Un
amour de banc (en rondins).
Elle
était là depuis déjà bien longtemps. Je voyais bien Qu'il y avait
quelque chose qui ne tournait pas rond...
Mais
si ses émotions réussissent, par je ne sais quel enchantement, à
tourmenter mon coeur, il me manque la parole ; celle-ci me serait
bien utile pour mieux la comprendre. J'aimerais bien avoir une
voix... Je l'imagine douce et grave à la fois, mielleuse, invitant
tout naturellement les confidences. Je pèserais chacun de mes mots,
en prenant garde de ne pas la peiner par des jugements hâtifs, des
formules entendues de parts et d'autres, et je m'abstiendrais de
vouloir briller à tout vas, en faisant de l'humour de mauvais
goût... Elle aimerait sans doute me raconter sa vie au lieu de
l'écrire dans ce cahier à la reliure glacé !
Elle
avait dénoué son gilet de sa taille et s'était allongée, le
calant sous sa nuque. On était bien...Je sentais ses muscles se
détendre et je soutenais son corps qui s'offrait à ma force. Ses
pieds nus caressaient mon écorce pendant que ses mains palpaient mon
tronc à la recherche, qui sait, d'une sève perdue...! Sa
respiration, vive à son arrivée, se calmait en écoutant les bruits
de la forêt. Ses cheveux défaits me chatouillaient mais je ne
bougeais pas pour ne pas interrompre nôtre rapprochement délicieux.
Je voulais quelle reste là, avec moi ; loin du monde agité et
bruyant qu'elle n'aime pas.
-
Oh je vous entends ! Vous vous dites que je ne peux pas savoir, et
bien si JE SAIS ! Elle se languit de ces instants, autant que moi,
que celà ne vous déplaise. je me suis laissé dire qu'il est fort
possible que je sois même le seul à lui apporter autant de
bien-être ...et sans rien lui demander ni lui promettre ! Vous ne
pouvez pas comprendre et cela vous rend jaloux, vous le grand chêne
prétentieux ! Tout ce que vous pouvez faire, c'est agiter vos
feuilles inlassablement pour vous faire remarquer...
Hier
après avoir pleuré, elle s'est endormie un long moment. Ses larmes
chaudes coulaient sans retenue et je ne pouvais rien tenter pour la
consoler. Je suis prisonnier de mon amour, figé et condamné à
l'immobilisme jusqu'à la mort...Oh mais je ne vais pas pleurer moi
aussi, ah non, c'est la pluie... Quand reviendra-t-elle ?
Le rondeau d'amour du banc en rondins... Délicieux !
RépondreSupprimer¸¸.•*¨*• ☆
Merci Célestine !
SupprimerPoint de mots, de la musique.
RépondreSupprimerhttps://youtu.be/g33SsgKZNPM
Peux-tu me donner le titre et l'interprète car je n'arrive pas à avoir la page youtube ? Merci d'avance !
SupprimerLe banc pleurant sa belle au banc dormant
RépondreSupprimerBien vu ! :)
SupprimerQuel bois de chauffe !!
RépondreSupprimerJ'adore le bois ! :)
SupprimerC'est très puissant comme évocation et la personnification est envoûtante
RépondreSupprimerMerci Tisseuse, comme tu l'as sans doute deviné, j'aime beaucoup les forêts !
SupprimerTu connais mon banc Maryline ! ;-) Ton texte, très beau, me touche beaucoup et tu sais pourquoi. ;-)
RépondreSupprimerOui je connais ton banc(dans mes rêves d'évasion), c'est drôle comme parfois la lecture d'un texte déclenche l'envie d'écrire ! Merci Marité !
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