Elle referma son parapluie, grand papillon taillé dans un pan de soie rouge. En empruntant la rue des Lampions, marchant de son pas de vénitienne, elle sentit trois gouttes de pluie oubliées tomber de la branche d’un platane sur le bout de son nez. Le printemps lui serrait la gorge d’odeurs et de parfums diffus.
Quel que fût l’endroit, elle avait toujours l'impression d'être à l’envers. Sa vie était comme un épi rebelle qui refusait de se laisser dompter.
Elle respirait avec ivresse les genêts en pleine floraison qui venaient chatouiller son ventre.
Les effluves de pain chaud et de café finissaient de lui tourner la tête. Tout était bel et bon. C’était sa vie d’aimer la vie. Les étoiles et les fleurs. Et les êtres qui croisaient sa route. Et les multiples ramifications merveilleuses des possibles.
Elle avait dans le cœur tous ses rêves intacts, des rêves de grand Canyon et de baie d’Ha-Long, de Gobi et de Fuji San. Des rêves larges et conquérants, de ceux qui se rient des volailles de basses-cours.
Elle était comme ça tout le temps, comme avec ses élèves, frimousses barbouillées et cheveux en broussailles. Un geste tendre, un sourire, un mot pour chacun. Afin de dispenser l’amour, universel, présent dans chaque brin d’herbe, dans chaque main tendue, dans chaque goutte d'eau. Elle aurait aimé qu'on la comprenne. Qu'on l'aime comme elle était.
Elle n'aimait pas la jalousie, la possession, la rancœur, tous ces masques qui faussent l'amour et le déguisent. Elle n'aimait pas les cages, les prisons dorées, les passages obligés, les conventions. C'était son droit. Tout cela faisait tomber des grumeaux de tristesse dans sa joie d'or liquide. Tout son être s'arc-boutait contre cette idée. Il y avait bien trop de causes de tristesse déjà, dans ce monde insensé.
Un pâle soleil perçait à travers les feuillages derrière la chapelle couverte d'ampélopsis.
Elle s’assit sur le muret de pierre humide de mousse, et ferma les yeux. Elle se seraient presque attendue à voir apparaître le renard, tant son décalage se faisait insistant.
La cloche sonna cinq heures, un peu fort. Elle sursauta, s’ébroua de sa torpeur et repartit à l'aventure, les yeux écarquillés sur les mystères de l'existence. Ses bottes faisaient des arcs-en-ciel dans les flaques.
Où lire Célestine
Quel que fût l’endroit, elle avait toujours l'impression d'être à l’envers. Sa vie était comme un épi rebelle qui refusait de se laisser dompter.
Elle respirait avec ivresse les genêts en pleine floraison qui venaient chatouiller son ventre.
Les effluves de pain chaud et de café finissaient de lui tourner la tête. Tout était bel et bon. C’était sa vie d’aimer la vie. Les étoiles et les fleurs. Et les êtres qui croisaient sa route. Et les multiples ramifications merveilleuses des possibles.
Elle avait dans le cœur tous ses rêves intacts, des rêves de grand Canyon et de baie d’Ha-Long, de Gobi et de Fuji San. Des rêves larges et conquérants, de ceux qui se rient des volailles de basses-cours.
Elle était comme ça tout le temps, comme avec ses élèves, frimousses barbouillées et cheveux en broussailles. Un geste tendre, un sourire, un mot pour chacun. Afin de dispenser l’amour, universel, présent dans chaque brin d’herbe, dans chaque main tendue, dans chaque goutte d'eau. Elle aurait aimé qu'on la comprenne. Qu'on l'aime comme elle était.
Elle n'aimait pas la jalousie, la possession, la rancœur, tous ces masques qui faussent l'amour et le déguisent. Elle n'aimait pas les cages, les prisons dorées, les passages obligés, les conventions. C'était son droit. Tout cela faisait tomber des grumeaux de tristesse dans sa joie d'or liquide. Tout son être s'arc-boutait contre cette idée. Il y avait bien trop de causes de tristesse déjà, dans ce monde insensé.
Un pâle soleil perçait à travers les feuillages derrière la chapelle couverte d'ampélopsis.
Elle s’assit sur le muret de pierre humide de mousse, et ferma les yeux. Elle se seraient presque attendue à voir apparaître le renard, tant son décalage se faisait insistant.
La cloche sonna cinq heures, un peu fort. Elle sursauta, s’ébroua de sa torpeur et repartit à l'aventure, les yeux écarquillés sur les mystères de l'existence. Ses bottes faisaient des arcs-en-ciel dans les flaques.
Où lire Célestine
en lisant ton texte, je me suis évadée tel ton personnage, à sa suite j'ai rêvé de lanternes vénitiennes, de Marco Polo et de ses voyages, de Saint Ex et d'une de ms institutrices d'antan...
RépondreSupprimerc'était le but, chère Tisseuse, de faire évader mes lecteurs...
SupprimerLe rêve est un excellent anti-oxydant, qui plus est. Comme le rire.
¸¸.•*¨*• ☆
Je crois reconnaître cette femme, que dis-je cette fée qui nous prodigue toujours des textes tellement poétiques.
RépondreSupprimerSur mon blog, il y a même ma photo... ;-)
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Ah les bottines
RépondreSupprimerLes bottines de Célestine
Ont arpenté dès matines
Le pont des Arts et...
Le boulevard des Capucines ];-D
Ah le pont des arts...quels beaux souvenirs...
SupprimerLe boulevard des Capucines, lui, me rappelle surtout le Monopoly. Même qu'il est vert. ;-)
¸¸.•*¨*• ☆
Rien ne cloche dans ces enjambées libres, sensuelles et enjouées, la rue sort de la ville et part faire le tour de la terre, les mots te suivent en ribambelle et s'émerveillent, la cloche sonne, il n’y a plus d’heure
RépondreSupprimerPeut-être que dans sa ribambelle de mots elle cherche où étaient passés les tiens...
SupprimerLa dernière fois qu'elle t'avait aperçu, tu étais harassé et tu semblais fâché.
Et depuis elle se demande pourquoi. ;-)
¸¸.•*¨*• ☆
stouf
RépondreSupprimerEn fait, la nana au parapluie rouge ... elle n'a jamais bouger ses fesses, elle n'a que fait des mots, des phrases et puis c'est devenu des souvenirs ? En vérité elle peut encore tout faire, des mots et des phrases ou ... ;o)
C'est comme ça que tu la vois, la nana au parapluie rouge ? ;-)
SupprimerNe t'inquiète donc pas pour cette partie de son corps, c'est celle qui bouge le mieux et elle a de beaux jours devant elle. ;-)
¸¸.•*¨*• ☆
Un rêve merveilleux, avec des expressions savoureuses de tendresse et de volupté : une évasion. Merci Célestine.
RépondreSupprimerLOIC
C'est un plaisir d'écrire pour le bonheur tendre des lecteurs...
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
une femme rêveuse et aventurière qui me laisse pantois ... voluptueuse, tendre, énergique et amoureuse de la vie et de l'amour ...
RépondreSupprimerj'adore ton récit
Tu sais manier le compliment toi alors ! Voilà un argumentaire massu. Si les « politocards » arrivaient aussi bien à me convaincre... ;-)
SupprimerMerci Arpenteur
¸¸.•*¨*• ☆
j'ai bien aimé cette balade entre rêve et réalité, entre dessein et besoin.
RépondreSupprimerUne balade qui est mon chemin de vie, cher Pascal.
SupprimerMerci
¸¸.•*¨*• ☆
Je m'en doutais un peu... :)
SupprimerTu es un fin psychologue, Pascal ... ;-)
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