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dimanche 28 janvier 2018

Jacques - Faire le tour de soi

Douze heures.
Douze heures que je tourne en compagnie d’une cinquantaine d’énergumènes autour d’un pâté de maisons cossues de ce village des Yvelines, le long d’un circuit d’un peu plus de mille mètres. Je sais l’avoir parcouru plus de quatre vingt dix fois depuis ce matin, et je commence à sérieusement fatiguer.
Un peu plus de douze heures derrière moi, un peu moins de douze heures devant, il m’est plus facile maintenant de m’accrocher à ce reliquat en diminution constante.
Je commence à fatiguer, j’ai produit plus d’endorphines que mon cerveau peut en absorber et la surdose menace. La nuit a fini par tomber, chaque tour dure un peu plus longtemps et repartir de chaque arrêt à la table de ravitaillement est de plus en plus laborieux.
Avec la nuit, les enfants ont rangé leur vélos et déserté les rues.
Bientôt, ce seront les échos des soirées barbecue qui vont s’éteindre.
Bientôt, la vraie nuit de la circadie sera là, et malgré les autres zombies du circuit, je serai de plus en plus seul, seul avec mes idées décousues, mes ampoules, mes tendons douloureux, et je traînerai ma foulée hasardeuse et ma mélancolie grandissante sur ces mille trente mètres de bitume dont je commence à connaître chaque nid de poule.
J’attends comme je redoute cette malédiction ou ce charme de la course horaire, ce cœur de nuit où, jusqu’à ce que le levant s’éclaircisse, je suis seul avec mes regrets et mes espoirs, indifférent maintenant au tableau électronique qui égrène les tours.
Fidèle – ou prisonnier – de cette revendication de l’ultra endurance qui fait de chacun son plus redoutable adversaire, je me perdrai dans chaque tour du circuit qui s’est fait métaphore du tour de soi.

samedi 27 janvier 2018

Assoula - Faire le tour de soi

Le tour de soi….en amour 

Comment faire le tour de moi 
Alors que je suis complètement ‘’à l’est’’
En creusant dans ma mémoire 
Où se trouve cette bombe de tristesse 

Faire le tour de moi, de ma vie 
Cette vie où je me suis perdue tellement en amour 
Et là aujourd’hui 
J’en suis au point de non retour 

Je me suis enfermée dans ma tour 
Dévorée par mes erreurs
Mon cœur est si lourd 
Mes heures un déluge de pleurs 

Puissent-ils un jour me pardonner
Mon seul but était de les aimer 
Jamais je n’ai voulu les blesser 
Me reste mes jours pour regretter…

Où lire Assoula

vendredi 26 janvier 2018

Gene M - Faire le tour de soi

A t-on jamais fait le tour de soi ? Connais toi toi-même disait Socrate. Vaste programme !
Je pense que l'on ne fait jamais le tour de soi ni des autres d'ailleurs. Chacun est un mystère et une infinité de possibilités...
Il suffit d'une rencontre, d'un incident de parcours pour faire dévier une route toute tracée. Le hasard peut être, la destinée, je ne saurais dire...

Rêvons un peu, moi qui suis parisienne n'aurais-je pas aimé aussi vivre à Nantes, Rome ou Istanbul ?  Probablement..

Lorsque je voyage et que je visite une ville jusqu'alors inconnue la même question me vient immédiatement à l'esprit : "Pourrais-je vivre ici, être heureuse dans cette ville ?" et cela dans des villes aussi différentes qu' Ispahan, New York ou Acapulco.

Parfois je m'imagine dans une maison au bord de l'océan, j'aperçois les palmes qui oscillent doucement sous le vent du soir  et j'entends le bruit de la mer qui me berce et m'envoûte.
Et je me dis que j'ai encore beaucoup de choses à vivre et à découvrir...

Tiniak - Faire le tour de soi

DON DE SOIE (square dance)

Si je m'observe le flanc droit, je me bétonne
un souffle au coeur, mêlé de peur nègre et saxonne


Quand je me gratte le flanc gauche (avec un rêve)
il manque, à ce tableau, une montée de sève


Une plongée, du crâne aux pieds, ne m'apprend rien
que je n'aie remis, nu, toujours entre tes mains


A l'inverse, m'appréhender de bas en haut
conforte un besoin de travailler du chapeau


Rires et pleurs me conjuguent mieux au plaisant
bonheur de me sentir présent à chaque instant


Dessus, dessous, devant, derrière ou de côté ?
Ah, que veux-tu... Je ne vois rien d'autre qu'un bal
Négocions : ce tissu de peau pour ton cheval ?
Celui qui vient, crinière au vent, entre tes cuisses
Eh, poLésie ! monnaie ma mort contre un sonnet


Où tisser le plaisir de lire avec celui d'écrire...

jeudi 25 janvier 2018

Marité - Faire le tour de soi

A chacun son excursion. 

