mercredi 31 mai 2017

Célestine - Couleurs primaires ... et sentiments

J’avais dompté mon impatience depuis des jours, comme mon père domptait nos pur-sang isabelle sur le sable gris du manège.

Mais désormais le bouillonnement de mes sentiments leur donnait une belle couleur de gifle chaude qui empourprait mes joues. Le jour était venu.

J’ouvris la croisée et me penchai pour saisir une corolle blanche dans l’arbre lacté. Je bus à grands traits le nectar scintillant de la fleur de perle, et ma chair frissonna. Le jus tiède et visqueux était censé embellir et rendre fort quiconque y goûtait. Je m’attendais à un goût fade, un goût de lait. Il me brûla la gorge tel un cortège de ronces griffues et mes yeux se troublèrent de larmes. Mais je voulais être belle, c’était le prix à payer.

Les pétales de nacre de l’arbre magique frémissaient sous le vent de l’aube comme des milliers de clochettes, inconscients de leur pouvoir.

Je choisis avec soin les vêtements de la liberté : un corsage ajusté en satin fugace, d’un beau vert ambré, s’accordant aux flammes de ma chevelure. Une jupe de guimauve aux galons acidulés laissant doucement deviner mes secrets sans les dévoiler… et de minuscules sandales turquoise en poudre d’étoiles… je souris, satisfaite de l’image que me renvoyait le miroir d’eau. Le miroir me sourit en retour.

Les brides en boutons d’or revenaient sur mes pieds dans un mouvement gracieux de gnossiennes qui arpégeaient à chaque pas avec un son ravissant. Dans mon sac assorti, je glissai une aumônière de velours groseille contenant quelques pièces d’argent, toutes mes économies, en fait. Elles rendirent en trébuchant une note juste.

Sur ma coiffeuse, le flacon joufflu d’essence de tubéreuse approcha en se dandinant et me confia quelques gouttes en se penchant avec un soupir rebondi. Je les déposai délicatement derrière le lobe de chacune de mes oreilles, comme on le ferait d’un joyau.

À propos de bijou, que porterais-je ? J’optai pour le bracelet d’écume de rivière satinée que m’avait offert ma grand-mère.

Sa pierre unique, sertie d’éclats de tempête rouge sang, me dispenserait de tout autre bijou.

Je descendis d’un pas aérien la volée de marches, où les abeilles faisaient cliqueter la rampe de vigne vierge. L’air vibrait, bleu cyan.

La grille du portail de bronze couina dans un rayon de soleil. Les verdurins à poils mous entonnèrent leur chant matinal par des triolets subtils, troublés par les colverts qui lâchèrent quelques bémols en ouvrant leurs becs jaunes comme des ostensoirs.

Dans l’avenue bordée de saules tremblants et de trembles insolents, l’aventure s’offrait à moi.

-Ne t’éloigne pas, Diane ! Lança mon père du haut du perron.

Mais sa voix se perdit dans ma chamade, dissoute comme une brume de songe arc-en-ciel.

Rien ne m’empêcherait d’aller retrouver celle que j’aimais.

Où lire Célestine

Andiamo - Couleurs primaires ... et sentiments

Couleurs

La peste noire, l'angine blanche, la fièvre jaune, la rougeole, une peur bleue, vert de rage, être marron, le nouveau c'est "le bleu" ...

Je hais les couleurs, d'ailleurs je ne regarde que les films en noir et blanc : Le rouge est mis, la jument verte, le parfum de la Dame en noir, Blanc comme neige... ETC.

Où lire Andiamo

Tisseuse - Couleurs primaires... et sentiments

La vie en couleurs
Mieux qu’la vie en douleurs
C’est comme un refrain
Qui nous donne l’entrain

Les plaies et les bosses
Autrement que les noces
Nous font une palette
Du gris aux violettes

L’énergie du vivant
Crie en rouge sang
La profondeur du chant
Vire au bleu de cyan

Quand mon esprit s’affole
Drôle d’indigo
S’impose et le cajole
Teinté d’ocre chaud

Et si mon cœur maraude
Drapé d’émeraude
Vert incomparable
De paix inestimable

Pascal - Couleurs primaires ... et sentiments

La Belle Romaine


« Allez, Modi, c’est ma tournée !... »

