ESCALE (à tort ?)
Un port... et l'âme détachée
quittant la terre desséchée
je vais, sans regarder plus rien
Au col une feuille de chêne
et le sol meuble pour soutien
Je souffle fort - à perdre haleine !
un noroît chargé d'aquilon
poussant l'ombre que je promène
au-delà de ta triste plaine
à la recherche d'un vallon
Un souvenir de toi m'y mène
Rien ne saurait plus m'effrayer
que tu ne fusses vague chose
insensible au parfum de rose
ou je plaidai quelque laurier
À qui ? À quoi ? À qu'est-ce ? À quai !
Où s'en remettre à son bonnet (bon nez ?)...
mercredi 31 janvier 2018
Célestine - Tous poètes
Sur une feuille de mon carnet,
détachée,
J’ai tracé un cœur à l’encre
desséchée,
Rien ne remplace tes mots, rien.
Ni la beauté de ce vieux chêne
Ni de mes amis le soutien.
Du chagrin j’ai senti l’haleine,
Fétide, je suis comme un enfant
aquilon
Ment. Dans ma cervelle se promène
Une ambiance de triste plaine,
Et d’étroit et obscur vallon.
Je ne sais pas où cela mène.
Je ne voudrais pas effrayer
Mais je ne sais qu’une chose,
Je me sens comme une rose
Qui s’éplore loin de son laurier.
mardi 30 janvier 2018
Cavalier - Tous poètes
La lune s'est détachée,
Et sous la terre desséchée,
Je ne suis plus rien…
Gravés sous le grand chêne,
Mes rêves sans soutien,
Sans les tiens, à perdre haleine,
Se sont enfuis, soufflés par Aquilon…
Sans âme, je me promène
En errance sous la plaine,
Sous le rocher, sous le vallon…
Sans savoir où il me mène,
L'Enfer ne pourra m'effrayer
Car j'ai perdu ma tendre Chose…
Après avoir cueilli la Rose,
J'ai le goût amer du laurier…
J'ai le goût amer du laurier…
Marité - Tous poètes
Cékoidon.
Je l'ai tué, me suis enfin détachée
De ce machin à la peau desséchée
Et qui ne ressemblait plus à rien.
Je me suis réfugiée sous le chêne
Pour qu'il m'apporte son soutien.
Là encore je sentais son haleine
Apportée par ce terrible aquilon.
J' ai vu son âme qui se promène
Vole, court et danse sur la plaine
Jusqu'à atteindre le fond du vallon.
Claude, je refuse qu'elle me mène
Dans ton enfer où tu veux m'effrayer
Je ne suis, las, qu'une pauvre chose
Aussi fragile et tendre qu'une rose.
Je sais. Je ne mérite pas de laurier !
Je l'ai tué, me suis enfin détachée
De ce machin à la peau desséchée
Et qui ne ressemblait plus à rien.
Je me suis réfugiée sous le chêne
Pour qu'il m'apporte son soutien.
Là encore je sentais son haleine
Apportée par ce terrible aquilon.
J' ai vu son âme qui se promène
Vole, court et danse sur la plaine
Jusqu'à atteindre le fond du vallon.
Claude, je refuse qu'elle me mène
Dans ton enfer où tu veux m'effrayer
Je ne suis, las, qu'une pauvre chose
Aussi fragile et tendre qu'une rose.
Je sais. Je ne mérite pas de laurier !
Annick SB - Tous poètes
Ton poème …
La quinzaine de mots devait être piochée dans le sachet
béant qui gisait sur la table après que l’horloge eut sonné les quinze coups de
quinze heures
C’était précis
Détachée, tu enfouissais ta main dans le tissu et avant de saisir une étiquette, tu remuais
quelques instants, juste pour le plaisir, en pensant à ce que tu piocherais
peut-être, imaginant comme toujours ce que tu allais écrire, cela va sans dire
Tu adorais ce jeu
C’était comme un scrabble mais en plus merveilleux
Tu aimais jouer avec les lettres, les mots, et la vitesse de
tes pensées te faisait espérer un poème
Ton poème
Celui que tu aurais aimé lire et que tu griffonnais pour qu’il
existe parce que personne n’avait pensé à le murmurer et qu’il avait envie de
naître
…
Il est facile d’écrire quand la nuit tombe et que les
étoiles commencent à s’immobiliser dans le ciel mais cela parait plus compliqué
quand le clocher sonne les trois coups de quinze heures et que tu attends, desséchée la promesse du temps
D’ailleurs, qui t’a recommandée ?
Qui t’a hissée ?
Qui t’a propulsée à cette place, à cette table, à cet
endroit précis où le sachet est posé et attend ?
Tu n’en sais rien
Tu es sous le chêne et tu entends la réplique des cloches
Il est temps maintenant que pioches et repioches en comptant
Quinze
Pas un mot de plus
Tu voudrais le soutien de ceux qui t’aiment et tu réalises
qu’ils sont évaporés
Personne n’arrive à
saisir le désir que tu fais naître en ce lieu.