- Que fais-tu, là, dans le noir avec un bandeau sur les yeux ? Tes migraines ne te lâchent toujours pas ?
Marie enlève son turban et se redresse dans son fauteuil. Elle me semble bizarre aujourd'hui et émerger de je ne sais où.
- Non, ça va. Je faisais le tour de moi.
- Le tour de quoi ?
- Tu n'as pas lu la phrase de Gandhi qui dit quelque chose du genre : on apprend plus en faisant le tour de soi qu'en faisant le tour du monde. Je ne me lasse jamais d'apprendre alors aujourd'hui, je fouille...mon moi intérieur. Cela ne t'arrive jamais ?
- Moi ? tu veux rire. Si je tourne sur moi-même je ne saurai plus où je suis et qui je suis. J'aurai le tournis quoi.
- Pfffiou ! Que t'es bête quand tu t'y mets. Fais semblant de ne pas comprendre...
- Si, je vois tout à fait et je me demande quel intérêt tu trouves à t'auto-analyser. Sauf à ruminer toujours les mêmes questions.
- Il faut que je sache ce qui cloche en moi. Quand je l'aurai découvert, je saurai enfin pourquoi Claude est parti.
- Rien du tout. Claude a foutu le camp et bon vent. Tu devrais plutôt applaudir au lieu de regretter ce macho jamais content et qui te trompait en plus.
- Tu te moques de tout. Même de l'amour. Je ne sais pas comment tu t'y prends pour te comporter de façon aussi je-m'en-foutiste.
- Loin de moi l'idée de vouloir te faire du mal Marie mais je te répondrai que je ne cherche pas midi à quatorze heures. Je prends la vie comme elle vient et je me dis carpe diem. Essaie de ne plus perdre ton temps à te sonder. Bouge. Et tu verras que tout ira mieux.
- Tu ne t'es jamais interrogée sur ton passé : ton enfance, ton adolescence, ce qui a été ta vie jusque là, en somme ? Moi si. J'ai trouvé des explications à des problèmes que je pensais insolubles surtout concernant certaines blessures.
- Qui ne porte pas en lui des blessures jamais cicatrisées ? Mais ce n'est pas en grattant que les plaies guériront. Bien au contraire à mon avis. Pour panser ses blessures, il vaut mieux éviter de trop en chercher les causes.
- Je ne suis pas d'accord. Du tout. Il faut, au contraire extraire de son subconscient - ou du moins tenter de comprendre - ce qui réveille en nous de mauvais souvenirs nous faisant réagir de façon souvent exagérée. Il faut les exorciser et la meilleure façon de le faire est de les regarder en face.
- Des bêtises, tout ça ! On se croirait chez un psy et moi, tu sais, les psys, je les fuis.
- Nous sommes suffisamment proches pour que je te dise le fond de ma pensée : tu te comportes en indécrottable orgueilleuse et pour ne pas ternir ton ego, tu pratiques la politique de l'autruche.
- Mouais ! Mais bon, tu remarqueras que l'on se penche justement sur son ego souvent parce que quelque chose ne tourne pas rond.
- Normal. Cela permet d'avancer. Mais non, tu as tort : on peut aussi puiser des forces à se remémorer des moment de bonheur et tu ne peux pas savoir le bien que l'on éprouve.
- Laissons-là cette philosophie à deux balles. Chausse tes baskets et va te promener dans les bois.
- Cela ne m'aidera pas à résoudre mes difficultés.
- Écoute le vent dans les arbres, le chant des oiseaux, les murmures de la forêt. Écoute même le silence, il parle. Observe la nature. Tu vas relativiser. Pour moi, c'est la meilleure thérapie qui soit.
- Parce que tu penses que la nature est un baume ?
- Est-ce que les animaux se posent des questions existentielles ? Ils vivent tout simplement. Il serait bon que nous apprenions à utiliser notre intelligence de façon moins futile.
Tu seras surprise, au bout du chemin de constater que tu n'as pensé à rien, absolument rien. Je t'assure, on se sent lavé, ressourcé.
- Peut-être mais je ne saurai jamais pourquoi Claude m'a quittée.