À la Rotonde, attablés comme des soudards avinés, les Soutine, Diego Rivera, Utrillo, Max Jacob, Blaise Cendrars, Apollinaire et autres Jean Cocteau, s’amusaient des délires extravagants du peintre. Lui, ignorant cette assistance goguenarde, comme s’il était seul au milieu de ses tourbillons de peinture, dansait avec un pinceau invisible entre les doigts. Ici, il piochait des bruns de table et de tabouret, là, il puisait dans l’aura bleutée des vitres embuées de fumée. Brusquement, il retournait vers les ombres rouges des flaques de vin sur le comptoir, il triturait les reflets de la glace ou il s’emportait encore dans les brillances des bouteilles alignées sur les étagères…
Enivré jusqu’aux yeux, la flamme dévorante de l’Inspiration brûlait ses paroles, exaltait ses mouvements d’une amplitude survoltée et, dans l’autre main, des frissons inlassables faisaient trembler son verre. Modigliani peignait… Comme une boule de billard désemparée, il se projetait de table en table, respirant goulûment le parfum d’une femme, frôlant le haut-de-forme d’un muscadin, s’emparant de quelques verres délaissés, dansant avec un parapluie déplié ou une canne de dandy oubliée…

« Allez, Modi, bois !... »

En équilibre instable, il planait, Modi ; il revisitait les limbes de l’Ivresse sidérale. Il était complètement absorbé dans ce monde d’abstraction où seuls les peintres embrasés, les musiciens fanatiques et les poètes maudits se retrouvent à l’unisson, au milieu de leurs fantasmes les plus fous.
Il voguait, Modi, là où les Rêves sont réalité, là où les Muses sont chair, là où les vacarmes assourdissants sont des implosions extraordinaires dans leur entendement bouleversé. Il s’évadait, Modi, là où les fanfares bariolées de Lumière sont des couleurs sensationnelles, là où les discernements fuyants sont des évidences, là où les chimères sont des princesses suaves, là où les soleils aveuglants apportent des myriades de tonalités enchanteresses sur les palettes enfiévrées, là où l’Obscur devient grandiose…

« Allez, Modi, raconte-nous ta peinture ! ... »

Désinhibé de toute factualité, Modi errait dans son Paradis infernal. Ses derniers retranchements étaient devenus des bastions facilement prenables, le tangible était maintenant une illusion d’opium, d’éther et de vinasse, l’artificiel était une évidence naturelle. Aux flammes de l’Enfer extraordinaire, il se consumait de brûlures délirantes, il se disloquait en orages de contorsions déchirantes, il mourait à grand feu d’avoir trop embrassé les Abîmes de ses baisers les plus fougueux…

« Allez, Modi, brosse-nous ta muse !... »

Alors, l’artiste atypique se figeait dans son espace apocalyptique ; tout son être se concentrait sur les mots qu’il allait esquisser à la curiosité convenue de cette assistance intransigeante de fieffés gouailleurs.
Tour à tour orateur enthousiaste et mendiant désespéré, pantin désarticulé et statue érigée, souvent burlesque, jamais pitoyable, mais toujours affamé, il se mettait à croquer sa Muse avec des intonations picturales souvent brutales mais toujours amoureuses. 

Le cénacle de ses amis peintres et poètes se taisait comme on se tait pendant une homélie théâtrale où chacun se retrouve forcément concerné dans l’histoire. Les cous s’allongeaient, les yeux se révulsaient, les oreilles se tendaient… Seuls des verres sonnaillaient entre ses phrases telles des pieuses clochettes pendant l’Élévation. Il était question de Beauté virginale, d’Amour véritable, de Passion exacerbée, de désirs charnels insatiables, d’introspection sidérale. Par moments, des phrases plus fortes que d’autres s’échappaient de son discours fanatique…

« La Muse n’est belle que nue ! ... »

Alors, il parlait de ses formes, de ses contours, de ses rondeurs, de ses moues, de ses moiteurs, et c’était autant de coups de pinceaux lancés à l’Infini. Sur le bout du cœur, il savait la blancheur de sa peau, le labyrinthe de ses grains de beauté, l’oasis paradisiaque de son parfum volontaire, le galbe de son sein, le velouté de ses fesses, l’ambre de son dos, l’alchimie de ses cambrures, l’harmonie de ses râles…

« Le vrai pouvoir des Muses, c’est de transcender les artistes ! Grâce à elles, ils boivent au calice, ils jouissent de leurs caprices, ils s’embrasent devant leur édifice ! » « Elles sont la clé de notre Paradis, la garante de notre libre-arbitre et le poignard dans notre cœur ! » « Elles charment le serpent qui est en nous ! » « Sans Muse, pas de Passion et sans Passion, l’Art n’est pas ! » « Elle attise la Douleur, elle libère les instincts les plus dissolus, elle subjugue, elle est inconsistante, diaphane et, tout à fois, si réelle ! » « Elle est la caresse de la lame du bourreau et nos larmes brûlantes sont la quintessence de nos sensations inouïes ! » « Si La Luxure est l’encre du poète, elle est la vigueur du peintre !... »

L’italo-juif, un instant, troublé de souvenirs indécents ou magnifiants, déguisait ses truculences avec d’autres aveux suggestifs encore plus mirobolants. Depuis elle, il maîtrisait les roses, les pastels, l’incarnat rougissant, les ombres frisées, les lèvres délicates, les contours obsédants et d’intenses et licencieuses sensualités venaient s’afficher dans le trouble général…