Tu l’espères
Tu le sens
Son haleine t’imprègne, son silence t’entoure, son souffle
t’élève, sa Vie te fait vibrer et son aquilon te fait voyager dans le temps,
dans l’espace
Tu ne le nommes pas car il est, Il est, IL EST en toi, par
toi, pour toi et pour l’humanité, simplement
Créateur du beau et de tout ce qui fait vibrer ta peau et
tes pensées
Vivant
Tu te promènes sur les nuages de louanges, effilochant les
phrases et semant dans les plaines fertiles des champs de fleurs sauvages et
puis sur les vallons des moutons qui ronronnent
…
Tu es libre
…
Oui, là, à quinze heures précises, assise sous ce chêne, tu
es libre de dire et de crier la Vie
Libre de poésie sans rime et sans reproche
Libre d’aimer les mots et de les balloter de partage en
partage sans savoir où cela mène
…
Il ne faut jamais s’effrayer
des circonstances
Quelque chose te dit que ce mot ne peut plus faire partie du
poème et pourtant tu l’as entre les mains
Tu hésites, tu ne sais qu’en faire
Le jetteras-tu ?
Deviendra-t-il rature ?
Je crois que tu décides de ne plus froisser ni les
personnes ni les choses ; tu le
répètes à vive allure et il prend déjà le chemin des oubliettes !
…
Quatorze mots en main, tu te lèves et avide d’ambiance
passionnée, t’approches de l’allée et cueilles sans te blesser une rose et
quelques feuilles de laurier pour
broder leur parfum sur les bords du poème…
…
Ton poème …
(Aujourd’hui je pense
à ma mère qui n’est plus et dont je fête pourtant l’anniversaire ; elle aurait
aimé lire ce poème et tous les vôtres aussi …)
lundi 29 janvier 2018
Maryline18 - Tous poètes
Liberté
De
vous, obligations me voilà détachée,
Vous
m'avez asservie et laissée desséchée ;
Rendue
lasse et coupable, de souvent trois fois rien...
Moi
aussi j'ai envie de connaître sous le chêne,
Que
m'importe vos cris, au diable votre soutien,
Les
émois violents qui font perdre haleine !
Nul
ne m'empêchera, ni vous ni l'aquilon,
D'aller
dès l'aurore où le murmure promène :
Ses
aveux qui réchauffent tous les coeurs dans la plaine,
Ses
cris et ses soupirs audibles jusqu'au vallon !
J'irais
enfin libre où mon amour me mène.
Voyez,
vos menaces ont cessé de m'effrayer.
Je
ne redoute plus de connaître la chose...
Je
m'ouvre à la rosée, belle comme la rose,
Rebelle,
je m'offre à lui, auprès du beau laurier...
Mapie - Tous poètes
Cette fois je m’y attèle à être détachée
De ces pauvres mortels à l’âme desséchée
D’eux, il ne me restera rien.
Couchée là, au pied d’un grand chêne
Je cherche où est mon vrai soutien,
Le vent souffle à en perdre haleine
et j’ai si froid, c’est l’aquilon.
Sur mon cœur l’ombre se promène,
Est-ce un esprit qui parcourt la plaine,
Suis je dormeuse du val ou du vallon ?
A quoi bon se battre, c’est la vie qui mène
Le jeu , quitte à vous effrayer.
Je ne saurai assurer la chose,
Mais il me semble toutefois garder la joue rose
je ne reposerai pas aujourd’hui sur le laurier.
Où lire Mapie
De ces pauvres mortels à l’âme desséchée
D’eux, il ne me restera rien.
Couchée là, au pied d’un grand chêne
Je cherche où est mon vrai soutien,
Le vent souffle à en perdre haleine
et j’ai si froid, c’est l’aquilon.
Sur mon cœur l’ombre se promène,
Est-ce un esprit qui parcourt la plaine,
Suis je dormeuse du val ou du vallon ?
A quoi bon se battre, c’est la vie qui mène
Le jeu , quitte à vous effrayer.
Je ne saurai assurer la chose,
Mais il me semble toutefois garder la joue rose
je ne reposerai pas aujourd’hui sur le laurier.
Où lire Mapie
Laura Vanel-Coytte - Tous poètes
De la France détachée,
Je n’ai pu trouver la cascade desséchée,
Rentrée dans mon pays, je n’avais plus rien.
Plus de palmier, mais le chêne
Il ne faut pas dire que j’ai eu peu de soutien.
Je pédalais dans la Drôme des collines à perdre haleine,
Le vent s’engouffrait dans la vallée du Rhône, l’aquilon
Est-il plus porteur que ce désordre que je promène ?
Des courants froids de l’Atlantique à la plaine
Champenoise, de Casablanca au vallon
Des bulles dorées, la curiosité me mène
A lire et marcher jusqu’à m’effrayer,
Tant de livres et chaque chose
A découvrir alors que le temps de la rose
Est plus court que de la gloire le laurier.
Où lire Laura Vanel-Coytte
Je n’ai pu trouver la cascade desséchée,
Rentrée dans mon pays, je n’avais plus rien.
Plus de palmier, mais le chêne
Il ne faut pas dire que j’ai eu peu de soutien.
Je pédalais dans la Drôme des collines à perdre haleine,
Le vent s’engouffrait dans la vallée du Rhône, l’aquilon
Est-il plus porteur que ce désordre que je promène ?
