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dimanche 13 mai 2018

Mamée - Le poltergeist

Je découvre ce mot ! Vite, mon « Petit robert » ! Le mot « Poltergeist » ne s’y trouve pas ! Mon dictionnaire date de 1996.
Peut-être internet ? Oui, voilà :
« Mot allemand dérivé de « polter » qui signifie « faire du bruit » et de « gest » qui est « esprit ». Phénomène consistant en des bruits divers, de déplacements, d’apparitions ou disparitions d’objets et autres phénomènes à priori inexplicables »

Alors, je peux raconter un moment de ma vie qui doit correspondre à un poltergeist…

Je venais de me coucher… Après un peu de lecture, je m’étais allongée et enfouie sous ma couette. La journée avait été calme et tranquille. J’étais allongée sur le dos dans l’attente d’un sommeil qui s’attardait un peu. C’est alors qu’un nuage se détacha tranquillement du plafond de ma chambre et qu’une douceur intense s’empara de tout mon être.

Le nuage était immaculé. Il me survola, me frôla avec légèreté, et bientôt me recouvrit. Je ne pouvais plus bouger. D’ailleurs je n’en avais aucune envie. C’était à la fois angoissant et tout doux. Un être céleste était près de moi. Je pouvais le toucher même s’il échappait à mes mains. Je restais parfaitement immobile et laissais faire.
Bientôt je me trouvais dans une sorte de torpeur et j’eus l’impression de léviter. Oui, l’impression de flotter … toute enveloppée de longues et incroyablement douces caresses.
Alors, je me laissais faire, le plaisir était intense et délicieux.
Oui, ma chambre était vraiment habitée. Je n’y étais pas seule ...
Aucun bruit et pourtant j’entendais, oui je l’entendais, ce silence… Et la présence, je la ressentais !
Surtout ne pas allumer ma lampe de chevet alors que l’envie me tarauda un instant.

Ce moment vraiment vécu est gravé dans ma mémoire, dans mon corps, dans mon cœur, dans mon esprit...

samedi 12 mai 2018

Mister K - Le poltergeist

Lui était spécialisé dans les biographies, elle était romancière. Pierre. Rita. Ils avaient habité là trente et un ans. Le voisinage s’en souvenait. Deux tempéraments volcaniques. Pour un oui ou pour un non, ils s’envoyaient allègrement la vaisselle à la figure, ou tout autre objet à portée. Y compris leurs propres livres. Les portes claquaient, les volets ne fermaient plus. Parfois quelques hurlements de colère se mêlaient au vacarme.
Pierre et Rita étaient de véritables esprits frappeurs vivants. On ignore ce qui les faisait monter sur leurs grands chevaux. On ne sait pas non plus quelle alchimie les rendait inséparables.
Quand, sur leurs vieux jours, on les vit de moins en moins, et même plus du tout, cela dura encore quelques années : les bruits et les coups, les cris et les fracas.
Jusqu’au jour où, la bâtisse se délabrant sérieusement, elle finit par s’effondrer.
Lorsqu’il allait rendre visite à sa belle-sœur, Henri Plotte passait en chemin près d’une sorte de champ de ruines, apparu il y a peu. Il n’y prêtait guère attention, et ne semblait pas le seul, tout en supposant qu’à cet endroit un nouveau bâtiment verrait bientôt le jour.
Pris par ses pensées comme on peut l’être sur un parcours routinier, Henri n’aurait su dire exactement quand ce chantier était apparu.
Ce jour-là, son œil fut attiré par un morceau de métal tordu qui brillait au soleil et dépassait légèrement du tas de gravats.
Henri se pencha et remarqua qu’il s’agissait d’une plaque commémorative pareille à celles que l’on trouve sur le fronton des maisons pour indiquer qu’une célébrité est née, a vécu ou bien est décédée à cette adresse.
Ici avait vécu, et il l’apprenait, un couple d’écrivains. Henri prit la peine de se renseigner sur ces deux gloires locales.