Joe Krapov - Faire le tour de soi


Andiamo - Faire le tour de soi

J'en ai fait des tours, des détours, des tours de con, des tours et des retours, des tours de manège étant minot, j'ai travaillé sur un tour sans ramener ma fraise !
J'ai traversé Tours, grimpé le Tour Mallet, et la Tour Eiffel (sur le tour... Pardon le tard). Visité la Tour Magnes à Nîmes, suis je pour autant magnanime ? J'ai eu plus d'un tour dans mon sac en faisant des tours de passe-passe. J'aimais regarder chaque été le Tour de France, mais depuis qu'ils sont dotés de vélos électriques, ça ne m'intéresse plus vraiment.

J'en ai fait des tours de cour quand j'étais puni à l'école, j'étais un cancre, et c'était souvent mon tour ! Mes jolies fiancées avaient de beaux atours, je sortais avec elles, chacune leur tour ( là je me vante).

J'ai traversé le Mercantour, je n'ai pas de tour d'ivoire, en résumé j'ai fait beaucoup de tours, mais le tour de moi ? à quoi bon je le dis sans détours, ça n'intéresserait que moi... Et encore !

Pascal - Faire le tour de soi


La grande illusion 

Avec le temps, quand la passion de l’Amour se ternit, s’use et s’estompe, il te reste les dommages collatéraux : une femme, des gosses, une baraque, des crédits et des chaînes aux pieds pour ne jamais t’en séparer. Te voilà préoccupé par cet extraordinaire devoir de sacrifice d’élever cette progéniture qui, un jour, te crachera forcément à la figure…

Pour y arriver, tu as fait des concessions, tu as tiré des plans sur la comète, t’as menti, t’as cru, t’as espéré, t’as rêvé, t’as osé, tu t’es battu, t’as tué ; un à un, avec tes moyens, bons et mauvais, t’as grimpé tous les barreaux de l’échelle sociale et, de là-haut, le paysage n’est pas fameux ; tu n’as même pas le vertige. Tu te demandes tout à coup si toute cette débauche d’énergie valait ce point de vue, sans véritable couleur.
Un jour, un jour seulement, t’as tenu le monde entre tes menottes ! T’as regardé le soleil dans les yeux ! T’as même supervisé l’univers avec des pensées d’argonaute !
Toujours en rudesse, t’as pris tout ce que tu pouvais prendre et t’as jamais dit merci parce que, dire merci, ce n’est que de la faiblesse…

Ce que tu prenais pour des actes d’héroïsme, ce n’était que de l’opportunisme. Pourtant, t’es presque heureux ; ni galérien, ni kamikaze, ni soldat, ni lépreux, ni gladiateur, t’as évité les guerres, la peste et le choléra ; t’es passé au travers du suicide, des accidents et des faits divers. Ta génération est bénie, tu n’as jamais eu faim, ni froid, même si tu crains les bousculades. Tu ne seras jamais un héros ; t’as jamais été courageux pendant les moments d’empoignade…

En équilibre instable, t’as rien compris ; t’as été malaxé par le tourbillon de la Vie, concassé par ta destinée, brutalisé par le hasard, galvanisé par ta libido de petit Roméo !
La Nature t’a berné ; elle t’a seulement réclamé la dette de ta descendance. En échange, avec sa poudre aux yeux, ses faux-semblants, ses artifices, ses pansements, elle t’a baladé dans ses décors et tu n’y as vu que du feu. T’es formaté jusqu’à l’os, bonhomme. Et ces femmes, ces femmes ! Celles qui remplaçaient inlassablement les précédentes, tu ne leur trouvais grâce et séduction que par la force des plaisirs de la chair.
Reproducteur, sans le vouloir vraiment, t’as fait ton devoir de chaînon manquant et tu as rendu ta copie à l’humanité ; ce n’est pas fameux mais tu as fait comme t’as pu. Modeste pièce de puzzle, tu auras comblé, avec ton temps, une infime parcelle des quelques six milliards d’années de cette planète…

Allez, ose un seul tour sur toi-même, pas deux : veule comme tu es, tu te surprendrais à valser pour éluder la Question. Quand tu te retournes, regarde un peu plus loin que ton ombre servile ; on ne voit bien qu’avec les tripes. Tout bête, parce que ça te saute aux yeux, tu t’aperçois que t’es moins qu’une poussière, t’es moins qu’un soupir, t’es moins qu’une goutte de pluie, qu’une merde, et cela a toujours été. Aujourd’hui, tes certitudes sont périmées, tes repères sont archaïques, tes réalités s’écroulent. Ce qui était vrai hier est faux aujourd’hui ; le sol est mouvant et t’as l’impression qu’il va t’aspirer. Tu as une sagesse approximative qui ne correspond plus à l’air du temps. Condamné, tu subis la sentence de l’inexorable…