Des courants froids de l’Atlantique à la plaine
Champenoise, de Casablanca au vallon
Des bulles dorées, la curiosité me mène
A lire et marcher jusqu’à m’effrayer,
Tant de livres et chaque chose
A découvrir alors que le temps de la rose
Est plus court que de la gloire le laurier.
Où lire Laura Vanel-Coytte
Libellés :
Laura Vanel-Coytte,
Tous poètes
Vegas sur sarthe - Tous poètes
Là
où y'a du chêne...
Fine bretelle détachée
brûle
ma gorge desséchée
montent
mes idées de vaux-rien
y'a
du plaisir où y'a du chêne
un
tapis moussu en soutien
mêlés
son parfum, mon haleine
le
trouble souffle en aquilon
sous
son jupon je me promène
elle
n'est pas morne sa plaine
ni
ses mamelons, son vallon
alors
c'est sa main qui me mène
pourquoi
craindre de l'effrayer
quand
elle cramponne la chose
j'ai
droit au bouton de sa rose
à
la couronne de laurier
Où lire Vegas sur sarthe
Célestine - Tous poètes
Crise d’ado
De ma famille enfin je me suis détachée,
J’ai bien trop peur d’une existence desséchée,
Entre ces quatre murs, à n’espérer plus rien.
J’ai attendu la nuit, passé la porte en chêne,
Comptant sur mon ami Suzy et son soutien.
Le froid a transformé en brouillard notre haleine,
Il souffle un vent furieux, serait-ce l’aquilon ?
Les voisins vont penser, tiens, elle se promène…
Mais n’ont-ils pas compris que je hais cette plaine
Et que je haïrais tout autant un vallon ?
Je veux ma vie à moi,
une vie que je mène
Loin de tous ces blaireaux qui veulent m’effrayer.
Sortir de mon cocon, de candi et de rose.
Et ce départ sera mon tout premier laurier.
Où lire Célestine
Et ce départ sera mon tout premier laurier.
Où lire Célestine
Semaine du 29 janvier au 4 février 2018 - Tous poètes
En conservant uniquement le dernier mot de chaque vers du poème d' Antoine-Vincent Arnault "La feuille", nous vous proposons de créer votre propre poème sur le thème de votre choix.
Nul besoin d'alexandrins, faites vous plaisir et faites nous rire, frissonner ou pleurer.
Votre "feuille" devra nous parvenir avant le dimanche 4 février minuit à l'adresse habituelle impromptuslitteraires[at]gmail.com
De ta tige détachée,
Pauvre feuille desséchée,
Où vas-tu ? — Je n'en sais rien.
L'orage a frappé le chêne
Qui seul était mon soutien.
De son inconstante haleine,
Le zéphyr ou l'aquilon
Depuis ce jour me promène
De la forêt à la plaine,
De la montagne au vallon.
Je vais où le vent me mène.
Sans me plaindre ou m'effrayer,
Je vais où va toute chose,
Où va la feuille de rose
Et la feuille de laurier.
De ta tige détachée,
Pauvre feuille desséchée,
Où vas-tu ? — Je n'en sais rien.
L'orage a frappé le chêne
Qui seul était mon soutien.
De son inconstante haleine,
Le zéphyr ou l'aquilon
Depuis ce jour me promène
De la forêt à la plaine,
De la montagne au vallon.
Je vais où le vent me mène.
Sans me plaindre ou m'effrayer,
Je vais où va toute chose,
Où va la feuille de rose
Et la feuille de laurier.
Libellés :
Lancement de thème,
Tous poètes
dimanche 28 janvier 2018
Jacques - Faire le tour de soi
Douze heures.
Douze heures que je tourne en compagnie
d’une cinquantaine d’énergumènes autour d’un pâté de
maisons cossues de ce village des Yvelines, le long d’un circuit
d’un peu plus de mille mètres. Je sais l’avoir parcouru plus de
quatre vingt dix fois depuis ce matin, et je commence à sérieusement
fatiguer.
Un peu plus de douze heures derrière
moi, un peu moins de douze heures devant, il m’est plus facile
maintenant de m’accrocher à ce reliquat en diminution constante.
Je commence à fatiguer, j’ai produit
plus d’endorphines que mon cerveau peut en absorber et la surdose
menace. La nuit a fini par tomber, chaque tour dure un peu plus
longtemps et repartir de chaque arrêt à la table de ravitaillement
est de plus en plus laborieux.
Avec la nuit, les enfants ont rangé
leur vélos et déserté les rues.
Bientôt, ce seront les échos des
soirées barbecue qui vont s’éteindre.
Bientôt, la vraie nuit de la circadie
sera là, et malgré les autres zombies du circuit, je serai de plus
en plus seul, seul avec mes idées décousues, mes ampoules, mes
tendons douloureux, et je traînerai ma foulée hasardeuse et ma
mélancolie grandissante sur ces mille trente mètres de bitume dont
je commence à connaître chaque nid de poule.
J’attends comme je redoute cette
malédiction ou ce charme de la course horaire, ce cœur de nuit où,
jusqu’à ce que le levant s’éclaircisse, je suis seul avec mes
regrets et mes espoirs, indifférent maintenant au tableau
électronique qui égrène les tours.
