Le monde est dans ses yeux
le monde est dans son âme
comme un volcan en lui
brûle une lave écarlate
qui se mêle à son sang
ses yeux voient ce que personne ne voit
son regard limpide a traversé le temps
a voyagé l'espace
au bout de ses doigts
la lumière a jailli
cobalt, orangée, cuivrée
Sa pensée est matière
le couteau sur la toile
en rajouter encore
le tableau est immense
et remplit l'atelier
tout devient peinture
et lui en est au cœur
l'émeraude et le fauve
l'orpiment et l'absinthe
l'andrinople et le grège
le chocolat et l'héliotrope
s'effleurent ou bien s'accouplent
en sauvage ou caresse
il va de l'une à l'autre
les prend à pleine main
ou d'un souffle
les superpose
L'endroit est trop étroit
pour y peindre le monde
il le sait et il mêle
ses larmes et sa fureur
à toutes les couleurs
il peint l'orage
il peint l'océan
il peint la haine et l'amour
la souffrance
des peuples en guerre
et le baiser d'une mère
il peint le vent
une nuit sans étoiles
le fond de l'âme humaine
il peint la vie
il peint la mort
il peint l'éternité
et le silence de l'univers ...
magnifique texte qui nous plonge au cœur de la création artistique, au cœur même du peintre
RépondreSupprimerje me représente bien Picasso à travers tes mots
Témoin de son temps, la peinture depuis toujours, est un immense livre d'histoire.
RépondreSupprimerComme les poètes, les musiciens, les peintres peignent leur âme et tu sais le démontrer.
RépondreSupprimerC'est splendidement dit, cher Arpenteur.
RépondreSupprimerJ'aime énormément la deuxième strophe de ton poème.
¸¸.•*¨*• ☆
Tu nous en auras fait voir, avec ce poème démiurgique. J'aime cet atelier qui sort du cadre
RépondreSupprimerOn hésite entre Beethoven, Victor Hugo et Van Gogh. C'est fou, hein ? Parce qu'on est aussi au-delà de l'espace terrestre dans ce texte.
RépondreSupprimer