Tumultueux orage
Nous partîmes tôt dans le matin déjà rieur de l'été. De l'eau et des sandwichs garnissaient nos sacs à dos. D'un pas alerte, nous entreprîmes de grimper tout en haut de nos collines limousines.
Nous foulions les herbes des chemins embaumant la menthe sauvage et le chèvrefeuille. Les genêts ployaient sous leur fardeau d'or et nous caressaient au passage. La rosée donnait à l'air une pureté et une fraîcheur qui nous faisaient frissonner délicieusement.
Le silence se composait simplement de chants d'oiseaux et de furtifs frémissements dans les fourrés. Il se brisa soudain quand, au loin, résonna le son des cloches d'un village annonçant l'angélus. Nous cheminions sans parler, heureux d'être ensemble. Nous admirions les bruyères en fleurs qui jonchaient tout le pan de la colline sur laquelle nous avancions. Le mica argenté dont se poudrait le sentier exacerbait leur couleur mauve.
Un soleil aveuglant et brutal nous attendait au sommet du doux mamelon, faisant flamber la lande violette. Sans plus tarder, nous descendîmes sur l'autre versant à travers les sapins pour rejoindre un petit ruisseau caché au fond de la vallée.
Épuisés et en nage, nous jetâmes nos sacs sur le pré et pieds nus, nous courûmes nous rafraîchir dans l'eau froide de la rivière. Après notre collation, bercés par le murmure de l'onde, nous nous endormîmes dans la torpeur de l'après-midi.
Je me réveillai en sursaut. Dans le ciel couraient de gros nuages noirs zébrés de lueurs menaçantes. L'écho renvoyait de colline en colline les grondements sourds du tonnerre. Ses notes discordantes s'enflaient rapidement. Je secouai Gilles qui se leva d'un bond. De grosses gouttes tombèrent d'abord une à une puis l'averse s'abattit sur nous avec violence. L'autan se mit aussi de la partie et sifflait avec rage.
Gilles prit ma main et m'entraîna à travers la prairie vers une grange que nous apercevions plus loin. Nous poussâmes la porte qui ne tenait qu'à demi et hors d'haleine, trempés, nous ruâmes à l'intérieur. Nous nous regardâmes, dégoulinant de pluie et ensemble, nous éclatâmes de rire. Quelques tuiles manquaient au toit mais au fond du bâtiment, un tas d'herbe sèche s'élevait, accueillant.
Sans nous concerter, nous nous débarrassâmes de nos vêtements trempés et nus comme au premier jour, nous ruâmes dans le foin. Nous creusâmes un nid dans son odeur capiteuse et bientôt ce fut la fête de nos corps dans une voluptueuse fièvre. Le souffle de Gilles s'accéléra tandis que sa bouche prenait la mienne. Ses mains impatientes effleuraient ma peau dans une danse frénétique. Je m'abandonnais toute à ses caresses. Oh, l'exquise douleur de l'attente ! Une étreinte fougueuse nous unit. Un feu, une brûlure délicieuse fit éclater notre désir et sceller notre amour.
L'orage s'éloignait, chassé par le seigneur de l'été qui reprenait ses droits. Ses rayons, balayant la prairie, faisaient naître un voile de brume montant de la terre fumante. En s'esquivant, la pluie nous souriait doucement. Ses jambes, là-haut, s'effaçaient pour céder la place à une somptueuse écharpe d'Iris.
Nous étions heureux.
Nous partîmes tôt dans le matin déjà rieur de l'été. De l'eau et des sandwichs garnissaient nos sacs à dos. D'un pas alerte, nous entreprîmes de grimper tout en haut de nos collines limousines.
Nous foulions les herbes des chemins embaumant la menthe sauvage et le chèvrefeuille. Les genêts ployaient sous leur fardeau d'or et nous caressaient au passage. La rosée donnait à l'air une pureté et une fraîcheur qui nous faisaient frissonner délicieusement.
Le silence se composait simplement de chants d'oiseaux et de furtifs frémissements dans les fourrés. Il se brisa soudain quand, au loin, résonna le son des cloches d'un village annonçant l'angélus. Nous cheminions sans parler, heureux d'être ensemble. Nous admirions les bruyères en fleurs qui jonchaient tout le pan de la colline sur laquelle nous avancions. Le mica argenté dont se poudrait le sentier exacerbait leur couleur mauve.
