Une proposition musicale sur inspiration de Erik Satie : Gnosienne n°1 qui tient en ces mots
"Mélancolie, Renaissance et Vie"
samedi 30 décembre 2017
mardi 26 décembre 2017
Marité - Foire aux thèmes
Voici une autre proposition de thème : le
poltergeist - mot qui vient de l'allemand poltern faire du bruit et
geist qui signifie esprit - ou quand un esprit frappeur se déchaîne dans
une maison ou tout autre lieu à votre convenance.
Faites-nous trembler
(comme les casseroles) ou bien rire...
vendredi 22 décembre 2017
Andiamo - Foire aux thèmes
"Les petits métiers de la rue."
Je vous
vois venir vous vous dites le Doyen pense aux Dames de la rue Gaudot
de Mauroy ou de la rue Quincampoix ! Que nenni, je songe aux petits
métiers, le rémouleur, le vitrier, le marchand de peaux de lapins, tous
ces petits besogneux qui arpentaient nos rues autrefois.
Encore un thème ?
"Les petits cinoches de quartier".
Drancy en comptait sept ! Plus un seul aujourd'hui !
Célestine - Foire aux thèmes
Étant un peu absente et silencieuse cette semaine, je vous propose d'être prolixes et
bien présents et
d'écrire ce que font résonner en vous les mots absence
et silence...
ou
tout autre mot en -ence, -ance, -ense ou -anse...qui entrera dans la danse de
votre imagination si dense.... Mais attention: vous n'avez droit qu'à traiter un seul de ces mots alors choisissez-le bien.
Pas question de catalogues de monorimes !
Où lire Célestine
jeudi 21 décembre 2017
Marité - Foire aux thèmes
"La rumeur est sans doute le plus vieux média du monde." (Jean-Noël Kapferer)
Comment nait-elle ? Pourquoi et comment se propage-t-elle ?
Selon vos envies, faites-la mourir avec une chute stupéfiante, dramatique ou au contraire se terminer en gag.
Comment nait-elle ? Pourquoi et comment se propage-t-elle ?
Selon vos envies, faites-la mourir avec une chute stupéfiante, dramatique ou au contraire se terminer en gag.
Manuraanana - Foire aux thèmes
Exercice de style imposé :
1) Ecrire sur le sujet que vous choisirez par vous-même un maximum d'allitérations.
Si vous optez pour un écrit en vers, les rimes comprenant des allitérations seront un atout supplémentaire.
Allitération :
Pour exemple le célèbre vers de Racine dans Andromaque :
- Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
2) Sur le même principe que l'exercice précédent allez encore plus loin et muez vos allitérations en homonymes/homophones.Veillez tout de même à ce que votre texte garde un sens.
Exemple : extrait "Face de boue"
"Je bous, je suis à bout
Je suis bouffi, de la boue dont Dieu me fit,
Je dirais bien adieu, pour mettre les bouts"
1) Ecrire sur le sujet que vous choisirez par vous-même un maximum d'allitérations.
Si vous optez pour un écrit en vers, les rimes comprenant des allitérations seront un atout supplémentaire.
Allitération :
Pour exemple le célèbre vers de Racine dans Andromaque :
- Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
2) Sur le même principe que l'exercice précédent allez encore plus loin et muez vos allitérations en homonymes/homophones.Veillez tout de même à ce que votre texte garde un sens.
Exemple : extrait "Face de boue"
"Je bous, je suis à bout
Je suis bouffi, de la boue dont Dieu me fit,
Je dirais bien adieu, pour mettre les bouts"
Abagendo - Foire aux thèmes
Les Impromptus sont littéraires. Ils sont brillants, souvent. Mais tout va trop vite…le sujet de la semaine me demande un temps de maturation ; j’ai besoin de le laisser stagner, de le laisser faire roue libre dans un petit coin de ma tête.
Alors ?
Je rêve d’un peu de continuité….d’un petit personnage suffisamment vague pour que tout le monde puisse l’adopter, avec un nom qui ne serait ni d’ici ni d’ailleurs, qui serait homme, femme, enfant ou sage vieillard, au gré de l’Impromptu qui le mettrait en scène…à diverses étapes de sa vie ; pas un extra terrestre, non, car il aurait nos émotions, vivrait avec nous la Saint Valentin, Noël, les élections, pourrait même faire partie d’une chorale, d’un club de randonneurs ou d’athlétisme.
Les participants pourraient repartir à zéro pour une aventure individuelle ou choisir de filer l’histoire d’un autre.
Un truc un peu genre les Shadocks, si vous voulez.
Alors ?
Je rêve d’un peu de continuité….d’un petit personnage suffisamment vague pour que tout le monde puisse l’adopter, avec un nom qui ne serait ni d’ici ni d’ailleurs, qui serait homme, femme, enfant ou sage vieillard, au gré de l’Impromptu qui le mettrait en scène…à diverses étapes de sa vie ; pas un extra terrestre, non, car il aurait nos émotions, vivrait avec nous la Saint Valentin, Noël, les élections, pourrait même faire partie d’une chorale, d’un club de randonneurs ou d’athlétisme.
Les participants pourraient repartir à zéro pour une aventure individuelle ou choisir de filer l’histoire d’un autre.
Un truc un peu genre les Shadocks, si vous voulez.
Joe Krapov - Foire aux thèmes
Dans le jeu « J’ai adopté un dragon » des
éditions « Le droit de perdre avec le sourire », il y a quatre
séries de trente consignes que l’on sélectionne en lançant deux dés.
J’y ai déjà joué deux fois en atelier d’écriture réel. Je vous le recommande comme cadeau de Noël potentiel.
Et je vous soumets sept thèmes d’écriture qui me semblent assez amusants :
Hier, j’ai reçu la famille Cannibale
Le roi et la reine veulent un bébé
Échoué(e) sur une île déserte avec ma vache
Faut pas plaisanter avec la fée Chocolat !
L’histoire de l’empereur qui avait perdu sa couronne et son slip
Ils se marièrent et eurent beaucoup de surprises
J’en suis déjà à ma troisième vie
Où lire Joe Krapov
J’y ai déjà joué deux fois en atelier d’écriture réel. Je vous le recommande comme cadeau de Noël potentiel.
Et je vous soumets sept thèmes d’écriture qui me semblent assez amusants :
Hier, j’ai reçu la famille Cannibale
Le roi et la reine veulent un bébé
Échoué(e) sur une île déserte avec ma vache
Faut pas plaisanter avec la fée Chocolat !
L’histoire de l’empereur qui avait perdu sa couronne et son slip
Ils se marièrent et eurent beaucoup de surprises
J’en suis déjà à ma troisième vie
Où lire Joe Krapov
mercredi 20 décembre 2017
Pascal - Foire aux thèmes
Ecrire un texte, un poème, une aventure de votre choix, avec le tempo d’une musique aussi de votre choix, de façon à emmener le lecteur dans une forme de spectacle « son et lumière », au fil de sa consultation. Le but étant, bien évidemment, de faire coller la musique au texte.
Sous le texte, indiquer le lien musical.
Stouf - Foire aux thèmes
Par le fait que j'ai toujours adoré les chats depuis ma tendre enfance (
aussi les chattes vers l' âge de ma puberté ) je vous propose un
titre : "Le chat me fixe".
Sans dec, ceux qui ont auprès d'eux un de ces
félins saurons quoi en dire ( évite de chanter s' te plait ) c' est
certain.
Pourtant, avec Stouf il n' y a jamais de directive obligatoire,
pas même de prose ou de verres de scotch, et la consigne d' écriture
serait de ne pas libeller en Japonais car la compréhension de cette calligraphie m' est inconnue !
Voilà, débrouillez vouss !;o)
Manuraanana - Foire aux thèmes
Exercice de style libre :
Imaginez que vous êtes un fantôme, dépourvu de corps.
Exprimez vos manques de ne plus avoir de sens charnels, et l'influence induite dans votre (nouvelle) existence ou votre façon de penser.
Imaginez que vous êtes un fantôme, dépourvu de corps.
Exprimez vos manques de ne plus avoir de sens charnels, et l'influence induite dans votre (nouvelle) existence ou votre façon de penser.
mardi 19 décembre 2017
Andiamo - Foire aux thèmes
Clones,
hologrammes, et autres ersatz...
On
y va, on y court, l'intelligence artificielle, les roblots et les hommes tomates
comme disait ma bignole d'Aubervilliers, nous remplaceront ils ?
Faites
fonctionner vos neurones (biologiques)
puis en vers ou en prose, selon la formule consacrée, concoctez-nous une
jolie histoire.
lundi 18 décembre 2017
Laura Vanel-Coytte - Foire aux thèmes
Je voudrais proposer comme thème s'il n'a pas déjà été proposé :
"Impromptus littéraires"
Il s'agira soit de définir chacun des termes soit de le faire globalement.
Vous pouvez aussi dire ce que sont les "impromptus littéraires" pour vous.
Vous pouvez faire tout à la fois ou l' nterpréter autrement: en musique, peinture, prose, poésie etc.
Soyez "impromptus" ou "littéraires" ou les deux à la fois.
Libellés :
Foire aux thèmes,
Laura Vanel-Coytte
Semaines du 18 au 31 décembre 2017 - Foire aux thèmes
Durant les 2 prochaines semaines, nous vous proposons de vous mettre
dans la peau quelques instants d'un administrateur (trice) du site des
Impromptus, et de nous concocter un ou des thèmes pour les semaines à
venir.
Il s'agira de donner un titre à votre idée, et de la présenter libellée en quelques phrases faisant apparaître les lignes directrices ou obligatoires de votre consigne d'écriture.
Il s'agira de donner un titre à votre idée, et de la présenter libellée en quelques phrases faisant apparaître les lignes directrices ou obligatoires de votre consigne d'écriture.
Pour nous les envoyer tout au long de ces deux semaines, c'est la même procédure que d'habitude : par mail, à l'adresse impromptuslitteraires[at]gmail.com.
Les thèmes ayant reçu le plus de commentaires positifs seront retenus pour devenir nos futurs jeux d'écriture au cours de l'année 2018.
Amis auteurs, nous souhaitons que cette période de fêtes vous soit douce et heureuse !
A l'année prochaine :)
Les thèmes ayant reçu le plus de commentaires positifs seront retenus pour devenir nos futurs jeux d'écriture au cours de l'année 2018.
