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vendredi 2 septembre 2016

Fred Mili - Vacances insolites

Foutues vacances !
Merde les vacances commençaient mal !
Nous étions avec ma nouvelle amie à quelques kilomètres de la frontière. Nous avions passé treize heures sur l'autoroute dans des ralentissements inexpliqués, des queues sans fin à surveiller dans le rétroviseur les chauffards qui collaient à nos basques et qui se croyaient bien trop souvent sur le circuit de Daytona.

Après avoir tant bien que mal trouvé notre location, payé le solde de notre séjour, nous avions vidé le coffre de la voiture, mis en route le frigo, bu de grands verres d'eau au robinet puis nous décidâmes d'aller dîner au restaurant. Le choix de l'endroit fut l'objet d'un débat houleux. Je souhaitais manger un bon steack haché avec un jaune d'œuf dégoulinant et une assiette de frites cuites à point, ni trop grillées ni trop molles. Elle voulait simplement une bonne pizza aux quatre fromages et finir avec une poire belle hélène ou une banana split nappée de crème chantilly. Il fallut arpenter le centre ville populeux de la station, lire les cartes des prestations. Une fois de plus un dilemme nous opposa, je voulais m'installer en terrasse, elle souhaitait une salle climatisée.
J'abdiquais.

À l'intérieur, la salle était plutôt bruyante, une bande de jeunes autour d'une table remplie de cadavre de bouteilles de bière, avait le verbe haut. Il était difficile de s'entendre. Nous ne dîmes rien. La carte n'était pas très étoffée, le steack douteux et la pizza sans doute sortie du congélateur semblait repoussante. De plus la climatisation  un peu forte me frigorifiait. D'un commun accord nous quittâmes la gargote rapidement sans même déguster la glace qu'elle espérait.
Rentré à la location j'étais un peu lascif, j'avais envie de câlins pour oublier cette journée qui ne correspondait pas à mes attentes mais la demoiselle voulu prendre une douche d'abord, ensuite elle était trop fatiguée pour la bagatelle puis elle se plaignit de la chaleur dans le studio.
Vint le moment de choisir le côté du lit dans lequel nous dormirions. Le même tous les deux. De palabres en palabres, je proposais qu'un jour sur deux nous échangions nos places mais pour elle pas question de transiger.

J'aimais dormir les volets fermés dans le noir absolu, elle préférait dormir les volets ouverts, il lui fallait voir le ciel pour s'endormir, elle était un peu claustrophobe.
Nous nous étions rencontrés une semaine avant et juste partagés quelques bons moments à la terrasse d'un café avant de décider de partir ensemble pour une semaine au bord de la mer.
J'ai fini par crouler dans les bras de Morphée du mauvais côté du lit et les volets ouverts. J'ai ronflé comme un sonneur jusqu'à ce qu'elle me réveille en me bousculant parce que je la dérangeais. J'ai compté les voitures toute la nuit parce que je n'arrivais à trouver les moutons.
Le matin nous nous regardâmes en chien de faïence, les traits tirés par une mauvaise nuit. Les toilettes étaient dans la salle de bain qu'elle occupa pendant 35 minutes. L'idée de pisser dans l'évier de la kitchenette me traversa l'esprit mais sûr que ceci provoquerait une polémique, je m'abstins. Je dansais d'un pied sur l'autre en attendant mon tour.
En début d’après-midi la plage bondée m'effraya, elle voulait s'installer au bord de l'eau là où il y avait le plus de monde. J'aurais opté pour un transat en haut de la plage mais…
Ma seule consolation fut de la voir dans son micro bikini qui mettait son corps plus nu que nu. Elle sentait les yeux anonymes collés sur son corps et paraissait s'en accommoder. A coté d'elle dans mon bermuda à fleurs qui me descendait jusqu'aux genoux et mes tablettes de chocolat fondu je paraissais plutôt ringard.