« Bois, Modi, bois !... »

Des enfilades de verres sur le comptoir ressemblaient à des myriades d’étincelants échos répondant à sa fougue. Il se délectait de ces flashs rythmant ses élucubrations ; aux vociférations effrénées de ses emportements pittoresques, ces guirlandes multicolores aveuglaient sa tirade exaltée. C’était ses récompenses suprêmes, le prix de son euphorie, les appels de phare à sa soif débordante. Alors, le geste grave, le regard fier, il s’accoudait au bar en acceptant ces ordres divinement péremptoires. Les verres l’attendaient comme des voyageurs sur leur quai de partance. Sans billet de retour et sans nulle délicatesse, il les envoyait dans le tunnel de son intarissable Ivresse…

« Sans Frénésie, sans Détresse, l’Art est un diamant sans carat ! »

Modigliani exultait en rotant dans les étoiles crottées du plafond ; bien sûr, il se pliait en deux pendant d’interminables quintes de toux, il crachait du sang, il pleurait son mal en riant ; il savait que seule la Mort le délivrerait bientôt de sa folie suicidaire. En perpétuels titubements, il repoussait les mouchoirs complaisants, les réflexions doctorales et les fauteuils bienveillants…

Tout Montparnasse, cette bohème nuiteuse, vibrait en écoutant ses prodigieux éloges. Chacun pouvait la contempler, sa Déesse. Amadeo était tellement loquace. Même ses interludes d’abreuvoir la déshabillaient encore…
Elle était là, omniprésente, langoureuse, au milieu de tous ; son aura était palpable. Si près de nos sens, on pouvait la caresser, on pouvait lui parler, on pouvait l’admirer, ressentir sa chaleur animale et tous ses désirs de femelle insatiable. Voyeurs excités, on connaissait son parfum, la couleur de sa peau, la blancheur de son ventre, la pâleur de son visage, le trait de ses cils, ses yeux vacillants, l’ivoire de ses dents, l’arrondi de ses cuisses, son voile de pudeur indécent cernant ses hanches callipyges. On voulait l’étreindre…

Un vieux bandonéon tissait des notes branlantes dans le brouillard de la fumée ambiante. Accordé à l’unisson, il était la mélopée d’un vague à l’âme général où chacun recherchait un peu de réconfort dans le fond de son verre. Je crois qu’on était tous un peu jaloux de Modigliani. Tout à coup, la Belle Romaine entra dans le bar. Au brouhaha fiévreux succéda un immense silence convoiteux. Tout le monde s’était retourné, tout le monde l’avait reconnue…

Joe krapov - Couleurs primaires...et sentiments

UN LÉGER SENTIMENT D’EUGÈNE

Eugène Amaury-Duval (1808-1885), dont un site anglo-saxon prétendait jadis, à tort, qu’il écrivait sous le pseudonyme d’Isaure Chassériau, n’a jamais vu aucun de ses manuscrits littéraires édité. Si j’en crois les perles que j’ai relevées dans son roman « La Couleur des sentiments », il y a quand même de bonnes raisons pour que les éditeurs aient laissé cela à l’état de relique dans mon grenier déjà trop plein de vieilleries :

« Quand l’heure du crime sonne, le roi s’empourpre. C’est qu’il est indigné quand l’un dit « go » et que l’autre se désape. »

« Bien souvent, quand on est mis K.O., on va au tapis. Le tapis n’est pas vert mais par contre, parfois, l’œil est au beurre noir. Comme la raie du combat signifiée par l’arbistre. »
« Heureux celui qui voit la vie en rose s’il a fait faire la paix aux rouges qui affrontaient les blancs. »

« Il n’est jamais totalement hilare, celui qui rit jaune, sauf si c’est un Bouddha au restaurant chinois. »

« Difficile de rester impavide si tu commandes du rosé et que tu vois le barman mélanger du rouge et du blanc. »

« Par-delà la beauté de leurs pelages fauves, de leurs robes alezanes, leurs crinières tourdilles, si un cheval bai vient à déposer son crottin, on peut très bien être incommodé par cette odeur. Aucun parfumeur jamais ne baptisa un de ses produits « Écurie » ou « Fumier ». Ça se saurait ! »

« On peut rester interdit devant ce panneau : un trait rouge horizontal sur un fond circulaire blanc. Est-ce bien sensé, tout cela ? »

« La moutarde monte au nez de l’irascible dont la maison aux murs moutarde fut ornée cette nuit d’un tag noir anthracite. Pour un peu il en broierait. »

« Lorsque la rose est réséda, le croyant, incrédule, ne sait plus à quel saint se vouer. L’incroyant non plus ! »

« Les enfants joyeux s’élancent dans une danse capucine. »