Amis auteurs, nous souhaitons que cette période de fêtes vous soit douce et heureuse !
A l'année prochaine :)
Libellés :
Foire aux thèmes,
Lancement de thème
dimanche 17 décembre 2017
Tiniak - Allumer
Johnny d'Ormessong
Bon... « Avec souvent quelques larmes,... »
je peux rire de presque tout
Que l'On me tienne pour un fou
ne saurait que flatter mon charme
« Il y a (...) mieux que s'agiter... »
L'ennui est un trésor de l'être
où l'instant se plaît à promettre
un feu propre à vous allumer
« S'évanouir entre souvenir
et projet » de vivre au présent
la question berce tous les temps
qui transforment notre avenir
« L'amour est torture » à comprendre
Il peut s'entendre en rouge et noir
il est affranchi du savoir
mais ne sera jamais à vendre
« Un peu d(') bonheur en compagnie »
d'une âme qui me tient la main
m'engage à goûter un festin
où la mort s'épuise à l'envi !
Bon... « Avec souvent quelques larmes,... »
je peux rire de presque tout
Que l'On me tienne pour un fou
ne saurait que flatter mon charme
« Il y a (...) mieux que s'agiter... »
L'ennui est un trésor de l'être
où l'instant se plaît à promettre
un feu propre à vous allumer
« S'évanouir entre souvenir
et projet » de vivre au présent
la question berce tous les temps
qui transforment notre avenir
« L'amour est torture » à comprendre
Il peut s'entendre en rouge et noir
il est affranchi du savoir
mais ne sera jamais à vendre
« Un peu d(') bonheur en compagnie »
d'une âme qui me tient la main
m'engage à goûter un festin
où la mort s'épuise à l'envi !
samedi 16 décembre 2017
Célestine - Allumer
Le crépuscule des héros
Tintin
- Capitaine ! Mais vous êtes noir
comme un Polonais ! D’aussi loin que remontent mes souvenirs,
je vous ai rarement vu aussi allumé, bel exemple pour la
jeunesse !
Que vont penser les ligues
antialcooliques ?
- Mille sabords, moussaillon, foin de
ces bachibouzouks bien-pensants à la moule-à-gaufre de crème
d’emplâtre, moi quand j’ai envie d’un bon whisky, faut
pas m’en promettre, et pis c’est tout !
Lucky Luke
Lucky Luke
Tu vois, Jolly Jumper, ça me fait
drôle de me retrouver dans cette maison de retraite…les héros du
far-west n’ont plus la cote, que veux-tu…j’ai dû leur
promettre de raccrocher le colt, mais je suis hanté par mes
souvenirs. Et l’envie ne m’a jamais quitté d’en
découdre, d’est en ouest du Pecos, avec ces allumés de
Dalton. Alors ce soir, je suis un pauvre lonesome cowboy, et j’ai
le noir.
Astérix
- Par Toutatis, quels souvenirs,
mon gros ! Tu te rappelles, quand le scribe nous avait enfermés
dans le noir de la grande Pyramide ? Il nous avait suffi
de promettre un tas de gros os à ton petit Idéfix pour qu’il
nous retrouve fissa la sortie…
- Je ferais dire à Môssieu Astérix
que je ne suis pas gros, d’abord. Je suis enveloppé. Et si Môssieu
Astérix continue à m’allumer avec ça, j’ai bien envie
de le faire rôtir à la broche comme un vulgaire marcassin !
Où lire Célestine
Où lire Célestine
vendredi 15 décembre 2017
TomTom - Allumer
Cette nuit j'ai rêvé que j'étais amoureux
Je suis troublé, ça faisait tellement longtemps
Que mes songes ne m’avaient pas rendu heureux
Et transporté dans la beauté de l’inconscient.
Elle avait des traits si fins et des yeux si clairs
Qu’ils ont effacé le noir de mes cauchemars
Pour colorer de bleu mes souvenirs amers
Et promettre à mes journées un nouvel espoir.
Moi qui vivais tel un robot, sans émotions,
Menais une vie d’intellect depuis ma tour,
Il a suffi d’une étincelle de questions
Pour un beau jour allumer les feux de l’amour !
Je n’ai eu d’autre choix que de tisser des vers
Pour capturer la douceur de cette fille,
Et pourtant déjà ma mémoire sévère
Laisse s’échapper l’onirique brindille.
Alors peu à peu son image s’efface,
Emporte avec elle l’envie d’avoir envie,
Mon oubli de vivre redevient tenace,
Mais de cet intermède j’ai été ravi.
Je suis troublé, ça faisait tellement longtemps
Que mes songes ne m’avaient pas rendu heureux
Et transporté dans la beauté de l’inconscient.
Elle avait des traits si fins et des yeux si clairs
Qu’ils ont effacé le noir de mes cauchemars
Pour colorer de bleu mes souvenirs amers
Et promettre à mes journées un nouvel espoir.
Moi qui vivais tel un robot, sans émotions,
Menais une vie d’intellect depuis ma tour,
Il a suffi d’une étincelle de questions
Pour un beau jour allumer les feux de l’amour !
Je n’ai eu d’autre choix que de tisser des vers
Pour capturer la douceur de cette fille,
Et pourtant déjà ma mémoire sévère
Laisse s’échapper l’onirique brindille.
Alors peu à peu son image s’efface,
Emporte avec elle l’envie d’avoir envie,
Mon oubli de vivre redevient tenace,
Mais de cet intermède j’ai été ravi.
jeudi 14 décembre 2017
Marie au Maroc - Allumer
Attention, danger ! (triolet)
Mes souvenirs sont explosifs,
Surtout n’allumez pas la mèche !
Promettez-moi d’être attentifs,
Mes souvenirs sont explosifs.
Le noir s’abattrait, décisif,
Sur votre envie, pauvre flammèche ;
Mes souvenirs sont explosifs,
Surtout n’allumez pas la mèche !
Où lire Marie
Mes souvenirs sont explosifs,
Surtout n’allumez pas la mèche !
Promettez-moi d’être attentifs,
Mes souvenirs sont explosifs.
Le noir s’abattrait, décisif,
Sur votre envie, pauvre flammèche ;
Mes souvenirs sont explosifs,
Surtout n’allumez pas la mèche !
mercredi 13 décembre 2017
Joe Krapov - Allumer
24000 baisers
Bon, ce n’est pas bientôt fini tout ce tintouin autour des gens qui meurent ? Je rappelle qu’il est interdit, chez moi, de parler de médecine à table ! Si j’allume le bouton de la radio ce n’est pas pour entendre le panégyrique d’académiciens décédés, la nécrologie de chanteurs opticiens ou les louanges de patrons de journaux soutenus par la soutane !
Bon, ce n’est pas bientôt fini tout ce tintouin autour des gens qui meurent ? Je rappelle qu’il est interdit, chez moi, de parler de médecine à table ! Si j’allume le bouton de la radio ce n’est pas pour entendre le panégyrique d’académiciens décédés, la nécrologie de chanteurs opticiens ou les louanges de patrons de journaux soutenus par la soutane !
Qu’ils reposent en paix ces braves types mais de grâce, ne me demandez pas d’allumer le feu, même si je viens d’en enflammer trois d’un coup, et de broyer du noir avec le survivant ! Excuse-moi partenaire ! Ce n’est pas l’envie qui me manque de fermer le poste pour rester gai. Simplement après le journal de France-Culture, une station déjà très nécrophile en temps ordinaire, j’ai l’habitude de ripper sur le jeu d’Emile Euro sur France-Inter parce que j’adore les quizz. Surtout les questions bleues de M. Krapov, de Rennes : « Y a-t-il un s à quizz quand il y en a plusieurs ? Y a-t-il un pluriel à buzz ? Est-ce que la bombe Pliz ? ».
C’est pourquoi je ferai l’impasse sur Jean d’Ormesson, Johnny Hallyday et François-Régis Hutin et je consacrerai mon éditorial de ce jour à tous les enfants qui sont nés la semaine dernière !
Vous venez d’entamer votre voyage au pays des vivants. Vous voici, derrière l’amour, arrivé-e-s sur la terre promise comme un chant d’espérance à la création du monde. Maman a perdu les eaux puis quelque temps après vous avez déclaré « Ouiiin ! Ouiiiin ! » à la douane de mer.
C’est une chose étrange à la fin que le monde et au début aussi ! Vous dites « au revoir et merci » à madame Placenta et on vous colle une claque sur les fesses ! De là vos premiers soupçons que je comprends très bien.
- Hey, Joe, demandez-vous, si on commence à bastonner dès maintenant on va finir les bras en croix avant d’avoir commencé à goûter à la saveur du temps. Les coups, ouais, ça fait mal !
Mais non, les gars les filles ! Simplement n’ouvrez pas grand le guide des égarés, n’écoutez pas les souvenirs souvenirs aigris de la génération perdue et bégayante, les prêches ou les litanies de ce sorcier maudit. Ne cédez pas à la fureur de lire la presse, délaissez le caniveau, ouvrez de vrais livres, écoutez vos musiques, vivez à tout casser ! Soyez les fils de personne, la fille aux cheveux clairs, profitez à fond de votre enfance, cette île sur laquelle Casimir mène la grande vie !
Le monde entier va sauter un jour où l’autre mais on s’en fout ! Il ne faut pas arrêter pour autant le jeu que tu joues. Tu es là. Dis-toi que tu as de la chance, qu’on trouve le bonheur à San Miniato , dans les illusions de la mer ou dans le vent du soir. Vis tes tendres années à fond, je te promets qu’elles peuvent durer longtemps, très longtemps ! Il n’y a rien à jeter, le temps ne fait rien à l’affaire, à tout âge le ciel nous fait rêver, la fille à qui je pense me rend aussi dur que du bois et aussi drôle que Dutronc.
En vrai, faites comme vous voulez ! Vous pouvez chercher les anges dans le regard des autres… ou pas ! Chaque vie est un rêve à faire et pour d’aucuns, parfois la Cadillac ou l’Eldorado. Si c’est du vent, il te permet de rester libre. Si c’est l’Himalaya tu peux chercher à y emmener Laura ou Gabrielle ou suivre l’étoile solitaire. C’est au plaisir de Dieu, ne pontifiera plus François Régis !
Vivez vos vies, vivez la Vie ! Tous les hommes en sont fous et les femmes aussi !
