute, que j'accueille, que j'entende, que je lise, traduise, consigne…

Je ne peux faire que ce pour quoi je suis faite. Je suis née pour aimer sans lier, pour accompagner sans aliéner, pour transmuter sans abîmer. Je suis ici pour aligner les corps et les âmes. Je suis engrammée pour témoigner, attester et léguer.

M'affoler, moi ? Ce n'est pas dans mon tempérament. Ni inscrit dans ma mission de vie. Je ne sais qu'une chose, contempler. Je surnage lorsqu'il le faut et plonge dans les abysses quand nécessaire. C'est bien pour cette raison qu'à mon grand âge, je fais encore rêver.

Il serait temps que je m'affole...? Non, pas du tout. En réalité, je vais continuer à m'émerveiller.

(produit en écriture automatique)

Stouf - Il serait temps que je m'affole

Po ma on (cherche pas c'est du Gaëlic qui se traduit pas en écriture )


Je me souviens bien de ce pote Fred qui était nouvellement arrivé de Brooklin où son père était tailleur de costard Irlandais et qui parlait mollement frenchouillais parce que sa mère prenait son pied à affirmer qu'elle était Charentaise.
Nous avions 15 piges et ma sœurette plus âgée et déjà licenciée de Russe et d'English ( accessoirement possésseuse de quelques UV de langue Yiddish après quelques années passées dans une université de Tel-Aviv ) avait bien essayé de m'inculquer quelques bases ce « rogue langage »  albionesque, mais sans réel succès. J'étais définitivement l’âne de la famille stouf !:o(
Pourtant  l'Irish il me faisait bien marrer et nous nous entendions bien.
Il pétait et rotait mieux que moi et soi-disant il connaissait personnellement Johnny le pourrit (Johnny Roten des Sex-Pistols ) mon chanteur Punk favori. 
Nous pouvions un peu causer en nous comprenant grâce à sa mère Marie-Madeleine qui traduisait un peu si elle n'était pas trop bourrée et aussi avec le langage des mains.
Et puis au lycée, j'avais accédé à la fameuse bande des Destroy Killer grâce au bon Fred et je faisais semblant de causer un destroy-english avec mon pote qui faisait semblant de tout comprendre.
Franchement on s'éclatait.
En plus je lui ai présenté Ludivine … 
Ludivine bichait pour lui et je l'avais compris dés qu'elle m'avait demandé qui était ce beau gosse avec une tache dans mon genre.
Bien sûr je lui avais avoué que je ne savais pas et qu'il n'était pas avec moi puisque je n'étais absolument pas homosexuel.
Ceci dit … elle parut plus sympa tout à coup et me demanda humblement si, par ma grande et merveilleuse générosité connue dans le monde entier, je ne pouvais pas, par le plus grand des hasards, la lui présenter.
Baah … 
Je dis à mon pote Fred que : - A ne kro ma frend Goude Save The Couine ?
Yes of course, why mot, this girl is very jolie ! Dit-il. Même encore aujourd'hui je ne comprends pas ces propos. 
Vous me croirez si vous voulez … ça n'engage que vous, ils sont toujours ensemble et ma douce et moi et eux avons pris de bonnes cuites en pogotant sur Clash ou Damned et bien sûr Johnny Rotten lors des naissances de nos nombreux enfants ( avec Old Very Sure Nurses with the Babys œuf corse ). 
C'était bien aussi le NO FUTUR.
Il serait temps que je m'affole … qui ça moi, le destroy de la procrastination ?:o)))

mardi 31 octobre 2017

Marité - Il serait temps que je m'affole

Vive les mariés !

Je hais les mariages. Chaque fois que j'ai pu échapper à la corvée, je l'ai fait. Sans remords. Même pour mes meilleurs copains. Je me suis toujours arrangé pour trouver une excuse. Tant pis s'ils n'y croyaient pas. Les imbéciles, se faire harponner comme ça, effarant ! Même cette grande gueule de Gérard s'est trouvé pris au piège. Pourtant quand les premiers de la bande se sont laissés passer la corde au cou, il fanfaronnait : "aucune de ces femelles ne me mettra le grappin dessus, je te le dis." Puis, un jour, tout penaud, il est venu m'annoncer la nouvelle. Lui aussi allait convoler. Je restai interdit et m'interrogeais : je serai donc le seul à ne pas me laisser baguer comme un pigeon ? S'il n'en reste qu'un je serai celui-là.

