"L'hermaphrodite"
Les mots dansaient devant mes yeux : « Je sais tout »
Je jetais un regard vers Elle mais Elle ne s’était pas réveillée. Elle dormait si profondément avec ses somnifères.
L’écran de mon portable était toujours allumé et la menace se faisait plus réelle. Pas besoin de chercher ce que signifiait ce « tout. »
Ce secret, mon secret, le nôtre, celui qui L’avait attiré, Elle, vers moi.
Elle, si grande, si belle, si sûre de sa séduction quand Elle avait débarqué chez moi avec ma meilleure amie. Elle savait déjà « Tout. »
Et j’étais tombée dans son escarcelle comme Elle l’avait prévu. Et Elle m’avait aimée de « Tout » son être comme elle sait si bien le faire. Et je l’ai demandé en mariage dès le lendemain. Elle a mis ma bague à son doigt en me disant oui fougueusement à « Tout. »
Elle a voulu sortir tout de suite avec sa nouvelle bague. Ce n’était pas la première fois qu’on l’a demandait en mariage mais elle a toujours rendu la bague.
Dans un bistrot sombre, enfumé et rempli de beaucoup d’yeux qui nous déshabillaient, « Tout » a recommencé mais avec Elle à mes côtés. Elle m’a défendu car elle défend toujours celui qu’Elle aime, elle les a insultés.
Quand nous sommes rentrés, Elle a voulu que je lui montre ce « Tout » qui avait attiré les regards mais je n’ai pas pu ; j’ai seulement démailloté comme chaque soir le bandeau qui sert les seins que je cache pour paraître plus « homme. »Mais mon visage trop féminin et trop fin me trahit.
J’ai pris mon traitement hormonal comme d’habitude en attendant l’opération qui m’enlèverait mes attributs féminins et me rendrait « Tout » homme.
Elle m’a caressé. Quand nous disputerions (souvent) par la suite, je lui disais qu’elle aimait en moi le phénomène de foire, ce côté, « ni homme, ni femme. »
Jusqu’à ce matin, je n’ai jamais retiré mon caleçon devant « Elle »mais là, alors que quelqu’un sait « Tout », je vais la réveiller tendrement et lui montrer dans « Toute » ma vérité, moi, Benoît, l’hermaphrodite.
Les mots dansaient devant mes yeux : « Je sais tout »
Je jetais un regard vers Elle mais Elle ne s’était pas réveillée. Elle dormait si profondément avec ses somnifères.
L’écran de mon portable était toujours allumé et la menace se faisait plus réelle. Pas besoin de chercher ce que signifiait ce « tout. »
Ce secret, mon secret, le nôtre, celui qui L’avait attiré, Elle, vers moi.
Elle, si grande, si belle, si sûre de sa séduction quand Elle avait débarqué chez moi avec ma meilleure amie. Elle savait déjà « Tout. »
Et j’étais tombée dans son escarcelle comme Elle l’avait prévu. Et Elle m’avait aimée de « Tout » son être comme elle sait si bien le faire. Et je l’ai demandé en mariage dès le lendemain. Elle a mis ma bague à son doigt en me disant oui fougueusement à « Tout. »
Elle a voulu sortir tout de suite avec sa nouvelle bague. Ce n’était pas la première fois qu’on l’a demandait en mariage mais elle a toujours rendu la bague.
Dans un bistrot sombre, enfumé et rempli de beaucoup d’yeux qui nous déshabillaient, « Tout » a recommencé mais avec Elle à mes côtés. Elle m’a défendu car elle défend toujours celui qu’Elle aime, elle les a insultés.
Quand nous sommes rentrés, Elle a voulu que je lui montre ce « Tout » qui avait attiré les regards mais je n’ai pas pu ; j’ai seulement démailloté comme chaque soir le bandeau qui sert les seins que je cache pour paraître plus « homme. »Mais mon visage trop féminin et trop fin me trahit.
J’ai pris mon traitement hormonal comme d’habitude en attendant l’opération qui m’enlèverait mes attributs féminins et me rendrait « Tout » homme.
Elle m’a caressé. Quand nous disputerions (souvent) par la suite, je lui disais qu’elle aimait en moi le phénomène de foire, ce côté, « ni homme, ni femme. »
Jusqu’à ce matin, je n’ai jamais retiré mon caleçon devant « Elle »mais là, alors que quelqu’un sait « Tout », je vais la réveiller tendrement et lui montrer dans « Toute » ma vérité, moi, Benoît, l’hermaphrodite.
Publié dans mon livre "Paysages de Cannelle"
Où lire Laura
C'est troublant, au musée du Louvre est exposée une statue "Hermaphrodite endormi". Sans aucun doute tu connais.
RépondreSupprimerhttps://youtu.be/v5eI_-9ZQ5g
Une histoire forte et ambiguë...
RépondreSupprimerMais l'amour sera le plus fort, sûrement. ;-)
¸¸.•*¨*• ☆
beaucoup de douleur pour ceux qui se vivent si différents, et d'ambivalence probablement dans cette attirance
RépondreSupprimerAndiamo: je connais
RépondreSupprimerCélesstine: dans les "feel good" seulement
Tisseuse: elle est une séductrice
Raconté avec tact. Et touchant.
RépondreSupprimerUne pudeur délicate revêt, en creux, un aveu que nul doute n'habite pourtant que la dureté de certains regards pourraient le faire vaciller. Un plain-chant doux amer...
RépondreSupprimermerci à tous les deux
RépondreSupprimerTu racontes une histoire que je trouve assez triste de bien belle façon ! J'aime !
RépondreSupprimermerci
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