Moi, il faudra oublier ma voix de révolté, mon discours qui a la forme du testament d’un poète. Johnny est mort, Jean d’Ormesson ne va pas mieux, François-Régis Hutin n’enfoncera plus de portes ouvertes avec ses éditoriaux passe-partout et moi je vis toujours, nananère ! Le plus immortel des quatre n’était pas celui qu’on pensait !
Garçon, de quoi écrire, s’il vous plaît !
Où lire Joe Krapov
C’est pourquoi je ferai l’impasse sur Jean d’Ormesson, Johnny Hallyday et François-Régis Hutin et je consacrerai mon éditorial de ce jour à tous les enfants qui sont nés la semaine dernière !
Vous venez d’entamer votre voyage au pays des vivants. Vous voici, derrière l’amour, arrivé-e-s sur la terre promise comme un chant d’espérance à la création du monde. Maman a perdu les eaux puis quelque temps après vous avez déclaré « Ouiiin ! Ouiiiin ! » à la douane de mer.
C’est une chose étrange à la fin que le monde et au début aussi ! Vous dites « au revoir et merci » à madame Placenta et on vous colle une claque sur les fesses ! De là vos premiers soupçons que je comprends très bien.
- Hey, Joe, demandez-vous, si on commence à bastonner dès maintenant on va finir les bras en croix avant d’avoir commencé à goûter à la saveur du temps. Les coups, ouais, ça fait mal !
Mais non, les gars les filles ! Simplement n’ouvrez pas grand le guide des égarés, n’écoutez pas les souvenirs souvenirs aigris de la génération perdue et bégayante, les prêches ou les litanies de ce sorcier maudit. Ne cédez pas à la fureur de lire la presse, délaissez le caniveau, ouvrez de vrais livres, écoutez vos musiques, vivez à tout casser ! Soyez les fils de personne, la fille aux cheveux clairs, profitez à fond de votre enfance, cette île sur laquelle Casimir mène la grande vie !
Le monde entier va sauter un jour où l’autre mais on s’en fout ! Il ne faut pas arrêter pour autant le jeu que tu joues. Tu es là. Dis-toi que tu as de la chance, qu’on trouve le bonheur à San Miniato , dans les illusions de la mer ou dans le vent du soir. Vis tes tendres années à fond, je te promets qu’elles peuvent durer longtemps, très longtemps ! Il n’y a rien à jeter, le temps ne fait rien à l’affaire, à tout âge le ciel nous fait rêver, la fille à qui je pense me rend aussi dur que du bois et aussi drôle que Dutronc.
En vrai, faites comme vous voulez ! Vous pouvez chercher les anges dans le regard des autres… ou pas ! Chaque vie est un rêve à faire et pour d’aucuns, parfois la Cadillac ou l’Eldorado. Si c’est du vent, il te permet de rester libre. Si c’est l’Himalaya tu peux chercher à y emmener Laura ou Gabrielle ou suivre l’étoile solitaire. C’est au plaisir de Dieu, ne pontifiera plus François Régis !
Vivez vos vies, vivez la Vie ! Tous les hommes en sont fous et les femmes aussi !
Moi, il faudra oublier ma voix de révolté, mon discours qui a la forme du testament d’un poète. Johnny est mort, Jean d’Ormesson ne va pas mieux, François-Régis Hutin n’enfoncera plus de portes ouvertes avec ses éditoriaux passe-partout et moi je vis toujours, nananère ! Le plus immortel des quatre n’était pas celui qu’on pensait !
Garçon, de quoi écrire, s’il vous plaît !
Où lire Joe Krapov
Marie Kléber - Allumer
Elan de vie
Tu te tiens là, blotti
Au creux de mes souvenirs
Le cœur rempli d’envies
Tu te tiens là, blotti
Au creux de mes souvenirs
Le cœur rempli d’envies
Chacune d’elles, prête à me propulser
En pleine lumière
Fini le noir, terminée la nuit
Qui abolit l’espoir
Tu aurais pu me promettre la lune
Je t’aurai suivi
Je t’aurai regardé
Allumer en moi
L’étincelle
D’une nouvelle vie
Fini le noir, terminée la nuit
Qui abolit l’espoir
Tu aurais pu me promettre la lune
Je t’aurai suivi
Je t’aurai regardé
Allumer en moi
L’étincelle
D’une nouvelle vie
mardi 12 décembre 2017
Estelle - Allumer
Rallumer le feu
Allumer des bougies, ainsi chasser le noir,
Etre là réunis, une lueur d’espoir,
Souvenirs adoucis, sans perdre la mémoire,
Se promettre la vie, même s’il faut parfois choir,
Renouer avec l’envie, passer outre les déboires,
Le feu qui rejaillit, l’ultime victoire.
Où lire Estelle
Etre là réunis, une lueur d’espoir,
Souvenirs adoucis, sans perdre la mémoire,
Se promettre la vie, même s’il faut parfois choir,
Renouer avec l’envie, passer outre les déboires,
Le feu qui rejaillit, l’ultime victoire.
Marité - Allumer
Louise, Léon et Johnny
- Mais il fait noir ici. Tu es là Louise ?
- Oui.
- Qu'est ce que tu fabriques ? On se croirait dans le cul d'un, enfin, dans un trou. Tu es où ?
- Là.
- Où, là ? Allume nom d'un chien.
- Non.
- Pourquoi ? Mais ma parole, tu pleures. Il est où Léon ?
- Me parle pas de Léon. Me parle pas de Léon !
Odette tourne le bouton et la lumière fut. Euh, la cuisine s'éclaire. Odette n'en croit pas ses yeux. Louise git sur le sol au milieu d'assiettes cassées, de sauce tomate dégoulinant, de saucisses à moitié mangées.
- Beurk ! C'est dégoûtant. Tu es tombée ?
- Tombée ? Tu veux rire. Léon est rentré tout à l'heure, complètement pompette. Et quand je dis pompette...Ivre-mort plutôt.
- On est en semaine. Et d'habitude, Léon ne va pas se saouler la gueule en semaine ?
- Mais Léon ne se saoule pas la gueule. Tu n'as pas honte de traiter ton frère comme ça ? Il va boire un apéro avec les copains le samedi seulement, tu le sais bien.
- Tu le défends ? Pourtant tu viens de me dire qu'il est rentré ivre-mort. Et on n'est pas samedi que je sache.
- Eh bien là il a fait une exception figure-toi.
- Oui.
- Qu'est ce que tu fabriques ? On se croirait dans le cul d'un, enfin, dans un trou. Tu es où ?
- Là.
- Où, là ? Allume nom d'un chien.
- Non.
- Pourquoi ? Mais ma parole, tu pleures. Il est où Léon ?
- Me parle pas de Léon. Me parle pas de Léon !
Odette tourne le bouton et la lumière fut. Euh, la cuisine s'éclaire. Odette n'en croit pas ses yeux. Louise git sur le sol au milieu d'assiettes cassées, de sauce tomate dégoulinant, de saucisses à moitié mangées.
- Beurk ! C'est dégoûtant. Tu es tombée ?
- Tombée ? Tu veux rire. Léon est rentré tout à l'heure, complètement pompette. Et quand je dis pompette...Ivre-mort plutôt.
- On est en semaine. Et d'habitude, Léon ne va pas se saouler la gueule en semaine ?
- Mais Léon ne se saoule pas la gueule. Tu n'as pas honte de traiter ton frère comme ça ? Il va boire un apéro avec les copains le samedi seulement, tu le sais bien.
- Tu le défends ? Pourtant tu viens de me dire qu'il est rentré ivre-mort. Et on n'est pas samedi que je sache.
- Eh bien là il a fait une exception figure-toi.
- Il avait une raison ? Explique.
- La raison ? Ah, je vais te la donner la raison. La mort de son idole.
- Johnny ?
- Déjà, il m'a cassé les pieds tous ces derniers jours avec ses disques, la télé, les journaux. Voilà pas qu'il s'est fait la banane. Je te demande un peu. A son âge. Regarde, il a ressorti de je ne sais où les vieux posters et les a placardés sur tous les murs de la maison.
- Que veux-tu ! Les souvenirs ressurgissent. Tu l'aimais pas, toi Johnny ?
- Si. Bien sûr que si. Il me faisait pleurer quand il chantait sa Marie. Mais tout de même. Y a des limites.
- Essaie de comprendre Louise. Mon frère s'identifiait à Johnny. Léon et moi avons été élevés par notre tante Berthe, tu le sais bien. Comme Johnny. Enfin, sa tante ne s'appelait pas Berthe mais... Il a le même âge que Johnny. Et puis, il lui ressemblait un peu à dix sept ans. D'ailleurs, avoue-le : c'est bien cette ressemblance qui t'a attirée toi aussi ? Un bel ange blond, mon frère. - Odette sourit avec tendresse - Quand il a commencé à travailler aux abattoirs, il a économisé pour s'acheter une méchante guitare...
- Arrête. Tu sais quoi ? Ce matin, il est allé décrocher le crucifix au-dessus de notre lit pour se le mettre autour du cou. Avec de la ficelle. Tu vois le tableau ? Tu es sa sœur mais avoue que ça dépasse les bornes.
- J'ai envie de te dire que je le comprends.
- Et c'est pas tout : il y a la Paloma.
- La Paloma ? Mais c'est pas une chanson de Johnny ça !
- T'es bête. La motocyclette, la Paloma. Figure-toi qu'il est allé la récupérer au fond du poulailler où elle croupissait. Tu aurais vu l'état. Sa couleur dorée écaillée, la selle bi-place en léopard mitée...Il s'est mis en tête de lui rendre ses années de gloire. Il a passé la semaine à la nettoyer, la repeindre...
- Tu ne vas me dire qu'elle pétarade quand même ?
- Non. Mais il a promis de la remettre en état de marche.
- Tant mieux. Ça va l'occuper un moment. Mais raconte, qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? Léon ne t'a pas frappée ?
- Oh non ! Jamais Léon ne m'a brutalisée. Seulement, tu sais bien que l'alcool le rend chagrin. Quand il est arrivé, il pleurait...De gros sanglots. Même quand il a perdu sa Mirette, sa chienne de chasse, la meilleure, la plus fidèle, il n'a pas pleuré autant. La mort de Johnny le tourneboule que ça en frise le ridicule, tiens.
- Allons. Allons. D'abord, pourquoi es-tu allongée par terre ?
