pour maman Rose
Mon prénom c'est Wilfried, j’ai dix ans et les potes et potesses me surnomment Moulefrite, ch'uis beau comme un camion rouge et c'est normal pa'ce que mon papa il est routier. Il voyage tellement qu'on le voit jamais et que je me souviens plus de lui. Maman elle dit qu'il reviendra un jour pour nous emmener loin de tout ça, là-bas, avec son gros bahut.
Mémé, qu'est à la maison de retraite et qu'est gaga, elle dit que maman peut pas s'empêcher d'être « fleur bleue ».
M'en fous, ch'uis fort et ch'uis le p'tit homme de maman, comme elle dit.
0n s'aime beaucoup et c'est moi qui porte les cabas avec écrit dessus la marque « Géant vert pour les petits pois». Cinq étages, passage Lemoine, faut s'les taper tout de même, c'est lourd !
Comme maman travaille beaucoup à faire le ménage pour les gens riches, ch'uis souvent tout seul et très libre dans le quartier rouge, on s'marre bien.
Mémé, qu'est à la maison de retraite et qu'est gaga, elle dit que maman peut pas s'empêcher d'être « fleur bleue ».
M'en fous, ch'uis fort et ch'uis le p'tit homme de maman, comme elle dit.
0n s'aime beaucoup et c'est moi qui porte les cabas avec écrit dessus la marque « Géant vert pour les petits pois». Cinq étages, passage Lemoine, faut s'les taper tout de même, c'est lourd !
Comme maman travaille beaucoup à faire le ménage pour les gens riches, ch'uis souvent tout seul et très libre dans le quartier rouge, on s'marre bien.
L'autre jour au passage du Prado où c'est que y a plein de gens noirs j'ai remarqué que les mecs se checkaient les mains et se cognaient les épaules en se disant -Salut négro, ça va négro ?
Un peu plus loin y avait un enfant de mon âge qui me paraissait sympa alors je l'ai checké et lui ai dit - Salut négro, ça va négro ? pour rentrer en contact, qu'on soit pote quoi. Bing … y m'a filé un pain et ch'uis tombé par terre !
Pi y a un autre noir, un p'tit gros, qu'a calmé l'affaire parce que du coup y avait plein de gens qui voulaient s'faire ma peau blanche… ils causaient en wolof à c'qui paraît.
Pi tout le monde est parti plus loin, mais pas le p'tit gros qui m'a tendu la main pour m'aider à me relever.
- Salut gros, j'm'appelle Boubakar mais on me nomme Bouba.
- Salut gros, moi c'est Wilfried mais on me nomme Moulefrite, on peut être copain ?
- C'est vrai qu’on m'rejette un peu au Prado, faut que je vais prendre l'air … t'habites où c'est ?
- Là-bas, au Lemoine.
- Ah ah ah … les moines y zont pas d'gosses !
- Qu'est ce t'es con !
Là on s'est marré comme deux n'gakas et on est devenu xarit ...
Un peu plus loin y avait un enfant de mon âge qui me paraissait sympa alors je l'ai checké et lui ai dit - Salut négro, ça va négro ? pour rentrer en contact, qu'on soit pote quoi. Bing … y m'a filé un pain et ch'uis tombé par terre !
Pi y a un autre noir, un p'tit gros, qu'a calmé l'affaire parce que du coup y avait plein de gens qui voulaient s'faire ma peau blanche… ils causaient en wolof à c'qui paraît.
Pi tout le monde est parti plus loin, mais pas le p'tit gros qui m'a tendu la main pour m'aider à me relever.
- Salut gros, j'm'appelle Boubakar mais on me nomme Bouba.
- Salut gros, moi c'est Wilfried mais on me nomme Moulefrite, on peut être copain ?
- C'est vrai qu’on m'rejette un peu au Prado, faut que je vais prendre l'air … t'habites où c'est ?
- Là-bas, au Lemoine.
- Ah ah ah … les moines y zont pas d'gosses !
- Qu'est ce t'es con !
Là on s'est marré comme deux n'gakas et on est devenu xarit ...
J'aime quand la topologie fait que les types deviennent des potes au top et topent au logis !
RépondreSupprimerAh ces banlieues bariolées ne sont pas grises
RépondreSupprimerMoitié Wolof, moitié Peul, et qui Peul le plus peul le moine !!
RépondreSupprimerun arc en ciel vachement sympa, merci !
RépondreSupprimerstouf
RépondreSupprimerOuaaai super, aujourd'hui c'est mercredi et maman Rose ne travail pas, on va passer toute la journée ensemble !