Il apprit qu’il n’y avait jamais eu la moindre plaque apposée sur la maison. Quant à sa deuxième question…
-       - Monsieur ?
-       - Oui ?
-       -  Aucun chantier non, pas de construction nouvelle prévue.

mercredi 9 mai 2018

Maryline18 - Le poltergeist

Partir c'est renoncer..

Comme l'esprit qui frappe et erre dans la nuit,
Par peur de tomber à tout jamais dans l'oubli,
Je te parle de nos souvenirs les plus beaux...
A la porte de ton coeur, je m'assois. C'est pas faux,
Oui, je suis partie, un matin dans le brouillard,
Poussée par la triste folie du désespoir...
Oh mais tu sais, je ne t'ai pas abandonné,
Et dans mes rêves, j'allais sans bruit déposer
Des baisers sur tes joues humides de larmes.
Vois-tu, j'avais quitté le combat et les armes,
Incapable de me battre dans la durée...
Mais la guerre est terminée. Laisse moi panser
Comme l'infirmière, tes vieilles blessures.
Avec douceur et application, pour qu'il durent,
Mes soins, que je ne veux surtout pas palliatifs,
(L'amour ne meurt jamais...) restent interrogatifs,
Tu scrutes mon regard sans y voir l'essentiel :
Espérer c'est encore croire que la vie est belle !

dimanche 6 mai 2018

Annick SB - Le poltergeist

Le volet claque …

Dans la chambre de l’hôpital tout devrait n’être que silence…

Pourquoi faut-il que le volet claque quand tu me confies le verdict ?
Ouvre-le, attache-le ce sans gène qui dispense des chocs en cascade dans nos oreilles meurtries par la triste nouvelle de ta maladie.
Pourquoi faut-il que le volet claque quand je m’approche pour te baiser le front ?
Pourquoi faut-il que le volet claque  quand je prends soin de tes paupières rouges ?
Il y a tant de pourquoi qui s’entrechoquent.
Le silence soudain prend une grande claque.
Dans la chambre de l’hôpital tout devrait n’être que patience…

Pourquoi faut-il que la machine s’agite quand tu veux saisir notre amour ?
Eteins-la, arrête-la cette sans gène qui dispense des bips en saccade dans nos oreilles affaiblies par l’horrible nouvelle de ta maladie
Pourquoi faut-il que le volet claque quand tu me confies ta belle vie ?
Pourquoi faut-il que la machine bippe quand j’essaie de te tenir compagnie ?
Je crois que j’ai compris
Sur la pointe des pieds je vais te quitter
Je sais que je fais trop de bruit
Je vais te laisser
Si tu le veux, le silence emplira ce lieu
La lumière entrera, c’est certain
Tu découvriras une paix profonde
Et un moment bienveillant après toute cette agitation
Résiste, n’écoute que ton cœur
Plonge dans le silence
Oublie-toi
Oublie-nous
Confie tout
Laisse flotter tes pensées et tes interrogations suspicieuses sur la fréquence des bips, leur signification, leur pression, leur durée
Oublie-les
Laisse-toi aller, lentement, sûrement, délicatement, posément
Plonge
Ferme les yeux et laisse-toi caresser par le vent
J’ai ouvert la fenêtre
Ecoute, sens
Il se peut que tu tombes à la renverse 
N’aies pas peur
Des chaînes vont se briser
Tu vas être enveloppé, protégé
Sois happé par le souffle et envole-toi avec Lui au dessus des nuages
Tranquillement, en silence, meurs, ici, maintenant, pour revivre à l’infini ….


jeudi 3 mai 2018

Mister K - Le poltergeist


L’ÉTRANGE AVENTURE DE LA FAMILLE PLOTTE

Ses dents claquaient, ce n’était pas le froid.
Le vaisselier tremblait, allez savoir pourquoi.
Cela durait depuis plusieurs mois.
Au début, ELLE avait préféré n’en pas parler.
Se taire pour éviter les remarques sévères
Les sourires en coin de travers
Et autres hypothèses bien intentionnées
Sur l’état exact de votre santé.
Car l’entourage peut toujours froisser,
Même s’il est persuadé qu’il prend des gants.
ELLE c’était Sidonie Plotte
Qu’un deuil cruel quelques semaines auparavant
Avait frappé injustement :
La perte soudaine de Régis, son mari.
Une peine insondable l’avait inondée,
La laissant terriblement esseulée.
Imaginez comme elle se trouva fort secouée
Lorsque sa demeure fut ébranlée par des phénomènes inexpliqués.
Les volets se décrochaient…
Des bruits violents de percussion semblaient
Venir de l’intérieur des murs sans cause identifiée
Des jets de pierres volaient dans la porte d’entrée