- Comme je te le racontais, Léon est arrivé en pleurs. J'ai eu le malheur de hausser les épaules. Il l'a mal pris et il a balayé la table d'un revers de manche en me traitant de grosse dinde. Remarque, c'est de saison ! Je ramassais une assiette et j'ai glissé sur la sauce tomate juste quand tu es entrée.
- Pas grave du moment que tu ne t'es pas blessée. Mais où est Léon ?
- Il est parti se coucher en éteignant la lumière.
A ce moment, Léon sort de sa chambre, un peu honteux, va embrasser sa Louise en lui demandant pardon. Puis il se tourne vers sa sœur.
- Alors, sœurette, on se le danse ce twist ?
- La raison ? Ah, je vais te la donner la raison. La mort de son idole.
- Johnny ?
- Déjà, il m'a cassé les pieds tous ces derniers jours avec ses disques, la télé, les journaux. Voilà pas qu'il s'est fait la banane. Je te demande un peu. A son âge. Regarde, il a ressorti de je ne sais où les vieux posters et les a placardés sur tous les murs de la maison.
- Que veux-tu ! Les souvenirs ressurgissent. Tu l'aimais pas, toi Johnny ?
- Si. Bien sûr que si. Il me faisait pleurer quand il chantait sa Marie. Mais tout de même. Y a des limites.
- Essaie de comprendre Louise. Mon frère s'identifiait à Johnny. Léon et moi avons été élevés par notre tante Berthe, tu le sais bien. Comme Johnny. Enfin, sa tante ne s'appelait pas Berthe mais... Il a le même âge que Johnny. Et puis, il lui ressemblait un peu à dix sept ans. D'ailleurs, avoue-le : c'est bien cette ressemblance qui t'a attirée toi aussi ? Un bel ange blond, mon frère. - Odette sourit avec tendresse - Quand il a commencé à travailler aux abattoirs, il a économisé pour s'acheter une méchante guitare...
- Arrête. Tu sais quoi ? Ce matin, il est allé décrocher le crucifix au-dessus de notre lit pour se le mettre autour du cou. Avec de la ficelle. Tu vois le tableau ? Tu es sa sœur mais avoue que ça dépasse les bornes.
- J'ai envie de te dire que je le comprends.
- Et c'est pas tout : il y a la Paloma.
- La Paloma ? Mais c'est pas une chanson de Johnny ça !
- T'es bête. La motocyclette, la Paloma. Figure-toi qu'il est allé la récupérer au fond du poulailler où elle croupissait. Tu aurais vu l'état. Sa couleur dorée écaillée, la selle bi-place en léopard mitée...Il s'est mis en tête de lui rendre ses années de gloire. Il a passé la semaine à la nettoyer, la repeindre...
- Tu ne vas me dire qu'elle pétarade quand même ?
- Non. Mais il a promis de la remettre en état de marche.
- Tant mieux. Ça va l'occuper un moment. Mais raconte, qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? Léon ne t'a pas frappée ?
- Oh non ! Jamais Léon ne m'a brutalisée. Seulement, tu sais bien que l'alcool le rend chagrin. Quand il est arrivé, il pleurait...De gros sanglots. Même quand il a perdu sa Mirette, sa chienne de chasse, la meilleure, la plus fidèle, il n'a pas pleuré autant. La mort de Johnny le tourneboule que ça en frise le ridicule, tiens.
- Allons. Allons. D'abord, pourquoi es-tu allongée par terre ?
- Comme je te le racontais, Léon est arrivé en pleurs. J'ai eu le malheur de hausser les épaules. Il l'a mal pris et il a balayé la table d'un revers de manche en me traitant de grosse dinde. Remarque, c'est de saison ! Je ramassais une assiette et j'ai glissé sur la sauce tomate juste quand tu es entrée.
- Pas grave du moment que tu ne t'es pas blessée. Mais où est Léon ?
- Il est parti se coucher en éteignant la lumière.
A ce moment, Léon sort de sa chambre, un peu honteux, va embrasser sa Louise en lui demandant pardon. Puis il se tourne vers sa sœur.
- Alors, sœurette, on se le danse ce twist ?
Souvenirs, souvenirs,
Il nous reste ses chansons...
Il nous reste ses chansons...
Mamée - Allumer
Une idole s’est tue …
Une idole. ? Une idole qui s’est tue ?
S’agirait-il de Johnny ?
On l’appelait l’idole « des jeunes »…
Normal que je me pose la question …
Johnny, si tu es « l’idole qui s’est tue »
Alors je ne te connaissais pas assez
Ou bien je manque de sensibilité …
Mais, sincèrement, je ne t’ai pas adoré
Lorsque j’étais dans le noir
Tu n’as rien allumé en moi
Même si dans les souvenirs évoqués
Tu parlais d’amour, de bonté, de générosité
Peut-être ne t’ai-je pas assez écouté ??
Mais l’envie ne m’a jamais taraudée…
Peut-être suis-je passée à côté ?
Peut-être n’ai-je pas su t’interpréter ?
Enfin tu as beaucoup donné
A ceux qui t’ont aimé
Repose-toi maintenant
Je te le souhaite sincèrement.
Et pardonne-moi, Johnny
De ne pouvoir te promettre
De demander au Père Noël
Qu’il mette dans mes souliers …
Ton dernier CD …
Une idole. ? Une idole qui s’est tue ?
S’agirait-il de Johnny ?
On l’appelait l’idole « des jeunes »…
Normal que je me pose la question …
Johnny, si tu es « l’idole qui s’est tue »
Alors je ne te connaissais pas assez
Ou bien je manque de sensibilité …
Mais, sincèrement, je ne t’ai pas adoré
Lorsque j’étais dans le noir
Tu n’as rien allumé en moi
Même si dans les souvenirs évoqués
Tu parlais d’amour, de bonté, de générosité
Peut-être ne t’ai-je pas assez écouté ??
Mais l’envie ne m’a jamais taraudée…
Peut-être suis-je passée à côté ?
Peut-être n’ai-je pas su t’interpréter ?
Enfin tu as beaucoup donné
A ceux qui t’ont aimé
Repose-toi maintenant
Je te le souhaite sincèrement.
Et pardonne-moi, Johnny
De ne pouvoir te promettre
De demander au Père Noël
Qu’il mette dans mes souliers …
Ton dernier CD …
Stouf - Allumer
Noir c' est noir, il n' y a plus d'espoir.
Le noir de mes souvenirs et l'envie de promettre l'idéal, de jouir encore et encore de cette noirceur
qui m'occupe, me semble propices à allumer gaiement un nouveau brasier de verbiages anodins
sans intérêt.
Le noir de mes souvenirs et l'envie de promettre l'idéal, de jouir encore et encore de cette noirceur
qui m'occupe, me semble propices à allumer gaiement un nouveau brasier de verbiages anodins
sans intérêt.
Oh et puis non ! :o)
Tisseuse - Allumer
J’ai cru tant de fois allumer
L’envie de vie
J’ai dû tant de fois promettre
De faire sans démettre
Tendue jusqu’à trembler
Au risque de sombrer
Dans des fracas et des cris
Mais sur ce quai de gare
Une nuit noire
Emplie de brouillard
Rappelle des souvenirs
Des scénarios du pire
Juste partir à pied
Ce train n’est pas le mien
Juste partir à pied
Et chercher d’autres mains
J’ai encore dans le cœur des rêves fous
Que je confie au vent
Peut-être qu’il m’entend
Pouvoir léguer le trésor inouï
D’un rire d’enfant
Savoir aimer la senteur infinie
D’un trait d’encens
Incarner enfin l’envie
Des jours doux
Jusqu’à la nuit des temps
L’envie de vie
J’ai dû tant de fois promettre
De faire sans démettre
Tendue jusqu’à trembler
Au risque de sombrer
Dans des fracas et des cris
Mais sur ce quai de gare
Une nuit noire
Emplie de brouillard
Rappelle des souvenirs
Des scénarios du pire
Juste partir à pied
Ce train n’est pas le mien
Juste partir à pied
Et chercher d’autres mains
J’ai encore dans le cœur des rêves fous
Que je confie au vent
Peut-être qu’il m’entend
Pouvoir léguer le trésor inouï
D’un rire d’enfant
Savoir aimer la senteur infinie
D’un trait d’encens
Incarner enfin l’envie
Des jours doux
Jusqu’à la nuit des temps
Vegas sur sarthe - Allumer
Supplique d'un oublieux
Je sais qu'un jour il fera noir, un noir à en oublier jusqu'à ses souvenirs, bien sûr j'aurai envie d'allumer au risque de me griller tout à fait mais ce jour-là promettez-moi d'éclairer ma lanterne...
Où lire Vegas sur sarthe
Où lire Vegas sur sarthe
Cacoune - Allumer
Affamés
allumer de noirs désirs
enflammer le plaisir
se laisser juste séduire
s'abandonner au désir
les frontières, abolir
ma raison, défaillir
mon envie, dessaisir
mon appétit, rejaillir
laisser l'autre saisir
le cœur, le corps, envahir
lui donner mon choisir
s'abandonner à l'avenir
et jusqu'au plus loin s'ébaubir
à l'unisson de deux corps, s'épanouir
jusqu'à se promettre, s'évanouir
oublier demain, les souvenirs, enfouir
juste un besoin, fuir
allumer de noirs désirs
enflammer le plaisir
se laisser juste séduire
s'abandonner au désir
les frontières, abolir
ma raison, défaillir
mon envie, dessaisir
mon appétit, rejaillir
laisser l'autre saisir
le cœur, le corps, envahir
lui donner mon choisir
s'abandonner à l'avenir
et jusqu'au plus loin s'ébaubir
à l'unisson de deux corps, s'épanouir
jusqu'à se promettre, s'évanouir
oublier demain, les souvenirs, enfouir
juste un besoin, fuir
lundi 11 décembre 2017
Laura Vanel-Coytte - Allumer
Allumer
Allumer une bougie à nos fenêtres pour l’Immaculée Conception, fête des lumières
Allumer une bougie devant la crèche, Avent, attente, suivre l’étoile jusqu’à NOEL
Fêter les années où je n’ai pas allumé de cigarette, me demander comment j’ai fait ce soir-là
Pour éteindre ma dernière cigarette, boire des bulles ou un café, pleurer sans volutes
Chasser les mauvais souvenirs comme une odeur de tabac froid, allumer le présent
Aborder l’avenir avec confiance, mobiliser une fois encore fois toute ma volonté
Pour me désintoxiquer de la culpabilité, se débarrasser de mes addictions aux remords
Utiliser les bons souvenirs comme moteur de confiance à toujours raviver.