Ses lunettes de soleil lui permettait de loucher sur les corps des bodybuiders qui arpentaient la plage d'un bout à l'autre.
Je m'ennuyais. Les jours et les nuits passaient lentement. Nous ne parlions plus. Elle était sorti le troisième soir sans doute avec le type qui lui avait adressé la parole alors qu'ils nageaient côte à côte. Elle est revenue deux jours après chercher ses affaires et m'a dit adieu.
Je suis resté seul, content de pouvoir dormir du côté que je souhaitais, de fermer les volets entièrement, de pisser au moment ou je le voulais, de manger à la terrasse des cafés et de m'allonger sur un transat en haut de la plage.

Deux semaines avec elle auraient été un cauchemar. Je l'ai croisée au bras de son gugusse elle m'a ignoré mais j'étais content.
En tout cas l'an prochain je partirai en Club.

jeudi 1 septembre 2016

JCP - Vacances insolites

Huître au rocher
                           
C'était sur la côte. La grande, l'admirable, celle des roches brunes et des sables longs, celle où la mer reprend ses eaux et laisse voir ses dessous intimes au gré d'un impudique reflux. Au soleil doux de Bretagne, tout semblait disposé ce matin-là pour un bonheur simple et paisible : sous les cris rauques des grands oiseaux blancs, la coque et le crabe, la moule et l'huître au rocher emplissaient déjà mon panier grillagé alors que les eaux, lentement, recouvraient ce qu'elles avaient pour un temps offert à ma convoitise. La récolte était belle, le sable grossier crissait sous mes pas : la journée commençait bien.

De retour à l'auto cependant, un téléphone à l'extinction omise glaça mon sang par sa sonnerie malvenue - pouvait-on sur la planète ronde trouver la paix une matinée seulement ?...
L'océanique et beau séjour hélas s'achevait là : d'une voix prudente, un voisin m'annonçait effraction et cambriolage du domicile - qui y mettaient fin à peine commencé.

A l'issue d'un pénible et long retour, nous ne pûmes que constater la dure réalité : la maison sens dessus dessous, et plusieurs disparitions.
A l'issue d'une nuit de sommeil approximatif je découvris cependant, non remarquée la veille, l'absence au mur de la chambre de l'horrible tableau qui hantait mes nuits, et dont mes rêves seuls avaient jusqu'alors osé l'autodafé : l'Angélus hideux que commit une Belle-mère au pinceau malhabile, œuvre sacrée entre toutes dont j'endurais la présence depuis tant d'années de mariage !

Longtemps, ardemment souhaitée, la disparition du sinistre barbouillage je dois le dire, eut l'effet d'adoucir considérablement les suites du forfait électrodomestique, dont les pertes financières valaient bien l'envol à jamais.

Où lire JCP

mercredi 31 août 2016

Minsky - Vacances insolites


Au bout du voyage

- Fais pas ci, fais pas ça!
Voilà ce que je dis toujours à mon cher Golem.

Beau bras armé, de terre glaise façonné... Il a son caractère, fait d'amour et de haine. D'une douceur infinie pour ce qui touche aux êtres les plus démunis.

Beau bras armé de plumes qui caressent les âmes. Dans le sens du poil de préférence.
Nous voici donc partis pour des vacances d'un genre tout à fait inédit: aux hasards de la vie!

Mon Golem et moi avons embarqué, lui tout de glaise vêtu, moi, perdue dans mes pensées. Le cap était lointain, nul besoin de se presser. J'avoue, c'est vrai, que Golem glissait parfois sur le pont savonné et j'essayais de ne pas rire de son profond désarroi.

Il était mon unique ami, portant en lui la brise de vie, insufflée par moi une triste nuit de folie. Nous étions heureux, cheminant ainsi, aux hasards de la vie!... Mais comme rien ne dure, la tempête nous surprit.

Le périple devint péril sous la forme d'une gigantesque vague qui déferla, anéantissant les projets d'une jolie rêverie, la fin de nos vacances d'un genre tout à fait inédit.
. . .

... Mes yeux s'ouvrent douloureusement sur un horizon sans fin. A bout de forces, sans même bouger. La peau en feu, pourtant mouillée.
Puis la vie renaît dans mon esprit : je suis une naufragée!