« Libérée de l’obscurité elle met le nez dehors et voit le soleil se lever.
Libérée de l’obscurité elle met le nez dehors et voit le soleil se lever.
Libérée de l’obscurité elle met le nez dehors et voit le soleil se lever.
Libérée de l’obscurité elle met le nez dehors et voit le soleil se lever.
A la quatrième taupe, il était six heures du matin. »

« Quelquefois, on est à la noce. Et ce n’est pas forcément une mariée en blanc qui vous emmène au septième ciel. Cela vaut mieux, d’ailleurs, pour tout le monde : il n’y a plus que les homosexuel(le)s qui se marient aujourd’hui. Ça limite les occasions d’être à la noce. »

« Parfois Tartuffe battait sa coulpe : il lui serrait la haire chair avec une discipline aubergine. »

« De voir toutes ces vieilles photos, ça peut vous foutre le bourdon. Surtout si vous avez vécu à l’époque où la vie était en noir et blanc et si vous avez des souvenirs sépia. »

« On peut avoir le cœur au bord des lèvres et conclure par le dépôt d’une gerbe au monument aux ors mais il faut avoir sacrément forcé sur le curaçao pour que le vomi soit turquoise. »

« Elle était attendrie par mes côtés fleur bleue : lui offrir un bouquet de violettes la faisait fondre. Quand elle n’était plus qu’une flaque j’avais les nerfs en pelote. Je l’ai quittée, ce glaçon. »

« Bienheureux les pauvres en esprit ! Ils peuvent désormais se façonner un savoir dans l’argile écru de Wikipedia et se fabriquer une culture incolore en regardant Youtube dans le blanc des yeux ! »

« Les gars qu’on asticote, ils prennent la mouche, ils en font tout un fromage. C’était juste une blague, même pas amarante, certes, mais qui ne justifie pas ces expressions de douleur soufre, d’orgueil enflammé, d’ascension de grands alezans. »

« On peut errer comme une âme en peine dans un purgatoire blafard ou glauque, surtout si c’est un labyrinthe zinzolin. Rappelons-le : le zinzolin s’obtient à partir de la graine de sésame. »

« Cette jolie jeune fille en robe champagne, sa seule contemplation l’avait mis d’humeur pétillante. Il avait même réussi à troquer sa mine de papier mâché contre une teinte assez bulle. »

« Monsieur le curé était décontenancé par la couleur du vélo que ses paroissiens venaient de lui offrir : cyclamen ! »

« Quand le FC Nantes perd 5 à 0 contre les Rouge et Noir (Rennes) le canari est d’une humeur massacrante. Et pourtant c’est lui, le massacré ! »

« Si vous êtes débordé, déprimé, que le travail vous rend chèvre, mettez-vous au vert. Allez en élever dans le Larzac ! »

« Quand elle est d’humeur folâtre, elle s’habille en rose saumon ; quand elle est d’humeur saumâtre,
elle s’habille en bleu Folon. »

« J’étais désorienté : elle avait des yeux verts en amande, des petites fesses grosses comme des noisettes et elle était partie d’un fou-rire gigantesque lorsque, me voyant nu comme un ver elle avait trouvé mes noix acajou. Alors qu’elles n’étaient qu’auburn. Est-ce que je me mêlais des couleurs de son abricot, moi ? »

Où lire Joe Krapov

mardi 30 mai 2017

Mapie - Couleurs primaires et sentiments

Le temps file et le Bac approche menaçant…

Rouge, bleu, jaune les couleurs auraient dû être sues , digérées, bien connues à présent…
mais toutes ces connaissances primaires acquises depuis le secondaire se mêlaient inexorablement, et ce qui devait arriver arriva…
Le voici à présent, plongé dans une merde noire.

Et pourtant, le cercle chromatique de ses connaissances tourne à vitesse grand V… Il se dégage de son bureau à la nuit tombée, une lumière blanche à faire pâlir les générateurs EDF.. 

Il synthétise , il soustrait , il additionne le champs de ses connaissances… Il passe au prisme ses acquis en espérant savoir refaire le fabuleux mélange, la formule adaptée  le jour j, à l’heure H… 

Sa flamboyance relèvera t’elle de la complémentarité de ce qu’il sait , de ce qu’il saura dire, ou de ce qu’il saura être? Sans doute un peu de tout cela.

Reste cette ombre… cette crainte récurrente … 
et si l’examinateur était daltonien?

lundi 29 mai 2017

Marité - Couleurs primaires... et sentiments

J'aime.

J'aime le ciel de nuit - noir
Comme l'encre de tes yeux.
J'aime le ciel de nuit - bleu
Comme un chemin d'étoiles.

J'aime le clair de lune - blanc
Comme la chair de tes bras.
J'aime le clair de lune - vert
Comme une écharpe de soie.