Ne plus craindre le noir du sommeil comme un puits où tomber dans les angoisses
Fuir le noir des obsessions, les idées noires qui tournent en boucle dans la tête
Cracher mon monstre, vomir le pire pour digérer les paroles qui blessent
L’écrire pour y croire, le faire, s’y tenir comme pour l’arrêt du tabac
Allumer une bougie à nos fenêtres pour l’Immaculée Conception, fête des lumières
Allumer une bougie devant la crèche, Avent, attente, suivre l’étoile jusqu’à NOEL
Fêter les années où je n’ai pas allumé de cigarette, me demander comment j’ai fait ce soir-là
Pour éteindre ma dernière cigarette, boire des bulles ou un café, pleurer sans volutes
Chasser les mauvais souvenirs comme une odeur de tabac froid, allumer le présent
Aborder l’avenir avec confiance, mobiliser une fois encore fois toute ma volonté
Pour me désintoxiquer de la culpabilité, se débarrasser de mes addictions aux remords
Utiliser les bons souvenirs comme moteur de confiance à toujours raviver.
Ne plus craindre le noir du sommeil comme un puits où tomber dans les angoisses
Fuir le noir des obsessions, les idées noires qui tournent en boucle dans la tête
Cracher mon monstre, vomir le pire pour digérer les paroles qui blessent
L’écrire pour y croire, le faire, s’y tenir comme pour l’arrêt du tabac
Comme une envie de tout foutre en l’air pour construire le dernier mur
De ma vie avec toi, repartir sur de bons rails pour arriver à une gare
Où poser des bagages trop lourds, garder juste nos baisers et caresses
Comme une envie de rotonde avec des locomotives qui circulent
Te promettre, me jurer comme on ne m’y reprendra plus, les pièges
Du sang, des vieilles attaches qui ressemblent à des entraves
Promettre de t’aimer encore, toi, me recentrer sur toi, reprendre des forces
Pour affronter le pire possible mais jamais sûr, envie d’avoir envie.
De ma vie avec toi, repartir sur de bons rails pour arriver à une gare
Où poser des bagages trop lourds, garder juste nos baisers et caresses
Comme une envie de rotonde avec des locomotives qui circulent
Te promettre, me jurer comme on ne m’y reprendra plus, les pièges
Du sang, des vieilles attaches qui ressemblent à des entraves
Promettre de t’aimer encore, toi, me recentrer sur toi, reprendre des forces
Pour affronter le pire possible mais jamais sûr, envie d’avoir envie.
Chri - Allumer
Sur l’île.
Quand elle a appris la nouvelle (tout fini par se savoir, toujours et partout) elle s’est retournée. Deux fois. C’est que ça lui a fait un choc, elle qui n’avait guère bougé depuis une dizaine d’années. Et puis la colère en elle s’est allumée :
Je m’appelle Marie Héloïse Montabord. J’étais si tranquille. Nous étions tous tellement au calme, à deux pas du bleu étincelant, couchés dans le sable blond, sous nos jolies tombes blanches. Ceux de l’Île venaient nous voir quand ils pouvaient. Il faut dire qu’ils venaient surtout après le passage des cyclones pour voir si rien n’avait bougé. Ils débarrassaient les allées des débris apportés, ils ratissaient le sable blanc, ils retapaient ce qui avait besoin de l’être et tout redevenait comme avant calme, paisible, fleuri des ces grandes fleurs exotiques et pas avec ces chrysanthèmes minables. Pourquoi ont-ils fait ce choix là ? J’ai peur en imaginant tous ces métros qui vont débarquer avec leurs blousons noirs, leurs lunettes noires, leurs fringues noires, leurs souvenirs noirs, leurs âmes noires alors qu’ici la couleur du deuil c’est le blanc… Et puis, la nuit, s’il se met à crier oui parce que pour moi, il crie même si vous vous dites qu’il chante. Enfin qu’il chantait. Désolée, ma musique à moi ce n’est pas la sienne. Sur la mienne, on DANSE, à deux, enlacés avec volupté alors que sur la sienne on se trémousse, on gigote, on s’agite. Seul à plusieurs mais seul. Il va falloir que je me bouche les oreilles. Je viens de voir qu’ils allaient le mettre à deux pas de chez moi, la tombe à côté. Ils ont commencé à creuser depuis deux jours.
Je sens, je sais, je devine que je vais être piétinée par des va-et-vient incessants et je n’ai pas envie de ça, je veux juste continuer à me reposer en paix. À mon âge on aspire plus qu’à ça, le calme et là j’y étais dans ce petit cimetière de Saint Barthélémy.
Quand il sera là il faudra que je lui fasse promettre de ne plus chanter ou alors seulement des
biguines gentilles.
Saura-t-il faire ça ?
Quand elle a appris la nouvelle (tout fini par se savoir, toujours et partout) elle s’est retournée. Deux fois. C’est que ça lui a fait un choc, elle qui n’avait guère bougé depuis une dizaine d’années. Et puis la colère en elle s’est allumée :
Je m’appelle Marie Héloïse Montabord. J’étais si tranquille. Nous étions tous tellement au calme, à deux pas du bleu étincelant, couchés dans le sable blond, sous nos jolies tombes blanches. Ceux de l’Île venaient nous voir quand ils pouvaient. Il faut dire qu’ils venaient surtout après le passage des cyclones pour voir si rien n’avait bougé. Ils débarrassaient les allées des débris apportés, ils ratissaient le sable blanc, ils retapaient ce qui avait besoin de l’être et tout redevenait comme avant calme, paisible, fleuri des ces grandes fleurs exotiques et pas avec ces chrysanthèmes minables. Pourquoi ont-ils fait ce choix là ? J’ai peur en imaginant tous ces métros qui vont débarquer avec leurs blousons noirs, leurs lunettes noires, leurs fringues noires, leurs souvenirs noirs, leurs âmes noires alors qu’ici la couleur du deuil c’est le blanc… Et puis, la nuit, s’il se met à crier oui parce que pour moi, il crie même si vous vous dites qu’il chante. Enfin qu’il chantait. Désolée, ma musique à moi ce n’est pas la sienne. Sur la mienne, on DANSE, à deux, enlacés avec volupté alors que sur la sienne on se trémousse, on gigote, on s’agite. Seul à plusieurs mais seul. Il va falloir que je me bouche les oreilles. Je viens de voir qu’ils allaient le mettre à deux pas de chez moi, la tombe à côté. Ils ont commencé à creuser depuis deux jours.
Je sens, je sais, je devine que je vais être piétinée par des va-et-vient incessants et je n’ai pas envie de ça, je veux juste continuer à me reposer en paix. À mon âge on aspire plus qu’à ça, le calme et là j’y étais dans ce petit cimetière de Saint Barthélémy.
Quand il sera là il faudra que je lui fasse promettre de ne plus chanter ou alors seulement des
biguines gentilles.
Saura-t-il faire ça ?
Où lire Chri
Où voir les photos
Manoudanslaforêt - Allumer
Allumer la lumière, en ce matin blême
Sur les souvenirs
Chasser le noir qui les entoure
Envie de ne conserver que les meilleurs
Promettre, à cette aube, de vivre heureux
Sur les souvenirs
Chasser le noir qui les entoure
Envie de ne conserver que les meilleurs
Promettre, à cette aube, de vivre heureux
Andiamo - Allumer
Allumer le feu.
Le feu... Le feu Johnny Halliday, ils sont venus, ils sont
tous là, même ceux du sud du Missouri, ils sont venus en souvenir du bon vieux
temps du Rock n' Roll !
Il y a des blancs, des noirs... OH ! Sorry, là bas on dit
des "blacks", mais on s'en fout !
Ils avaient tous envie de le voir, le "Frenchie" ,
le Froggy ! Alors l'idole, sitôt franchi le tunnel étincelant, il les a vu,
depuis le temps qu'il en rêvait, il y avait Eddie Cochran, Buddy Holly, Jimi
Hendrix et sa gratte diabolique, Little Richard, et même le précurseur Bill
Haley, et bien sûr tout de blanc vêtu, la "banane" impeccable sur sa
tête d'ange, "Le KING" !
Dans la pièce à côté, il avait l'air bien con Lucifer avec
son barbecue minable, car eux, les vrais Rockers ont véritablement allumé le
feu !
Puis à la fin de leur bœuf, ils ont tous regardé Johnny dans
les yeux, soutenant un instant son regard si bleu :
- Tu vas nous promettre quelque chose, man
- J'écoute...
Pascal - Allumer
La Lorada
Raoul, chti pur malt, était et est encore le plus fervent des aficionados de Johnny ; depuis tout gamin, il suivait son idole à travers les émissions de variétés, les quarante-cinq tours et tous les magazines yéyé de la Presse. Sa chambre était constellée de posters, ses discussions n’étaient que pour lui ; il n’avait de cesse de raconter le premier concert auquel il avait assisté et cette révélation inouïe qui avait ceint son Johnny d’une auréole de Dieu. Un peu rocker, un peu bagarreur, un peu danseur de twist mais, toujours grand inconditionnel, il marchait dans les traces de son idole comme le seul exemple réel et viable pour affronter dignement sa vie et l’avenir.
Raoul, chti pur malt, était et est encore le plus fervent des aficionados de Johnny ; depuis tout gamin, il suivait son idole à travers les émissions de variétés, les quarante-cinq tours et tous les magazines yéyé de la Presse. Sa chambre était constellée de posters, ses discussions n’étaient que pour lui ; il n’avait de cesse de raconter le premier concert auquel il avait assisté et cette révélation inouïe qui avait ceint son Johnny d’une auréole de Dieu. Un peu rocker, un peu bagarreur, un peu danseur de twist mais, toujours grand inconditionnel, il marchait dans les traces de son idole comme le seul exemple réel et viable pour affronter dignement sa vie et l’avenir.
Après l’obtention de son permis moto, pour faire sa place au milieu des bikers de sa ville, il s’était mis dans la tête d’aller trouver Johnny à Ramatuelle pour, ni plus ni moins, lui réclamer son blouson de motard. Connaissant ses largesses, il était sûr de revenir avec quelque chose, ne serait-ce qu’une poignée de mains, un tee-shirt, un simple autographe, n’importe quoi qui puisse officialiser sa rencontre avec son idole, devant les collègues.
