Moi, de mon temps, j’en avais pas autant
de vacances. Et qu’est-ce que tu vas faire ?
Vadrouiller, je suis sûre. Ah, ces
jeunes, ça veut plus rien faire ; ça pense qu’à courir, à faire des
conneries ; c’est bon à rien. Tu veux que je te dise, drôlesse, si j’étais
ta mère, je te donnerais un chiffon, une pelle, un balai, et au boulot. Mais
non, qu’elle dit, les vacances, c’est fait pour se reposer, pour les
promenades, les concerts, les balades dans la nature, la baignade…les jeux.
Quels jeux, je vous le demande ? Moi, j’en connais, tiens, qui ont
tellement joué, qu’elles ont …, enfin, j’en dis pas plus, ça ne me regarde pas.
Oui, oui, voilà, on arrive ! Celui-là, toujours pressé d’être servi. Si on
peut plus faire la causette ! Les clients, aujourd’hui, je vous jure,
c’est plus ce que c’était. Tu diras bonjour à ta mère. On la voit pas trop ces
temps-ci. C’est y qu’elle va faire ses courses à la ville ? On l’a vue
dans une belle automobile. A ce qu’on m’a dit c’est celle du docteur Gontran,
ou alors, elle serait malade ?
Madame Blayac, l’épicière du pays, celle, qui tous les
matins râle après « ces gamins qui passent juste après que j’ai fini de
balayer son trottoir, on dirait qu’ils le font exprès, ma parole ! »
Qui rouspète chaque fin de journée que c’est« déjà finie, la
classe ! Hébé, ils se la coulent douce, pas trop fatigués, payés à rien
faire… »
Puis c’est au tour de monsieur Duculot, assis devant sa
porte, qui m’interpelle : « Alors, les cahiers au feu, la maîtresse
au milieu ? », et ça le fait rigoler.
Moi, je suis contente d’être en vacances. Je sais que
maman m’a réservé une surprise ; comme à chaque vacances ; elle se
débrouille toujours pour passer le plus de temps avec moi ; surtout
qu’elle est ouvreuse dans un cinéma ; le soir, c’est Janine qui vient
dormir à la maison.
Avec maman, nous préparons des gâteaux, pour le
pique-nique au bord de la rivière. Quelquefois, un pêcheur nous invite sur son
bateau. On se balade, en laissant traîner les mains dans l’eau fraîche ;
on admire le paysage. J’aime beaucoup le grand château avec son parc qui plonge
ses pieds dans la rivière. Le pêcheur nous donne des poissons, que nous faisons
griller le soir. J’en ai même attrapé un, une fois, le pêcheur m’avait prêté
une canne.
Et puis, nous inventons des histoires ; je les
raconte à Janine ; on rigole bien. On joue aux cartes, aux
devinettes ; je lis beaucoup, et pendant les vacances, j’ai le droit de me
coucher plus tard.
Mes copines et mes copains font des devoirs de vacances.
Maman, elle, préfère m’emmener me promener, regarder les fleurs et les arbres,
reconnaître les insectes, écouter vivre les oiseaux ; et puis, elle
m’amène au restaurant, le jour de son anniversaire.
- Ma
chérie, tout va bien ? C’est les vacances ! Voilà, j’ai une grande
nouvelle à t’annoncer. Je me marie, avec le docteur Gontran. Tu vas avoir un
petit frère ou une petite sœur. Tu es contente ?
C’est ça la surprise ?
Ah ! le célèbre Docteur Gontran, c'est un cinéphile,lui ! Il s'y connaît !
RépondreSupprimerUn petit frère ou une petite soeur... c'est pas des vacances :(
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé le style de cette narration;.. "ah, le bon vieux temps...". Cela me rapelle toute une série de films sur l'enfance des années 50 et 60...
RépondreSupprimerJe repense également à ce film avec Borringer et Anémone, le grand chemin, si mes souvenirs sont exacts...
Et puis, ce duo maman et fillette....
Mais alors, la sortie annoncée (au premier ou second degré!) pour ces dernières vacances.... comme le dit Végas... c'est pas des vacances!...
Des vacances heureuses pour tout le monde, sauf pour l'épicière.
RépondreSupprimerje rejoins tout à fait Clémence dans son commentaire (année 50, 60 et le grand chemin :) )
RépondreSupprimerUne sortie d'école pleine de rires et la surprise finale qui va changer beaucoup de choses.