Fantasme du transgenre.
Moi, changer de sexe ? Même pas en rêve. Gamine, alors que je n'étais entourée que de garçons : trois frères déjà et des voisins avec une zézette, je n'ai jamais éprouvé le besoin de leur ressembler. Dieu sait pourtant qu'ils essayaient par tous les moyens de me prouver leur supériorité de mâles. C'est inné je pense : ceux qui en ont se croient investis de privilèges dûs à leur sexe. Il faut dire aussi qu'il y a plus d'un demi siècle et avant et même encore parfois aujourd'hui (hélas !) tout dans leur éducation tendait à les valoriser.
Les privilèges, cependant, c'était moi qui en bénéficiais, mine de rien. Je ne comprenais pas tout à fait sans doute le pourquoi du comment mais je savais fort bien tirer avantage de ma situation de fille. Frères ou voisins, tous voulaient me protéger et si l'un d'entre eux désirait m'exclure de leurs jeux parce que justement j'étais une fille, les autres, mes frangins surtout, se récriaient en disant qu'on n' allait pas me laisser seule. Je prenais grand soin de m'intégrer et de ne pas me comporter en maillon qui aurait pu paraître faible.
Les poupées, je n'en avais pas ou peut être une ou deux mais elles ne m'intéressaient pas beaucoup. Non parce que je préférais les jeux des garçons mais prouver que j'étais aussi capable qu'eux de grimper dans les arbres, dénicher les nids, courir aussi vite, même en jupe, étaient des défis que je m'imposais et en cas de victoire, j'exultais. Je n'étais pas, non plus la dernière pour faire des bêtises.
Il y avait bien d'autres avantages à être une fille. J'échappais aux gros travaux de la ferme auxquels, bien entendu je participais quand cela me faisait envie et pour ne pas être en reste. A moi aussi la prérogative de porter des vêtements toujours neufs et non de me resservir de ceux du plus âgé de la fratrie.
Pour être honnête, il y a une période de ma vie où, parfois, j'ai enragé de ne pouvoir me comporter comme un garçon. Il n'était pas facile d'être une fille avant mai 68. Vivant célibataire encore en région parisienne, sortir seule et rentrer dans la nuit., ne me venait même pas à l'idée. Il était impensable d'aborder un garçon parce qu'il plaisait et encore moins d'accepter tout de go de le suivre chez lui. Ou alors, il fallait faire preuve d'une totale liberté, chose inconcevable pour moi.
Ce sont les seuls moments où j'aurais pu rêver de changer de sexe tant j'étais bridée par la bienséance. C'est bien peu. J'ai adoré être une femme portant ses fils et les mettant au monde. Les hommes ne peuvent pas connaître ce lien puissant qui nous relie à nos enfants. J'ai adoré être une femme pour ce que la femme représente et pour rien au monde je ne voudrais changer
Ceci dit, j'aime les hommes et en ce qui me concerne - je précise - tout est bien . Le 17 juin 2018 à minuit, je serai encore, je l'espère, ce que je suis aujourd'hui !
Et puis a t-on vraiment le choix ? Nous naissons fille ou garçon et devons vivre avec, alors autant s'accepter, l'un dans l'autre (et inversement) ça ne m'a jamais tracassé, ne pas porter un enfant (autrement que dans mes bras) ne m'a jamais manqué non plus ! Tu aiumes les hommes ? Moi ce sont les femmes ! ];-D
RépondreSupprimerUne évocation fort appréciable
RépondreSupprimerdans sa simplicité, son bon sens
quand "tout" n'était pas immédiatement
une atteinte intolérable à je ne sais quoi...
Même si, attention, tout n'était pas simple !
Les gars au chocolat et les filles à la vanille ?
RépondreSupprimerMoi, j'aime bien les deux… parfums :)
Tout est bien alors... :-)
RépondreSupprimer¸¸.•*¨*• ☆
c'est plutôt sage d'être satisfait(e) de son sort :)
RépondreSupprimerTa fierté honore tes congénères, chère Marité.
RépondreSupprimerComme je te comprends!
RépondreSupprimerEspérons que le passage à minuit ne bouleversera donc pas les choses ! ;-)
Comme je te comprends aussi à l'évocation de tes jeux d'enfant ! Je suppose qu'il y a plus de femmes qui ont joué aux jeux de garçon que l'inverse. Leurs jeux nous donnaient plus d'occasions de nous dépasser !
RépondreSupprimerMerci pour vos commentaires. ;-)
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