Que je vous raconte un peu le mariage de Gérard - justement - et de Simone. Une farce bien assaisonnée. Une farce pour pigeon quoi. Je n'ai pas pu me défiler cette fois. Gérard m'a piégé. D'ailleurs, je lui garde un chien de ma chienne. Il m'a demandé d'être son garçon d'honneur. J'étais le seul - il parait - à pouvoir assurer ladite fonction. Les autres ? Tous mariés. Avec un clin d'œil lubrique, il m'a dit : " Je t'ai choisi une cavalière - la demoiselle d'honneur - aux petits oignons. Ne loupe pas ça. Tu ne vas pas t'ennuyer. La Jeannine, elle est b... euh, elle est bien. Veinard ! Je t'envie, tiens. " J'ai vu que l'animal avait déjà goûté au morceau de choix - selon lui - qu'il me destinait.

J'ai dû acheter un costume et le comble, mettre une cravate. Je ne savais même pas faire le nœud. Il a fallu l'aide de maman qui en a profité pour me dire, comme d'habitude : " tu n'es qu'un sauvage, mon petit." Bien sûr, ma mère ne rêve que de me voir avec une épouse. Pas tant pour l'épouse, non. Mais pour les petits enfants. Ma mère se verrait bien en mamie-gâteau. Très peu pour moi, merci.

Revenons au mariage de Gérard et Simone. Il faisait beau. Un temps idéal pour la consécration de l'idylle. Gérard en trois pièces immaculé - ça n'allait pas durer longtemps à mon avis - et sa chérie en blanc de neige également. Comme elle est un peu enveloppée, on aurait cru un gros pot de chantilly. Ou une grosse meringue.

Le père de la mariée avait bien fait les choses. En bon céréalier, il avait fauché un de ses champs, semblait-il, pour un mariage à la déco champêtre : des épis de blé partout, de la mairie en passant par l'église et sur les tables du banquet, jusqu'au bouquet de Simone naturellement. Qui arborait naturellement aussi un chapeau de paille tout enrubanné. Gageons qu'au repas, nous aurons de la semoule pensais-je.

Gérard m'a présenté Jeannine. Légère - du bocal - et très court vêtue. Enfin, j'ai tenté d'assumer mon rôle de témoin. J'y ai mis de la bonne volonté, on ne peut pas me reprocher ça. Mais la demoiselle Jeannine - pas du tout mon genre - s'apercevant qu'elle ne me mettrait pas dans son lit parce que je demeurais indifférent à ses chatteries a soudain décidé de jouer les garces. Pendant la danse du canard, elle s'est plainte à Gérard de devoir s'occuper des invités toute seule et bla bla bla... Le marié, énervé et un peu pompette - comme moi d'ailleurs - m'a carrément engueulé en me traitant de minus. Mon sang n'a fait qu'un tour. Je savais bien que le costume blanc serait vite hors d'usage.

La potiche, noyée dans le tulle et le champagne, s'est effondrée en hurlant : " mon Gégé, on va me le tuer." La voilà, plongeant la tête la première dans la pièce montée que deux serveurs étaient en train d'apporter.

Il fallait s'y attendre : la belle-mère, rouge de colère, le chapeau de travers, les yeux fous, a saisi un balai pour me le casser sur le dos. La prochaine fois, ce sera sûrement le tour de Gérard. En attendant, j'ai pris mes cliques et mes claques et j'ai fui la noce qui tournait au pugilat.

Hein ? Quoi ? Déjà midi ? Et je ne suis pas du tout prêt. Ai-je bien mis les alliances dans ma poche de costume ? Mon nœud de cravate est-il réussi ? Marie-Chantal - ma femme dans quelques heures - et les invités m'attendent à 14 heures précises chez ma promise. Il serait temps que je m'affole. 

Joe Krapov - Il serait temps que je m'affole

FAINÉ-HANTISE

Il serait temps que je m’affole
Si j’veux séduire Martine Carol,
Faire la bombe avec Ravachol
Ou mêm’ dev’nir l’amant d’Andréa Ferréol !