Là je regarde dans la télé Thomas Pesquet l'astraunote qu'aterrit sur la terre avec un grand parachute, quand je serai plus grand je serai astronaute. Et pi le Banania c'est vachement bon avec un grosse tranche de pain au beurre salé.
Tout à coup maman se met à côté de moi sur le sofa et me tripatouille les cheveux, comme ça m'énerve qu'elle fasse.
-Alors mon p'tit homme, qu'est ce qu'on fait aujourd'hui ?
-On va aux glaces Berthillons dans le marrais, t'as un peu de fric ?
-Biensure mon amour, pour toi tout est possible !
-Ouaaai super !!! Et on peut emmener Bouba ?
-Hein,c'est qui Bouba ?
-C'est mon meilleur pote depuis hier, il habite juste à côté au Prado.
-Bon ben, appelle ton pote au téléphone et donne lui rencard à la porte Saint Denis.
-Maman … faut que ch'te dise, Bouba il est encore plus pauvre que nous et on peut pas l'appeller autrement que dans la rue.
-Pas de problême, on va au Prado … mais tu vas pas y aller en slip tout de même ?
Maman Rose c'est la plus géniale des mamans et je me dépèche de m'habiller, d'éteindre la télé et de filer des croquettes à Mao le chat ( pour virer la litière on verra demain et ça va encore chlinguer ).
Là on passe par le bouvard de Strasbourg, un peu plus loin à gauche sur le boulevard Saint Denis et c'est l'heure où je sais qu'il sort le Bouba.
Ah ben le voilà justement et maman Rose l'appelle tout fort par dessus le bruit des voitures. Y r'garde et il semble étonné puisqu'il connait pas maman. Et puis il me voit à coté et il se dit que c'est cool.
Une fois à coté de nous il me tape les mains et met son épaule droite sur mon épaule gauche et serre la main de Rose en lui disant « Bonjour madame! ».
Franchement … il a marquer un point le gros.
-Alors petit Bouba, voudrais tu venir avec nous dans le métro ?
Elle le laisse pas penser à quoi que ce soit et lui prend la main et la mienne et nous nous engoufrons comme des oufs dans le trome. Mais que va t-il nous arriver ?????
Moulefrite Tsonga ? Le joueur de tennis suisse ? ;-)
RépondreSupprimer¸¸.•*¨*• ☆
stouf
RépondreSupprimerStation Strasbourg-Saint Denis, Bouba et moi attendons tranquilos que maman achète des tickets pour nous, elle à la carte Navigo pour quand elle va au boulot. Et pi nous regardons autour de nous tous ces gens pressés qui ont un téléphone dans la main, ils sont comme hypnosités par leur internet et des « amis » de fesse de bouc et se cognent les uns dans les autres pa'ceque ils r'gardent pas devant eux. Les gayoux noirs veulent donner des publicités de coiffeurs afros ou de boite de nuit comme le Balajo à toutes les « belles gosses noires » qui passent ( ils sont payés pour ça ) et ils se font jettés la plus part du temps. Y a des vigipirates et des contrôleurs ( euses ) alignés contre le mur et qui veillent à que tout se passe bien.
D' un seul coup je me demande en moi-même ce que nous fichons là, en vérité le Marais de Berthillon c'est pas loin à pied ?
Oups là, on passe tous par le portillon qui tourne quand on le pousse et c'est la ligne 4 vers porte d' Orléan, direction les Halles. Sur le quai y a Bob le phylosophe péripatéticien qui donne un cour magistrale en marchant et tous ses élèvent le suivent en prenant des notes dans leures têtes, ils font comme ceux d' Aristote dans le temps. Du coup maman Rose oublie qu'on est là et se met à marcher avec les autres en boivant les parôles du beau gosse prof.
Mais ouiii, mais c'est biensure ! je comprend tout à coup qu'est ce on fout là … maman en pince pour l'prof ? Bon ben Bouba et moi on est pas encore arrivés devant nos énormes coupes de glace avec de la crème Chantilly dessus …
Au fait, Bouba il est où ?
Oh naaan, c'est pas possible, quelle horreur !
Bouba est descendu du quai et il se penche vers les rails pour ramasser la poupée d'une petite fille qui pleure sur le quai. Mais d'un seul coup y a le trome qui vient à toutes vitesses et ...
Omg ! Pauvre Bouba ! Quel suspense horrible... ;-)
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
stouf
SupprimerNan mais ça devait bien se finire parceque monsieur Ying, chinois du treize rue de hauteville, devais foutre un grand coup de karaté dans le trome et ... bah, j'ai pas eus le temps pa'ceque y avait brocante dans mon bled et fallait que je vende ma grand-mère à 1 euro avec le fauteuil roulant et les couches tout compris.