J'aime le rayon d'aurore - rouge
Comme la pulpe de tes lèvres.
J'aime le rayon d'aurore - jaune
Comme la lumière d'une toile.

Rubis, topaze, saphir, émeraude
Aux couleurs du papillon d'or
Vous êtes l'hymne à l'amour
A l'éclat et la splendeur de la joie.

Laura Vanel-Coytte - Couleurs primaires ... et sentiments

Bleu comme les nus de Matisse que j'ai aimé au Cateau-Cambrésis, à Lyon, à Nice
Bleu comme la blouse du fermier de Paul Cézanne, l'oiseau de Braque
Bleu comme les monochromes de Klein, les danseuses de Degas, bleu comme la femme lisant Une lettre de Vermeer, bleu comme le violoniste de Chagall, bleu comme le cheval de Marc
Bleu comme la femme au chapeau de Picasso, bleu comme le ruban de la jeune fille de Renoir

Rouge comme les poissons de Matisse dans leur bocal
Rouge comme mon poisson dans ma chambre de bonne
Rouge comme la route près de Menton de Monet, le chapeau de la fille de Vermeer
Rouge comme la jupe de Picasso, rouge comme l'harmonie de Matisse
Rouge comme le béret de la femme de Picasso, rouge comme les toits de Pissarro

Jaune comme les danseuses de Degas, la maison de Van Gogh à Arles
Jaune comme le turban de la femme de Renoir, les vaches de Franz Marc
Jaune comme le fauteuil de la femme de Picasso, la ferme du Pouldu de Sérusier
Jaune comme l'harmonie de Matisse, l'œuf soleil de Vladimir Kush
Jaune comme les iris de Monet, la ville de Schiele, le vase de tournesols de David Hockney

Semaine du 29 mai au 4 juin 2017 - Couleurs primaires... et sentiments

Comme par enchantement le crapaud et son tas de mégots ont disparu, et voilà qu'apparaissent :
"Couleurs primaires... et sentiments", thème qui nous est suggéré cette semaine par Tiniak !
Il y a sûrement du bleu, du jaune, du rouge, pour colorer vos impressions. Dépeignez-les en prose ou en vers, et donnez-nous à voir quelques tableaux sensibles.

Pour cela envoyez-nous votre texte avant dimanche 4 juin minuit à l'adresse habituelle impromptuslitteraires[at]gmail.com

dimanche 28 mai 2017

Lilousoleil - Fumer comme un crapaud


A la terrasse d'un café, un crapaud fume sa clope...
0 la table d'à coté, une jeune femme semble gênée et le manifeste
Mais que croyez vous qu'il arriva ?







https://www.youtube.com/watch?v=VEdo4KRjg9g

Moralité, un crapaud fumeur en cache un autre !

où lire Lilousoleil 

vendredi 26 mai 2017

Joe Krapov - Fumer comme un crapaud

OUI, MAIS QUE FUMENT LES CRAPAUDS POUR S’ECLATER À CE POINT-LÀ ?

1
La nuit est limpide,
étang est sans ride
Dans le ciel splendide4
Luit la Lune d´or.

Orme, chêne ou tremble
Nul arbre ne tremble
Au loin le bois semble
Un géant qui dort.

Chien ni loup ne quitte
Sa niche ou son gîte
Aucun bruit n´agite
La terre au repos.

Alors sortant l’herbe
S’apprêtant, superbes,
Aux magies du verbe,
Fument les crapauds.

2
Fourmillant d’idées
Guitares accordées
Les Bufonidae
Entament leur chant.

Ca coasse et ça piaille
Ca rit et ça braille
Mais fumer d’la paille
Ne rend pas méchant

Vers des terres creuses
Des contrées heureuses
Près de Bételgeuse
Ils s’en vont planer

Chacun outrepasse
Sa condition basse
Qu’une les embrasse
Ils sont transformés !

3
Finie la galère
Dans les fondrières !
Demeure princière
Grand bal cette nuit !

Lumières sur la boule !
Clignements d’ampoules
Champagne qui soûle
Et tout resplendit !

Racontant salades,
Faisant des gambades
Au pied de l’estrade
Ils s’en vont danser.

Un peu à la masse
Chacun se surpasse
Et passe et repasse
Devant le buffet

4
Si je ne me trompe
L’effet qui s’estompe
Fait que s’interrompent
Les festivités

Tous les mots s’emmêlent !
Fin des ritournelles !
Revient, de plus belle,
La lucidité.

Le jour qui se lève 
Efface les rêves
D’une nouvelle Eve
On retourne au turf

Le lot de l’anoure
Sauf si je me goure
Est bien qu’il accoure
Plancher sur le surf ?


