Plage oubliée
*
Ce
promontoire, cet oasis au milieu de nulle part, où nous allions enfants, t’en
souvient-il ? Tu cueillais des oyats pour caresser mon cou de cygne, nous
regardions les cormorans piquer du bec dans l’océan. C’était notre échelle de
Jacob, notre haricot magique, notre vigie de galapiats. La plage abandonnée aux
sels de l’automne emplissait nos poumons de chanvre et de réglisse et les pieds
clapotant dans des flaques nous jetions aux orties nos rêves de conquêtes en
écoutant la mer. Où es-tu désormais, mon capitaine amadoué, la frange de tes
cils sauvages bat-elle encore le velours de ta joue comme autrefois, sur cette
rampe de lancement où tu déclamais tes poèmes une main posée sur mon sein blanc
?
Le
hasard des aigrettes frôlant de leur aile grise la frange écumeuse des ondes
nous indiquait comme de mystérieux augures les caprices d’un destin que nous
aurions voulu conciliant et rieur. Pourtant tu m’as quitté sur une barque
sombre et je retourne parfois au promontoire sur la dune, sentir la gifle des
embruns comme jadis quand tu pris ma candeur d’une volée de prince, et me
laissas pantelante et extasiée au bord d’un monde humide et minéral.
J'ai souvent pensé que ces petites cabanes avaient dû être propices à de beaux émois :)
RépondreSupprimeret peut-être tout encore aujourd'hui....
Je les trouve très romantiques, ces petites cabanes, chère Tisseuse...
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Poétique, nostalgique et délicat, ces mots me touchent, j'aime beaucoup.
RépondreSupprimerLa plage et la mer m'inspirent toujours mes plus beaux mots...;-)
SupprimerLes tiens me touchent également, merci.
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Je suis impardonnable d'avoir oublié un si beau texte, Célestine.
RépondreSupprimerIl colle parfaitement au thème des cabanes qui ne servent pas qu'aux émois d'une pêche miraculeuse...
Je te pardonne, c'était en juin 2011... Merci Vegas !
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Totalement bon, ce texte bien balancé, court mais intense, comme la relation des protagonistes. Comme quoi, le poids des mots, le choc... de l'émotion.
RépondreSupprimerL'émotion est mon moteur, je le répète en boucle...
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Quel joli poème tout en prose et émotions...
RépondreSupprimerMerci Chri.
Supprimersuperbe ... j'ai vraiment adoré, comme j'aime toujours ton écriture, poétique et chargée d'émotions ...
RépondreSupprimeret cette aventure là est-celle vraie ? (si je puis me permettre) :o))
Disons qu'elle est fortement inspirée de la réalité...
SupprimerEmbellie peut-être par la poésie et par mon souvenir ...
Tes compliments sur mon écriture me vont droit au coeur, l'arpenteur.
Merci beaucoup
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Quel beau poème que je n'ai pas remarqué! J'ai l'impression d'avoir raté le train pour assister à son élévation tellement il m'enchante; Il est plein de belle nostalgie, d'un amour envolé pourtant présent dans la mémoire. J'aime tes mots la Céleste, ils dégagent tellement de tendresse, ils sont comme une résurgence d'une flamme qui ne s'éteint jamais. Tes mots, on les ressent comme une essence de bienfaisance qui encense notre âme. Merci, merci
RépondreSupprimerMerci mon beau prince du désert !
SupprimerTes mots me touchent au coeur...
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Un texte qui fleure bon la douceur, la tendresse, les regrets... dans un style original!
RépondreSupprimerMerci Clémence. C'est mon style...j'avoue que je suis parfois un peu décalée.
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