Avec autant de maladresse que de délicatesse, chacun de mes membres tente de s'harmoniser dans un bel élan afin de me relever. Je scrute mon environnement, tente quelques pas, lorsque soudain "vlan!", je chute tête la première sur un sable glissant...

La raison?
Une flaque de terre glaise se répandant dans le soleil couchant.

mardi 30 août 2016

Kakushi Ken - Vacances insolites

Premier voyage au Japon. Premier contact avec une autre culture…
Monsieur Guils foule les rues de Tôkyô  pour sa première journée avec de l’étonnement plein les yeux… Heureusement qu’il a une guide parce qu’il se sent « petit » alors qu’il passe pour une grande personne. Il a beau dominer d’une tête les citoyens les plus grands, il est dominé par l’environnement. Les villes japonaises sont bigrement démesurées : ces buildings tellement hauts, cette densité de population ; il n’y a pas un espace inoccupé ; et ce mouvement incessant, cette rumeur qui noie la mégapole dans un brouillard sonore…Il n’y a pas à dire, c’est très différent de son petit village varois.

Au déjeuner, M. Guils a essayé des « ramen » un bouillon de viande et sa viande, avec des nouilles succulentes. Toutes les cinq minutes, le patron du petit restaurant s’inquiète de la qualité de ses nouilles. « Il y a un problème ? » s’enquiert-il. Au troisième passage, M. Guils demande poliment si c’est de coutume que le patron se renseigne si souvent sur la qualité de ses produits… La guide avec un large sourire réplique que c’est sans doute parce que M. Guils mange sans faire aucun bruit de bouche… C’est alors que l’information arrive au cerveau du Français : toutes les personnes dans le restaurant, hommes et femmes, font des bruits de succion énormes sans aucune gêne ! C’en est presque un manque d’éducation. Les yeux écarquillés, M. Guils s’appliquent alors à émettre des sons de succion dignes d’irriter les convives de l’hexagone. Plus tard il apprend que faire du bruit avec la bouche permet de refroidir les nouilles pendant la dégustation ; ainsi le patron s’inquiétait-il de la température de ses nouilles et de la bienséance du met, là où M. Guils préférait se brûler le palais par politesse ...

Les toilettes ont dominées M. Guils. Pour la première fois de sa vie, notre Français pose son illustre fessier sur des « Washlet »… Après avoir conclu une affaire fort banale, il découvre des boutons sur un reposoir sur sa droite. A quoi peuvent bien servir des boutons dans des toilettes ? Il appuie par curiosité sur un bouton au hasard et il ne peut s’empêcher de sursauter : un jet d’eau pénètre exactement dans le trou de son anus ! Ce n’est pas la température de l’eau qui le fait sursauter mais la précision et la force du jet ! Comment stopper cela ?

Il y a presque une dizaine de boutons, et M. Guils appuie sur un autre bouton dans l’espoir d’arrêter le jet en continue… Mais le premier jet laisse la place à un autre jet sous un angle de projection différent… Plusieurs minutes et plusieurs jets différents après, le bouton salvateur est appuyé : plus de jet. Il reste une image en tête de Messire Guils : se lever avec le rectum ruisselant !
Que nenni, Madame. Il y a bien du papier pour s’essuyer ! Et ce qu’il se fait, avec un étonnement : pas de trace de déchets dans le papier. Ainsi le papier a fonction de sécher les illustres popotins…

Plusieurs heures après et une fatigue due autant au décalage horaire qu’aux balades en continue de la journée, M. Guils finit sa première escapade dans un pub. Le pub est bondé, il y a à vue de nez une cinquantaine de personnes. Il y a autant de femmes que d’hommes, et chacun, chacune, défile devant le micro pour un Karaoké effréné… La détente est au rendez-vous, tout comme les curieux qui regardent du coin de l’œil le grand étranger, afin de ne pas l’indisposer… Les boissons circulent, comme dans tout pub qui se respecte, et une poignée de clients porte un toast en direction du « Gaikokujin » (« Etranger »)… M. Guils se joint par politesse au groupe et s’écrie d’une voix qui porte un toast à l’ensemble du pub : « Tchin tchin » !

