Deux mains.
Grâce au Ciel ce sera un jour nouveau. Il commencera sans doute comme les quelques autres que nous vivons depuis notre rencontre voilà maintenant deux mois, par une de ces embrassades à deux corps dont nous avons percé le secret. Ce n’est que notre troisième nuit partagée mais à peine éveillés, ces deux là ont un besoin fou de se retrouver et de s’enlacer, de s’enfouir l’un dans l’autre. Alors dans ces moiteurs, nos voix se parlent et se demandent avec une toute douce bienveillance si nous avons bien dormi, si nous ne nous sommes pas trop manqués, si de beaux rêves nous avons fait. Elles se demandent et se répondent, sur le même ton pendant que nos deux mains s’activent à nous réapprendre. Ce sont elles qui s’en disent le plus. Et le désir renait, puis s’endort puis renait à nouveau comme de longues séries recommencées d’intimes ultimités. Des mains en caresses, des paumes de connivences, des doigts de découvertes comme une escouade d’explorateurs espagnols au cœur des forêts amazoniennes. Bien entendu, j’avais été surpris quand un Pierre t’était venu au sommet de nos ébats. Paul, moi c’est Paul avais-je cru bon de rectifier puis nous avions repris nos assauts. Et de plus belle nous y étions retournés. Nous avions fini vaincus, épuisés, en sueur, l’échine courbée, les flancs battus, hagards.
C’est la faim qui, plus tard, nous sortira du lit, enfin de ce qu’il en resterait, un champ de douces batailles devrait-on écrire si on voulait tenter, un tant soit peu, de s’approcher de la vérité. Puis douchés, repus, nous avions repris pied dans le réel. Je m’étais rhabillé, je l’avais embrassée tendrement quelques fois encore, comme pour garder son gout sur mes lèvres et j’avais replongé dans la rumeur de la ville. Nous étions sortis ensemble. Je ne lui avais pas demandé ce qu’elle avait dans son sac immense.
En attendant, au soir, mon bel amour si neuf, tu n’es pas encore rentrée. Tu devrais l’être depuis une heure. Ton portable reste silencieux. Mes sms ne semblent pas t’atteindre. Tu as pourtant quitté ton bureau. Une demi heure avant l’heure m’a-t-on dit. Une voiture t’attendait, paraît-il. Une berline noire.
Tu t’y es engouffrée. On t’a vue. Un homme la conduisait. En trombe, elle a démarré, la berline.
Depuis, rien. J’attends.
J’attendrai, jusqu’à demain s’il le faut.
Où lire Chri
et pour les photos
Grâce au Ciel ce sera un jour nouveau. Il commencera sans doute comme les quelques autres que nous vivons depuis notre rencontre voilà maintenant deux mois, par une de ces embrassades à deux corps dont nous avons percé le secret. Ce n’est que notre troisième nuit partagée mais à peine éveillés, ces deux là ont un besoin fou de se retrouver et de s’enlacer, de s’enfouir l’un dans l’autre. Alors dans ces moiteurs, nos voix se parlent et se demandent avec une toute douce bienveillance si nous avons bien dormi, si nous ne nous sommes pas trop manqués, si de beaux rêves nous avons fait. Elles se demandent et se répondent, sur le même ton pendant que nos deux mains s’activent à nous réapprendre. Ce sont elles qui s’en disent le plus. Et le désir renait, puis s’endort puis renait à nouveau comme de longues séries recommencées d’intimes ultimités. Des mains en caresses, des paumes de connivences, des doigts de découvertes comme une escouade d’explorateurs espagnols au cœur des forêts amazoniennes. Bien entendu, j’avais été surpris quand un Pierre t’était venu au sommet de nos ébats. Paul, moi c’est Paul avais-je cru bon de rectifier puis nous avions repris nos assauts. Et de plus belle nous y étions retournés. Nous avions fini vaincus, épuisés, en sueur, l’échine courbée, les flancs battus, hagards.
C’est la faim qui, plus tard, nous sortira du lit, enfin de ce qu’il en resterait, un champ de douces batailles devrait-on écrire si on voulait tenter, un tant soit peu, de s’approcher de la vérité. Puis douchés, repus, nous avions repris pied dans le réel. Je m’étais rhabillé, je l’avais embrassée tendrement quelques fois encore, comme pour garder son gout sur mes lèvres et j’avais replongé dans la rumeur de la ville. Nous étions sortis ensemble. Je ne lui avais pas demandé ce qu’elle avait dans son sac immense.
En attendant, au soir, mon bel amour si neuf, tu n’es pas encore rentrée. Tu devrais l’être depuis une heure. Ton portable reste silencieux. Mes sms ne semblent pas t’atteindre. Tu as pourtant quitté ton bureau. Une demi heure avant l’heure m’a-t-on dit. Une voiture t’attendait, paraît-il. Une berline noire.
Tu t’y es engouffrée. On t’a vue. Un homme la conduisait. En trombe, elle a démarré, la berline.
Depuis, rien. J’attends.
J’attendrai, jusqu’à demain s’il le faut.
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“Le bonheur c'est toujours pour demain.” (Pierre Perret)
RépondreSupprimerElle s'est trompé de P. Mais si Paul n'attend que jusqu'à demain, rien de grave.
RépondreSupprimerzut, ça sent le lapin :(
RépondreSupprimerAïe.... ;-(
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