Un soleil aveuglant et brutal nous attendait au sommet du doux mamelon, faisant flamber la lande violette. Sans plus tarder, nous descendîmes sur l'autre versant à travers les sapins pour rejoindre un petit ruisseau caché au fond de la vallée.
Épuisés et en nage, nous jetâmes nos sacs sur le pré et pieds nus, nous courûmes nous rafraîchir dans l'eau froide de la rivière. Après notre collation, bercés par le murmure de l'onde, nous nous endormîmes dans la torpeur de l'après-midi.
Je me réveillai en sursaut. Dans le ciel couraient de gros nuages noirs zébrés de lueurs menaçantes. L'écho renvoyait de colline en colline les grondements sourds du tonnerre. Ses notes discordantes s'enflaient rapidement. Je secouai Gilles qui se leva d'un bond. De grosses gouttes tombèrent d'abord une à une puis l'averse s'abattit sur nous avec violence. L'autan se mit aussi de la partie et sifflait avec rage.
Gilles prit ma main et m'entraîna à travers la prairie vers une grange que nous apercevions plus loin. Nous poussâmes la porte qui ne tenait qu'à demi et hors d'haleine, trempés, nous ruâmes à l'intérieur. Nous nous regardâmes, dégoulinant de pluie et ensemble, nous éclatâmes de rire. Quelques tuiles manquaient au toit mais au fond du bâtiment, un tas d'herbe sèche s'élevait, accueillant.
Sans nous concerter, nous nous débarrassâmes de nos vêtements trempés et nus comme au premier jour, nous ruâmes dans le foin. Nous creusâmes un nid dans son odeur capiteuse et bientôt ce fut la fête de nos corps dans une voluptueuse fièvre. Le souffle de Gilles s'accéléra tandis que sa bouche prenait la mienne. Ses mains impatientes effleuraient ma peau dans une danse frénétique. Je m'abandonnais toute à ses caresses. Oh, l'exquise douleur de l'attente ! Une étreinte fougueuse nous unit. Un feu, une brûlure délicieuse fit éclater notre désir et sceller notre amour.
L'orage s'éloignait, chassé par le seigneur de l'été qui reprenait ses droits. Ses rayons, balayant la prairie, faisaient naître un voile de brume montant de la terre fumante. En s'esquivant, la pluie nous souriait doucement. Ses jambes, là-haut, s'effaçaient pour céder la place à une somptueuse écharpe d'Iris.
Nous étions heureux.
on peut dire que la pluie d'été vous a sacrement facilité la vie pour enflammer vos sens :)
RépondreSupprimerLa pluie comme témoin souriant... un régal pour les sens
RépondreSupprimerÇa fait drôle de voir écrit noir sur blanc (enfin, sur beige) un de mes plus jolis fantasmes...
RépondreSupprimerme retrouver seule dans une grange, sous l'orage, et bientôt rejointe par des bras forts et envoûtants...
Merci pour ce beau texte ardent.
¸¸.•*¨*• ☆
Mais alors ??? C'était toi la partenaire de Vegas-sur-Sarthe ? Et il se prénommerait Gilles ? ;-)
RépondreSupprimerPlaisanterie mise à part, et sans dévaloriser le moins du monde le maître du sonnérotique, ce genre de sport champêtre est toujours mieux commenté par les journalistes du beau sexe ! ;-)
Merci à vous !
SupprimerNous étions donc trois dans cette grange : Vegas, Célestine et bibi. Ben dis-donc, ça devient vraiment hard ! :-)))
N'écoute pas le mécréant Krapov.
RépondreSupprimerTu es absoute de tous tes pêchers soeur Marité. In nominé patris espiritu senti ... aaamen !
Bien vu Stouf : je trouve que la cornette va bien avec les ardeurs de mon texte. Ite missa est.
SupprimerUn passé, simple...
RépondreSupprimerUn joli passé simple!
RépondreSupprimerMerci Chri ! :-)
RépondreSupprimerC'est très joli, j'aime beaucoup. Tes descriptions sont hyper réalistes et on y est. Sauf dans la grange, où j'ai attendu dehors, et sous la pluie,la fin de vos ébats... ;)
RépondreSupprimerPauvre Pascal ! ;-)
RépondreSupprimerJ'ai séché, depuis... :)
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