5 
Sur le nénuphar-e
Sa journée démarre
Il a le pétard-e 
Quelque peu mouillé

Tous ces ovocytes
Qui quittent le gîte
C’est vrai ça l’excite
De jouer au pompier

Car enfin le drôle
Un peu croquignole
S’il tient bien son rôle,
S’il conjugue aimer,

Ce soir sa maîtresse
Lui dira - largesse -
«Repos mon  Ernesse,
Vous pouvez fumer ! »

Moralité :

La fumette occasionnelle
Rend barjot plus d’un :
Le devoir l’appelle
Et le crapaud vient ! *

*Ce dernier calembour est emprunté à Vegas-sur-Sarthe.
Tout ceci se chante évidemment sur l’air des bien connus « Crapauds »

jeudi 25 mai 2017

Gene M - Fumer comme un crapaud

1975

Deux heures que je suis en planque devant un petit pavillon du Kremlin-Bicêtre. Je n'arrête pas de fumer... Le cendrier déborde. J'ouvre la portière et je balance une vingtaine de mégots. Dociles,ils vont rejoindre d'autres cochonneries dans le caniveau. Décidément je n'aime pas cette enquête. J'ai comme un mauvais pressentiment.

Cela fait deux ans maintenant que je travaille pour R. Balin, détective privé. Il m'a retenue car il considérait que j'avais une sorte de don instinctif qui me faisait souvent tomber juste. J'ai adoré ce boulot jusqu'à aujourd'hui.

Soudain elle sort. Elle a l'air bouleversée. Elle saute dans sa voiture et démarre en trombe. Je la suis en prenant soin de laisser passer une voiture. Elle conduit nerveusement, grille un feu rouge et refuse une priorité. Elle doit être en plein désarroi. Je crois qu'elle va retourner chez elle maintenant. Elle prend la direction de Denfert- Rochereau, oui c'est sûr elle rentre au bercail. Je me sens vaguement rassurée..

Je décide d'aller taper mon rapport immédiatement à l'Agence. Je repense à l'entretien que nous avons eu avec son mari, Philippe T. Il venait pour sa femme, Ludivine T. Tout d'abord, Balin crut qu'il s'agissait d'une banale histoire d'adultère. Agacé, Philippe T. le détrompa immédiatement d'un geste las.

- Non, dit-il ma femme a peur, je ne sais de qui ou de quoi, elle refuse de se confier.
Philippe T. répondit de bonne grâce à nos questions. Architecte reconnu et héritier d'une famille d'industriels, Philippe T. était riche, très riche. Quarante trois ans, bel homme, il avait tout pour lui. Il avait épousé Ludivine Voral, vingt huit ans, trois ans auparavant. Elle était orpheline (Tiens, c'est bien pratique ça quand on veut cacher sa famille - je ne pus m'empêcher de penser, toujours mauvais esprit !) et travaillait dans une librairie avant de le rencontrer.

- En somme, vous ne savez rien d'elle dit Valin !
A notre demande, il nous donna une grande photo de Ludivine. 
- Mais c'est le sosie d'Audrey Hepburn ! m'exclamai-je.
Oui, n'est-ce-pas, j'adore cette actrice et c'est d'abord cela qui m'a attiré mais très vite je suis tombé amoureux de Ludivine. 
J'étais mal à l'aise, quelque chose sonnait faux mais quoi, j'étais bien dans l'incapacité de le dire.

Après quelques filatures et des renseignements pris sur les personnes visitées par Ludivine, j'élaborai une théorie. Celle-ci comportait de nombreux trous, mais globalement ça devait tenir la route. Dans le tableau il y avait un petit truand et un chirurgien esthéticien aussi habile que peu scrupuleux.

Philippe T. avait été piégé. Ludivine avait été manipulée par les deux escrocs et elle avait séduit Philippe T, après avoir subi une intervention chirurgicale. Mais elle était tombée sous le charme de son mari et ça, ce n'était pas prévu au programme. J'avais compris mais malheureusement Balin et moi, fûmes pris de court. Philippe T. ne revint pas à l'agence. Il avait succombé à un arrêt cardiaque et Ludivine héritait de tout.

C'était le crime parfait ! Impossible de prouver quoi que ce soit.

mercredi 24 mai 2017

Bricabrac - Fumer comme un crapaud

Une soirée embarrassante

Je fus l’autre soir le témoin involontaire d’une histoire assez scabreuse. J’étais invité à une réception chez le député de ma circonscription, à qui j’avais rendu par le passé quelques menus services. Lorsque j’arrivai, un employé, perché sur un escabeau, s’affairait à arranger le cordon de tirage du store de la fenêtre. Je songeai par-devers moi qu’il eût mieux fait de rechercher les causes de la panne de courant qui plongeait tous les invités dans le noir, ne laissant en lumière que le salon d’apparat, éclairé par un lustre.