Il serait temps que je m’affole
Si je veux être au pont d’Arcole
Avec Napo qui caracole
Ou bien à Waterloo où ça sera moins drôle !

Il serait temps que je m’affole
Si je veux sortir de l’école
Où on m’a mis trente ans de colle
Au prétexte que j’y faisais trop le mariole !

Il serait temps que je m’affole,
Que je chante « La petite gayole »
Si je veux dev’nir une idole,
Coqueluche des groupies sorties de rubéole !

Il serait temps que je m’affole
Si j’veux dev’nir roi des guignols :
Aucun programme branquignol
Et pas même le début d’une queue de casserole !

Il serait temps que je m’affole
Si j’veux qu’on m’coiffe d’une auréole,
Si j’veux finir sous la coupole
Ou statufié à poil dans l’rôle du discobole !

Il serait temps que je m’affole
Si j’veux être en tête de gondole :
Faut qu’j’écrive plus de fariboles
Ou que je danse la Carmagnole sous des banderoles !



Avant que Dieu n’me patafiole,
Qu’on ne me passe la camisole
Et qu’à l’asile on ne m’isole
Au prétexte que j’ai égaré ma boussole

Il serait plus que temps, oui, que je m’affolasse !
Mais, comme disent les Suissesses
- Six « s » et tout autant de grâces – :
« S’il s’agit d’se bouger les fesses
Et d’se casser le cul en tombant du hamac
Y’a vraiment pas le feu au lac ! »

Où lire Joe Krapov

lundi 30 octobre 2017

Pascal - Il serait temps que je m'affole

Il serait temps

Il serait temps que je m’affole, se disait le pêcheur breton
en constatant devant lui un mur de rochers pourfendeurs.

Il serait temps que je m’affole, se disait la vieille cuisinière
en regardant les six cents gamins piaffer devant sa cantine.

Il serait temps que je m’affole, se disait le garde-barrière
en apercevant l’Express emballé débouler sur la voie.

Il serait temps que je m’affole, se disait le photographe
en prenant ses derniers clichés d’un terrible cyclone.

Il serait temps que je m’affole, se disait le père Noël
en grimpant dans son traîneau rempli de jouets.

Il serait temps que je m’affole, se disait le plongeur
en tapotant sur son manomètre de pression d’air.

Il serait temps que je m’affole, se disait l’amant
en remarquant son temps imparti du cinq à sept.

Il serait temps que je m’affole, se disait le révérend
en salivant aux propos de son sacristain Garrigou.

Il serait temps que je m’affole, se disait le turfiste
en allant valider son ticket au guichet du tiercé.

Il serait temps que je m’affole, se disait le lion
en reconnaissant son rival sur l’autre rive.

Il serait temps que je m’affole, se disait la maman
en accélérant pour récupérer son enfant à l’école.

Il serait temps que je m’affole, se disait Phidippidès
en courant (à perdre hellène) jusqu’à Athènes.

Il serait temps que je m’affole, se disait le pompier
en entendant hurler la sirène de la caserne.

Il serait temps que je m’affole, se disait l’écrivaillon
en alignant ces quelques mots pour les Impromptus.

Vegas sur sarthe - Il serait temps que je m'affole

Fuyons

On vient juste de changer d'heure
de majorer le prix du beurre
et d'augmenter les frais bancaires
des moins nantis, des plus précaires

On va rogner mon bas de laine
mon vieux diesel empuanti
et taxer mon poste à galène
mon cher Kodak sous garantie

J'avais rêvé d'un paradis
mais les carottes sont bien cuites
et pour cultiver mes radis
la solution est dans la fuite

A celui qui me voit là-haut
qui nous créa et qui rigole
je dis "Merci pour ce chaos"
Il serait temps que je m'affole

Où lire Vegas sur sarthe

Andiamo - Il serait le temps que je m'affole

1959 j’ai vingt ans, j’ai vendu ma Vespa, et l’ai remplacée par une moto ! Une 1215 culbutée, magnifique, beige et chromée, quatre vitesses, sélecteur au pied, point de démarreur dans ces années là, un kick of course !