Pourtant, les premières frayeurs passées,
Sidonie voulut en avoir le cœur net
Elle s’était mise à douter,
Et restait convaincue qu’elle avait toute sa tête.
Alors… Y avait-il là-dessous quelque malfaisant dessein
D’un manipulateur aux expédients de magicien ?
Alors... Même si les inquiétudes demeuraient,
Même si le qu’en dira-t-on s’insinuait,
C’est la mort dans l’âme
Qu’elle se résolut à « la séance ».
Elle fit appel à Charles Loquosme,
Expert reconnu du microcosme,
Passionné de Conan Doyle et HG Wells, grand érudit
Qui avait pignon sur rue dans la traque aux esprits.

Les douze coups de minuit
Ayant tout juste retenti
Le silence se fit
L’obscurité aussi.  
Table ronde et tabourets.
A la gauche de Sidonie,
Charles mènerait les débats,
Et deux de ses assistants étaient là.
« Esprit, nous vous écoutons.
Un coup pour A
Deux coups pour B
Et ainsi de suite tout l’alphabet ».
Novateur, assurément Charles l’était
-Cela avait forgé sa renommée-   
C’est audacieux et confiant qu’il s’adressait  
A un esprit sachant -à priori- lire et compter.
« Esprit, Êtes-vous
Avec nous ? »
La vaisselle frémit.
Le bois de la porte d’entrée craqua.
Sur la cheminée, le gong vibra.
Et un délicat frisson de l’air glaça les joues roses de Sidonie.
Loquosme savait mieux que quiconque
Qu’il ne fallait pas être pressé,
Qu’il ne fallait rien brusquer. 
Soudain… les coups ! 
Les coups, encore les coups.
Réguliers, que les assistants comptaient,
En repérant des espaces, et notaient. 
Une corde vibra doucement,
Puis ce fut encore le gong dont l’ultime chuintement
Sembla marquer
La fin de la longue série frappée.
Le silence rapidement revint,
Il n’était pas bien loin.
Et l’incertitude n’avait jamais quitté les lieux
Nichée dans tous les yeux.
Un assistant rétablit la lumière
Et tous regardèrent
Sur le papier les notes
Tous se tournèrent vers ELLE
Pour contempler une radieuse Sidonie Plotte.
C’était LUI !
IL était là pour elle, elle le savait, l’avait-elle senti ?
Mort sur le ring par accident 
Son boxeur de mari s’était juré de veiller sur elle
De ne pas la laisser
Et en une ultime facétie  
De revenir en esprit frappeur

La preuve écrite était là, elle la tenait :
REGISPLOTTEANAGRAMMEPOLTERGEIST.

C’était signé ! 

Où lire Mister K

Maryline18 - Le poltergeist

Poltergeist, du noir et de l'espoir... 

Frappe esprit de malheur, que gicle la douleur !
Le fond noir de la nuit, ravive les couleurs,
Des mémoires endormies, muettes, endolories.
Balance sur les murs, trop sages en mode azur,
Mes rêves de princesses qui excluaient bien sur,
Le fric et ses bassesses, le cul et ses prouesses...
Brise le beau miroir aux reflets dérisoires,
De nos jolis minois de bêtes de foires,
Souriants au déclin de nos vies à crédit.
Exprime ton mépris, réveille nous et ris
Devant notre désarroi...Mais as-tu compris
Que dans nos âmes tristes, esseulées, soudoyées,
Se cache un diamant que tu ne pourras atteindre ?!
Invisible pour "l'autre"qui n'entend pas geindre,
Le malade sans voix et l'opprimé sans foi ;
Ce trésor invisible et sans nom, je l'ai vu
Hier, dans le silence d'un regard, perdu
Entre les lignes d'une histoire racontée,
Simplement, sans fanfreluche et sans étendard.
Après m'être essuyée les yeux, j'ai mis mon mouchoir
A sécher au vent léger, non loin de mon cœur,
Sous une pluie odorante de blanches fleurs,
S'offrant en lit pour de nouvelles rêveries...