Pendant deux ou trois secondes, je vous l’assure, les regards se sont figés entre le rire et la gêne… Puis la bonne humeur reprenant, les clients boivent leur verre avec un air narquois. La guide avec un large sourire demande alors à M. Gils pourquoi il a porté un tel toast ?

Après quelques explications sensées, la guide explique alors la signification de « Tchin tchin ». Au Japon, « Tchin tchin » désigne l’organe sexuel chez un petit garçon. M. Guils sent alors la rougeur lui monter au visage : il vient de lancer un « Petite bite » bien appuyé en plein pub bondé !

Il est temps de rentrer à l’hôtel lorsqu’un client apparemment important (il est accompagné de plusieurs « groupies » s’approche de M. Guils et vient à l’information quant à son « Tchin tchin »…
Oui, vraiment, le Japon est un dépaysement absolu...

Laura Vanel-Coytte - Vacances insolites

Insolites ?

J'entends à la télévision et à la radio dire
Que des français ne partent pas en vacances;
Je lis dans la presse quotidienne ou hebdomadaire
Que ces français sont des exclus des vacances.
J'entends que leurs moyens ne leurs permettent,
Pas, je lis que ce seraient des pauvres à plaindre.
J'apprends en même temps que j'aie été de ce pourcentage
De gens qui ne partent pas en vacances, de ces pauvres
Exclus de ce rituel obligatoire du départ en vacances.
Pourtant ni mes parents, ni ma famille n'étaient pauvres
Pas riches certes mais  bien  loin de la misère.
Mes grands-parents et ma mère ont tenu un commerce,
Un petit commerce avec une certaine réussite parfois certaine.
Ils travaillaient beaucoup et ne fermaient guère.
Un après-midi de fermeture dans la semaine
Et le dimanche après-midi à la campagne.
Mon père fut un cadre supérieur,  vendeur et artiste
Qui faisait beaucoup de déplacements en France
Pour son travail sans prendre de vacances.
Auraient-ils pu ou voulu  prendre des vacances?
Ils  avaient le droit et les moyens de le faire.
La petit fille que j'étais ne manquait ni de vacances
Ni de distractions hors de son travail d'écolière:
Elle jouait comme tous les enfants dans la cour d'école,
Elle regardait des émissions comme "Croque vacances."
Elle lisait surtout beaucoup et ce furent de belles vacances:
Je suis allée loin dans le temps et dans l'espace,
J'ai rencontré beaucoup de personnes, personnages
Historiques ou imaginaires, réels ou loufoques.
J'ai ri, pleuré  j'ai eu peur ,j 'ai appris plus de choses
Que certains de nos voyageurs modernes.
Plus tard, quand j'ai vécu auprès d'un autre cadre
Supérieur, je l'ai suivi dans certains voyages
De travail comme la petite fille suivait son père.
Il y avait peu de vraies vacances, des fins de semaine
Volées aux responsabilités mais mes vacances
Insolites étaient au creux de ma bibliothèque
Ou les lieux culturels de ma ville
Ouverts pour les adeptes des vacances insolites
Et les vrais exclus, les vrais pauvres
Ceux qui vivent dans la misère matérielle ou culturelle
Qui ne peuvent s'évader de leur quotidien par manque
De moyens financiers ou  qui s'ennuient et ne savent
Vivre de rêves et de livres à la bibliothèque municipale.