Il serait temps que je m’affole, les vacances commencent demain, charger la guitoune, remplir les sacoches…

Demain à l’heure ou blanchit la campagne je taille la route, la route, point d’autoroute en 59, direction la côte d’azur, deux jours de voyage…Il serait temps que je m’affole.

Sens, Avallon, il faudrait qu’il s’affole un peu devant Pèpère dans sa 4 chevaux, putain, la pluie, je double, poignée des gaz à fond… RÔÔÔÔarrrr. Le flash.

Neuf heures quarante cinq, Il serait temps que je m’affole, dans un quart d’heure départ de la course de fauteuils roulants sur le parking de l’hôpital de Garches.

Où lire Andiamo

Laura Vanel-Coytte - Il serait temps que je m'affole

Il serait  temps que je m'affole
Se disait Cendrillon, reine
Des princesses qui attendent
Un prince charmant sans charme.

Il serait  temps que je m'affole
Que je fasse quelque chose
Qui m'affole, m'affriole
Que je perde un peu la boussole

Il  serait  temps que je m'affole
Pour enlever ma camisole
Retourner à Toulouse, rose
Ville avec son Capitole

Il  serait  temps que je m'affole
Que je jouisse et rigole
Sans attendre une idole
Homme parfait qui console

Il  serait  temps que je m'affole
Que je retourne à l'école
Des femmes qui raffolent
De curiosité qui isole.

Tisseuse - Il serait temps que je m'affole

Il serait temps que je m'affole
Que je ramasse mes eaux vives
Transcendées en vertes paroles
En belles pensées subjectives

Il serait temps que je décolle
Les lambeaux de mélancolie
Ceux qu’on cultive en hyperbole
Quand le vertige est infini

Il serait temps que je cajole
Mes tendresses et mes souvenirs
Les signifiantes paraboles
De mes lourdes malles aux soupirs

Il serait temps que je rigole
En relisant les vieux papiers
A la lumière des lucioles
Pour les regarder scintiller

Il serait temps que je rissole
Comme on cuisine avec amour
Ou qu’on répare des bricoles
Précieuses comme au premier jour

Il serait temps que je m’affole
Que j’écrive ma mélodie
La plus belle des barcarolles
Que je jouerai toute une vie

Tiniak - il serait temps que je m'affole



Le fleuve y va, tranquille, avec la mer au bout
silencieux, par la ville, et doux
et ne disant pas tout ce qu'il vit en amont
ni de ce qu'il avale, au fond

Encore une minute et ce jour m'intéresse...
J'attends qu'il me paraisse
ainsi que la caresse attendue d'un sourire
en coin de rut, pour un soupir

Frileux vent de saison, viens mettre pied à terre
sur ce vieux paillasson, pas fier...
Qu'y pouvons-nous, Misère ? Ignoré sous les toits
le vieux saule a pleuré... ces doigts !

Organique berceuse où l'âme erre et s'enivre
étonne-moi, au creux du livre
ordonne-moi de vivre avec mes yeux marrons
chargés de brûlantes questions

Uranie, fatiguée, baisse le front à l'ouest
car Linos doit mourir, du reste
sous les coups d’Héraclès - trop piètre musicien !
Je bois la mélodie que me siffle mon Chien

Y a-t-il un Autre Jour en réserve, en ce monde ?

Voici que luit la pierre à son heure caennaise
d'or espagnol, aux frêles braises
Je forme une hypothèse et la garde sous l' coude
en bouche une marine soude

Âpre - et ce qui s'ensuit... désolé (par Ailleurs)
cherchant à qui jeter mes fleurs
je suis là, comme hier, avec l'amer au col
Il serait temps que je m'affole


Où regarder, autrement, au ponant...

Semaine du 30 octobre au 5 novembre 2017 - Il serait temps que je m'affole

La semaine dernière, vous vous êtes intéressés à vos mystérieux voisins mais le temps passe et vous vous dites soudain : "Il serait temps que je m'affole".
Reprenez cette phrase en incipit ou en excipit de votre texte qui devra nous parvenir avant dimanche 5 novembre à minuit à l'adresse habituelle impromptuslitteraires[at]gmail.com