Marité - Le poltergeist

Le vieux cimetière abandonné

Une chaleur écrasante avait régné toute cette journée de juin, fête de la Saint Jean au village de Glane. Après les différentes manifestations orchestrées pendant l'après midi par le foyer rural, un repas avait suivi puis un bal. 

Georgette, bonne comme le bon pain avait donné de sa personne en se dévouant à la buvette. Georgette aimait bien donner de sa personne. La canicule, la musique, quelques verres de rosé bien frais avaient contribué à tournebouler les sens - en éveil - de la serveuse occasionnelle. Elle avait envie de jouer un peu à son tour. Ce n'était pas son mal dégourdi de mari qui allait la calmer, ça, elle le savait depuis longtemps. Il lui fallait trouver une âme charitable pour s'envoyer en l'air. Après tout, elle l'avait bien mérité. 

- Et pourquoi pas le Jean-Claude ? Celui-là, je ne l'ai jamais essayé pensa-t-elle. Sa bonne femme est en vacances et, bien pris, je suis sûre qu'il ne dira pas non. 
Justement, Jean-Claude, contrairement à son habitude revenait très souvent à l'abreuvoir. La chaleur donne soif. Ou bien, il était lui aussi en manque d'amour. Ondulations des hanches qu'elle avait girondes,  quelques regards très appuyés, deux ou trois sourires prometteurs et voilà le Jean-Claude pris au filet de l'aguicheuse. En lui versant un verre de bière, Georgette murmura : dans une heure, chemin du vieux cimetière. 

A Glane, il existe un tout petit cimetière abandonné depuis plus d'un siècle par manque de places disponibles. Les arbres et une folle végétation ont poussé noyant les tombes sous un écran de verdure.  Le temps a fait son œuvre : plus une stèle debout, la rouille a rongé les croix et les entourages en fer des sépultures. Personne ne s'y rend jamais. On peut très bien passer à côté sans le voir. Il faut dire que par temps gris, sa visite fait froid dans le dos. 

Jean-Claude, sans trop de remords prit la direction indiquée par Georgette. Son attente fut brève. 
Les deux amants assouvissaient avec frénésie leur désir dans un creux du chemin quand un bruit insolite à cette heure leur fit dresser l'oreille. Des coups sourds résonnaient non loin d'eux.
- Qui peut bêcher son jardin la nuit ? demanda la jeune femme.
- Il n'y a pas de jardin ici répondit Jean-Claude qui reprenait déjà ses "activités" torrides.
- Mais arrête, lui intima Georgette. Ecoute : quelqu'un tape tout près. Peut être mon mari nous a-t-il suivis ? Ils se redressèrent en hâte, surpris et inquiets.

Jean-Claude pensa immédiatement à l'esprit frappeur dont il avait entendu parler récemment dans le journal local. Il n'accordait pas d'importance à ces histoires de revenants, de maisons hantées dont sa femme se délectait. Il trouvait tout ceci irrationnel et se disait que certainement c'était des canulars montés par des farceurs. Mais tout de même, ces sons répétés étaient troublants.

Il s'approcha de la murette encerclant le cimetière en ruines. Il entendait maintenant distinctement des bruits de terre remuée avec un outil de jardinage. Puis, plus rien. Il allait partir quand des craquements de branchages l'alertèrent à nouveau. Il se pencha et distingua nettement une forme blanche qui se déplaçait parmi les tombes renversées. Il eut peur. Il poussa un cri étouffé quand une main se posa sur son bras nu. Ce n'était que Georgette derrière lui tremblant comme une feuille. Ils s'éloignèrent rapidement sans demander leur reste. 