Jacou - Vacances insolites

Objectif recherché

Oui, tous!
Un temple grec...
Bien alignées, ses colonnes doriques,
Péristyle extérieur, bâtisse imposante,
Quelques centaines de marches y accèdent.
Oui, tous!
Je suis arrivée par l'autre côté.
Je n'aurais pu monter autant de marches...
Et là, je les ai vus, armés, non, équipés, non, penchés, assis en rang d'oignons sur les grandes marches, aucun ne levait les yeux, absorbés...
Oui, tous!
Je me suis approchée, ne comprenant pas qu'en un tel lieu, on puisse ne pas regarder cette beauté, magnifique  architecture.
Certains étaient debout, marchaient, se déplaçaient, mais ne regardaient rien, rien d'autre que cet objet, posé au creux de leur main...
Alors, qu'il y avait le fleuve, là, en bas, ce fleuve mythique, qui traverse tant de pays, de capitales...
Oui, tous!
Alors que je voyais tout cela, m'apprêtant à pénétrer dans la salle du mémorial, ils se jetèrent sur moi, au cri de "Pikachu, on t'a reconnu!"
Oui, tous!
Et, flute, quelle idée j'avais eue de porter ma robe jaune, ce jour-là!
C'est que si j'avais rendez-vous, ce n'était certainement pas avec la gloire, encore moins avec ces personnes pratiquant le nouveau sport à la mode, chasser le Pikachu.
Je désirais seulement admirer du haut des marches du Walhallah, celui, qui pour moi est le plus beau des cours d'eau, le Danube.


Où lire Jacou

Clise - Vacances insolites

Tom l’ado part en vacances avec ses vieux
Casquette vissée en marche arrière sur le crâne
Ecouteurs  branchés  sur radio rap
Smartphone greffé à la main
- On s’arrête à Bourges, je veux visiter la cathédrale…
Stupeur à l’avant de la voiture
-Mais bien sur….
-Hep ….on ralentit devant la mairie …
Oki c’est bon,  on passe près du musée…
Oki on repart…
Tom est insatiable il veut tout voir, il déambule partout
Tout l’intéresse, un rien le motive
Par temps de pluie, kway oblige
Il part en balade, il va, il vient,
Smartphone collé à la main
Jamais on n’a connu de vacances aussi actives …
Ya un truc qui tourne pas rond
Mais bien sur … faudrait  pas qu’on s’emballe
Culture d’jeuns oblige…..
Il chasse des Pokémons avec ses pokéballs !

Mabata - Vacances insolites

La première semaine, il ne s'est rien passé.
J’avais décidé de rester seule, chez moi, à me cocooner tranquille.
Et pour être tranquille, j’ai été tranquille. Pas la moindre visite, pas le moindre coup de téléphone : la solitude totale. Perdue entre lectures, exercices de yoga, méditation et… télé !
J’étais à la fois fière de moi et déçue. Fière d’avoir résisté à la tentation de contacter un être humain, ne serait-ce que pour aller faire des courses, et déçue parce qu’il ne s’est rien passé. Rien.


« What did you expect ? ».
Je ne sais pas trop. Mais quelque chose quoi ! Une étincelle…


La deuxième semaine, j’ai décidé de bouger. Un tour sur « topito.com ». Bon, on ne va pas attaquer le GR20 tout de suite… Choisissons quelque chose pour débutants quand même. Voilà ! Le GR21 : 141 Km, du plat, du Havre au Tréport : promesse de magnifiques paysages. Une semaine. Parfait. En route. Pataugas et sac à dos, me voilà au départ, Foret de Montgeron.
Je vous ferai grâce des péripéties de ces huit jours. Résultat : des yeux émerveillés, des mollets en béton, et une furieuse envie de recommencer ailleurs…
Mais à part ça : Rien.


Mais « What did you expect ???? » !!!
Je sais pas. Oui, c’était super. Oui, j’ai bien envie de continuer à randonner. Mais… je cherche « un signe »…


Alors, la troisième semaine, j’ai opté pour un chantier de restauration d’un château fort, à Calmont d’Olt, dans l’Aveyron.
Et là, j’ai été comblée. Un paysage à couper le souffle. Des vieilles pierres chargées d’histoire. Un travail acharné, nouveau et enrichissant : maçonnerie, archéologie… Une petite équipe de bénévoles motivés et passionnés, le tout sans le partage l’entraide et la bonne humeur.
Voilà ce que je recherchais. Donner de mon temps (et de ma personne) entourée de gens avec la même vision de la vie que moi.


Vivement les prochaines vacances ! Cette fois-ci, je sais quoi faire.

lundi 29 août 2016

Marité - Vacances insolites

Une journée mémorable.