Inconscient, comme un défi, il avait lancé à la cantonade : « Moi, je ramènerai le blouson de Johnny sur mes épaules ! Il avait déclenché l’hilarité générale de ses collègues vautrés sur leurs puissantes bécanes. « Hé Raoul, tu peux bien promettre, t’as même pas de moto !... » lui assenèrent-ils en sirotant leurs bières…
Comme l’espoir fait vivre, il a pris la route, Raoul. Au début des vacances de cette année-là, un casque sous le bras, pour si des fois on le prendrait en moto, il est descendu en stop sur la Côte. Journées pluvieuses, nuits dans les talus, routiers sympas, sandwichs rassis, petits matins frisquets, cafés tièdes, c’était les pierres du gué posées sur son parcours initiatique.
Dans le Var, il a découvert le soleil comme il ne brillait jamais dans son Nord ; d’une vitre de portière descendue, il a respiré des parfums capiteux qu’il n’avait jamais sentis. Tout à coup, devant lui, il a vu la mer ! Si bleue, elle dansait avec des reflets scintillants le long des golfes clairs ! Toulon, Hyères, La Londe, Le Lavandou, Le Rayol, Cavalaire, La Croix-Valmer, Ramatuelle, tous ces noms de villes et de villages sonnaient comme les refrains endiablés de « Gabrielle ».
Un complaisant automobiliste le laissa au bord de la route, la fameuse D93, sa Route 66 à lui. Le fabuleux quartier de l’Oumède, avec ses extraordinaires propriétés nichées dans la pinède, sa vue imprenable sur les plages de Pampelonne, l’hacienda mexicaine nommée « La Lorada », c’était sa destination.
Comme un gamin perdu dans la foule, dépaysé, il était sur une autre planète. Ici, rien ne ressemblait à ce que son imagination lui avait préparé pendant sa traversée du pays.
Dans ce présent d’apocalypse, écrasé sous la fournaise, assourdi par les cigales tapageuses, drogué par l’odeur capiteuse du bitume fondant, mélangée à celle des pins parasols, attiré par les mirages des plages de sable blanc alentour, dévisagé par les touristes étrangers rougeoyants, déboussolé, il erra dans les rues et les chemins. Enfin, à force d’obstination, il se retrouva devant l’immense portail de la « Lorada »…
Si loin de son Nord, la tête lui tournait. Il ne savait même pas si son idole était là, dans sa maison ; comme un berger guidé par son étoile, il avait poursuivi son intuition, se disant que la chance pouvait se trouver de son côté. Pourtant, confronté à la réalité brutale, les rondes des flics, les vigiles omniprésents, les gardes du corps baraqués comme des bêtes de foire, les curieux arpentant à longueur de journée le devant de la propriété, il se dit qu’il aurait bien peu de chance de rencontrer son Johnny…
A ce seul moment du périple, il se sentit floué, comme si on lui avait menti, comme si tous ses posters scotchés sur les murs de sa chambre n’étaient en fin de compte que de la poudre aux yeux, comme si le père Noël n’existait pas… Un instant, un instant seulement, sa fidélité sans faille vacilla sur ses bases ; l’envie s’était diluée. En plein doute, il renia son idole, lui trouvant même les défauts de la richesse pompeuse, celle qui éloigne à jamais des adorateurs les plus tenaces…
Il s’était aménagé une petite planque, pas loin de la demeure de l’artiste ; il y passait ses journées et ses nuits, oubliant souvent de se restaurer. De toute façon, les bières et les casse-croûtes étaient hors de prix. Le soir, il allait se laver dans la mer mais il ne s’attardait pas à cause de cette immensité tellement troublante ; assis sur le sable, il préférait admirer les couchers de soleil, les mirages, ces teintes nimbées qui déclinaient la journée avec des assortiments de couleurs qu’il n’avait jamais vus. Dans le noir de la nuit, il dormait la tête sur son casque, remplissant ses rêves avec les étoiles qui couraient au-dessus de sa tête…
Quand, animé par une télécommande lointaine, le portail s’ouvrait, il n’avait d’yeux que pour l’intérieur de cette propriété féerique. Un matin, tôt, l’artiste sortit dans la rue au guidon de sa bécane ; il le reconnut facilement à cause des franges de la veste qui ondulaient le long des manches, de ses lunettes de soleil et de ses cheveux blonds qui dansaient dans le vent. Avant qu’il n’esquisse un seul geste, Johnny était passé près de son antre. Au bord de la route, Raoul avait les mains sur les hanches, tout heureux d’avoir vu son idole de si près ; quel souvenir fabuleux, se dit-il, il en avait des frissons intenables. Cela le récompensait au-delà de tous ses sacrifices…
Là-bas, la moto s’était arrêtée ; elle fit demi-tour et revint lentement sur ses pas… Raoul regarda derrière lui pour voir s’il était vraiment le seul sur cette route ; Johnny s’arrêta à sa hauteur, il voulait du feu pour allumer sa clope ! Il tremblait, notre aficionado nordiste, ses jambes avaient du mal à le tenir ! Il ne fumait même pas pour lui offrir sa flamme !
Dans un souffle, réunissant tout son courage, il lui raconta son extravagante expédition ! Les privations du bord de la route ! Les nuits à la belle étoile ! Les sandwichs un jour sur deux ! La quête de son blouson des Hell’s Angel comme un impossible challenge !...
Johnny mit son engin sur la béquille ; il semblait amusé par l’arrogance sincère de cet improbable fan sorti de nulle part. Tout enivré de l’enchantement dans lequel il planait, Raoul lui parla de la mer fabuleuse, des couchers de soleil mirobolants, des bières hors de prix et de la grande place des motards dans son Nord natal ! Ha, s’il avait pu retenir le petit matin pour allonger son discours ! Interdit, ayant réalisé l’ampleur de ses mots, il se tut, tout à coup gêné par la sollicitation astronomique qui lui avait échappé des lèvres…
L’artiste se taisait, peut-être ému par toute cette authenticité naïve ; il avait ce genre de rictus qui donne d’office le bon dieu sans confession. C’est pour cela qu’on est tous amis avec Johnny, même si on ne le connaît pas ; on a tous un refrain d’une de ses chansons à siffloter au tournant de la journée ; on a tous cette idée du grand frère qu’il est de par sa grande notoriété interposée…
Conquis, il se défit de sa veste à franges et la tendit à Raoul : « Prends-la, je l’ai ramenée des US récemment, ce n’est pas mon blouson des Hell’s mais c’est tout comme… » dit-il en souriant. Comment refuser ?!... Sans bien réaliser l’événement, Raoul l’avait endossée sur les épaules. Le cuir sentait Johnny, il avait les formes de Johnny ; tout fier, il tourna sur lui-même pour affoler les franges, le temps d’un fabuleux manège…
Apercevant le casque de Raoul, l’artiste lui demanda où était sa bécane. « Mais je n’en ai pas, je suis venu en stop… » « Prends mon Harley, tu la mérites… »
Il était comme ça, notre Johnny national, plus généreux que princier, le cœur sur la main, offrant au plus acharné de ses supporters la même chose qu’à lui-même…
Raoul ne pouvait accepter mais Johnny allait se fâcher ; il se retrouva posé sur la selle de la puissante monture tel un chevalier anobli. « T’es sûr que tu n’as pas de feu ?... » insista Johnny en tirant sur sa clope… « Il y a quelques billets dans la poche intérieure de la veste, tu as de quoi rentrer chez toi… » rajouta t-il…
Je crois qu’ils se prirent dans les bras comme deux potes qui ne s’étaient pas vus depuis longtemps, l’un souhaitant à l’autre un bon retour et l’autre remerciant l’un avec des mots forcément pas assez forts pour exprimer sa gratitude. Après, je ne me souviens plus exactement le déroulement de cette aventure parce que j’avais les yeux qui pleuraient…
Tout à coup, j’ai entendu une pétarade de moteur, le claquement rugueux du passage de la vitesse et j’ai entrevu la moto qui s’éloignait dans un fin nuage de fumée bleue, la même couleur que la Méditerranée, tout à côté…
Inconscient, comme un défi, il avait lancé à la cantonade : « Moi, je ramènerai le blouson de Johnny sur mes épaules ! Il avait déclenché l’hilarité générale de ses collègues vautrés sur leurs puissantes bécanes. « Hé Raoul, tu peux bien promettre, t’as même pas de moto !... » lui assenèrent-ils en sirotant leurs bières…
Comme l’espoir fait vivre, il a pris la route, Raoul. Au début des vacances de cette année-là, un casque sous le bras, pour si des fois on le prendrait en moto, il est descendu en stop sur la Côte. Journées pluvieuses, nuits dans les talus, routiers sympas, sandwichs rassis, petits matins frisquets, cafés tièdes, c’était les pierres du gué posées sur son parcours initiatique.
Dans le Var, il a découvert le soleil comme il ne brillait jamais dans son Nord ; d’une vitre de portière descendue, il a respiré des parfums capiteux qu’il n’avait jamais sentis. Tout à coup, devant lui, il a vu la mer ! Si bleue, elle dansait avec des reflets scintillants le long des golfes clairs ! Toulon, Hyères, La Londe, Le Lavandou, Le Rayol, Cavalaire, La Croix-Valmer, Ramatuelle, tous ces noms de villes et de villages sonnaient comme les refrains endiablés de « Gabrielle ».
Un complaisant automobiliste le laissa au bord de la route, la fameuse D93, sa Route 66 à lui. Le fabuleux quartier de l’Oumède, avec ses extraordinaires propriétés nichées dans la pinède, sa vue imprenable sur les plages de Pampelonne, l’hacienda mexicaine nommée « La Lorada », c’était sa destination.
Comme un gamin perdu dans la foule, dépaysé, il était sur une autre planète. Ici, rien ne ressemblait à ce que son imagination lui avait préparé pendant sa traversée du pays.