Pourtant, un jour d’imposture, t’es fier d’être le patriarche à ta table ; t’es le prélat sous ton toit ; on a pour tes cheveux blancs des déférences complaisantes, des politesses hypocrites, des tolérances captieuses. Tu trônes en maître mais personne ne t’écoute ; quand tu pouvais parler, tu n’avais rien à dire et maintenant que tu le peux, tout ce que tu argumentes est obsolète, et personne ne prête attention à tes sermons radotés…


Dis ? Tu réalises enfin ? La vie qu’on t’a donnée ne t’appartenait même pas. Tu es né breton, catholique et blanc, tu aurais pu naître lapon, musulman ou sénégalais. Par hérédité, obligation, jalousie, cupidité, orgueil, mimétisme, coincé dans le moule, t’as fait comme les autres. Matérialiste, pour te raccrocher à quelque chose, t’es fier de ta maison avec vue sur la mer, de ta piscine, de tes arbres, de ses quatre chambres, même si plus personne ne vient dormir chez toi. Aujourd’hui, tu évolues dans un monde que tu ne reconnais pas. Tu n’es même plus capable de ranger tous les événements neufs dans l’ordre de ta compréhension. Il te reste des habitudes pour combler ce mal-être pesant, cette pré-radiation galopante, cette insidieuse mise sur la touche…

T’as commencé à vieillir quand le Feu Sacré ne te brûlait plus. Te voilà raisonnable par la force de tes faiblesses. Finis les excès, les nuits magiques, les frissons d’alcôves ; ton corps te rattrape et tu sens que tu vas morfler pour tous les écarts que tu lui as fait subir, pendant les années d’allégresse. Retraité de corps et d’esprit, te voilà devenu vieux avant d’être adulte, te voilà construisant des maquettes de souvenirs ; t’es supporter, t’es choriste, t’es collectionneur, t’es le roi du loto du dimanche, t’es bouquiniste, t’es « pétanqueur », tu ne rates aucun des repas du troisième âge, tu vas aux champignons, tu vas à la pêche, tu vas aux commissions, t’emmènes madame faire quelques voyages, t’es de toutes les attractions. Tes petits-enfants qui sautent sur tes genoux ?!... Ils arrivent d’une autre planète ! Ils remarquent tes rides, ils comptent tes larmes de vieux, ils te chassent, ils te poussent dans le trou. Ils ne se voient pas dans ton visage et c’est tant mieux : la supercherie perdure. Ha, ces petits merdeux, sans nulle compassion ; avant, tu regardais avec application leurs bulletins de notes, maintenant, tu examines, avec appréhension, tes résultats d’analyses…

Parce que tous les hommes sont des lâches, parce que la Passion se meurt, tu voudrais que toutes les peaux de saucisson empilées sur tes yeux ne s’écartent jamais ; avec tes œillères, tu es comme un cheval de labeur au bout de son dernier champ. Ha oui, tu picoles un peu, juste pour avaler la pilule…
Bien sûr, t’as des espoirs, aussi, mais ils n’appartiennent qu’à toi ; ils sont des rêves insensés, sensationnels, qui ne s’exauceront jamais, et c’est tant mieux parce que tu ne serais qu’un petit enfant naissant devant ce nouveau défi.
Gamin, tu as évité l’ablation des amygdales, de l’appendice et des dents de sagesse, tu n’échapperas pas à la prostate, aux rhumatismes et au dentier ; Parkinson te guette avec ses frissons intenables, Alzheimer ne t’oublie pas et que dire du cancer, tapi dans tous tes recoins…

Alors, au bout du rouleau, t’as la bête impression d’avoir gaspillé ta vie ; l’Amour et tout son cortège de « je t’aime », ses poèmes à l’eau de rose, ses sourires mystérieux, tout ça, ce n’était que pour mieux t’empoisonner à la cause de cette Nature emprisonnante. T’as un sale goût dans la bouche, tu t’es mordu ta lèvre ; il te semble que tu as raté un million de choses. Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait… Toi, t’aurais bien aimé refaire quelques tours de manège, caresser le visage de ta maman, escalader des montagnes, multiplier des records qui ne servent à rien, visiter Mars, Jupiter, soigner les ours polaires, réécrire Vingt mille lieues sous les mers, monter sur des planches, jouer Sganarelle, tenir, du bout des yeux, un cerf-volant sans ficelle…