Jean-Claude ne trouvait pas le sommeil. Il repassait dans sa tête les évènements qu'il venait de vivre cherchant une explication plausible. Il ne croyait pas aux fantômes mais, il devait en convenir,  ce qu'il s'était passé cette nuit était perturbant. Bah ! Il avait trop bu se dit-il et avait eu des hallucinations. 

Pourtant, dès le matin, il ne put s'empêcher de se rendre au vieux cimetière. Ses cheveux se dressèrent sur sa tête. Il découvrit, fraîchement creusée, une tombe pouvant être, de part ses dimensions, une tombe d'enfant. Le "fossoyeur"  avait, de plus, planté une belle croix en bois neuve au sommet du monticule.

La nuit suivante, Jean-Claude, voulant en avoir le cœur net, se mit en planque dans le chemin. A la même heure que la veille, une silhouette se profila parmi les pierres tombales et se dirigea vers la nouvelle sépulture. Il vit nettement la forme s'agenouiller puis frapper la terre à coups brefs et sourds avec un outil ou un caillou. Puis d'étranges gémissements lui parvinrent. Comme la veille, il se sauva en serrant les fesses. 

Il devait en parler à quelqu'un et l'amener sur les lieux pour se prouver qu'il n'était pas fou. Pas à Georgette, la pauvre qui se terrait chez elle, morte de trouille. Le mieux était d'alerter le maire. Ils allèrent donc au vieux cimetière et ne purent que constater la présence de cette tombe récente maintenant abondamment fleurie et entourée de galets ronds et lisses. 
- Je dois avertir la gendarmerie murmura le maire. Imagine qu'il y ait un cadavre là-dessous ? Jean-Claude respirait difficilement : il n'avait pas envisagé cette hypothèse.

On parla beaucoup de cette affaire dans le département. La tombe était heureusement vide. Pendant quelques temps encore, elle fut régulièrement entretenue et ornée de fleurs fraîches sans que personne n'aperçoive âme qui vive dans le cimetière, ni le jour ni la nuit. Puis tout s'arrêta comme cela avait commencé. On ne sut jamais le fin mot de l'histoire mais Jean-Claude et Georgette ne reprirent plus le chemin du vieux cimetière. Ni ensemble, c'est sûr, ni chacun de son côté.

Tiniak - Le poltergeist

Ragoût

Ra ta ta !
En veux-tu ? En voici, en voilà !

Bagout debout, les morts de rire...
C'est pas l' tout, y a du poil à frire !
Y a d' la bourgeoise à dégommer
en meuglant ses petits secrets
à la rue ! à la rue !
et, tant qu'à fair', sur l'avenue !

Ra ta ta !
En veux-tu ? En voici, en voilà !

Allo ? Allo ? Bonsoir geekette
muette, Petite Poucette...
Tu vas te manger un poteau
en croyant trouver des potos
sur le web ! sur le web !
quand l'amour loge à Bab-el-Oued

Ra ta ta !
En veux-tu ? En voici, en voilà !

Reviens ! Reviens ! Monsieur Seguin
se ronge les doigts de la main
que tu ne l'aies pas entendu
Allez, tu l'auras bien voulu
biquette ! biquette !
le loup qui t'as prise en levrette

Ra ta ta !
En veux-tu ? En voici, en voilà !

Oki ! Oki, petit frippon...
Va reluquer sous les jupons
Chercher d'où tu as pu sortir ?
Nan, où se trouve un doux plaisir !
Oui, cela, oui, c'est là !

Ra ta ta !
En veux-tu ? En voici, en voilà !

Unis ! Unis, amis crevards...
Il ne sera jamais trop tard
pour assembler nos pourritures
à leurs paraîtres, z'à leurs murs
Rigodon, rigolons
de la savstika sur leurs fronts

Ra ta ta !
En veux-tu ? En voici, en voilà !