Fidèle – ou prisonnier – de cette
revendication de l’ultra endurance qui fait de chacun son plus
redoutable adversaire, je me perdrai dans chaque tour du circuit qui
s’est fait métaphore du tour de soi.
samedi 27 janvier 2018
Assoula - Faire le tour de soi
Le tour de soi….en amour
Comment faire le tour de moi
Alors que je suis complètement ‘’à l’est’’
En creusant dans ma mémoire
Où se trouve cette bombe de tristesse
Faire le tour de moi, de ma vie
Cette vie où je me suis perdue tellement en amour
Et là aujourd’hui
J’en suis au point de non retour
Je me suis enfermée dans ma tour
Dévorée par mes erreurs
Mon cœur est si lourd
Mes heures un déluge de pleurs
Puissent-ils un jour me pardonner
Mon seul but était de les aimer
Jamais je n’ai voulu les blesser
Me reste mes jours pour regretter…
Où lire Assoula
Comment faire le tour de moi
Alors que je suis complètement ‘’à l’est’’
En creusant dans ma mémoire
Où se trouve cette bombe de tristesse
Faire le tour de moi, de ma vie
Cette vie où je me suis perdue tellement en amour
Et là aujourd’hui
J’en suis au point de non retour
Je me suis enfermée dans ma tour
Dévorée par mes erreurs
Mon cœur est si lourd
Mes heures un déluge de pleurs
Puissent-ils un jour me pardonner
Mon seul but était de les aimer
Jamais je n’ai voulu les blesser
Me reste mes jours pour regretter…
Où lire Assoula
vendredi 26 janvier 2018
Gene M - Faire le tour de soi
A t-on jamais fait le tour de soi ? Connais toi toi-même disait Socrate. Vaste programme !
Je pense que l'on ne fait jamais le tour de soi ni des autres d'ailleurs. Chacun est un mystère et une infinité de possibilités...
Il suffit d'une rencontre, d'un incident de parcours pour faire dévier une route toute tracée. Le hasard peut être, la destinée, je ne saurais dire...
Rêvons un peu, moi qui suis parisienne n'aurais-je pas aimé aussi vivre à Nantes, Rome ou Istanbul ? Probablement..
Lorsque je voyage et que je visite une ville jusqu'alors inconnue la même question me vient immédiatement à l'esprit : "Pourrais-je vivre ici, être heureuse dans cette ville ?" et cela dans des villes aussi différentes qu' Ispahan, New York ou Acapulco.
Parfois je m'imagine dans une maison au bord de l'océan, j'aperçois les palmes qui oscillent doucement sous le vent du soir et j'entends le bruit de la mer qui me berce et m'envoûte.
Et je me dis que j'ai encore beaucoup de choses à vivre et à découvrir...
Je pense que l'on ne fait jamais le tour de soi ni des autres d'ailleurs. Chacun est un mystère et une infinité de possibilités...
Il suffit d'une rencontre, d'un incident de parcours pour faire dévier une route toute tracée. Le hasard peut être, la destinée, je ne saurais dire...
Rêvons un peu, moi qui suis parisienne n'aurais-je pas aimé aussi vivre à Nantes, Rome ou Istanbul ? Probablement..
Lorsque je voyage et que je visite une ville jusqu'alors inconnue la même question me vient immédiatement à l'esprit : "Pourrais-je vivre ici, être heureuse dans cette ville ?" et cela dans des villes aussi différentes qu' Ispahan, New York ou Acapulco.
Parfois je m'imagine dans une maison au bord de l'océan, j'aperçois les palmes qui oscillent doucement sous le vent du soir et j'entends le bruit de la mer qui me berce et m'envoûte.
Et je me dis que j'ai encore beaucoup de choses à vivre et à découvrir...
Tiniak - Faire le tour de soi
DON DE SOIE (square dance)
Si je m'observe le flanc droit, je me bétonne
un souffle au coeur, mêlé de peur nègre et saxonne
Quand je me gratte le flanc gauche (avec un rêve)
il manque, à ce tableau, une montée de sève
Une plongée, du crâne aux pieds, ne m'apprend rien
que je n'aie remis, nu, toujours entre tes mains
A l'inverse, m'appréhender de bas en haut
conforte un besoin de travailler du chapeau
Rires et pleurs me conjuguent mieux au plaisant
bonheur de me sentir présent à chaque instant
Dessus, dessous, devant, derrière ou de côté ?
Ah, que veux-tu... Je ne vois rien d'autre qu'un bal
Négocions : ce tissu de peau pour ton cheval ?
Celui qui vient, crinière au vent, entre tes cuisses
Eh, poLésie ! monnaie ma mort contre un sonnet
Où tisser le plaisir de lire avec celui d'écrire...
Si je m'observe le flanc droit, je me bétonne
un souffle au coeur, mêlé de peur nègre et saxonne
Quand je me gratte le flanc gauche (avec un rêve)
il manque, à ce tableau, une montée de sève
Une plongée, du crâne aux pieds, ne m'apprend rien
que je n'aie remis, nu, toujours entre tes mains
A l'inverse, m'appréhender de bas en haut
conforte un besoin de travailler du chapeau
Rires et pleurs me conjuguent mieux au plaisant
bonheur de me sentir présent à chaque instant
Dessus, dessous, devant, derrière ou de côté ?
Ah, que veux-tu... Je ne vois rien d'autre qu'un bal
Négocions : ce tissu de peau pour ton cheval ?
