Il est minuit, La fête bat son plein
Il est minuit, La fête bat son plein
Les verres sont vides et les gens sont nombreux
A danser sur la piste sous les cieux
C'est le début de l'été, c'était un 21 juin.
On boit, on se fait tourner la tête
On fête la vie en musique, on oublie le reste
Les rires fusent, hébétés ou parfois bêtes
On se sent plus léger, les gestes se font lestes.
Il est six heures, la fête bat de l'aile
Les derniers survivants ont des vagues dans les yeux
La tête vide, le ventre lourd, ils se sentent vieux
Pourtant comme cette longue nuit était belle !
Ils se sentaient si jeunes, si sûrs de leurs épaules,
Ils avaient laissé tombé la chemise après la veste
Chacun dans son euphorie se sentait the best
Et noyés dans l'alcool, ils jouaient à merveille leur rôle.
Il était minuit, la fête battait son plein
On était tous là, on était si heureux
On était bien dans le noir, on ne voyait rien
Et pourtant on brillait de mille feux
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lundi 27 août 2018
mercredi 16 septembre 2015
Sebarjo - Anaphores
Tout le monde, moi seul, comme...
Tout le monde s'affiche
Moi seul reste à la niche
Comme un vulgaire caniche
Tout le monde s'en fiche
Moi seul reste en friche
Comme un ver à l'hémistiche
Tout le monde s'entiche
Moi seul reste sans biche
Comme un canal sans péniche
Tout le monde s'aguiche
Moi seul reste sans miches
Comme un dentiste sans ratiches
Tout le monde triche
Moi seul reste sans postiche
Comme un derviche tournant quiche
Tout le monde veut devenir riche
Moi seul reste potiche
Comme un angelot à l'air godiche
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Tout le monde s'affiche
Moi seul reste à la niche
Comme un vulgaire caniche
Tout le monde s'en fiche
Moi seul reste en friche
Comme un ver à l'hémistiche
Tout le monde s'entiche
Moi seul reste sans biche
Comme un canal sans péniche
Tout le monde s'aguiche
Moi seul reste sans miches
Comme un dentiste sans ratiches
Tout le monde triche
Moi seul reste sans postiche
Comme un derviche tournant quiche
Tout le monde veut devenir riche
Moi seul reste potiche
Comme un angelot à l'air godiche
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mercredi 2 septembre 2015
Sebarjo - Votre clair de lune
Rimes verlainiennes
Un soir sous les étoiles, tu avais choisi
D'écouter Debussy et sa suite bergamasque
Qui, selon ton ouïe fine, vaut quasi
La mer, même lorsqu'elle est fantasque.
Puis tu as joué le menuet en si mineur
Tonalité que tu trouvais plus opportune
Et qui te remplissait d'un tel bonheur
Allant crescendo jusqu'au Clair de lune.
En ce temps-là, les jours étaient longs et beaux
Et les nuits courtes et scintillantes sous les arbres
Nous restions assis tous les deux au bord de l'eau
A se bécoter inlassablement sur un banc de marbre.
Un soir sous les étoiles, tu avais choisi
D'écouter Debussy et sa suite bergamasque
Qui, selon ton ouïe fine, vaut quasi
La mer, même lorsqu'elle est fantasque.
Puis tu as joué le menuet en si mineur
Tonalité que tu trouvais plus opportune
Et qui te remplissait d'un tel bonheur
Allant crescendo jusqu'au Clair de lune.
En ce temps-là, les jours étaient longs et beaux
Et les nuits courtes et scintillantes sous les arbres
Nous restions assis tous les deux au bord de l'eau
A se bécoter inlassablement sur un banc de marbre.
mercredi 26 août 2015
Sebarjo - Moments de bonheur
Souvenirs du caveau des Oubliettes
Un joli soir de printemps, nous flânions, ma femme et moi, dans le quartier latin non pas, pour se restaurer dans un des innombrables petits grecs de la rue de la Huchette que nous avions l'habitude de fréquenter au petit bonheur la chance, ni même pour rejoindre les quais branlants et Branly de la Seine pour farfouiller dans les caisses vertes des bouquinistes, ni encore moins pour assister - tant qu'il en était encore temps ! - à la énième représentation de la Cantatrice chauve... mais pour nous rebiffer dans un petit cave...
Dans notre sage errance, nous admirions le soleil couchant qui projetait les ombres bossues des nuages sur les tours de Notre-Dame et repiquions vers la rue Saint-Séverin, pour nous enfoncer dans les ténèbres en rejoignant galamment la rue Galande. Puis, comme pour exécuter une descente de clavier, nous empruntâmes gaiement quelques marches en pierre de taille, recouvertes d'une épaisseur de poussière (de taille également !), pour nous terrer dans un caveau dont je me souviendrai : le Caveau des oubliettes. Il y régnait une obscurité claire étonnante en cet endroit qui fut pourtant jadis un haut lieu de supplices !
Il y avait déjà foule et la bière coulait à flots. Les demis se vidaient en entier, le coca noyait les whiskies. La température montait peu à peu et la fraîcheur originelle de ce trou de gruyère parisien s'évanouissait. Des gitanes sans filtres, des blondes anglo-saxonnes aseptisées et des pétards éclatants dessinaient leurs volutes avec fantaisie derrière les lumières tamisées. On se préparait. Ce soir, ça allait joliment swinguer. Un trio d'enfer, deux guitares et une basse. Du jazz manouche, du vrai, digne de Django, qui t'fout les poils comme le chante Sanseverino. En effet, avec une certaine impatience délicieuse, on attendait Moreno et ses deux acolytes, Gus à la contrebasse et Nono (Reinhardt !) à la pompe (battement sur gratte à exécuter droit dans ses godillots). Moreno... un sacré michto. Un rom, un gitan, un manouche... fils spirituel de Tchan Tchou , Tchavolo et Dorado, frère d'Angelo, Tonino y otro...
