L'ascenseur
(pièce en une scène)
L'ascenseur : « ding »
La montre du quidam : « bip ! »
L'homme au chapeau : « il est neuf heures »
Le groom : « du soir »
L'homme au chapeau : « vingt et une heures, donc. Si vous préférez »
Le quidam (regardant sa montre) : « vingt et une heures, précises ».
L'homme au chapeau : « plus maintenant »
Le quidam : « certes, si vous êtes d'humeur à pinailler »
L'homme au chapeau : « ce n'était qu'une plaisanterie »
L'ascenseur (ouvrant sa porte) « ding »
Le quidam : « ce n'est pas mon étage ! »
L'homme au chapeau : « ni le mien »
Le groom : « sans doute quelque impatient... »
Le quidam : « ...manquant d'urbanité »
L'homme au chapeau : « un amant débordant d'enthousiasme, peut-être »
Le quidam : « ou un mari jaloux »
L'homme au chapeau : « peu importe. Je ne suis pas pressé. »
Le quidam (avec un soupir agacé) : « oui, peu importe. Enfin... »
Le groom (redémarrant l'ascenseur) : « Eh bien, en route messieurs, hâtons-nous »
Le quidam (avec un tic nerveux) : « merci »
L'homme au chapeau (regardant sa montre) : « »
Le quidam (regardant sa montre) : « »
L'ascenseur : « ding »
Le quidam : « Enfin ! »
Le groom (regardant le couloir) : « Une impatience justifiée, si monsieur me permet »
L'homme au chapeau (ajustant son chapeau) : « Je vous en prie. Rousse ? »
Le groom (refermant l'ascenseur) : « Blonde »
L'homme au chapeau (haussant les épaules) : « Neuf heures une, déjà »
L'ascenseur : Bruit d'ascenseur.
Le groom (bombant le torse) : « Sed fugit interea, fugit inreparabile tempus, singula dum capti circumuectamur amore...»
L'ascenseur : « ding !»
Le temps s'enfuit cependant, il fuit, le temps irréparable, pendant que, saisis par l'amour, nous parcourons chaque point un a un. (Virgile, Georgiques Livre III, 284, traduction Jeanne Dion, Philippe Heuzé et Alain Michel).
(pièce en une scène)
L'ascenseur : « ding »
La montre du quidam : « bip ! »
L'homme au chapeau : « il est neuf heures »
Le groom : « du soir »
L'homme au chapeau : « vingt et une heures, donc. Si vous préférez »
Le quidam (regardant sa montre) : « vingt et une heures, précises ».
L'homme au chapeau : « plus maintenant »
Le quidam : « certes, si vous êtes d'humeur à pinailler »
L'homme au chapeau : « ce n'était qu'une plaisanterie »
L'ascenseur (ouvrant sa porte) « ding »
Le quidam : « ce n'est pas mon étage ! »
L'homme au chapeau : « ni le mien »
Le groom : « sans doute quelque impatient... »
Le quidam : « ...manquant d'urbanité »
L'homme au chapeau : « un amant débordant d'enthousiasme, peut-être »
Le quidam : « ou un mari jaloux »
L'homme au chapeau : « peu importe. Je ne suis pas pressé. »
Le quidam (avec un soupir agacé) : « oui, peu importe. Enfin... »
Le groom (redémarrant l'ascenseur) : « Eh bien, en route messieurs, hâtons-nous »
Le quidam (avec un tic nerveux) : « merci »
L'homme au chapeau (regardant sa montre) : « »
Le quidam (regardant sa montre) : « »
L'ascenseur : « ding »
Le quidam : « Enfin ! »
Le groom (regardant le couloir) : « Une impatience justifiée, si monsieur me permet »
L'homme au chapeau (ajustant son chapeau) : « Je vous en prie. Rousse ? »
Le groom (refermant l'ascenseur) : « Blonde »
L'homme au chapeau (haussant les épaules) : « Neuf heures une, déjà »
L'ascenseur : Bruit d'ascenseur.
Le groom (bombant le torse) : « Sed fugit interea, fugit inreparabile tempus, singula dum capti circumuectamur amore...»
L'ascenseur : « ding !»
Le temps s'enfuit cependant, il fuit, le temps irréparable, pendant que, saisis par l'amour, nous parcourons chaque point un a un. (Virgile, Georgiques Livre III, 284, traduction Jeanne Dion, Philippe Heuzé et Alain Michel).
Très original ! chapeau si j'ose dire...
RépondreSupprimeravec le sourire
Un groom qui cite Virgile, c'est loin d'être ordinaire! J'ai bien ri.
RépondreSupprimerVirgile - inventeur du principe de l'ascenseur à contrepoids - disait aussi “Chacun a son penchant qui l'entraîne. ” :)
Très original ! chapeau si j'ose dire...
RépondreSupprimeravec le sourire
J'adore ! Queneau a dû se réjouir aussi !
RépondreSupprimer¸¸.•*¨*• ☆