mardi 22 novembre 2016

Laura Vanel-Coytte - Irma

Après avoir prié Dieu, Jéhovah, Allah, Bouddha
J’étais allé invoquer les dieux romains au Panthéon
Après avoir lu Socrate, Epicure, Empédocle, Platon
Je se suis partie en Grèce pour parler Athéna

La tête pleine de paysages et les yeux remplis de pages
Je ne savais toujours pas comment faire pour réaliser
Le rêve que je faisais depuis mon plus jeune âge
Comment vivre de mon écriture, écrire pour exister

Je rentrais dans l’office d’Irma la douce avec la curiosité
De celle qui croit aux esprits et s’est beaucoup penché
Sur les sciences occultes avec Victor Hugo et Gérard de Nerval
Je m’asseyais en face d’Irma, m’attendant à du paranormal

« Vous écrivez et vous lisez » me dit-elle, en préambule
Elle avait du me voir lire dans sa salle d’attente
« Vous voulez vivre pour écrire et lire pour vivre ?
Venez avec moi » et je me retrouvais au milieu de mes livres

Qui semblaient non seulement étrangement vivants
Comme mes rayonnages au passé et au présent
Il n’y avait pas seulement mon salon, mon bureau, ma bibliothèque
Mais aussi tous les livres perdus et toutes les médiathèques

Que j’avais fréquentées au cours de ma vie : de la Champagne au Maroc
Les livres vivaient parmi leurs paysages sous un ciel baroque
Plus surprenant encore, les personnages de mes lectures
Vivaient et lisaient autour de moi, se livraient même à la luxure

Toute à mon rêve éveillé, j’entendis à peine Irma la douce
Me demander : « Quel personnage de vos lectures
Souhaiterez-vous rencontrer ? Il y a aussi des acteurs
Des personnages de série télé. Vous avez un choix de seigneur. »

La tête m’en tournait de sa voir que je pourrais rencontrer « Alice »
Le personnage de Caroline Quine dans la bibliothèque verte
Que je voyais enquêter là-bas au loin avec sa couverture cartonnée
Ou bien Candy dans son pays où « on s’amuse, on pleure, on rit », assez !

Si je choisissais Marylin Monroe, je voudrais tant savoir la vérité
Sur sa mort, je préférerais une fin rocambolesque à la thèse du suicide
Qui ne donnerait pas une réponse encourageante à la question posée
Par Irma avant que nous partions pour ce voyage au cœur de mes rêves

De livres et de films : j’apercevais Virginia Woolf qui rentrait dans l’eau,
Les poches lourdes et je tentais de courir pour empêcher sa noyade
Mais je butais dans la couverture Rouge et Or des Bons petits diables
Et je me retrouvais par terre au pied d’Elvis Presley chantant Love me tender

Pendant que je marchais parmi tous les livres que j’avais lus
Chez moi, au travail ou en bibliothèque, au cœur de paysages vus
Au cours de ma vie des Hauts de France aux Calanques de Cassis
Je cherchais qui pourrait le mieux répondre à mes questions existentialistes

Le problème est que de livre en livre, de film en film, d’un paysage
A l’autre, loin d’épuiser mes questionnements, d’autres interrogations
Naissaient qui nécessitaient de rencontrer d’autres personnages
Ida me tirait par le bras vers le réel de son office mais sans hésitation

Je continuais à évoluer entre les sublimes couvertures d’Hetzel
Rencontrant Jules Verne entre Nantes et Amiens, fuir le réel
Etait illusoire car le réel était là lorsque Gérard de Nerval
Me tendit une main que je serrais très fort : normal ou paranormal ?

1 commentaire:

  1. comme tu nous dessines joliment ton univers enchanté à travers ce voyage livresque :)
    et pourquoi ne suis-je pas surprise que ton point d'orgue soit Gérard de Nerval....

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