La maison de l'enfance
Après avoir longtemps erré dans la campagne, je me suis retrouvé enfin sur le chemin tant cherché et devant Elle !
Je ferme les yeux et la magie opère.
Je revois cette grande maison cossue, presque carrée, un toit à quatre pentes et ses fenêtres rondes en œil de bœuf.
Je revois les volets de bois peints en vert jade et la porte d’entrée aux montants en chêne verni. Je revois le rosier grimpant croulant sous les abondantes inflorescences qui dispensent un parfum puissant, subtil mélange entêtant de rose de Damas et de pointe citronnée.
J’ouvre les yeux et j’aperçois une petite fille qui court en riant aux éclats sans chaussures ni chaussettes dans la pelouse dont les brins d’herbe lui grattouillent et lui chatouillent la plante de ses pieds nus. Elle se dirige vers la silhouette accroupie près du mur en pisé derrière la maison. Un chapeau de paille sur la tête, il « grabotte » son potager avec tant de soin. Elle se souvient de son « parrain » qui lui expliquait les secrets de la nature.
Les larmes me viennent aux yeux. Pourtant je ne suis pas d’une nature nostalgique. Le passé ne m’intéresse pas. Le passé, je ne peux le changer. Abandonnée à la naissance, j’ai grandi d’abord dans les pouponnières de la DASS. Je suis un dossier estampillé en rouge et en gras « non adoptable ». Les rouages administratifs, je ne les connais pas. Tout ce que je sais c’est que pour moi foyers et famille d’accueil se sont succédés.
Mes paupières se referment ; Julie. Je suis Julie, ce prénom, une carte dans le couffin. Comme j’étais une gamine docile, à qui on s’attachait facilement, on me changeait de familles de temps en temps de peur que l’affection de mes accueillants ne me soit nocive ! Mais j’ai vite compris que c’est en travaillant à l’école que je me forgerai mon identité.
Est-ce un hasard si, aujourd’hui, je me se retrouve ici : les yeux mouillés, je suis la ligne indécise des arbres. Et si cette maison était à vendre !
Où lire Lilou
Je ferme les yeux et la magie opère.
Je revois cette grande maison cossue, presque carrée, un toit à quatre pentes et ses fenêtres rondes en œil de bœuf.
Je revois les volets de bois peints en vert jade et la porte d’entrée aux montants en chêne verni. Je revois le rosier grimpant croulant sous les abondantes inflorescences qui dispensent un parfum puissant, subtil mélange entêtant de rose de Damas et de pointe citronnée.
J’ouvre les yeux et j’aperçois une petite fille qui court en riant aux éclats sans chaussures ni chaussettes dans la pelouse dont les brins d’herbe lui grattouillent et lui chatouillent la plante de ses pieds nus. Elle se dirige vers la silhouette accroupie près du mur en pisé derrière la maison. Un chapeau de paille sur la tête, il « grabotte » son potager avec tant de soin. Elle se souvient de son « parrain » qui lui expliquait les secrets de la nature.
Les larmes me viennent aux yeux. Pourtant je ne suis pas d’une nature nostalgique. Le passé ne m’intéresse pas. Le passé, je ne peux le changer. Abandonnée à la naissance, j’ai grandi d’abord dans les pouponnières de la DASS. Je suis un dossier estampillé en rouge et en gras « non adoptable ». Les rouages administratifs, je ne les connais pas. Tout ce que je sais c’est que pour moi foyers et famille d’accueil se sont succédés.
Mes paupières se referment ; Julie. Je suis Julie, ce prénom, une carte dans le couffin. Comme j’étais une gamine docile, à qui on s’attachait facilement, on me changeait de familles de temps en temps de peur que l’affection de mes accueillants ne me soit nocive ! Mais j’ai vite compris que c’est en travaillant à l’école que je me forgerai mon identité.
Est-ce un hasard si, aujourd’hui, je me se retrouve ici : les yeux mouillés, je suis la ligne indécise des arbres. Et si cette maison était à vendre !
Où lire Lilou
magnifique texte qui, avec pudeur, ré aborde les blessures du passé au travers de la retrouvaille d’une maison ancrage positif d'une enfance éparpillée
RépondreSupprimerje suis touchée à cette lecture, bien qu'ayant entendu professionnellement un certain nombre de récits de ce genre
Jolis souvenirs...
RépondreSupprimerLa mienne s'appelait Versouille, non plutôt Versaceille... Euh Versailles ! Voilà c'est ça Versailles, je perds la tête moi. ];-D
J'aime beaucoup cette balade dans le passé et les impressions qui s'y bousculent en cherchant les bonnes réponses.
RépondreSupprimerEmouvante histoire et belle nostalgie !
RépondreSupprimerTrès émouvant, Lilou, ce retour de Julie dans ses souvenirs...
RépondreSupprimer¸¸.•*¨*• ☆