jeudi 7 décembre 2017

Arpenteur d'Etoiles - Une page qui se tourne

L’amour à la mer

L’amour s’est couché nu sous ta source féconde
Et longtemps le soleil a caressé tes reins ;
Plus vaste que la mer, une houle profonde
Emprisonna ton ventre pour le nouer au mien.

Longtemps j’ai voyagé aux plages de ton corps,
Ancré aux rochers blancs de tes hanches mouvantes,
Mes yeux dans ton regard, comme au cheval son mors,
Dompté par la douceur d’une cruelle amante.

Dans ce temps suspendu mes lèvres t’embrassaient :
De toutes tes senteurs, je devais m’enivrer,
Et le monde en entier alors se réduisait
Au baiser doux-amer de ton souffle salé.

Longtemps j’ai vu danser, comme les soleils se couchent,
Les orbes somptueux de tes seins métissés,
Dont les pointes tendues n’échappaient à ma bouche,
Que pour y mieux venir et se laisser aimer.

Puis enfin tu cambras ton arc de satin
Pour goûter en tremblant l’au-delà du désir,
Laissant, les yeux mi-clos, les vagues de tes reins
Inonder doucement mon semblable plaisir.

Et je compris alors, à l’étrange sourire,
Aux ombres bleues venues dessous ton regard lourd,
Au voile de ta voix, que cet ardent soupir
Tournait une autre page à ton livre au long cours.

Désormais vieux soldat d’une guerre non faite
Je traîne mes regrets sur les quais de l’ennui,
Recherchant sans espoir, de défaite en défaite,
Une écume d’amour dans des larmes de pluie.

20 commentaires:

  1. ton poème d'amour érotico-sensuel est absolument sublime
    mais j'ai envie de te dire, comme le chantait Piaf :
    "Allez venez Milord,
    Vous asseoir à ma table,
    Il fait si froid dehors,
    Ici c'est confortable..."

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Arpenteur d'étoiles10 décembre 2017 à 15:00

      ma cousine chérie, un poème d'amour et érotico-sensuel
      et j'aime bien Piaf avec Milord !!

      Supprimer
  2. Mais comment si longtemps, ai-Je pu me passer de ça ?!
    Triste beauté de tes vers.

    RépondreSupprimer
  3. Je rejoins Tisseuse en un sens : sublime hymne à l'amour L'Arpenteur !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Arpenteur d'étoiles10 décembre 2017 à 15:03

      et une fois la page se tourne avec une femme aux ombres bleus ... et après un soldat avec des larmes de pluie

      Supprimer
  4. Réponses
    1. Arpenteur d'étoiles10 décembre 2017 à 15:05

      merci Végas :)
      et un poème un peu coquin, mais une femme se tourne une page ...

      Supprimer
  5. J'aime bien les derniers vers, ils me ressemblent.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Arpenteur d'étoiles10 décembre 2017 à 15:05

      les derniers vers sont tout à fait vrais !

      Supprimer
  6. Dois-je te dire (et te redire) combien tes vers m'ont inspirée...
    ¸¸.•*¨*• ☆

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Arpenteur d'étoiles10 décembre 2017 à 15:07

      je suis très subjugué avec les vers qui t'ont inspirée
      bravo pour ton poème, Célestine :)

      Supprimer
  7. Ah, bah ! Je comprends tout, du coup... C'est lumineusement limpide, l'Arpi ! Et puis, quelle chute de... rimes !! J'adoré savourer ces regrets.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Arpenteur d'étoiles10 décembre 2017 à 17:54

      les regrets et l'écume d'amour dans des larmes de pluie
      merci Tiniak !!

      Supprimer
  8. Réponses
    1. Arpenteur d'étoiles10 décembre 2017 à 17:55

      Merci Turquoise
      (c'était un peu érotique)

      Supprimer
  9. Mais c'est quoi cette histoire ? Tout le monde veut nous faire pleurer sur le sort des anciens combattants, cette semaine ?

    Ras le bol des nécrologies, même superbes comme ici ! De l'optimisme que diable ! Demain sera bien ! ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Euh... On dit plutôt : "deux mains, serrez bien", nan ? :p

      Supprimer

Les commentaires sont précieux. Nous chercherons toujours à favoriser ces échanges et leur bienveillance.

Si vous n'avez pas de site personnel, ni de compte Blogger, vous pouvez tout à fait commenter en cochant l'option "Nom/URL".
Il vous faut pour cela écrire votre pseudo dans "Nom", cliquer sur "Continuer", saisir votre commentaire, puis cliquer sur "Publier".