J’entendis sonner trois coups et portai machinalement ma montre à gousset à l’oreille, quand nous entendîmes le tintamarre d’une dispute s’élever de la profondeur des appartements. La nature humaine étant ce qu’elle est, nous tournâmes la tête vers la porte dont elle semblait provenir et qui, si je me souviens de la disposition des lieux pour avoir déjà eu l’occasion de venir y présenter mes respects et quelques requêtes, menait côté jardin, à moins que ce ne fût la porte de la chambre de Madame.

Après réflexion, cette seconde hypothèse demeure la plus plausible, car elle s’ouvrit à la volée et Madame entra dans le salon, seulement vêtue d’une chemise de nuit et de son chapeau. Il y eut parmi les invités des rires d’autant plus inconvenants qu’au lieu de fermer ou détourner les yeux par discrétion, la plupart, moi le premier, les écarquillèrent. Il faut dire que la chemise, compte tenu du rang social de l’intéressée, avait la finesse et la transparence de papier calque du linon.

Son mari courait après elle et s’agitait en se tordant les mains, la morigénant sur sa tenue, tout en prenant quelquefois à témoin ses invités, en aparté. Elle, oublieuse de notre présence, paraissait prendre un plaisir ingénu à le pousser à bout. C’est vraiment une très jolie femme, elle me rappelait une actrice connue, en sorte qu’autant je plaignis son mari qu’elle se conduisît si impudemment en société, autant je ne regrettai pas que sa chemise ne fût pas en madapolam.

J’étais gêné par les rires déplacés des autres invités, qui ne cessaient de s’amplifier au fur et à mesure que la scène de ménage dégénérait, et bien que cela ne semblât pas accabler le pauvre homme, je fus soulagé lorsqu’un domestique annonça l’arrivée d’un maire de la circonscription, rival malheureux aux dernières élections, et qu’on ferma le grand rideau rouge du salon, le temps, pensai-je, de préparer le service à café sur le guéridon. On nous invita à prendre un verre en attendant.

J’avoue que j’avais la gorge sèche à force de rire, qui plus est contre ma volonté, et commandai au barman un ciel mon mari, qui est mon cocktail favori et qu’il me servit avec des petits fours délicieux : sarcasmes, épigrammes, triangles amoureux, quiproquos. Puis, laissant ces dames au foyer, installées dans de moelleux fauteuils crapaud tendus de velours cramoisi, j’allai rejoindre les messieurs au fumoir.

Là, à l’abri du regard de nos épouses et de nos maîtresses, cachés dans la fumée de nos cigarillos, nous nous remémorâmes la scène indiscrète qu’il nous avait été donné de surprendre et pûmes laisser libre cours à notre hilarité, nous esclaffant à gorge déployée, avec force bourrades, non sans rendre hommage, en des termes crus, aux charmes de Madame la Députée. Quand une sonnerie pressante retentit, annonçant la fin de l’entracte, quelques-uns d’entre nous, par malheur, ne purent regagner leurs places. Étouffés par leurs rires et la fumée, ils avaient explosé comme des crapauds, et nous dûmes les abandonner au pompier de service, qui accourait avec sa balayette et son seau.

Marité - Fumer comme un crapaud

La pêche aux grenouilles

Toto était un cousin de notre grand-père maternel. Chaque année, il débarquait durant l'été de la ville voisine où il passait ses vacances chez son frère, archevêque à la cathédrale. Il habitait Paris et je ne sais pas quel pouvait être son prénom. Pour nous, il était simplement "Toto". Ces deux-là étaient évidemment les invités prestigieux (!) de la famille.

Il fallait bien se tenir quand l'ecclésiastique était à la maison. Nous y avions intérêt, mes frères et moi. Avec Toto, c'était différent. Nous éprouvions pour le personnage une sorte de fascination. Il jouait avec nous, racontait des blagues, riait fort et buvait sec. C'était la fête quand il venait chez nous : il nous emmenait à la pêche aux grenouilles.

Après avoir bu le café suivi de la goutte, Pépé et Monseigneur faisaient une petite sieste sous le tilleul. Toto, toujours en short, posait sa chemise pour être plus à l'aise en marcel. Il prenait sa canne à pêche et se dirigeait vers la grande mare que nous avions dans le pré voisin. Nous le suivions avec l'espoir qu'il nous laisserait pêcher un moment.

Toto raffolait des cuisses de grenouille. Il attrapait les batraciens avec une dextérité qui nous laissait pantois. Et d'une, et de deux… Sa boîte en osier était vite pleine. Il faut dire que les grenouilles pullulaient dans cette mare, faisant un vacarme étourdissant. Juste, je tournais le dos et fermais les yeux et les oreilles quand le bonhomme assommait la bestiole sur la planche à laver. Toto gardait continuellement une gitane au bec. Il ne posait sa canne que pour sortir de sa poche son paquet de cigarettes.

Quand il avait son quota de grenouilles, il nous montrait alors comment les capturer. Nous nous disputions pour garder la canne le plus longtemps possible. Pour avoir la paix Toto coupait un roseau pour chacun, y attachait un fil et au bout, nouait un morceau de chiffon jaune ou rouge.

