mercredi 26 avril 2017

Lilousoleil - Aimer l'amour et l'écrire

Ma très chère Ophélie

Vous ferais-je offense si je prends la plus belle de mes plumes, une plume ordinaire ne pourrait souffrir de tracer pour vous ma très chère amie, ces quelques mots. Ce que j’ai à vous dire ne souffre pas l’attente.
Il m’a semblé que nous étions en osmose ces derniers temps et que nous pouvions envisager une vie commune. Je vous revoie, votre robe de soie orange dont les plis moirés, dansaient autour de vos chevilles si fines et délicates. Votre ombrelle de dentelle blanche protégeait votre visage des rayons brûlants du soleil dans cette allée du jardin de votre grand-père. Oh ! Comme cette image reste l’obsession de mes nuits sans sommeil. Aucun oubli n’est possible !
Vous souvenez vous lorsque je vous ai récité l’Ode à Cassandre comme votre main a glissé dans la mienne. Vous avez été si émue que n’avez pu que bégayer une petite comptine :

Un, deux, trois
Nous irons au bois
Quatre, cinq, six,
Cueillir des cerises
Sept, huit, neuf,
Dans mon panier neuf.

Nous nous sommes alors assis sous le grand cerisier. Vos yeux couleurs de l’océan se sont fermés pour m’écouter. Plus tard vous m’avez confié en dégustant une part de clafoutis avoir entendu les orgues jouer la plus grande des symphonies.
Votre parfum d’orchidée sauvage mêlé aux senteurs de lilas blanc m’a enivré, un orage d’été n’aurait pu m’offrir plus de sensations aussi douces que violentes.
Las, l’accès à votre corsage ouvert sur vos petits seins ronds et fermes me fut interdit ; l’obéissance aux obligations de la bienséance sans doute qui ne cacha pas cependant votre émotion.

Ma chère Eulalie, je dois vous avouer que tout empli de cette image, mon esprit bouillonne et tourbillonne ; si fort qu’hier j’ai eu un léger accident en me rendant à la cave alors qu’un entonnoir à la main afin de remplir un bouteille de sublime Bordeaux (que je compte offrir à Monsieur votre père), je n’ai pas vu la porte. je me suis cogné et celle-ci est sortie de ses gonds. J’ai trébuché et chu dans l’escalier. Dans ma chute, j’ai déchiré la cravate que vous avez tant admirée et qui ne me quitte jamais.
Heureusement dans cette aventure, ma moustache que vous avez si tendrement caressée, n’a pas défrisé.
Tout ceci est bien peu en regard de mes rêves les plus fous, les plus oniriques, je vous vois allongée, reposant au milieu de pétales de roses dans la clarté de l’aube, les rayons pâles du soleil levant, caressent votre corps nacré comme une opale, à votre doigt brille un anneau d’or !
Pardonnez, ma très chère Ophélie, mon emballement, mais, j’irai dès demain, puisque l’opportunité se présente, demander votre main délicate à votre père.

Votre Florimond

8 commentaires:

  1. C'est beau, c'est courtois, c'est frais, c'est doux...
    J'adore !
    ¸¸.•*¨*• ☆

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  2. C'est tendre, c'est amusant, c'est sensuel, c'est innocent...

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  3. Un texte primesautier, léger, un peu canaille. Moi aussi, j'adore.

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  4. La fin est cocasse et ce sublime Bordeaux secoué autant que moi à ta lecture !

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  5. en terme courtois, mais il a bel et bien envie de la trousser :)

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  6. Ah que ça flatte mes sens... mais serais-je assez sage pour attendre les noces ?

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  7. Arpenteur d'étoiles29 avril 2017 à 12:10

    Ophélie, Florimont, courtois et coquin ... et le Bordeaux à offrir à son père c'est un moyen de le séduire aussi :)

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