Dans ce présent d’apocalypse, écrasé sous la fournaise, assourdi par les cigales tapageuses, drogué par l’odeur capiteuse du bitume fondant, mélangée à celle des pins parasols, attiré par les mirages des plages de sable blanc alentour, dévisagé par les touristes étrangers rougeoyants, déboussolé, il erra dans les rues et les chemins. Enfin, à force d’obstination, il se retrouva devant l’immense portail de la « Lorada »…
Si loin de son Nord, la tête lui tournait. Il ne savait même pas si son idole était là, dans sa maison ; comme un berger guidé par son étoile, il avait poursuivi son intuition, se disant que la chance pouvait se trouver de son côté. Pourtant, confronté à la réalité brutale, les rondes des flics, les vigiles omniprésents, les gardes du corps baraqués comme des bêtes de foire, les curieux arpentant à longueur de journée le devant de la propriété, il se dit qu’il aurait bien peu de chance de rencontrer son Johnny…
A ce seul moment du périple, il se sentit floué, comme si on lui avait menti, comme si tous ses posters scotchés sur les murs de sa chambre n’étaient en fin de compte que de la poudre aux yeux, comme si le père Noël n’existait pas… Un instant, un instant seulement, sa fidélité sans faille vacilla sur ses bases ; l’envie s’était diluée. En plein doute, il renia son idole, lui trouvant même les défauts de la richesse pompeuse, celle qui éloigne à jamais des adorateurs les plus tenaces…
Il s’était aménagé une petite planque, pas loin de la demeure de l’artiste ; il y passait ses journées et ses nuits, oubliant souvent de se restaurer. De toute façon, les bières et les casse-croûtes étaient hors de prix. Le soir, il allait se laver dans la mer mais il ne s’attardait pas à cause de cette immensité tellement troublante ; assis sur le sable, il préférait admirer les couchers de soleil, les mirages, ces teintes nimbées qui déclinaient la journée avec des assortiments de couleurs qu’il n’avait jamais vus. Dans le noir de la nuit, il dormait la tête sur son casque, remplissant ses rêves avec les étoiles qui couraient au-dessus de sa tête…
Quand, animé par une télécommande lointaine, le portail s’ouvrait, il n’avait d’yeux que pour l’intérieur de cette propriété féerique. Un matin, tôt, l’artiste sortit dans la rue au guidon de sa bécane ; il le reconnut facilement à cause des franges de la veste qui ondulaient le long des manches, de ses lunettes de soleil et de ses cheveux blonds qui dansaient dans le vent. Avant qu’il n’esquisse un seul geste, Johnny était passé près de son antre. Au bord de la route, Raoul avait les mains sur les hanches, tout heureux d’avoir vu son idole de si près ; quel souvenir fabuleux, se dit-il, il en avait des frissons intenables. Cela le récompensait au-delà de tous ses sacrifices…
Là-bas, la moto s’était arrêtée ; elle fit demi-tour et revint lentement sur ses pas… Raoul regarda derrière lui pour voir s’il était vraiment le seul sur cette route ; Johnny s’arrêta à sa hauteur, il voulait du feu pour allumer sa clope ! Il tremblait, notre aficionado nordiste, ses jambes avaient du mal à le tenir ! Il ne fumait même pas pour lui offrir sa flamme !
Dans un souffle, réunissant tout son courage, il lui raconta son extravagante expédition ! Les privations du bord de la route ! Les nuits à la belle étoile ! Les sandwichs un jour sur deux ! La quête de son blouson des Hell’s Angel comme un impossible challenge !...
Johnny mit son engin sur la béquille ; il semblait amusé par l’arrogance sincère de cet improbable fan sorti de nulle part. Tout enivré de l’enchantement dans lequel il planait, Raoul lui parla de la mer fabuleuse, des couchers de soleil mirobolants, des bières hors de prix et de la grande place des motards dans son Nord natal ! Ha, s’il avait pu retenir le petit matin pour allonger son discours ! Interdit, ayant réalisé l’ampleur de ses mots, il se tut, tout à coup gêné par la sollicitation astronomique qui lui avait échappé des lèvres…
L’artiste se taisait, peut-être ému par toute cette authenticité naïve ; il avait ce genre de rictus qui donne d’office le bon dieu sans confession. C’est pour cela qu’on est tous amis avec Johnny, même si on ne le connaît pas ; on a tous un refrain d’une de ses chansons à siffloter au tournant de la journée ; on a tous cette idée du grand frère qu’il est de par sa grande notoriété interposée…
Conquis, il se défit de sa veste à franges et la tendit à Raoul : « Prends-la, je l’ai ramenée des US récemment, ce n’est pas mon blouson des Hell’s mais c’est tout comme… » dit-il en souriant. Comment refuser ?!... Sans bien réaliser l’événement, Raoul l’avait endossée sur les épaules. Le cuir sentait Johnny, il avait les formes de Johnny ; tout fier, il tourna sur lui-même pour affoler les franges, le temps d’un fabuleux manège…
Apercevant le casque de Raoul, l’artiste lui demanda où était sa bécane. « Mais je n’en ai pas, je suis venu en stop… » « Prends mon Harley, tu la mérites… »
Il était comme ça, notre Johnny national, plus généreux que princier, le cœur sur la main, offrant au plus acharné de ses supporters la même chose qu’à lui-même…
Raoul ne pouvait accepter mais Johnny allait se fâcher ; il se retrouva posé sur la selle de la puissante monture tel un chevalier anobli. « T’es sûr que tu n’as pas de feu ?... » insista Johnny en tirant sur sa clope… « Il y a quelques billets dans la poche intérieure de la veste, tu as de quoi rentrer chez toi… » rajouta t-il…
Je crois qu’ils se prirent dans les bras comme deux potes qui ne s’étaient pas vus depuis longtemps, l’un souhaitant à l’autre un bon retour et l’autre remerciant l’un avec des mots forcément pas assez forts pour exprimer sa gratitude. Après, je ne me souviens plus exactement le déroulement de cette aventure parce que j’avais les yeux qui pleuraient…
Tout à coup, j’ai entendu une pétarade de moteur, le claquement rugueux du passage de la vitesse et j’ai entrevu la moto qui s’éloignait dans un fin nuage de fumée bleue, la même couleur que la Méditerranée, tout à côté…
Marité - Allumer
Chère âme.
Bien à toi.
J'ai envie d'allumer la petite lampe de mon cerveau, de sonder mes souvenirs pour tenter de comprendre le pourquoi du comment et je promets de ne pas te laisser dans l'expectative. Ce serait trop bête, trop noir et ça ne me ressemble pas.
Bien à toi.
Semaine du 11 au 17 décembre 2017 - Allumer
Après avoir
tourné la page la semaine dernière à tort ou à raison, nous vous proposons d'en
écrire une nouvelle sur le thème de votre choix en utilisant ces 5 mots
évocateurs d'une idole qui s'est tue :
allumer souvenirs noir envie promettre
Vous aurez jusqu'à dimanche 17 décembre minuit pour nous envoyer votre texte à l'adresse habituelle impromptuslitteraires[at]gmail.com
allumer souvenirs noir envie promettre
Vous aurez jusqu'à dimanche 17 décembre minuit pour nous envoyer votre texte à l'adresse habituelle impromptuslitteraires[at]gmail.com
dimanche 10 décembre 2017
Pascal - Une page qui se tourne
Johnny
En première page, et en immenses caractères noirs, l’annonce du décès de son idole lui saute aux yeux ; tout à coup, il fait nuit ; tout à coup, plus rien n’a d’importance ; tout à coup, c’est la fin du monde. La catastrophe l’assomme ; une partie de lui reste paralysée comme si elle ne voulait plus avancer. Terrible tsunami, la vague intempérante du désespoir vient de le submerger ; lui, le grand gaillard aux bras tatoués, aux biceps proéminents, à la barbe grisonnante, au bandana en travers du front, frissonne avec des intenses tremblements qu’il ne peut contenir. Tous ses gestes sont dans le désordre ; il a fait tomber le sucre à côté de sa tasse et il touille dans le vide…
Le cinquantenaire pleure au bord de sa table, les larmes débordent par-dessus ses lunettes noires ; au diable, son ego. Mais il le savait qu’il était malade ! Il le savait qu’il se battait ! Les dernières nouvelles étaient même optimistes ! Il était confiant ! Son idole a toujours relevé les défis jusqu’à les porter à la victoire ! Il peut bien relire les articles, les apprendre, les arranger dans un ordre plus optimiste, ils ne changent pas une virgule ; comme un film au dénouement triste, ils finissent toujours par cette tragique annonce.
Irrésistiblement, ses larmes agrandissent encore les caractères du journal, rendant la nouvelle encore plus terrible…
En première page, et en immenses caractères noirs, l’annonce du décès de son idole lui saute aux yeux ; tout à coup, il fait nuit ; tout à coup, plus rien n’a d’importance ; tout à coup, c’est la fin du monde. La catastrophe l’assomme ; une partie de lui reste paralysée comme si elle ne voulait plus avancer. Terrible tsunami, la vague intempérante du désespoir vient de le submerger ; lui, le grand gaillard aux bras tatoués, aux biceps proéminents, à la barbe grisonnante, au bandana en travers du front, frissonne avec des intenses tremblements qu’il ne peut contenir. Tous ses gestes sont dans le désordre ; il a fait tomber le sucre à côté de sa tasse et il touille dans le vide…
Le cinquantenaire pleure au bord de sa table, les larmes débordent par-dessus ses lunettes noires ; au diable, son ego. Mais il le savait qu’il était malade ! Il le savait qu’il se battait ! Les dernières nouvelles étaient même optimistes ! Il était confiant ! Son idole a toujours relevé les défis jusqu’à les porter à la victoire ! Il peut bien relire les articles, les apprendre, les arranger dans un ordre plus optimiste, ils ne changent pas une virgule ; comme un film au dénouement triste, ils finissent toujours par cette tragique annonce.
