L'Arpenteur d'étoiles - Week-end de bricolage

Petite cause, grande conséquence

« Chéri, tu peux refaire le va et vient ? » qu’elle me dit.  « Je suis toujours prêt pour le va et vient, chérie », que je lui réponds. Bon, à son regard noir je me dis que c’est pas de ça dont elle cause. D’ailleurs elle rajoute « celui de la cuisine, crétin !». En même temps elle se marre ; alors ça va. J’insisterais bien un brin en disant qu’un va et vient dans la cuisine implique qu’on dégage la table, mais bon. J’ai compris. Va falloir que je fasse de l’électricité, ce que j’aime pas trop vu que j’ai déjà pris des sacs de châtaignes, pasque j’oublie toujours de couper le jus avant de farfouiller dans les interrupteurs ou autres prises. « J’ai coupé le courant » qu’elle me dit en rigolant encore et juste avant de sortir faire des courses. Super, je vais être tranquille. En même temps si à son retour elle me trouve étendu sur le carreau mais en arc de cercle, ça lui fera les escarpins.

Je prends la boîte à outil marquée « électricité » dessus et, allez, au turbin ! Démonter les deux inter et vérifier que ... ben dis donc, y a pas tous les fils adéquats. Bizarre puisqu’il fonctionnait la semaine dernière et que donc tous les fils devaient être branchés. Mais pas là. Réfléchissement. J’observe et me rends compte qu’un des fils est barré derrière le placo, et que la gaine a glissé au pied de la cloison. Nouveau réfléchissement : je vais tirer un nouveau fil, mais devant le mur ... Non mauvaise idée. Je branche autrement et je squizze le va et vient ... mauvaise idée à plusieurs niveau d’ailleurs. Re observation attentive et je découvre des petites  traces de griffures sur le pourtour : des souris !

Wouache ! Faut je règle le problème fissa sinon y en a une qui va retourner chez manman. Je sonde la cloison en tapant contre et en écoutant dans le silence absolu pour entendre les souris faire leurs bagages. Rien. Le silence reste absolu. Faut que je récupère la gaine et le fil qu’est dedans. Décision prise : scie à placo. Je commence par percer un trou avec la petite lame foreuse, et puis je prends celle qui ressemble à une égoïne (qui n’est pourtant pas une scie homosexuelle). Ça se coupe bien, voire trop bien. Je descends le long du montant de la porte, puis effectue un léger virage vers l’intérieur de la pièce (c’est-à-dire pas du côté porte. Suivez un peu !). Puis, un deuxième trait de scie parrallèle. J’enlève le bout de plaque et je découvre que la gaine est passée derrière le montant métallique vertical. Bordel de merde (pardon ça m’a échappé) !

Et là, grand moyen : scie sauteuse avec lame à ferraille. Je remets le courant, branche l’engin et attaque le montant : si j’en coupe un bout il tombera pas, puisqu’il est fixé à la cloison. Donc je crains rien. Et ben si ! La scie ripe, sectionne un bout de plaque et chope malencontreusement  la gaine qui était tapie juste derrière. La gaine ... et le fil. Et comme j’avais remis le jus pour utiliser la scie, je prends la châtaigne du siècle et fait claquer le disjoncteur. Il est clair que je suis pas une lumière ! J’entends la porte s’ouvrir avant de sombrer dans l’inconscient.

« Chéri, c’est moi. J’ai trouvé un joli haut en solde chez Hermès ; chéri ? »

Finalement on a fait venir un pote électricien, un autre pote plaquiste et on a pris une douzaine de chats. Quant au va et vient, on a décidé définitivement : pas dans la cuisine.