Je ne voulais pas tomber dans le lieu commun qui consiste à dire : "moi, à ton âge..." Mais ma petite fille de 10 ans, en vacances chez nous n'arrêtait pas de rabâcher du matin au soir : "mes copines, elles, sont parties à la mer... mes copines, elles, auront plein de trucs à raconter à la rentrée...mes copines, elles, seront toutes bronzées...etc...etc..." Elle en voulait à ses parents parce qu'ils avaient décidé cette année de renoncer à leurs vacances au bord de l'Atlantique pour continuer les travaux dans leur maison en restauration.
Finalement, agacée par ses litanies, je finis par lâcher le fameux "moi, à ton âge..."

Et me voilà partie à raconter mes vacances laborieuses à la ferme de mon enfance : aide aux champs pendant les foins, les moissons, garde du troupeau de vaches...Je pensais bien que la fillette se moquerait de mes souvenirs. Mais, à ma grande surprise, il n'en fut rien. Elle me posait beaucoup de questions sur la ferme et ses activités pendant l'été.  J'eus alors l'idée de la conduire à cet écomusée du département voisin que nous avions, mon mari et moi, déjà visité quelques années plus tôt.

Nous décidâmes de nous y rendre lors d'une journée pique-nique avec des amis. Nous fûmes surpris à l'arrivée de constater que les lieux semblaient quelque peu à l'abandon. L'accès au parc largement ouvert.  Pas de billetterie. Personne en vue malgré l'heure avancée de la matinée. Nous étions sur le point de partir quand Daniel, notre copain lança : "nous allons quand même entrer. On verra bien."
J'étais déçue car je voulais montrer à ma petite fille tout ce que j'avais connu du monde agricole et artisanal dans les années 60 et qui était, normalement, très bien reconstitué ici. Tous les vieux métiers revivaient grâce au savoir faire de quelques fous passionnés. Aujourd'hui, personne.

Nous déambulions sur le site et je me fis guide pour ma petite fille en lui montrant et expliquant le mieux possible le lavoir, l'abreuvoir, le four à pain...Les hommes marchaient devant et s'étaient arrêtés devant les vieilles machines agricoles et les premiers tracteurs. Puis, nous les perdîmes de vue.

Nous nous dirigions vers une des maisons du musée quand, tout à coup, nous vîmes arriver un groupe et son accompagnateur. Ils allaient droit, eux aussi, vers la même masure. J'aperçus alors mon mari au bas des marches en pierre. Seul. Mais où était donc passé Daniel ?
Nous n'osions pas trop nous mêler aux autres touristes et nous nous faisions discrets quand soudain des exclamations, des cris et des rires éclatèrent dans la chaumière. Mon mari se précipita alors à l'intérieur et nous le suivîmes.

Dans une couche en bois, installée sous l'escalier qui montait au grenier, Daniel était allongé, vêtu de la longue chemise blanche des paysans et coiffé d'un bonnet de laine. Ses pieds étaient posés sur le montant du lit et le guide, bon joueur, s'amusait à le chatouiller. Daniel, qui croyait nous piéger, faisait profil bas. Et nous, bien sûr, devant le cocasse de la situation, nous tordions de rire.

Et le guide de dire : "non, non, monsieur, restez au lit. Vous allez m'aider à illustrer mes explications. Combien mesurez-vous ? Un mètre 90. Très bien. Voyez, mesdames et messieurs, ce lit est  étroit et court. Les pieds de notre homme ne peuvent y contenir puisqu'il est très grand. Il suffisait cependant à nos aïeux, plutôt de petite taille ou bien, parce que ceux-ci dormaient assis. Savez-vous pourquoi ? Pour conjurer le mauvais sort. Et la mort. En effet, on allongeait les défunts. Et dormir étendu de tout son long risquait de provoquer la grande faucheuse. Merci monsieur. Nous n'allons pas vous déranger davantage. Bonne sieste."

Chemise blanche et bonnet furent prestement enlevés. Il ne restait plus qu'à retaper le lit, lisser la chemise et tout remettre en place. Et partir...