Irrésistiblement, ses larmes agrandissent encore les caractères du journal, rendant la nouvelle encore plus terrible…
Ce matin, comme tous les autres, il avait enfilé son blouson, son casque et ses gants ; il avait donné un coup de kick à sa machine et il avait avalé du bitume, comme ça, juste pour le bonheur de la liberté en deux roues. Il avait garé sa machine devant son bar habituel, commandé son café, et ce p… de journal traînait sur la table d’à côté…
Des milliers d’images en couleur, et autant de musique en stéréo, défilent derrière ses yeux et troublent son entendement chamboulé. « l’Olympia », « Pour moi la vie va commencer », « Sylvie », « Le Stade de France », « Que je t’aime », son premier quarante-cinq tours, son premier « Salut les Copains », son premier poster, les interviews, les émissions de variété, tout se mélange sans qu’il ne puisse arrêter la roue emballée de ses souvenirs…
Et son premier autographe ! Celui qu’il n’a jamais eu ! Il y a des années, après la fureur du spectacle, les décibels des « L’Envie, Marie, Laura, » et toutes les autres, il était resté des heures à attendre son idole, à la sortie d’un concert ! Bravant les intempéries, il n’y avait plus que lui dans la rue redevenue sombre. Il s’était rechanté inlassablement « Le Pénitencier, Ma Gueule, Noir c’est Noir » et toutes les autres, comme des ritournelles qu’on ne peut pas s’enlever de la tête. Bien sûr, c’était prévu, il s’achèterait le dernier trente-trois tours, celui de cette tournée avec les « Mirador, Sarah, Je T’attends » et toutes les autres, comme des prières qu’on écoute en boucle…
Tout à coup, un type un peu grand, un peu blondinet, était sorti par une petite porte dérobée ; une boucle d’or brillait sur un coin de son oreille. Une cannette de bière dans une main et une clope dans l’autre, le nez en l’air, il regardait les étoiles comme s’il les connaissait. Un garde du corps, avait-il pensé, tout en se planquant un peu mieux derrière sa bécane de l’époque. Son idole allait sortir… Et si c’était Lui ? ne put-il s’empêcher de penser, tant ses espoirs rallumés l’avait appelé et rappelé pendant ces interminables heures d’attente…
Enfin, il se décida… La star tirait tranquillement sur sa clope quand il arriva à sa hauteur. Imaginez la tête du plus fervent de ses supporters ! Il touchait le Graal ! Devant ses yeux, il voyait tous les numéros gagnants de la Loterie Nationale ! Il pouvait toucher son héros, son mentor, son Dieu ! Pour un peu, il se serait mis à genoux devant son idole !...
Le chanteur souriait avec un de ses sourires qui met naturellement dans sa poche un public chauffé à blanc de quatre-vingt mille personnes ; magnanime, il lui tendit sa bière. « Prends et bois, c’est ma bibine… » pensa notre inconditionnel disciple, en attrapant machinalement la bouteille. Il avait tant de questions à poser, et l’artiste tant de silence à opposer en échange, qu’il en oublia ses demandes. Pourtant, il aurait bien aimé lui raconter qu’il connaissait toutes ses chansons par cœur, qu’il avait tous ses disques, ses affiches, qu’il l’avait suivi pendant toutes ses tournées, qu’il avait souvent oublié de manger pour pouvoir se payer un billet d’entrée ; il voulait lui confesser qu’il pensait, qu’il respirait, qu’il dormait, qu’il vivait Johnny, en un mot ; il se dit que l’artiste savait tout cela…
Ils partagèrent l’instant en communiant avec cette même clope ; la fumée blanche qu’ils soufflaient avait la même haleine. Comme deux potes qui s’apprécient ils discutèrent ; ils discutèrent des étoiles, de la fraîcheur de l’aube et de la tiédeur de la bière. Affable malgré la fatigue, Johnny lui donnait une représentation grandiose ; l’éclat de ses yeux bleus en était les spots les plus brillants. N’est-ce pas le devoir d’une véritable légende que de l’entretenir ?
La bouteille de bière était vide, la clope était consumée jusqu’à brûler leurs doigts. Un autographe ! Un autographe ! Rien qu’un seul pour justifier cette extraordinaire rencontre ! Autrement, jamais on ne le croira ! Ni l’un ni l’autre n’avait un stylo ! Johnny lui serra chaleureusement la main comme s’ils étaient deux potes, comme s’ils allaient se revoir ; tel un extraterrestre regagnant sa planète, il lui fit un dernier signe amical et il disparut derrière la petite porte dérobée…
Tout s’effondre et tout s’illusionne en ruines, le ciel n’est plus bleu, le vent n’est plus tiède, l’horizon n’est plus irréel, ni rempli d’intentions futuristes. Concasseuse, la brutale solitude est effroyable ; il vient de croiser la Mort, son baiser a un goût de sang dans sa bouche.
Ce matin, il voudrait ne s’être pas levé, il voudrait reculer l’échéance de ce jour funeste, il voudrait ouvrir les yeux pour sortir de cet effroyable cauchemar.
Le long du trottoir, son Harley rutilante lui fait des appels de phare, quand un rayon de soleil s’attarde sur le chrome des échappements ; il l’a rejointe, a ouvert une des deux sacoches, en a extirpé un objet précieusement protégé dans des chiffons propres. Puis il a déballé son trésor-fétiche ; en regardant le ciel, et comme s’il embrassait un vrai ami, dans un cérémonial d’autel, il a porté à ses lèvres le goulot d’une bouteille de bière vide depuis si longtemps. Puis il a rangé ses reliques sacrées dans la sacoche. Enfin, il a enfourché sa machine, enfilé son casque, emballé son moteur et il est parti en pétaradant dans l’Aventure du Néant. Il ne reste dans l’ambiance qu’un peu de brouillard d’échappement bleue et les pages du journal qui tournent à l’envi des courants d’air…
Des milliers d’images en couleur, et autant de musique en stéréo, défilent derrière ses yeux et troublent son entendement chamboulé. « l’Olympia », « Pour moi la vie va commencer », « Sylvie », « Le Stade de France », « Que je t’aime », son premier quarante-cinq tours, son premier « Salut les Copains », son premier poster, les interviews, les émissions de variété, tout se mélange sans qu’il ne puisse arrêter la roue emballée de ses souvenirs…
Et son premier autographe ! Celui qu’il n’a jamais eu ! Il y a des années, après la fureur du spectacle, les décibels des « L’Envie, Marie, Laura, » et toutes les autres, il était resté des heures à attendre son idole, à la sortie d’un concert ! Bravant les intempéries, il n’y avait plus que lui dans la rue redevenue sombre. Il s’était rechanté inlassablement « Le Pénitencier, Ma Gueule, Noir c’est Noir » et toutes les autres, comme des ritournelles qu’on ne peut pas s’enlever de la tête. Bien sûr, c’était prévu, il s’achèterait le dernier trente-trois tours, celui de cette tournée avec les « Mirador, Sarah, Je T’attends » et toutes les autres, comme des prières qu’on écoute en boucle…
Tout à coup, un type un peu grand, un peu blondinet, était sorti par une petite porte dérobée ; une boucle d’or brillait sur un coin de son oreille. Une cannette de bière dans une main et une clope dans l’autre, le nez en l’air, il regardait les étoiles comme s’il les connaissait. Un garde du corps, avait-il pensé, tout en se planquant un peu mieux derrière sa bécane de l’époque. Son idole allait sortir… Et si c’était Lui ? ne put-il s’empêcher de penser, tant ses espoirs rallumés l’avait appelé et rappelé pendant ces interminables heures d’attente…
Enfin, il se décida… La star tirait tranquillement sur sa clope quand il arriva à sa hauteur. Imaginez la tête du plus fervent de ses supporters ! Il touchait le Graal ! Devant ses yeux, il voyait tous les numéros gagnants de la Loterie Nationale ! Il pouvait toucher son héros, son mentor, son Dieu ! Pour un peu, il se serait mis à genoux devant son idole !...
Le chanteur souriait avec un de ses sourires qui met naturellement dans sa poche un public chauffé à blanc de quatre-vingt mille personnes ; magnanime, il lui tendit sa bière. « Prends et bois, c’est ma bibine… » pensa notre inconditionnel disciple, en attrapant machinalement la bouteille. Il avait tant de questions à poser, et l’artiste tant de silence à opposer en échange, qu’il en oublia ses demandes. Pourtant, il aurait bien aimé lui raconter qu’il connaissait toutes ses chansons par cœur, qu’il avait tous ses disques, ses affiches, qu’il l’avait suivi pendant toutes ses tournées, qu’il avait souvent oublié de manger pour pouvoir se payer un billet d’entrée ; il voulait lui confesser qu’il pensait, qu’il respirait, qu’il dormait, qu’il vivait Johnny, en un mot ; il se dit que l’artiste savait tout cela…
Ils partagèrent l’instant en communiant avec cette même clope ; la fumée blanche qu’ils soufflaient avait la même haleine. Comme deux potes qui s’apprécient ils discutèrent ; ils discutèrent des étoiles, de la fraîcheur de l’aube et de la tiédeur de la bière. Affable malgré la fatigue, Johnny lui donnait une représentation grandiose ; l’éclat de ses yeux bleus en était les spots les plus brillants. N’est-ce pas le devoir d’une véritable légende que de l’entretenir ?
La bouteille de bière était vide, la clope était consumée jusqu’à brûler leurs doigts. Un autographe ! Un autographe ! Rien qu’un seul pour justifier cette extraordinaire rencontre ! Autrement, jamais on ne le croira ! Ni l’un ni l’autre n’avait un stylo ! Johnny lui serra chaleureusement la main comme s’ils étaient deux potes, comme s’ils allaient se revoir ; tel un extraterrestre regagnant sa planète, il lui fit un dernier signe amical et il disparut derrière la petite porte dérobée…
Tout s’effondre et tout s’illusionne en ruines, le ciel n’est plus bleu, le vent n’est plus tiède, l’horizon n’est plus irréel, ni rempli d’intentions futuristes. Concasseuse, la brutale solitude est effroyable ; il vient de croiser la Mort, son baiser a un goût de sang dans sa bouche.
Ce matin, il voudrait ne s’être pas levé, il voudrait reculer l’échéance de ce jour funeste, il voudrait ouvrir les yeux pour sortir de cet effroyable cauchemar.
Le long du trottoir, son Harley rutilante lui fait des appels de phare, quand un rayon de soleil s’attarde sur le chrome des échappements ; il l’a rejointe, a ouvert une des deux sacoches, en a extirpé un objet précieusement protégé dans des chiffons propres. Puis il a déballé son trésor-fétiche ; en regardant le ciel, et comme s’il embrassait un vrai ami, dans un cérémonial d’autel, il a porté à ses lèvres le goulot d’une bouteille de bière vide depuis si longtemps. Puis il a rangé ses reliques sacrées dans la sacoche. Enfin, il a enfourché sa machine, enfilé son casque, emballé son moteur et il est parti en pétaradant dans l’Aventure du Néant. Il ne reste dans l’ambiance qu’un peu de brouillard d’échappement bleue et les pages du journal qui tournent à l’envi des courants d’air…
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