C’est l’emballage final, ton étoile se meurt. Sentant la camarde en route, t’as un regain de piété ; n’as-tu donc pas été, un jour, baptisé ? Allez, trêve de confidences, c’est l’heure ; ta carte vitale est à jour. T’as même pas peur d’y aller du cigare ; t’es en règle…
Pauvre type… t’as toujours été en règle…

Annick SB - Faire le tour de soi

La spirale …

Je ne suis pas très calée en géométrie ; je ne sais pas dessiner, concevoir, tracer une coquille de Nautilius Pompilius par exemple.
Mais je suis pourtant une collectionneuse d’escargots.
Je les aime, vivants ou morts ; ils se fondent dans mon décor.
Il y a ceux qui se cachent dans la terre, sur les fleurs. Ceux qui s’agrippent sur les tiges des herbes sèches de Provence. Certains sont nacrés, d’autres cassés, fêlés ; ils me font délirer ! Je prends plaisir à les photographier.
J’aime les coquilles, vrai de vrai !
Peut-être parce qu’on ne peut pas en faire le tour.
J’ai réalisé également que, comme eux, je n’arrive pas à tourner en rond autour de moi comme on me le demande parfois de manière impromptue ; ça ne marche pas.
Résistance …
Ce n’est pas que je fasse preuve d’une quelconque mauvaise volonté, ni que je veuille jouer sur les mots et rentrer dans ma coquille, non : il m’est impossible de faire le tour de moi.
Je suis entrée dans une spirale.
Voilà ; c’est comme ça !
Je ne peux plus tourner en rond.
C’est trop con !
Impossible de fermer la boucle.
Je ne peux pas m’arrêter.
Impossible de rester clouée chez moi ou dans la foule …
Faut que ça déboule !
Les idées, les clichés, les pensées, les dictons, les sermons, tout y passe, tout s’amasse puis soudain se déroule calmement comme la houle de l’océan faisant voguer la noix et l’allumette.
J’avance.
Je suis en marche ; politiquement incorrecte, je sais, et sans grand respect pour les donneurs de leçons blindés qui nous bassinent à longueur d’ondes nous prenant pour des mollusques en carton.
J’ai trouvé mon chemin ; il n’y a plus d’errance, plus de détour …
Résistance…
Je ne fais que m’élever et dès que j’ai le dos tourné, je sens la passion monter, monter, monter …
Je suis comblée.
J’aime le clamer.
A chaque tourbillon, c’est coton.
Je me dirige vers l’horizon qui est devenu bon.
Lumière infinie, cachée parfois par quelques Nébulus éphémères selon les saisons…
Vous pensez que je divague, que je m’égare, que je suis fêlée comme les coquilles que j’aime amasser ?
Pas de panique !
Je vis en Paix.
Je marche vers l’Eternité …

TomTom - Faire le tour de soi




Papa est mort il y a deux semaines, ou trois, je ne sais plus. On l’a enterré, puis vidé sa maison, dispersé ses affaires et réparti sa fortune en accord avec ses dernières volontés. Que faire maintenant que je suis seul et que la paperasse n’est même plus là pour m’empêcher de penser vraiment. Orphelin et abasourdi, la logique psychologique et sociale voudrait que je commence mon « travail de deuil ». Pourtant je me sens tellement mal que je m’écroulerais si je parlais. Hors de question d’aller consulter. Et hors de question de retourner au bureau. Les collègues s’y prennent comme des manches : je lis trop de pitié dans leurs yeux et trop de gêne dans leurs mains pour ne pas avoir envie de les frapper. Ce n’est pas la mort qui me met en colère, mais la bêtise des gens, leur incapacité à faire comme si de rien n’était pour qu’à mon tour je puisse me dire que rien n’a été. Ce n’est plus la fatalité qui m’enrage lorsque je suis face aux autres, mais les contingences qui entourent la mort. Devoir « donner le change », me comporter comme un homme qui vient de perdre son père est censé se comporter, être à la hauteur de leur pitié, paraître triste.
Je ne suis pas triste. Je suis sonné. Je ne veux plus voir personne car ils risquent tous de me faire perdre mes nerfs, et avec eux ma dignité et mon CDI. Je dois prendre un congé sabbatique. Mon patron ne me le refusera jamais, il tient trop à moi. Un développeur Web trilingue mandarin-japonais-français, ça se dorlote. J’ai besoin de faire le tour du monde, d’aller partout où papa n’est jamais allé et où personne ne sait. Oublier mes soucis existentiels, mon petit ego ridicule avec ses problèmes de fatalité et constater que le monde avance sans moi. Voir l’Asie, ses sourires, souffrir au milieu de sa chaleur et me laisser consoler par ses mets. Voir l’Amérique, ses étendues parfois moroses qui me feront rétrécir, emportant dans l’immensité de Dame nature mes questionnements ridicules d’orphelin. Enfin rentrer voir l’Europe, ses cathédrales, ses châteaux et même ses tumulus qui me rappelleront que bien des hommes sont morts avant papa, voire parfois des civilisations avec eux. Faire un long tour du monde pour faire un minuscule tour de moi-même.

