Réveillon
J’étais invité au réveillon. Une fois chez l’un, une fois dans la belle-famille. Ça ne se refuse pas. Je me réjouissais à l’avance de la bûche, qui viendrait après les bouchées à la reine et le boudin. Mais je me perdis dans le quartier et arrivai tard. En outre, j’avais couru les magasins encore ouverts pour trouver des bricoles à apporter, ô trois fois rien, des bagatelles, des breloques, des brimborions, des babioles, quoi. Et une boîte de biscuits roses.
La minuterie s’arrêta sur le palier et, manifestement, s’en alla réveillonner en ville. Je ne lui en fais pas le reproche, c’est Noël. Je décidai de frapper à la porte la plus bruyante, mais j’aurais dû comprendre que je me trompais, car on entendait surtout des hahaha !, des âneries et des aphorismes. C’est Amandine qui vint m’ouvrir, un vrai courant d’air. « Pose tout ça là, me dit-elle. » En m’avançant, je vis Adèle, debout, qui, majestueusement, tranchait un ananas. Autour de la table, j’aperçus Alain, Albert, Alphonse, Adeline, Angèle, Aurore, ainsi qu’une avocette élégante que je connaissais de vue. Je reconnus l’Arpenteur, un collègue, Ali Baba, qui était venu seul, Astérix, seul lui aussi, devant une assiette pleine de restes de sanglier, Assurancetourix, bâillonné en haut du sapin, et beaucoup d’anonymes. J’avais là des amis et des amoureuses, mais Noël est une fête de famille, à la Saint-Sylvestre, c’est différent. Quand ils me virent, un ange passa, qui me cria : « Hé, Bricabrac, tu t’es trompé de porte, c’est celle d’à côté ! »
A nouveau dans le noir, je toquai à la porte de gauche, d’où s’échappait un air de zeibekiko. On ne m’entendit pas. Je poussai la porte. La fête était à son zénith. Zorba dansait autour d’une flûte de champagne, qu’il essayait acrobatiquement d’attraper avec les lèvres. Zorro, tout vêtu de noir, faisait tournoyer au bout de son épée un zeste de Zitrone qu’il avait piqué dans une assiette de zakouski. « Ça va les z’enfants ? », hurlait Zavatta, mais ceux-ci couraient en tous sens en zigzaguant entre les chaises. Il y avait aussi quelques zigotos, et des p’tits zoiseaux qui voletaient tout autour de la pièce en zinzinulant. « Tu as pris la mauvaise direction, Bricabrac », ainsi parla Zarathoustra, qui me zieutait, assis à l’écart comme un vieux sage, et avait remarqué mon état de confusion.
Cette fois, parce qu’il se faisait vraiment tard et pour ne pas lasser les lecteurs, je ne fis pas l’erreur d’aller sonner à la porte un peu plus à gauche, derrière laquelle des yachtmen yankees venus de New York fêtaient Christmas en compagnie de yogis, autour d’une table chargée de yaourts, mais je repartis dans l’autre sens.
La minuterie s’arrêta sur le palier et, manifestement, s’en alla réveillonner en ville. Je ne lui en fais pas le reproche, c’est Noël. Je décidai de frapper à la porte la plus bruyante, mais j’aurais dû comprendre que je me trompais, car on entendait surtout des hahaha !, des âneries et des aphorismes. C’est Amandine qui vint m’ouvrir, un vrai courant d’air. « Pose tout ça là, me dit-elle. » En m’avançant, je vis Adèle, debout, qui, majestueusement, tranchait un ananas. Autour de la table, j’aperçus Alain, Albert, Alphonse, Adeline, Angèle, Aurore, ainsi qu’une avocette élégante que je connaissais de vue. Je reconnus l’Arpenteur, un collègue, Ali Baba, qui était venu seul, Astérix, seul lui aussi, devant une assiette pleine de restes de sanglier, Assurancetourix, bâillonné en haut du sapin, et beaucoup d’anonymes. J’avais là des amis et des amoureuses, mais Noël est une fête de famille, à la Saint-Sylvestre, c’est différent. Quand ils me virent, un ange passa, qui me cria : « Hé, Bricabrac, tu t’es trompé de porte, c’est celle d’à côté ! »
A nouveau dans le noir, je toquai à la porte de gauche, d’où s’échappait un air de zeibekiko. On ne m’entendit pas. Je poussai la porte. La fête était à son zénith. Zorba dansait autour d’une flûte de champagne, qu’il essayait acrobatiquement d’attraper avec les lèvres. Zorro, tout vêtu de noir, faisait tournoyer au bout de son épée un zeste de Zitrone qu’il avait piqué dans une assiette de zakouski. « Ça va les z’enfants ? », hurlait Zavatta, mais ceux-ci couraient en tous sens en zigzaguant entre les chaises. Il y avait aussi quelques zigotos, et des p’tits zoiseaux qui voletaient tout autour de la pièce en zinzinulant. « Tu as pris la mauvaise direction, Bricabrac », ainsi parla Zarathoustra, qui me zieutait, assis à l’écart comme un vieux sage, et avait remarqué mon état de confusion.
Cette fois, parce qu’il se faisait vraiment tard et pour ne pas lasser les lecteurs, je ne fis pas l’erreur d’aller sonner à la porte un peu plus à gauche, derrière laquelle des yachtmen yankees venus de New York fêtaient Christmas en compagnie de yogis, autour d’une table chargée de yaourts, mais je repartis dans l’autre sens.
Je tambourinai doucement contre la porte sur un rythme de bossa nova et entrai. Le bal avait commencé. Je fis la bise à Bernadette, ma bru, qui valsait dans les bras de Bruno. Une bergeronnette un peu grise sautillait en rythme. « Il ne manquait plus que toi », me dit Babette en me donnant un baiser. Toute la famille était réunie. Les bébés, que le bastringue ne dérangeait pas, dormaient dans leurs berceaux dans une chambre mitoyenne, sous l’œil attendri de Brigitte Bardot, qu’on avait engagée comme baby-sitter. Je fus heureux de voir que les bonobos, qui sont nos cousins éloignés, avaient pu venir. Et même Babar, qui avait quitté son royaume pour passer Noël en famille ! « Au fait, Babar, tu n’es pas venu avec Céleste, elle n’est pas là ? » Il me regarda avec étonnement. « Oh, Bric’, ne me dis pas que tu n’as rien compris à cette histoire ! »
Brillant, bien benoitement!
RépondreSupprimer:)
même au moment des fêtes on ne mélange pas les torchons et les serviettes
Très sympathique aventure, j'aime beaucoup. Tu as dû te faire plaisir en l'écrivant et cela revient dans mes sourires pendant cette lecture. :)
RépondreSupprimerJ'aime bien quand les bricabracs sont rangés par ordre alphabétique! Joyeux Noël!
RépondreSupprimerMes zygomatiques te disent merci !
RépondreSupprimerMoi j'ai bien compris que je ne pouvais pas venir avec Babar...j'étais coincée critiquement dans une chambre close cernée comme une cloche par la lettre C !
RépondreSupprimerCéleste
¸¸.•*¨*• ☆
On est toujours récompensé quand on s'adresse à l'intelligence des lectrices
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