Nous n'étions pas très adroits et rarement, nous arrivions à nos fins. Quand nous parvenions à accrocher une grenouille, Toto l'ajoutait aux siennes ce qui comblait de fierté le pêcheur en herbe.

Il y avait aussi des crapauds dans les herbes autour de la mare. Nous ne les approchions pas, notre grand-mère, très superstitieuse, nous l'interdisait en arguant qu'ils portaient malheur si on les regardait. C'était d'ailleurs une prise de bec inévitable entre elle et notre père quand elle découvrait un de ces batraciens près de la ferme. Elle n'avait de cesse de le repousser avec un bâton. Papa, lui, souhaitait avoir des crapauds dans l'étable des vaches parce que, disait-il, l'animal éloignait les maladies potentielles.

Nous ne nous intéressions pas aux crapauds. Jusqu'au jour où Toto eut la bonne idée de nous révéler que les crapauds pouvaient fumer. Malgré notre insistance, il n'osa pas sans doute passer à l'action. Il en avait trop dit et la petite phrase ne tomba pas dans l'oreille de sourds. En même temps, je vis, du coin de l'œil, mon frère Claude ramasser, vite fait, le paquet de gitanes de Toto et le glisser dans sa poche. Il avait un plan...

Malheureusement pour nous, le paquet était vide. Mais nous avions une solution : la "guidaube" ne manquait pas. Il suffisait d'en couper quelques morceaux à la bonne longueur et de les placer dans le paquet. Nous n'avions pas manqué d'observer les grands de l'école quand il leur prenait l'envie de fumer. La "guidaube" ferait l'affaire. Nous étions parés. Le lendemain, direction la mare avec les roseaux de la veille et nos clopes. De quoi imiter Toto. Et bien davantage en ce qui concerne les crapauds.

À l'abri des regards de la famille, nous nous dépêchâmes d'allumer nos bouts de bois. Ce fut un désastre : toux, yeux qui piquent et qui pleurent, envie de cracher. Puis, il fallait tellement pomper que nous en perdions la respiration. Notre benjamin, voyant cela, prit peur et menaça de nous dénoncer aux parents. Renoncement. Nous n'avons jamais su si les crapauds pouvaient fumer !

Beaucoup plus tard, à l'adolescence, pour faire comme tous les copains, j'ai acheté en cachette des cigarettes et je dois avouer que je prenais beaucoup de plaisir à tirer sur mes blondes.
Je voulus aussi tâter de la fumette. Je fis part de mon désir à un copain et un dimanche, on me tendit un joint. Ils étaient tous là à me regarder. J'aspirais fort et une odeur de caoutchouc brûlé envahit ma chambre. Vous devinez ce que ces imbéciles avaient mélangé au tabac.

Je ne fume plus depuis très longtemps. J'aurais aimé pouvoir me satisfaire d'une ou deux cigarettes par jour. Juste pour le plaisir.

Stouf - Fumer comme un crapaud

Jour de chance

Ah non ... franchement rien n'allait dans ma vie, rien n'était adéquat à mon épanouissement personnel et je venais justement de m'en apercevoir alors que Danielle me proposait d'aller à la piscine. Danielle, ma psy.

- Chère Stouf, il te faut oublier que je fus un jour la bignole meilleure amie de tes jeunes années et me laisser t'emmener à la piscine afin d'y faire la planche, de t'hyper-oxygèner et vivre un rebirth, une nouvelle naissance qui pourrait favoriser l'émergence des mémoires de ton corps afin de …
- Oooh, ta gueule Danielle ! On peut pas plutôt s'en fumer un p'tit en écoutant du Bob Marley … yeah man ?
-Tu files un mauvais coton la môme mais la bave de la crapaude n'atteint pas la blanche colombe.

Bing ! Elle me fiche une bonne baffe.

J'en fus tout ébaudie et égayée ... quelqu'un m'aimait donc assez pour tenter de corriger la malformation du visage dont m'avait affublée la génétique familiale ?
Super ! Du coup je me laissais faire et ne lui envoyais pas un coup de pied dans ses grosses fesses de vieille.

- Aïe tatie Danielle ... t'es super méchante tout de même ! M'exclamais-je, tu devrais consulter un psychiatre afin de définir tes angoisses compulsives en rapport avec les adolescentes. Tu fus martyrisée à l'âge de quinze ans ou quoi ?
Je regrettais cette phrase à partir du moment où Danielle commença à se cogner la tête sur le premier mur devant elle. Bien évidemment elle craquait en face d'une débile dans mon genre.
Ah au fait ... les mecs c'est tous des crapauds dégueus !

Bon alors les vieux trucs du blog ... on s'en fume un ou y a un mur en face de vot'e ordi ? ;o)))