à l'eau de rose
Dans le grand parc du Palais royal de Coucouron sur Arzon, la fête battait son plein sous l’œil du grand maître jardinier, un génie. Les gens du monde entier et surtout les gens du monde se pressaient auprès des massifs fleuris de roses merveilleuses s’exclamaient avec des grands « Ah », se pâmaient avec des grands « Oh » devant cette symphonie de couleurs et de parfums. La belle Sophronue sous son ombrelle s’ennuyait fermement. Elle détestait les roses et se demandait bien pourquoi elle avait accompagné Waudru sa cousine.
Au détour d’un massif, Eugénie lui présenta le Maestro des roseraies qui tomba immédiatement amoureux de la Belle Sophronue. Tout dans sa personne le fit frissonner. Ses cheveux bruns frisés s’échappant de son chapeau, ses yeux verts en amande et sa bouche soulignée d’un rouge à lèvres framboise, rien à jeter se dit-il ! Il multiplia les rendez-vous, fit de son mieux pour lui parler le langage des roses mais elle restait hermétique à ses nouvelles créations. Elle préférait les ancolies, les jacinthes sauvages et les coquelicots. Elle poussait même son amour de fleurs champêtres à sa lingerie fine … Tout en dentelle de Calais et soie Liberty’s .
Pauvre génie floral, il n’arrivait pas à conquérir la demoiselle. Un jour, il la suivit et découvrit le logis de sa dulciné. Bien malgré lui, il subtilisa petite culotte et soutien gorge qui séchait au gré d’un doux zéphyr.
- Ah ça mais s’écria Sophronue, ma lingerie, mon linge qui séchait dehors a disparu ! Tel Harpagon avec sa cassette, elle courut partout… Elle accusa Waudru de jalousie maladive.
Le jardinier amoureux serait-il fétichiste ? Que nenni ! C’est le seul moyen qu’il trouva pour séduire la Belle en lui rapportant son précieux bien.
Cette histoire que l’on me rapporta, s’est passée, il y a bien quelque mois, juste avant la naissance de Gilles, leur premier enfant. Depuis, plus de rosiers, rien que des pissenlits et des marguerites sauvages dans un parterre, fouillis herbacé au milieu du boulevard de Coucouron sur Arzon.
Encore une très belle histoire d'amour, et d'une délicatesse de dentelle...
RépondreSupprimerJ'ai adoré. Merci Lilou
¸¸.•*¨*• ☆
Mieux vaut effeuiller la marguerite aux champs, plutôt que la vilaine Rose Troucheux cliente d'Auchan !
RépondreSupprimerune belle des champs en quelque sorte, et non des serres :)
RépondreSupprimerJe trouve beaucoup de charme à ta petite histoire...
RépondreSupprimerEn amour, tous les coups sont permis -))
RépondreSupprimerTon histoire d'amour - bien construite : tu n'as pas eu de mal apparemment à "loger" les tournures ou mots imposés - m'a fait sourire. A quoi on en est réduit quand même pour approcher sa belle : voler ses petites culottes...! :-)
RépondreSupprimerUn bouton d'or, cette histoire ! ;)
RépondreSupprimerLe pissenlit viendra bien plus tard, on est d'accord ? XD