Il serait temps que je m'affole. Ah oui ? Vous pensez ?
Il serait temps pour moi de passer la seconde comme on dit,
de m'exciter les neurones, de me triturer les méninges pour aller plus vite,
plus loin ou plus fort… ah oui ? Vraiment ? Pourtant… Cette idée m'interpelle.
Intensément. Profondément.
Serait-il temps, peut-être, je ne sais pas, une idée comme
ça… que je continue à prendre soin des choses, comme je le fais si bien depuis des
décennies ? Que je sourie à mon reflet autant qu'à la vie, que j'aime les miens
et adore les hommes, que je vénère les anciens et adule les novices ? Oui,
c'est ça. Je suis intimement convaincue que c'est ça.
Temps de m'enraciner encore plus loin dans la terre
nourricière, de me connecter à mes ancêtres millénaires. Goûter les étoiles
d'un regard, savourer l'air iodé qui flotte sur les côtes, sentir le minéral
gratter ma peau, laisser l'herbe me chatouiller la plante des pieds et le chant
des arbres me toucher viscéralement.
Que j'embrasse chaque jour comme mon premier amant, que je
plonge mes yeux dans le cœur de l'autre, que je transmettre l'énergie de vie
qui illumine mon Etre à celui qui est prêt à la recevoir, que j'écoute, que j'accueille,
que j'entende, que je lise, traduise, consigne…
Je ne peux faire que ce pour quoi je suis faite. Je suis née
pour aimer sans lier, pour accompagner sans aliéner, pour transmuter sans
abîmer. Je suis ici pour aligner les corps et les âmes. Je suis engrammée pour
témoigner, attester et léguer.
M'affoler, moi ? Ce n'est pas dans mon tempérament. Ni inscrit
dans ma mission de vie. Je ne sais qu'une chose, contempler. Je surnage lorsqu'il
le faut et plonge dans les abysses quand nécessaire. C'est bien pour cette
raison qu'à mon grand âge, je fais encore rêver.
Il serait temps que je m'affole...? Non, pas du tout. En
réalité, je vais continuer à m'émerveiller.
(produit en écriture automatique)
A te lire, l'écriture automatique semble avoir du bon... il serait temps que je m'y mette aussi... il serait temps que je m'affole à m'y mettre aussi... euh... je sens venir le dilemme.
RépondreSupprimerPlume Vive, au secours !
magnifique philosophie !
RépondreSupprimerj'adhère les yeux ouverts :)
Je ne sais pas écrire en automatique. Il faut toujours que j'aille chercher au fond de moi,sentir, ressentir, ajouter, retrancher...Mais si tu savais comme je me sens proche de toi à travers ce texte ! Merci Plume Vive.
RépondreSupprimerencore mieux !
RépondreSupprimerje n'avais pas vu l’acrostiche :)
Affolons nous certes, ma lentamente, pianissimo... ];-D
RépondreSupprimerC'est une prière. Ecriture automatique ?
RépondreSupprimerOuh que c'est bien vu, cet acrostiche.
RépondreSupprimerMais le fond de ton texte est fabuleux.
Et tellement plein de choses que je pense et vis moi-même...
J'ai envie de te dire « dans mes bras ma soeur » ;-)
¸¸.•*¨*• ☆
Produit en écriture automatique... par la baleine de Jacques Prévert, me semble-t-il, en lecture automatique ! ;-)
RépondreSupprimerPas d'affolement, repassez dans un an !