Un léger brouhaha s'amplifiait au fil des minutes et des pintes sifflées... Quand soudain, comme d'un commun accord, le public retint son souffle le temps d'une imperceptible et infime seconde, pour finalement exploser dans un tonnerre d'applaudissements. Moreno entrait sur scène, suivis de Gus et Nono. Comme dans une grande caresse, il prit sa guitare sur ses genoux et un deux trois quatre, un deux trois quatre... Retentit alors l'introduction à la contrebasse de Minor swing puis comme à l'unisson, la déferlante des premiers accords mineur joués par les deux guitares et là...les notes devinrent majeures... Ce fut un régal, un vrai festival ! S'ensuivirent la terrible Daphné, le fameux Swing with Django, l'incontournable Nuages, l'anthologique Djangology ... et j'en passe !
Je me souviens également qu'en plein chorus sur Swing 42, Moreno a cassé une corde et a continué à jouer comme si de rien n'était, improvisant un peu plus encore. Quelle leçon de maîtrise ! Même en jouant sur la corde raide, le guitariste de jazz manouche doit savoir garder son calme et continuer à swinguer !
Un peu après minuit, nous avons attrapé de justesse le dernier métro. Bercé par les grincements des roues de la ligne 7 sur les rails aiguillés, j'ai posé ma tête sur l'épaule de ma femme et ma main sur son ventre où somnolait mon fils... Et tout en contre-plongeant mon regard béat vers le plafond, je pensais que, grâce à cette explosion de vie et de joie, s'il n'en avait pas plus tard à l'école, mon fils avait déjà plusieurs dizaines de bonnes notes en lui...
mardi 12 mai 2015
Sebarjo - Reflets
LE MARCHEUR DU VAL
Un trou de verdure se
reflétait sous l'arche du vieux pont de pierre. Il se lovait entre
ombre et lumière, le soleil jouant, un deux trois, rien ne bouge...
aux clairs-obscurs avec les blancs cailloux de la rivière.
Nulles mousses ne
surgissent entre ses rayons, tout est calme et alangui au fonds du
petit vallon. Tout est si tranquille, tout semble si paisible que
l'on ne se méfie pas de cette eau limpide qui dort. Silencieusement.
On n'entend que les notes mélodieuses d'un léger clapotis et le
chant de quelques grives musiciennes cachées dans les arbres
agrémentant les abords des rives. Malicieusement.
Devant un tel tableau, on
ne résiste pas bien longtemps. L'envie est irrésistible.
On se déchausse, on ôte
ses chaussettes qu'on jette négligemment en tire-bouchon dans
l'herbe verte et fraîche. On remonte en accordéon son pantalon sur
le bas des mollets. On est déjà heureux d'avoir les pieds un peu à
l'air. Comme cela fait du bien après toutes ces heures de marche !
On joue un peu avec ces doigts de pieds en les offrant à la brise
tiède qui virevolte au-dessus de sa tête.
On est un peu excité –
comme de jeunes enfants qui vont se baigner – à l'idée de tremper
un orteil puis deux, puis trois, puis le pied entier et finalement,
le deuxième, dans ce si beau reflet de verdure. L'eau est froide
mais ne glace pas les sangs. On est bien. On sourit béatement. On
s'en fiche. On est seul, on est bien. Les muscles se décontractent,
les pieds délacés, c'est le corps tout entier qui se délasse...
Après ce bain de
jouvence, on s'assoit au bord de la rivière et l'on admire encore ce
joli pont de pierre baigné par une tendre lumière du soleil. On
grignote quelques fruits secs, abricots, figues ou raisins.
Noisettes, noix ou amandes. On boit une rasade d'eau tiédie au
goulot de sa gourde. Puis, presqu'à contrecœur, on se prépare à
nouveau pour continuer sa route. On remet difficilement ses
chaussettes tire-bouchonnées, puis les lourdes chaussures de
randonnée. Le bas du pantalon est légèrement humide mais tant pis,
il séchera bien assez vite au fil des kilomètres restants. Courage,
il est temps de repartir, il reste encore du chemin avant d'atteindre
la prochaine étape. Pour se donner de l'entrain, on sifflote un peu.
Et, comme le dit la
chanson, il suffit de passer le pont... et c'est tout de suite
l'aventure. De l'autre côte de la rive, la lumière semble
différente, le reflet s'assombrit légèrement. On ressent un petit
pincement au cœur sans trop savoir pourquoi puis machinalement on se
met à murmurer ces célèbres vers :
C'est un trou de
verdure où chante une rivière
Accrochant follement
aux herbes des haillons
D'argent ; où le
soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit
val qui mousse de rayons.
Et l'on s'attend à tout
instant à trouver allongé à ses pieds le corps d'un soldat au
visage souriant... Un frisson nous parcourt l'échine et le trou de
verdure qui se reflétait encore il y a deux minutes sous l'arche du
vieux pont de pierre prend une teinte rougeâtre. On quitte bien vite
cet endroit qui nous paraissait pourtant si enchanteur en se disant
que ces reflets n'étaient que des miroirs trompeurs, de troubles
doubles déformant la réalité. A moins que cela ne soit
l'inverse...
lundi 5 janvier 2015
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