Celui qui vient, crinière au vent, entre tes cuisses
Eh, poLésie ! monnaie ma mort contre un sonnet
Où tisser le plaisir de lire avec celui d'écrire...
jeudi 25 janvier 2018
Marité - Faire le tour de soi
A chacun son excursion.
- Que fais-tu, là, dans
le noir avec un bandeau sur les yeux ? Tes migraines ne te lâchent
toujours pas ?
Marie enlève son turban
et se redresse dans son fauteuil. Elle me semble bizarre aujourd'hui
et émerger de je ne sais où.
- Non, ça va. Je faisais
le tour de moi.
- Le tour de quoi ?
- Tu n'as pas lu la
phrase de Gandhi qui dit quelque chose du genre : on apprend plus en
faisant le tour de soi qu'en faisant le tour du monde. Je ne me lasse
jamais d'apprendre alors aujourd'hui, je fouille...mon moi intérieur.
Cela ne t'arrive jamais ?
- Moi ? tu veux rire. Si
je tourne sur moi-même je ne saurai plus où je suis et qui je suis.
J'aurai le tournis quoi.
- Pfffiou ! Que t'es bête
quand tu t'y mets. Fais semblant de ne pas comprendre...
- Si, je vois tout à
fait et je me demande quel intérêt tu trouves à t'auto-analyser.
Sauf à ruminer toujours les mêmes questions.
- Il faut que je sache ce
qui cloche en moi. Quand je l'aurai découvert, je saurai enfin
pourquoi Claude est parti.
- Rien du tout. Claude a
foutu le camp et bon vent. Tu devrais plutôt applaudir au lieu de
regretter ce macho jamais content et qui te trompait en plus.
- Tu te moques de tout.
Même de l'amour. Je ne sais pas comment tu t'y prends pour te
comporter de façon aussi je-m'en-foutiste.
- Loin de moi l'idée de
vouloir te faire du mal Marie mais je te répondrai que je ne cherche
pas midi à quatorze heures. Je prends la vie comme elle vient et je
me dis carpe diem. Essaie de ne plus perdre ton temps à te sonder.
Bouge. Et tu verras que tout ira mieux.
- Tu ne t'es jamais
interrogée sur ton passé : ton enfance, ton adolescence, ce qui a
été ta vie jusque là, en somme ? Moi si. J'ai trouvé des
explications à des problèmes que je pensais insolubles surtout
concernant certaines blessures.
- Qui ne porte pas en lui
des blessures jamais cicatrisées ? Mais ce n'est pas en grattant que
les plaies guériront. Bien au contraire à mon avis. Pour panser
ses blessures, il vaut mieux éviter de trop en chercher les causes.
- Je ne suis pas
d'accord. Du tout. Il faut, au contraire extraire de son subconscient
- ou du moins tenter de comprendre - ce qui réveille en nous de
mauvais souvenirs nous faisant réagir de façon souvent exagérée.
Il faut les exorciser et la meilleure façon de le faire est de les
regarder en face.
- Des bêtises, tout ça
! On se croirait chez un psy et moi, tu sais, les psys, je les fuis.
- Nous sommes
suffisamment proches pour que je te dise le fond de ma pensée : tu
te comportes en indécrottable orgueilleuse et pour ne pas ternir
ton ego, tu pratiques la politique de l'autruche.
- Mouais ! Mais bon, tu
remarqueras que l'on se penche justement sur son ego souvent parce
que quelque chose ne tourne pas rond.
- Normal. Cela permet
d'avancer. Mais non, tu as tort : on peut aussi puiser des forces à
se remémorer des moment de bonheur et tu ne peux pas savoir le bien
que l'on éprouve.
- Laissons-là cette
philosophie à deux balles. Chausse tes baskets et va te promener
dans les bois.
- Cela ne m'aidera pas à
résoudre mes difficultés.
- Écoute le vent dans les
arbres, le chant des oiseaux, les murmures de la forêt. Écoute même
le silence, il parle. Observe la nature. Tu vas relativiser. Pour
moi, c'est la meilleure thérapie qui soit.
- Parce que tu penses que
la nature est un baume ?
- Est-ce que les animaux
se posent des questions existentielles ? Ils vivent tout simplement.
Il serait bon que nous apprenions à utiliser notre intelligence de
façon moins futile.
Tu seras surprise, au
bout du chemin de constater que tu n'as pensé à rien, absolument
rien. Je t'assure, on se sent lavé, ressourcé.
- Peut-être mais je ne
saurai jamais pourquoi Claude m'a quittée.
Andiamo - Faire le tour de soi
J'en ai fait des tours, des détours,
des tours de con, des tours et des retours, des tours de manège
étant minot, j'ai travaillé sur un tour sans ramener ma fraise !
J'ai traversé Tours, grimpé le Tour
Mallet, et la Tour Eiffel (sur le tour... Pardon le tard). Visité la
Tour Magnes à Nîmes, suis je pour autant magnanime ? J'ai eu plus
d'un tour dans mon sac en faisant des tours de passe-passe. J'aimais
regarder chaque été le Tour de France, mais depuis qu'ils sont
dotés de vélos électriques, ça ne m'intéresse plus vraiment.
