Le salon dormait dans la pénombre ;
Et, des persiennes entrebâillées,
Un friselis de soleil et d'ombre
Courait ses entrechats débraillés.
Sous le regard d'un très vieux portrait,
Sans cesse un gros frigo ronronnait,
Et l'on sentait à sa pompe lasse
Qu'il peinait à faire de la glace.
Les piaillements de quelques moineaux,
Venus des platanes de la place,
Troublaient à peine ce grand repos,
Où languissaient quelques plantes grasses ;
En cette journée aux heures lentes,
Les espaces de silence lourd
Ne révélaient pas de vaine attente
Dans la pièce chaude comme un four.
Des relents de tabac, de cuisine,
Et de l'eau laissée dans la bassine
Montraient que l'on vivait en ces lieux,
Mais rien ne s'agitait sous les yeux.
Seul le mince filet de fumée
Qui du large fauteuil s'élevait
Trahissait sa présence, et prouvait
Que l'Homme Invisible aimait fumer.
On ne voit pas venir la chute...mais bon, est-ce étonnant, au vu du personnage évoqué ?
RépondreSupprimerBel exploit en tous cas: nous tenir en haleine avec une description, en vers par dessus le marché...j'ai entendu Hugo ronchonner dans sa boîte...
¸¸.•*¨*• ☆
Hugo ronchonneur, j'accepte !
SupprimerMerci Célestine.
Ne manquait que l'Homme Invisible en apothéose de ces vers ennéasyllabes auxquels je n'ai pas eu le courage de me frotter.
RépondreSupprimerBel exercice, JCP !
Chers à Verlaine, parfois boiteux parfois musicaux, toujours délicats ou même châteaux de cartes...
RépondreSupprimerMerci Vegas
Ah, bé, c'est drôle en plus du reste. Le coup du frigo m'a fait de l'effet. Bref, une chute à la hauteur du reste : ça fait mal tellement on tombe de haut.
RépondreSupprimerMerci Anne, met désolé pour la douleur de la chute, où je ne pensais pas t'entraîner.
SupprimerEt merci pour le frigo (inspiré du mien qui a fait son temps...)
Sympa, l'ambiance de ce salon !
RépondreSupprimerOn sent bien qu'il devrait s'y passer quelque chose...
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