Folie ! Folie, embrasse-nous !
Tu n'auras jamais meilleurs fous
pour t'étaler, pour te répandre
et gagner ce que tu sais vendre
d'horreur l'odeur
masquée par un bouquet de fleurs

Ra ta ta !
En veux-tu ? En voici, en voilà !

Vegas sur sarthe - Le poltergeist

Le grand aspirateur

Ça a commencé par un violent claquement de porte suivi d'un "J'retourne à Mamers" ou bien "J'retourne-chez-ma-mère", un truc comme ça mais comme je ne connais personne à Mamers je ne me suis pas inquiété de ces borborygmes.
Ça devait être la porte de notre chambre car depuis elle est bloquée...

On a bien une chambre d'amis mais elle est souvent occupée par une amie de Germaine, une certaine Claude ou Jean-Claude, bref un garçon manqué, très discrète la journée mais qui ronfle fort la nuit.
Alors j'ai élu domicile dans mon monde c'est à dire sur le canapé, ce qui est pratique pour aller me coucher après les matches à la télé.
Ce qui m'intrigua un matin ce fut ce goût bizarre de mort-aux-rats en buvant mon chocolat; ça n'est pas que je connaisse le goût de la mort-aux-rats mais c'est cette étiquette sur la nouvelle boîte de Banania qui m'y fait penser.
Ça n'est pas moi qui ai pu acheter ça puisque ma carte bleue a disparu. Elle s'est carapatée, rien de très étonnant avec tous ces comptes courants !

Alors j'ai pris du café, beaucoup de café pour vomir et je suis resté au café; ça m'empêche de dormir mais je peux me concentrer sur tous les bruits nocturnes de la maison, comme ces gémissements d'animaux qui viennent de la chambre ou bien ces froissements de tissu dans le dressing.
D'ailleurs hier j'ai retrouvé tous mes vêtements lacérés, y compris ma chemise orange à jabot, celle de mes soirées disco d'autrefois avec les copains.
Autrefois c'était si calme quand j'allais à la pêche, au stade, au PMU, pas le moindre bruit à la maison sauf quand Germaine sortait les poubelles et le chien aussi.
D'ailleurs le chien a disparu... le même jour que ma voiture. Il y a des coïncidences troublantes dans la vie; j'en ai parlé à mon voisin divorcé qui m'a confié que chez lui c'était pareil au début, tous ces bruits bizarres et puis un beau jour ça a cessé mais il dit qu'on ne devrait pas dire beau jour car c'est pire qu'à l'époque des bruits...

Depuis deux jours il me semble que mon café a goût d'arsenic mais mon voisin divorcé dit que l'arsenic n'a aucun goût alors What else ? je dois me faire des idées; je vais quand même me remettre au Banania par prudence et j'en profiterai au moins pour dormir un peu.
Germaine dormait peu, je me demande comment elle fait aujourd'hui pour dormir autant avec cette porte de chambre qui ne s'ouvre plus; il faudrait que j'en parle à un serrurier ou que je fasse un saut chez le roi Merlin, là où les envies prennent vie... moi je n'ai plus envie de rien, juste que ces bruits cessent et que tout revienne comme avant.
Dans quelques semaines c'est la Coupe du monde de foot et j'aimerais bien être en pleine forme pour suivre les matches.
Ce matin ma télé a disparu, c'est donc ça qu'on appelle la téléportation ?
J'avais lu ça il y a longtemps dans un manuel de parapsychologie: télépathie... télé partie... c'est kif kif; ma télé a dû suivre ma carte bleue, le chien et ma voiture dans ce grand aspirateur qui engloutit tout inexorablement. Il doit bien y avoir un interrupteur quelque part dans cette maison hantée, quelque chose qui fasse cesser ce cycle infernal et destructeur.

Dans la cuisine où j'allais rarement il y a vers ce qui ressemble à un four ce nouveau petit chuintement qui m'agace et tous ces interrupteurs que je ne connais pas et qui n'intéressent qu'une femme d'intérieur – une femme de va-et-vient – ou un bricoleur chevronné...
J'essaierais bien celui-ci. Qu'est-ce que je risque ? D'avoir la paix ?
Allez, je me lance.
Boum