Où lire TomTom

Stouf - Faire le tour de soi

Bénis soyez vous sœurs et frères, papa vous aime et certaines et certains l'appellent même dieu. Il est vrai que beaucoup d'autres lui font porter d'autres noms, selon la communauté de leurs coreligionnaires mais … papa a le dos large et vous aime tous !
En effet, certains me nomment moi-même curé ou nonne ou même jésus et … ah nooon eh … peuuh … chcroonk … nardine zobi … y en a marre ! J' veux de la meuf !!
Ainsi donc sœurs et sœurs ( surtout les nonnes blondes à fortes poitrines ) je vous invite à faire le tour de moi en portant une robe de soie et en chantant cette fameuse chanson foutbalistique «  Allez Louya ! ». Il est certain que papa sera très happy et que vous serez bénites entre toutes les saintes.
Sinon, mon 06 c'est …;o)

mercredi 24 janvier 2018

Lira - Faire le tour de soi

Inachevable voyage

S'approcher du plus haut
De ses rêves
Et se pencher au-dessus
De ses failles profondes
Au cœur du tourbillon
Prendre mesure de son désert
S'abreuver à ses brèves patiences
Entendre son cri
Ou son chant de velours
Et déchiffrer dans la fissure
Les mots gonflés de fiel
Qui s'accrochent aux lèvres
Entrer dans sa demeure
D'ombre et de clarté
Où ferraillent
Le cruel et le tendre
Le désir et la cendre
Le doute et l'évidence
Les prendre pour bagages
Et tenter
L'inachevable voyage
Faire le tour de soi

Célestine - Faire le tour de soi

Viens



Je t’emmène faire le tour de moi
Le tour de soie de frais vallons
Et des collines au couchant
Au mitan de mon petit plume
Viens, suis donc les petits chemins
Les rigoles du bout des doigts
Qui font plisser la peau de joie
Du petit tour soyeux de moi
Le tour de reins, le tour de taille
Et les sommets de mes p’tits seins
Qui tremblent dressés sous le vent
De ton haleine, tièdement
Quand les soleils du soir allument
De petits flambeaux dans mes yeux
Viens je t’emmène autour de moi
Visiter des plaines où le blé
Doré de mes poils fins ondule
Sur mon ventre doux alangui…
Autour de moi viens, je t’emmène
Traverser de sombres bosquets
Glisser dans des dunes divines
Que le parfum des nuits enivre
Et pénétrer dans des endroits
Tout de douceur et de nanan
Viens je t’emmène nuitamment
Faire un tour au secret de moi…

mardi 23 janvier 2018

Andiamo - Faire le tour de soi

Autour de S.O.I.

Je suis le treizième Français à aller dans l'espace, ça fait bientôt quatre mois que j'y suis dans cette station orbitale baptisée S.O.I (station orbiter international), entre nous on l'appelle "soi".

Il n'est pas aisé de vivre en vase clos, confinés à six personnes dans un espace réduit, ça me fait un peu penser à huis clos de Sartre, il y a des jours... Enfin quand je dis jours c'est un doux euphémisme, biscotte le jour on le voit se lever plusieurs fois en 24 heures, et se coucher itou.

On a beau être triés sur le volet par des Messieurs et Dames hyper compétents, déjà pour nos capacités physiques, notre domaine d'activités, personnellement je suis un super technicien spécialisé dans les instruments de télécommunications, et surtout nous avons été sélectionnés pour notre mental à toute épreuve.

Mais là quand c'est trop, c'est trop, Tenez après trois semaines passées dans SOI, Svetlana, la Moscovite et moi... Et bien oui, nous nous sommes trouvés des points communs, et plus si affinités, comme on dit dans les petites annonces. Nous vivions une belle histoire, moi amoureux comme un collégien, Svetlana avait pour moi les yeux de Chimène, le Texan Douglas pour ne pas le nommer, avec sa tronche à bouffer des T Bones pas frais, lui fait du gringue comme un malade, et il insiste comme un gros lourdingue qu'il est, il doit avoir un afflux de testostérone ce connard.