J'en ai fait des tours de cour quand
j'étais puni à l'école, j'étais un cancre, et c'était souvent
mon tour ! Mes jolies fiancées avaient de beaux atours, je sortais
avec elles, chacune leur tour ( là je me vante).
J'ai traversé le Mercantour, je n'ai
pas de tour d'ivoire, en résumé j'ai fait beaucoup de tours, mais
le tour de moi ? à quoi bon je le dis sans détours, ça
n'intéresserait que moi... Et encore !
Pascal - Faire le tour de soi
La
grande illusion
Avec
le temps, quand la passion de l’Amour se ternit, s’use et
s’estompe, il te reste les dommages collatéraux : une femme,
des gosses, une baraque, des crédits et des chaînes aux pieds pour
ne jamais t’en séparer. Te voilà préoccupé par cet
extraordinaire devoir de sacrifice d’élever cette progéniture
qui, un jour, te crachera forcément à la figure…
Pour
y arriver, tu as fait des concessions, tu as tiré des plans sur la
comète, t’as menti, t’as cru, t’as espéré, t’as rêvé,
t’as osé, tu t’es battu, t’as tué ; un à un, avec tes
moyens, bons et mauvais, t’as grimpé tous les barreaux de
l’échelle sociale et, de là-haut, le paysage n’est pas fameux ;
tu n’as même pas le vertige. Tu te demandes tout à coup si toute
cette débauche d’énergie valait ce point de vue, sans véritable
couleur.
Un
jour, un jour seulement, t’as tenu le monde entre tes menottes !
T’as regardé le soleil dans les yeux ! T’as même supervisé
l’univers avec des pensées d’argonaute !
Toujours
en rudesse, t’as pris tout ce que tu pouvais prendre et t’as
jamais dit merci parce que, dire merci, ce n’est que de la
faiblesse…
Ce
que tu prenais pour des actes d’héroïsme, ce n’était que de
l’opportunisme. Pourtant, t’es presque heureux ; ni
galérien, ni kamikaze, ni soldat, ni lépreux, ni gladiateur, t’as
évité les guerres, la peste et le choléra ; t’es passé au
travers du suicide, des accidents et des faits divers. Ta génération
est bénie, tu n’as jamais eu faim, ni froid, même si tu crains
les bousculades. Tu ne seras jamais un héros ; t’as jamais
été courageux pendant les moments d’empoignade…
En
équilibre instable, t’as rien compris ; t’as été malaxé
par le tourbillon de la Vie, concassé par ta destinée, brutalisé
par le hasard, galvanisé par ta libido de petit Roméo !
La
Nature t’a berné ; elle t’a seulement réclamé la dette de
ta descendance. En échange, avec sa poudre aux yeux, ses
faux-semblants, ses artifices, ses pansements, elle t’a baladé
dans ses décors et tu n’y as vu que du feu. T’es formaté
jusqu’à l’os, bonhomme. Et ces femmes, ces femmes ! Celles
qui remplaçaient inlassablement les précédentes, tu ne leur
trouvais grâce et séduction que par la force des plaisirs de la
chair.
Reproducteur,
sans le vouloir vraiment, t’as fait ton devoir de chaînon manquant
et tu as rendu ta copie à l’humanité ; ce n’est pas fameux
mais tu as fait comme t’as pu. Modeste pièce de puzzle, tu auras
comblé, avec ton temps, une infime parcelle des quelques six
milliards d’années de cette planète…
Allez,
ose un seul tour sur toi-même, pas deux : veule comme tu es, tu
te surprendrais à valser pour éluder la Question. Quand tu te
retournes, regarde un peu plus loin que ton ombre servile ; on
ne voit bien qu’avec les tripes. Tout bête, parce que ça te saute
aux yeux, tu t’aperçois que t’es moins qu’une poussière, t’es
moins qu’un soupir, t’es moins qu’une goutte de pluie, qu’une
merde, et cela a toujours été. Aujourd’hui, tes certitudes sont
périmées, tes repères sont archaïques, tes réalités
s’écroulent. Ce qui était vrai hier est faux aujourd’hui ;
le sol est mouvant et t’as l’impression qu’il va t’aspirer.
Tu as une sagesse approximative qui ne correspond plus à l’air du
temps. Condamné, tu subis la sentence de l’inexorable…
Pourtant,
un jour d’imposture, t’es fier d’être le patriarche à ta
table ; t’es le prélat sous ton toit ; on a pour tes
cheveux blancs des déférences complaisantes, des politesses
hypocrites, des tolérances captieuses. Tu trônes en maître mais
personne ne t’écoute ; quand tu pouvais parler, tu n’avais
rien à dire et maintenant que tu le peux, tout ce que tu argumentes
est obsolète, et personne ne prête attention à tes sermons
radotés…
Dis ?
