- Je ne veux pas y aller, je ne veux pas y aller, je te dis que je n’y vais pas.
C’est la même chose tous les lundi matin : impossible de faire un pas de plus.
Ça commence le dimanche soir : un malaise diffus ; la certitude qu’elle ne pourrait pas mémoriser ses tables de multiplication, et la certitude que le maître allait les lui faire réciter, comme ça, dès son arrivée, juste parce qu’il savait parfaitement qu’elle ne les savait pas. Non pas qu’elle n’ait pas vraiment essayé. Non, c’est seulement que ça ne restait pas dans son cerveau.
À cette époque-là, on avait cours le samedi aussi. Le samedi après-midi, on avait musique. La veille, le vendredi, donc, elle avait révisé son carnet de solfège : deux petites pages, format 10x15, pleines de portées et de notes. Une horreur, l’angoisse absolue. Il fallait chanter en « disant les notes », pas seulement savoir la mélodie, (ça elle aurait peut-être pu)….. Mais jamais elle n’avait pu lire les notes. Alors, elle employait les grands moyens, écrire au crayon, en appuyant bien fort : do, ré, sol…etc….puis un coup de gomme, et en avant pour le quart d’heure de torture, chanter seule, en battant la mesure, (2 temps, 3 temps ????) en énonçant des notes déchiffrées au hasard.
Alors, non, le samedi après-midi, elle dit aussi qu’elle n’ira pas.
Toutes les veilles sont dures à vivre ; les veilles d’examens, d’interro écrites, les veilles de choses qu’on n’aime pas….
Elle y allait quand même, le lendemain, quand elle était petite. Alors maintenant ? Faudra-t-il toujours y aller, même en rechignant ?
Tous ces « demain » dont la seule perspective tord l’estomac, noue la gorge…faut-il y aller ?
Et elle pense un peu que les « demain » des vieux sont semblables aux cours de solfège ou à la table de multiplication : on y va à reculons. Surtout ne pas demander de précisions…..
C’est la même chose tous les lundi matin : impossible de faire un pas de plus.
Ça commence le dimanche soir : un malaise diffus ; la certitude qu’elle ne pourrait pas mémoriser ses tables de multiplication, et la certitude que le maître allait les lui faire réciter, comme ça, dès son arrivée, juste parce qu’il savait parfaitement qu’elle ne les savait pas. Non pas qu’elle n’ait pas vraiment essayé. Non, c’est seulement que ça ne restait pas dans son cerveau.
À cette époque-là, on avait cours le samedi aussi. Le samedi après-midi, on avait musique. La veille, le vendredi, donc, elle avait révisé son carnet de solfège : deux petites pages, format 10x15, pleines de portées et de notes. Une horreur, l’angoisse absolue. Il fallait chanter en « disant les notes », pas seulement savoir la mélodie, (ça elle aurait peut-être pu)….. Mais jamais elle n’avait pu lire les notes. Alors, elle employait les grands moyens, écrire au crayon, en appuyant bien fort : do, ré, sol…etc….puis un coup de gomme, et en avant pour le quart d’heure de torture, chanter seule, en battant la mesure, (2 temps, 3 temps ????) en énonçant des notes déchiffrées au hasard.
Alors, non, le samedi après-midi, elle dit aussi qu’elle n’ira pas.
Toutes les veilles sont dures à vivre ; les veilles d’examens, d’interro écrites, les veilles de choses qu’on n’aime pas….
Elle y allait quand même, le lendemain, quand elle était petite. Alors maintenant ? Faudra-t-il toujours y aller, même en rechignant ?
Tous ces « demain » dont la seule perspective tord l’estomac, noue la gorge…faut-il y aller ?
Et elle pense un peu que les « demain » des vieux sont semblables aux cours de solfège ou à la table de multiplication : on y va à reculons. Surtout ne pas demander de précisions…..
Plus on vieillit et plus le "Demain" est précieux... hypothétique et précieux :)
RépondreSupprimerBizarre, moi je ne vois pas ça comme ça....le demain est prévisible et plutôt terrifiant!!!
RépondreSupprimerIl est précieux s'il est porteur d'espoir, non ?
Supprimertout est question de foi!
SupprimerVoilà ce que l'on appelle marcher à reculons... Quelques réminiscences....
RépondreSupprimerHeureusement, pour le reste, je rejoins Vegas et mise sur l'espoir. C'est plus apaisant ;-)
il y a des "demains" qui alimentent le stress et l'angoisse, et d'autres qui nous délectent d'un imaginaire idéalisé
RépondreSupprimeril y a tous ces syndromes du dimanche soir, ou du dernier jour des vacances qui en font déprimer plus d'un...