AU BOUT DE LA NUIT CROQUIGNOLE
- Il faut voir comme la Nuit est gourmande ! Tout ce qu’elle s’envoie dans le cornet et dans la voie lactée ! Ce qu’elle engloutit de croissants de Lune ! Elle ne fait pas de quartiers ! Jamais dans la demi-mesure. Il lui faut sa ration quotidienne de cette pâtisserie astrale car sinon, bonjour l’humeur : rien ni personne n’est plus sombre qu’une Nuit sans lune.
Son appétit de sucreries est si féroce que les gazelles s’enfuient à son approche afin de préserver leurs cornes.
- Il faut voir comme la Nuit est gourmande ! Tout ce qu’elle s’envoie dans le cornet et dans la voie lactée ! Ce qu’elle engloutit de croissants de Lune ! Elle ne fait pas de quartiers ! Jamais dans la demi-mesure. Il lui faut sa ration quotidienne de cette pâtisserie astrale car sinon, bonjour l’humeur : rien ni personne n’est plus sombre qu’une Nuit sans lune.
Son appétit de sucreries est si féroce que les gazelles s’enfuient à son approche afin de préserver leurs cornes.
La Nuit aime les éclairs qui zèbrent le ciel d’orage des étés et la dotent d’un beau pyjama à rayures. Sans aucune reconnaissance, elle les avale à la vitesse de Guy L’Eclair.
La Nuit dévore la galette tout autant que les financiers et les mendiants. On appelle ça la Crise. 1929 et 2008 sont des fringales célèbres de la Nuit. Il eût mieux valu pour tout le monde que ces financiers, florentins ou pas, le sussent ou les vissent venir, mais non. Elles arrivent sans tambour ni crumpets et tout le monde est douillonné sauf la Nuit qui se régale de nos déconfitures. L’économiche n’est pas une science exacte.
La nuit est une ogresse iconoclaste. Peu lui chaut la religion. Jésuite, sacristain, alleluia, colombe de Pâques, religieuse, pet-de-nonne et même Saint-Honoré, tout est bon pour son estomac qui ne croit que ce qu’il broie. Elle bouffe du curé, nantais ou pas, à tous les repas. N’en faisons pas tout un fromage, nous sommes déjà rendus au dessert.
Que vous soyez Congolais, Oranais, gens de Paris, Brest, Pithiviers, Monaco, Vitréais, Tropéziennes, que vous preniez la navette de Marseille ou fassiez des vers de mirliton à Rouen, sachez-le, un jour la nuit vous avalera, bande de glands et de struffolis ! Surtout vous, les boulets de Metz !
Il faut voir comme la Nuit est gourmande en lumière. Ce qu’elle nous coûte en énergie. Mais nous sommes déraisonnables, aussi ! Plutôt que d’aller dormir lorsqu’elle tombe et profiter de sa sagesse – car la Nuit porte conseil – nous voulons à tout prix éclairer ces merveilleux chemins qui mènent à l’opéra. Nous désirons élire la Reine de la Nuit, vérifier que tous les chats ne sont pas gris, voir dans nos cinémas, « sur l’écran noir de nos nuits blanches » « Queue de castor et Pompe à huile » et tant pis si les acteurs sont un peu tartes !
Mais c’est du flan, tout ça ! Dormez plutôt en paix, braves gens ! Le jour devrait suffire à notre bonheur. Lui n’est pas gourmand en lumière. Un seul gros projecteur en forme de brioche dorée dans la gueule et tout le monde est content. « Viens nous voir à Ganassouinda, y’a du soleil et des nanas ! ». Pas besoin qu’on lui découpe à l’emporte-pièce, dans le tissu du ciel, des sablés en forme d’étoiles pour y voir ! Ne dit-on pas « Clair comme le jour » ? « Bon comme le pain » ? « Simple comme bonjour » ? « Sans chichis » ?
La Nuit, laissons la faire son voyage, on la trouvera au bout, comme disaient Céline Renaud et Louis-Ferdinand Saint-Malo-Alanagecécostaud. Cette gourmande est une ogresse qui se nourrit de forêts noires, de cris de loups, de peurs d’enfants. Laissons-la faire sa chasseresse, remplir son chariot, allumer son fourneau, remplir sa casserole, déguster sa baguette de mesure de jade, sacrifier à l’autel de la gourmandise nocturne. Il faut bien que tout le monde vive et ça n’a rien de gênant : il n’y a même pas de lumière à l’intérieur de son silencieux réfrigérateur !