Tu réalises enfin ? La vie qu’on t’a donnée ne
t’appartenait même pas. Tu es né breton, catholique et blanc, tu
aurais pu naître lapon, musulman ou sénégalais. Par hérédité,
obligation, jalousie, cupidité, orgueil, mimétisme, coincé dans le
moule, t’as fait comme les autres. Matérialiste, pour te
raccrocher à quelque chose, t’es fier de ta maison avec vue sur la
mer, de ta piscine, de tes arbres, de ses quatre chambres, même si
plus personne ne vient dormir chez toi. Aujourd’hui, tu évolues
dans un monde que tu ne reconnais pas. Tu n’es même plus capable
de ranger tous les événements neufs dans l’ordre de ta
compréhension. Il te reste des habitudes pour combler ce mal-être
pesant, cette pré-radiation galopante, cette insidieuse mise sur la
touche…
T’as
commencé à vieillir quand le Feu Sacré ne te brûlait plus. Te
voilà raisonnable par la force de tes faiblesses. Finis les excès,
les nuits magiques, les frissons d’alcôves ; ton corps te
rattrape et tu sens que tu vas morfler pour tous les écarts que tu
lui as fait subir, pendant les années d’allégresse. Retraité de
corps et d’esprit, te voilà devenu vieux avant d’être adulte,
te voilà construisant des maquettes de souvenirs ; t’es
supporter, t’es choriste, t’es collectionneur, t’es le roi du
loto du dimanche, t’es bouquiniste, t’es « pétanqueur »,
tu ne rates aucun des repas du troisième âge, tu vas aux
champignons, tu vas à la pêche, tu vas aux commissions, t’emmènes
madame faire quelques voyages, t’es de toutes les attractions. Tes
petits-enfants qui sautent sur tes genoux ?!... Ils arrivent
d’une autre planète ! Ils remarquent tes rides, ils comptent
tes larmes de vieux, ils te chassent, ils te poussent dans le trou.
Ils ne se voient pas dans ton visage et c’est tant mieux : la
supercherie perdure. Ha, ces petits merdeux, sans nulle
compassion ; avant, tu regardais avec application leurs bulletins de
notes, maintenant, tu examines, avec appréhension, tes résultats
d’analyses…
Parce
que tous les hommes sont des lâches, parce que la Passion se meurt,
tu voudrais que toutes les peaux de saucisson empilées sur tes yeux
ne s’écartent jamais ; avec tes œillères, tu es comme un
cheval de labeur au bout de son dernier champ. Ha oui, tu picoles un
peu, juste pour avaler la pilule…
Bien
sûr, t’as des espoirs, aussi, mais ils n’appartiennent qu’à
toi ; ils sont des rêves insensés, sensationnels, qui ne
s’exauceront jamais, et c’est tant mieux parce que tu ne serais
qu’un petit enfant naissant devant ce nouveau défi.
Gamin,
tu as évité l’ablation des amygdales, de l’appendice et des
dents de sagesse, tu n’échapperas pas à la prostate, aux
rhumatismes et au dentier ; Parkinson te guette avec ses
frissons intenables, Alzheimer ne t’oublie pas et que dire du
cancer, tapi dans tous tes recoins…
Alors,
au bout du rouleau, t’as la bête impression d’avoir gaspillé ta
vie ; l’Amour et tout son cortège de « je t’aime »,
ses poèmes à l’eau de rose, ses sourires mystérieux, tout ça,
ce n’était que pour mieux t’empoisonner à la cause de cette
Nature emprisonnante. T’as un sale goût dans la bouche, tu t’es
mordu ta lèvre ; il te semble que tu as raté un million de
choses. Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait… Toi, t’aurais
bien aimé refaire quelques tours de manège, caresser le visage de
ta maman, escalader des montagnes, multiplier des records qui ne
servent à rien, visiter Mars, Jupiter, soigner les ours polaires,
réécrire Vingt mille lieues sous les mers, monter sur des planches,
jouer Sganarelle, tenir, du bout des yeux, un cerf-volant sans
ficelle…
C’est
l’emballage final, ton étoile se meurt. Sentant la camarde en
route, t’as un regain de piété ; n’as-tu donc pas été,
un jour, baptisé ? Allez, trêve de confidences, c’est
l’heure ; ta carte vitale est à jour. T’as même pas peur
d’y aller du cigare ; t’es en règle…
Pauvre
type… t’as toujours été en règle…
Annick SB - Faire le tour de soi
La spirale …
Je ne suis pas très calée en
géométrie ; je ne sais pas dessiner, concevoir, tracer une
coquille de
Nautilius Pompilius par exemple.
Mais je suis pourtant une
collectionneuse d’escargots.
Je les aime, vivants ou morts ;
ils se fondent dans mon décor.
Il y a ceux qui se cachent dans la
terre, sur les fleurs. Ceux qui s’agrippent sur les tiges des
herbes sèches de Provence. Certains sont nacrés, d’autres
cassés, fêlés ; ils me font délirer ! Je prends plaisir
à les photographier.
J’aime les coquilles, vrai de vrai !
Peut-être parce qu’on ne peut pas en
faire le tour.
J’ai réalisé également que, comme
eux, je n’arrive pas à tourner en rond autour de moi comme on me
le demande parfois de manière impromptue ; ça ne marche pas.
Résistance …
Ce n’est pas que je fasse preuve
d’une quelconque mauvaise volonté, ni que je veuille jouer sur les
mots et rentrer dans ma coquille, non : il m’est impossible
de faire le tour de moi.
Je suis entrée dans une spirale.
Voilà ; c’est comme ça !
Je ne peux plus tourner en rond.
C’est trop con !
Impossible de fermer la boucle.
Je ne peux pas m’arrêter.
