Lundi. Il pleut. Le jour se lève à
peine et derrière les vitres sales du bureau, les voitures
s’entassent sur le quai, et je me console d’être enfermé car
nous allons échapper au « lundi au soleil ».
Je m’accorde une manœuvre dilatoire,
crée un dossier dont le nom code la date de l’échéance, le
prochain dimanche, et y recopie le sujet dans un nouveau document,
ainsi que quelques idées. Sportez vous bien,
pour un coureur d’ultra-endurance souffrant d’insuffisance
coronarienne, c’est du billard. Le chantier est démarré.
Mardi. Les thuriféraires hystériques
de Duchamp vont s’en donner à cœur joie. Ironie de l’industrie
moderne en pleine transformation numérique, les urinoirs de la
cantine sont encore bouchés. Et au fait, c’est quoi, déjà, un
nandou ?
Mercredi. Ainsi donc, l’actualité
scientifique nous a informé qu’un subtil jeu de miroirs et de
lasers a permis de détecter des ondes gravitationnelles. Une belle
aventure, mais il n’empêche que le milieu de la semaine est là et
qu’il serait temps que je m’y mette.
Jeudi. Après avoir longtemps erré
dans la campagne, j’ai découvert cette épave de voiture
abandonnée au bord d’un champ, et j’ai continué mon chemin,
parce que j’avais encore trois kilomètres de marche pour parvenir
chez ce client après que le service voyages m’ait conduit à une
gare déserte en pleine campagne. J’ai bien profité de l’heure
et demie du voyage retour dans le Train à Grande Vitesse pour
longuement contempler quelques griffonnages sur mon cahier sans être
convaincu du résultat.
Vendredi. Muse, ô ma muse, où donc
as-tu encore foutu le camp, sale garce !
Samedi. Tiens, voilà autre chose :
j’ai oublié dans mon bureau, sans doute égaré au milieu de mes
notes, le manuscrit de la semaine. Et ce ne sont pas mes merveilleux
voisins et leurs caméras de vidéosurveillance – pardon, de
vidéoprotection – qui vont m’aider à retrouver ce que j’y
avais écrit. De toutes façons, c’était faiblard.
Dimanche. Comment ça, dimanche ?
Déjà ? Vingt et une heures ? Techniquement, il me reste
encore deux heures et trente minutes, mais la Pomponette – le petit
nom de ma Muse – n’est pas encore rentrée.
La dyspnée créatrice me gagne.
Il serait temps que je m’affole...
génialissime moyen de récapituler quelques uns des thèmes hebdomadaires de notre cher site impromptu :)
RépondreSupprimerCe raccourci saisissant dans la jungle de nos thème m'affole! Il serait temps que je ne m'affole point
RépondreSupprimerChercher en vain l'inspiration, qui n'a pas connu ? Puis, quand elle arrive, c'est le déferlement. Les idées se bousculent tout à coup. Jusqu'à l'essoufflement.
RépondreSupprimerJ'aime bien ta façon d'appréhender le thème en rappelant certaines des dernières consignes. Il fallait y penser. ;-)!
Tu es notre mémoire vive, Jacques !
RépondreSupprimerBravo pour ce texte en forme de tourbillon. Ta muse est quand même très inspirante, quoi que tu en dises...
¸¸.•*¨*• ☆
Merci pour votre enthousiasme, mais après le Pot-pourri de la semaine précédente, et cette pirouette-ci, je commence à avoir bien entamé mon stock de ruses pour passer la semaine...
RépondreSupprimerLa semaine prochaine, il va falloir que je m'y mette (sans m'affoler...)
Ouf ! Rendu dans l'étang ! ;-)
RépondreSupprimerPour pallier efficacement aux situations délicates, rien ne vaut une bonne sortie de secours.
RépondreSupprimer(hum...)