"And then with a little shudder the elf became quite still,
and his eyes were nothing more than great glassy orbs, sprinkled with
light from the stars they could not see."
Toujours, j'ai rêvé les rives du
Nord. Les dunes, les oyats, le sable chassé par le vent qui gifle le
visage.
Donnez moi le Lavandou, et je vous
l'échange contre Berk.
Pour moi, natif des berges du Lacydon,
élevé aux gerbes d'embruns du Golfe du Lyon sous le bleu éclatant
du ciel lavé par le Mistral, m'asseoir sur un banc face à ces
ondulations sablonneuses à perte de vue où jouent les marées est
le comble du plaisir maritime.
Il pourrait m'être difficile de
justifier cette fascination pour ce repoussoir absolu quand les
stéréotypes de mes origines n'attendent la vague qu'au-dessus de
vingt cinq degrés celsius et font du "Nord" – prononcé
avec emphase et une once de terreur mal contenue dans la voix – le
neuvième cercle de l'Enfer, mais la Littérature, qui mérite sa
majuscule, vole à mon secours.
Mais voilà, il y a le charme de ces
constructions biogéomorphologiques, cet équilibre délicat de
l'eau, du vent, du soleil, de toute une cohorte de plantes luttant
pied à pied contre le sable. Et puis, surtout, toute la littérature
qui s'est approprié les infinis côtiers.
A moi, les épopées marines dans les
mers septentrionales, la route du Nord Ouest, récits épiques des
Terre-neuvas, que plus tard ont enrichi les chroniques d'expédition
Viking des Sagas d'Islande, et Pierre Loti donc ! Et Thor Heyerdahl !
Jusqu'à l'incipit de ce texte, quand
l'Elfe libre Dobby expire dans les bras de Harry Potter, sur une dune
sablonneuse, je m'évade du récit et j'imagine au loin l'habitat
néolithique de Skara Brae, le Broch de Gurness, derrière la lande
battue par le vent de l'arctique, le formidable Gunnar Hámundarson
assis sur un banc anachronique devant une pierre tombale à
l'épitaphe maladroite.
Je me vois marcher sur une plage ou
l'écume de la marée a laissé des festons de glace, et les
draperies ionisées d'une aurore boréale viendront clore la scène
de mes rêves d'exotisme loin des oliviers, certes, mais nés entre
des pages, toujours.
J'aime cette évocation, cette promenade, cette rêverie précise, cette précision rêveuse
RépondreSupprimercomme Pierre Loti tu m'as transportée en terres lointaines et inaccessibles :)
RépondreSupprimerAh...comme tu vas faire plaisir à mes amis Ch'tis !
RépondreSupprimerC'est simplement merveilleux ta façon de décrire les plages et les ambiances de ces ciels si particuliers.
Bravo Jacques
¸¸.•*¨*• ☆
Inconditionnel du Lavandou et du Var en général,j'ai bien apprécié ce voyage au pays des elfes
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