mercredi 13 avril 2016

Fred Mili - La concierge

Le castrat

Chaque soir il détache le foulard de ses cheveux
Ferme la loge, tire le rideau et fait ses vocalises
Sous la douche il réchauffe ses cordes vocales, nerveux
Comme Roméo, Juliette est son ourse sur la banquise.

La poussière des tapis rouge souvent le fait tousser,
Il grogne, s'énerve, l'opéra est sa bouée de secours
Sur la scène il oublie ses escaliers surannés
Dès que l'orchestre commence son cœur bat comme un tambour.

Qu’il chante Ombra Fedele Anch'io d'Haendel comme Farinelli
Et tienne la note avec autant de conviction
Suffit pour que la foule s'en émeuve ; Le castrat

Accroche les aigus, le regard droit, en érection.
L'ovation le bouleverse, les yeux pleins de mascara
Il s'incline, remercie. Bientôt il sera dans l'oubli.

5 commentaires:

  1. Un concierge auquel personne ne s'attend, c'est une certitude...

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  2. Une double vie inattendue! Mais pourquoi pas,après tout !Beau contraste en tous cas!

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  3. Un castrat en érection ? Tu manies le paradoxe avec dextérité... ;-)
    ¸¸.•*¨*• ☆

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  4. Arpenteur d'étoiles15 avril 2016 à 16:24

    Farinelli m'avait enthousiasmé (le film) tout comme le génial Philippe Jarrousky dont j'ai quelque CD ...
    chouette idée que tu as eue là de donner une double vie à ce concierge / castrat

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  5. Chaque mot, chaque phrase construisent un texte très émouvant; j'aime ce registre

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