Il y a deux jours alors qu'il passait la main sur le postérieur de Svetlana, je lui ai collé un crochet du gauche au foie, il n'a pas apprécié, les autres n'ont rien vu, ils nous tournaient le dos.
Aujourd'hui je suis sorti afin de réparer l'antenne émettrice, comme nous ne sortons jamais seul, c'est Douglas qui m'accompagne, je n'aime pas ça du tout, mais je ne pouvais pas raconter mon histoire ça aurait fait "mauvais genre".

Voilà je viens de remplacer la carte électronique défectueuse, Douglas vient juste de regagner la station, la porte du sas se referme, je ne peux plus rentrer, il a verrouillé le dispositif de sécurité, je tente d'appeler, le voyant rouge clignote, ce salaud a profité que j'étais occupé sur l'antenne pour venir saboter mon émetteur individuel, je tourne, je vire, je fais le tour de S.O.I, je tourne, et retourne encore, et encore... Mes réserves d'oxygène sont pratiquement épuisées...

Lilousoleil - Faire le tour de soi

Le tour de soi

C’est une étrange chose que de faire le tour de soi-même
Il fallait y penser, il fallait aussi du courage et de la volonté
C’est une étrange chose que de faire le tour de soi-même
Et ne pas sombrer dans d’artifices bontés.

C’est une étrange chose que de faire le tour de soi-même
Cela commence par la main dont on voit les veines
Puis la paume qui doucement va effleurer un corps
Que l’on croit connaître, qui découvre des cicatrices,
Des morceaux de peau dont les accrocs réparés
Attirent les souvenirs lourds ou légers.

C’est une étrange chose que de faire le tour de soi-même
Cela continue avec les yeux qui se ferment
Sur une tranche de vie où affleurent les bosses et les creux
Les douleurs et les bleus du corps comme ceux
Qui appellent les souvenirs et les troubles l’âme.

C’est une étrange chose que de faire le tour de soi-même
Cela passe par les narines qui se laissent caresser
Des parfums enivrants de fleurs, de fruits,
D’embruns salés comme des larmes de bonheur
Qui aiguisent la gourmandise de la vie

C’est une étrange chose que de faire le tour de soi-même
Cela finit par les oreilles qui entendent les cris de colère
Les pleurs de joie, les pleurs des chagrins enfantins,
Mais aussi les mots tendres, les mots doux
Qui nous réchauffent le cœur meurtri.

C’est une étrange chose que de faire le tour de soi-même
C’est un voyage sans complaisance dans l’esprit
C’est un voyage dans les paysages lointains de l’enfance
C’est un voyage dans les coins cachés de l’âme

C’est un étrange voyage que de faire le tour de soi-même. 

Où lire Lilou

lundi 22 janvier 2018

Vegas sur sarthe - Faire le tour de soi

J'ai fait le tour de nous

L'autre soir comme je reçois un vieil ami dans ma nouvelle propriété, il me demande s'il peut faire le tour du propriétaire...
Je me retourne – ce qui correspond déjà à un demi-tour de moi – pour lui répondre que ça va de soi lorsqu'on ne s'est pas vus depuis longtemps.
Il me dit "Par où on commence ?"
J'avais déjà fait la moitié du boulot, donc je termine mon tour sur moi-même comme chacun fait pour soi et je lui dis :"Alors, qu'est-ce que t'en dis ?"
En riant il me répond :"J'ai encore rien vu", alors je refais un tour sur moi-même mais plus lentement et dans l'autre sens.
Je réalise que tourner sur soi-même ça n'a pas de sens, ça n'a même aucun sens à part peut-être pour un derviche, ce danseur musulman d'un mouvement qu'on appelle Memlevis (c'est vrai, même les vis tournent)

