jeudi 7 décembre 2017

Cacoune - Une page qui se tourne

C'est une page qui se tourne.
Il le faut. Elle le doit.
Elle me file depuis trop longtemps entre les doigts.

J'ai tenté de la suivre ligne à ligne.
Lentement. En me laissant le temps.
En oubliant mon sentiment d'urgence qui trépigne.

Mais ma tête reste lourde et vide
d'espoirs mais pas de lendemains morbides...

J'en perds le fil. Encore et encore, jusqu'à ne plus la distinguer.
Rien qu'un tourbillon noir et blanc,
en fous mouvements,
accélérés, projetés...

Un paysage flou, à travers une vitre de pluie, brouillé
Qui ne laisserait entrevoir que des lambeaux délavés.

Voici venu mon avenir, floué,
La page et le livre, floutés.
Les mots dans ma gorge, coincés.
Mes émotions sur mes joues, pleurées...

NON !
Je ne pleure pas...

Non...
Je ne pleure pas, je m'essore l'âme.

Non.
Je ne pleure pas, je nourris mon psychodrame...
Trop lourd, mon bras cède sous le poids de l'arme.
Et le livre tombe...

...

Plus tard, vient le soleil. Il se lève.
Sa main tendre me tire d'un rêve.

Près de moi, il l'éclaire.
Le livre est ouvert.
La page est toujours là...
Elle ne se tourne pas.
Elle me défie de son regard qui n'est que lumière.
Elle est en fait plus blanche qu'un matin froid d'hiver...

Mais où est Cacoune ?

14 commentaires:

  1. la page du présent est bien réelle, faite de tous les noirs, blancs, et couleurs que tu pourras, sauras ou voudras lui inscrire
    les pages de demain se nourriront et s'enracineront dans celle-ci, comme celles du passé ont permis l'écriture de celle-là
    cette page que tu viens de nous envoyer, et qui est précieuse puisqu'elle signe la missive d'une amie qui a beaucoup partagé sur ce site, et lui a donné beaucoup de son temps et de son énergie !

    bon retour chez toi, Cacoune :)

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  2. “Toute personne capable d’écrire une page de prose ajoute quelque chose à nos vies.”
    (Chandler)

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  3. Non, ce n'est pas le syndrome de la page blanche. Pas toi !

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    1. Je suis peut être en passe de guérison !

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  4. Je ne pleure pas, je m'essore l'âme.
    C'est magnifique !
    Comme tout le texte d'ailleurs...
    ¸¸.•*¨*• ☆

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  5. Arpenteur d'étoiles9 décembre 2017 à 16:25

    Cacoune reviens chez nous ... et le livre est toujours là et le soleil vient tout doucement ...

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  6. Mélodie douce-amère, où l'âme erre et pousse au cri ! C'est bien ton chant, cette lubie... Ravi de te relire ici !

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    1. On ne change pas une lubie qui gagne !
      Merci. Ravie de vous relire à nouveau.

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