Nous, bien au chaud dans les draps, serrés l’un contre l’autre, on n’est pas bien, là, mon chou ?
- Eteins la lumière, mon amour ! Je vais te faire un truc qui te laissera baba !
- Oui, Charlotte ?
- Je vais te dévorer, mon bichon !
La Nuit dévore la galette tout autant que les financiers et les mendiants. On appelle ça la Crise. 1929 et 2008 sont des fringales célèbres de la Nuit. Il eût mieux valu pour tout le monde que ces financiers, florentins ou pas, le sussent ou les vissent venir, mais non. Elles arrivent sans tambour ni crumpets et tout le monde est douillonné sauf la Nuit qui se régale de nos déconfitures. L’économiche n’est pas une science exacte.
La nuit est une ogresse iconoclaste. Peu lui chaut la religion. Jésuite, sacristain, alleluia, colombe de Pâques, religieuse, pet-de-nonne et même Saint-Honoré, tout est bon pour son estomac qui ne croit que ce qu’il broie. Elle bouffe du curé, nantais ou pas, à tous les repas. N’en faisons pas tout un fromage, nous sommes déjà rendus au dessert.
Que vous soyez Congolais, Oranais, gens de Paris, Brest, Pithiviers, Monaco, Vitréais, Tropéziennes, que vous preniez la navette de Marseille ou fassiez des vers de mirliton à Rouen, sachez-le, un jour la nuit vous avalera, bande de glands et de struffolis ! Surtout vous, les boulets de Metz !
Il faut voir comme la Nuit est gourmande en lumière. Ce qu’elle nous coûte en énergie. Mais nous sommes déraisonnables, aussi ! Plutôt que d’aller dormir lorsqu’elle tombe et profiter de sa sagesse – car la Nuit porte conseil – nous voulons à tout prix éclairer ces merveilleux chemins qui mènent à l’opéra. Nous désirons élire la Reine de la Nuit, vérifier que tous les chats ne sont pas gris, voir dans nos cinémas, « sur l’écran noir de nos nuits blanches » « Queue de castor et Pompe à huile » et tant pis si les acteurs sont un peu tartes !
Mais c’est du flan, tout ça ! Dormez plutôt en paix, braves gens ! Le jour devrait suffire à notre bonheur. Lui n’est pas gourmand en lumière. Un seul gros projecteur en forme de brioche dorée dans la gueule et tout le monde est content. « Viens nous voir à Ganassouinda, y’a du soleil et des nanas ! ». Pas besoin qu’on lui découpe à l’emporte-pièce, dans le tissu du ciel, des sablés en forme d’étoiles pour y voir ! Ne dit-on pas « Clair comme le jour » ? « Bon comme le pain » ? « Simple comme bonjour » ? « Sans chichis » ?
La Nuit, laissons la faire son voyage, on la trouvera au bout, comme disaient Céline Renaud et Louis-Ferdinand Saint-Malo-Alanagecécostaud. Cette gourmande est une ogresse qui se nourrit de forêts noires, de cris de loups, de peurs d’enfants. Laissons-la faire sa chasseresse, remplir son chariot, allumer son fourneau, remplir sa casserole, déguster sa baguette de mesure de jade, sacrifier à l’autel de la gourmandise nocturne. Il faut bien que tout le monde vive et ça n’a rien de gênant : il n’y a même pas de lumière à l’intérieur de son silencieux réfrigérateur !
Nous, bien au chaud dans les draps, serrés l’un contre l’autre, on n’est pas bien, là, mon chou ?
- Eteins la lumière, mon amour ! Je vais te faire un truc qui te laissera baba !
- Oui, Charlotte ?
- Je vais te dévorer, mon bichon !
Où lire Joe Krapov
Dévorer le bichon ? Je donne ma langue de chat ! ];-D
RépondreSupprimerAlors là il va falloir que tu me donnes des cours d'inspiration ! super texte et quelle chute... J'en reste comme deux ronds de flan.
RépondreSupprimeravec le sourire
une nuit grandiose sous ta plume !
RépondreSupprimerCharlotte ? N'est-ce pas Shéhérazade, la conteuse ? J'envie le grand vizir
RépondreSupprimerUne encyclopédie pâtissière remplie de tes traits d'humour inimitables, en festival, en feu d'artifice.
RépondreSupprimerJe t'adore mon oncle. ;-)
¸¸.•*¨*• ☆
une nuit exceptionnelle et croquignolesque et bien entendu, l'amour et la friandise :o)
RépondreSupprimerTa verve se teinte joliment de poésie.
RépondreSupprimerA proposer pour le prochain Bach :p
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