Mon vieil ami me regarde avec un petit rictus méfiant. "Tu cherches à me jouer un tour" dit-il "ou bien tu me caches quelque chose ?"
Je ne vois pas quelle facette de moi j'aurais bien pu lui cacher en tournant lentement; je lui proposerais bien de tourner autour de moi à son propre rythme ce qui ne changerait rien pour lui mais il se dirige délibérément vers le fond du jardin et dit :"T'as toujours ta poule de luxe ?"
Alors qu'on approche du poulailler, ce qui n'est pas une fin en soi je me demande bien dans mon for intérieur qui a pu lui apprendre que j'ai largué Germaine.
"T'en as une nouvelle" s'exclame t-il, ce à quoi je réponds machinalement "c'est une soie, on a toujours besoin d'une petite soie chez soi" en prenant ma soie contre moi.
Il est déjà reparti vers la maison : "Bon, on se le termine ce tour ?"
Je ne me souvenais pas en avoir commencé un autre mais on ne refuse rien à un vieil ami, alors je tourne.
Tourner sur soi avec une soie est un plaisir inconcevable – pourvu qu'elle soit douce – pour quiconque ne l'a jamais expérimenté.
Mon ami fronce les sourcils : "T'aurais pas des racines derviches par hasard ?"
Je lui réponds que j'ai des tas de racines au jardin, de l'ail et même des aulx, des panais, des salsifis mais pas de derviches.
Il rit encore : "T'as plus d'un tour dans son sac, toi"
Je n'ai pas de sac à tour non plus, l'important étant de rester maître de soi en toute circonstance, je prends sur moi et décide de faire le tour de mon vieil ami ce qui en soi n'a rien d'original quand on s'est perdus de vue.
Il a bien changé, il a bigrement changé, moins blond, plus gros limite bouffi.
Et le voilà qui se fâche, qui s'emporte, soi-disant que je le regarde d'un air critique... que je le déçois, et blablabla.
Finalement il est plus fragile que je le pensais; on s'assoit – moi avec ma soie et lui avec son quant-à-soi – j'essaie de le raisonner : "La confiance en soi c'est essentiel tu sais, c'est important l'ego".
"Jouer aux Legos ne changera rien !" m'assène t-il en se retournant.
Je le raccompagne ou plutôt je le rattrape au portail : "Tu me déçois François"
Il se retourne encore – il avait des tours de retard sur moi – il est furax : "Moi c'est Manu !"
Finalement, chacun chez soi c'est pas mal non plus...

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Mapie - Faire le tour de soi

A bien y regarder, j'hésite un peu... Intérieur ou extérieur ? Le tour de soi...

C'est que la balade risque d'être assez longue, peut être même contraignante... Si la topographie des lieux n'est pas très escarpée, l'étude en profondeur risque de soulever des lièvres auxquels on ne s'attendait pas..

Prendre du recul, c'est une chose, cela permet de voir de loin , de haut, avec un peu de distance ... en floutant quelque peu.. oui ça je peux le faire je crois... Mais faire le tour de soi ? Cela demande de la précision, de la minutie, du tact aussi…

Écoute là tu vois là je réfléchis... Je m’introspecte vite fait… 

Ouh.. purée c’est dingue… ( pardon je me laisse aller!) c’est dingue tout ce que comporte mon moi, j'veux dire je ne suis qu'un petit modèle assez simple, sophistiqué juste ce qu"il faut je crois, et je contiens plus que n'importe quel sac à main quand j'y regarde un peu...

Je suis comme la Twingo en son temps, plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur... Attention, je ne porte pas de jugement de valeur. Mon moi n'est pas exceptionnel, mais il est extensible et chargé d’émotions de dingue... whaou…. Bon maintenant, il va falloir organiser ce voyage…

Tu l’auras noté, je ne parle plus de balade… Ça c’était pour l’extérieur je crois… ce qui sommes toutes rend mon enveloppe charnelle un tant soi peu gadget tu vois.

C'est décidé, je me lance, j'y vais... Je vais faire le tour de moi… J’m'immerge... histoire de prendre quelques infos… à plus tard !

Laura Vanel-Coytte - Faire le tour de soi

Faire le tour de soi
En partant du berceau aubois
Danser avec les Arsonvalois
Embrasser les Jaucourtois

Faire le tour de soi
Savoir en quoi on se déçoit
Jusqu’à frôler le non-soi
Chercher à être-en-soi

Faire le tour de soi
Aller voir la capitale puis les rémois
Pour faire du droit
Et finir de guingois

Faire le tour de soi
En passant par toi
Et notre ami Jean-François
Rester sur son quant-à-soi

Faire le tour de soi
En vivant chez les Tourquennois
Dans le Nord et aussi les Hémois
Qui nous font sentir bien chez soi

Faire le tour de soi
En amadouant les Ariégeois
Et avoir un coup de cœur pour les Stéphanois
Les quitter pour Casablanca

Faire le tour de soi
Exilés recueillis par les Saint-Quentinois
Déçus par les Drômois
Rester entre soi

Faire le tour de soi
En retrouvant les Stéphanois
Faire le tour de Troyes à Casa
Mais toujours avec toi

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