Impossible de rester clouée chez moi
ou dans la foule …
Faut que ça déboule !
Les idées, les clichés, les pensées,
les dictons, les sermons, tout y passe, tout s’amasse puis soudain
se déroule calmement comme la houle de l’océan faisant voguer la
noix et l’allumette.
J’avance.
Je suis en marche ; politiquement
incorrecte, je sais, et sans grand respect pour les donneurs de
leçons blindés qui nous bassinent à longueur d’ondes nous
prenant pour des mollusques en carton.
J’ai trouvé mon chemin ; il
n’y a plus d’errance, plus de détour …
Résistance…
Je ne fais que m’élever et dès que
j’ai le dos tourné, je sens la passion monter, monter, monter …
Je suis comblée.
J’aime le clamer.
A chaque tourbillon, c’est coton.
Je me dirige vers l’horizon qui est
devenu bon.
Lumière infinie, cachée parfois par
quelques Nébulus éphémères selon les saisons…
Vous pensez que je divague, que je
m’égare, que je suis fêlée comme les coquilles que j’aime
amasser ?
Pas de panique !
Je vis en Paix.
Je marche vers l’Eternité …
Libellés :
Annick SB,
Faire le tour de soi
TomTom - Faire le tour de soi
Papa est mort il y a deux semaines, ou trois, je ne sais plus. On l’a enterré, puis vidé sa maison, dispersé ses affaires et réparti sa fortune en accord avec ses dernières volontés. Que faire maintenant que je suis seul et que la paperasse n’est même plus là pour m’empêcher de penser vraiment. Orphelin et abasourdi, la logique psychologique et sociale voudrait que je commence mon « travail de deuil ». Pourtant je me sens tellement mal que je m’écroulerais si je parlais. Hors de question d’aller consulter. Et hors de question de retourner au bureau. Les collègues s’y prennent comme des manches : je lis trop de pitié dans leurs yeux et trop de gêne dans leurs mains pour ne pas avoir envie de les frapper. Ce n’est pas la mort qui me met en colère, mais la bêtise des gens, leur incapacité à faire comme si de rien n’était pour qu’à mon tour je puisse me dire que rien n’a été. Ce n’est plus la fatalité qui m’enrage lorsque je suis face aux autres, mais les contingences qui entourent la mort. Devoir « donner le change », me comporter comme un homme qui vient de perdre son père est censé se comporter, être à la hauteur de leur pitié, paraître triste.
Je ne
suis pas triste. Je suis sonné. Je ne veux plus voir personne car
ils risquent tous de me faire perdre mes nerfs, et avec eux ma
dignité et mon CDI. Je dois prendre un congé sabbatique. Mon patron
ne me le refusera jamais, il tient trop à moi. Un développeur Web
trilingue mandarin-japonais-français, ça se dorlote. J’ai besoin
de faire le tour du monde, d’aller partout où papa n’est jamais
allé et où personne ne sait. Oublier mes soucis existentiels, mon
petit ego ridicule avec ses problèmes de fatalité et constater que
le monde avance sans moi. Voir l’Asie, ses sourires, souffrir au
milieu de sa chaleur et me laisser consoler par ses mets. Voir
l’Amérique, ses étendues parfois moroses qui me feront rétrécir,
emportant dans l’immensité de Dame nature mes questionnements
ridicules d’orphelin. Enfin rentrer voir l’Europe, ses
cathédrales, ses châteaux et même ses tumulus qui me rappelleront
que bien des hommes sont morts avant papa, voire parfois des
civilisations avec eux. Faire un long tour du monde pour faire
un minuscule tour de moi-même.
Où lire TomTom
Stouf - Faire le tour de soi
Bénis soyez vous sœurs et frères,
papa vous aime et certaines et certains l'appellent même dieu. Il
est vrai que beaucoup d'autres lui font porter d'autres noms, selon la
communauté de leurs coreligionnaires mais … papa a le dos large et
vous aime tous !
En effet, certains me nomment moi-même
curé ou nonne ou même jésus et … ah nooon eh … peuuh …
chcroonk … nardine zobi … y en a marre ! J' veux de la
meuf !!
Ainsi donc sœurs et sœurs ( surtout
les nonnes blondes à fortes poitrines ) je vous invite à faire le
tour de moi en portant une robe de soie et en chantant cette fameuse
chanson foutbalistique « Allez Louya ! ». Il est
certain que papa sera très happy et que vous serez bénites entre
toutes les saintes.
Sinon, mon 06 c'est …;o)
mercredi 24 janvier 2018
Lira - Faire le tour de soi
Inachevable
voyage
S'approcher du
plus haut
De ses rêves
Et se pencher
au-dessus
De ses failles
profondes
Au cœur du
tourbillon
Prendre mesure de
son désert
S'abreuver à ses
brèves patiences
Entendre son cri
Ou son chant de
velours
Et déchiffrer
dans la fissure
Les mots gonflés
de fiel
Qui s'accrochent
aux lèvres
Entrer dans sa
demeure
D'ombre et de
clarté
Où ferraillent
Le cruel et le
tendre
Le désir et la
cendre
Le doute et
l'évidence
Les prendre pour
bagages
Et tenter
L'inachevable
voyage
Faire le tour de
soi
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