Jérôme - Des vacances insolites

A peine passés le brouhaha du débarquement et l’héberluement des premiers pas sur le quai, un je-ne-sais-quoi désappointe le visiteur de cette ville étrangère : pas le dépaysement ou l’exotisme des lieux, au contraire, leur familiarité. Bien sûr, la lumière, les maisons et les rues différent de celles qu’on connaissait. C’est une lumière plus douce, ou plus franche ; ce sont des maisons plus ou moins hautes et des rues moins étroites ou plus sinueuses… cette ville ressemble étonnamment à celle d’où on vient – et cela, d’où qu’on arrive.

D’abord, on est presque déçu : on s’est rendu au bout du monde et voilà qu’il a les traits d’une sous-préfecture de chez nous ; pourquoi voyager, si là-bas c’est encore comme chez nous ? Et puis on s’y fait : c’est plus reposant, moins fatiguant. Forcément, puisque justement c’est comme chez nous.
Généralement, une fois les bagages déposés à l’hôtel, rien de tel qu’un café – grande terrasse de brasserie sur l’avenue ou petit bar des rues intérieures – pour prendre le pouls d’une ville. Histoire de s’accoutumer, de se poser, d’écouter les gens, de parcourir les journaux. Il est temps de se mettre au diapason.

J’ai fait toujours comme ça, moi, en tout cas. Lire, écouter, discuter, donne la clef, le juste ton, mieux que les monuments et les proclamations officielles. Mais cette fois, sitôt assis devant un guéridon de marbre, le journal du jour ouvert à côté de moi, j’ai ressenti une petite distorsion fugitive, une bizarrerie d’abord insaisissable qu’au bout d’un petit moment j’ai réussi à isoler : sous l’apparence familière des façades et des costumes, il faut admettre qu’on est ici en terre très étrangère : où l’orage, le vent et le nuage n’ont aucun intérêt.

Non qu’il ne pleuve ni ne vente, bien sûr, ou que les gens et les plantes soient insensibles au soleil ou à la neige. On sort les parapluies quand il faut, les parasols si nécessaire, les jardinières sont arrosées et les potées fragiles sont abritées comme il convient. Pluie, brise, crachin, soleil, brume vont et viennent sans seulement faire l’objet d’un commentaire, sans que jamais on songe tout simplement à parler météorologie.

Qu’est-ce qui peut bien, alors, animer les discussions, me demanderez-vous ?
Rien d’autre que la géologie : l’anticlinal, la bétoire, la cuesta, les dunes, la faille et la gravimétrie règnent sur les repas de famille. Sédiments et tectonique ont leurs organes de presse et leurs émissions radiodiffusées quotidiennes. Talweg et ubac, leurs écoles, leurs clubs et leurs cafés attitrés, où il ne fait pas bon venir porter la contradiction, ou simplement parler karst, loess ou moraine hors de propos.

Une fois qu’on a saisit cela, soit on trouve rapidement sa place et on est alors vraiment ici chez soi, mieux qu’en famille ; soit l’envie d’aller voir ailleurs se fait vite sentir. Voyager de nouveau : un vélo, un wagon, l’X de l’inconnu… Y a-t-il mieux pour redécouvrir la douceur du zéphyr ?


dimanche 28 août 2016

Semaine du 29 Août au 4 Septembre 2016 - Des Vacances Insolites

Les Impromptus sont de retour ...

Pour la rentrée nous vous proposons un thème suggéré par Marité.
Un thème qui parle encore de vacances ... mais quelles vacances ?!

Des vacances insolites :
Les vacances sont aussi l'occasion de visites culturelles. Lors de l'une d'entre elles, vous avez vécu quelque chose d'insolite, de drôle ; vous avez été le témoin d'un fait étrange ; malgré vous, vous avez été emporté dans une aventure rocambolesque ...

Nous attendons vos textes (avec impatience) que vous nous ferez parvenir jusqu'au dimanche (4 septembre) avant minuit, à l'adresse habituelle :  impromptuslitteraires[at]gmail.com