- Entrez, Madame Fontane, entrez !
Géraldine Fontane, jolie jeune femme, la quarantaine épanouie, entre dans le cabinet de consultations du Docteur Georges Nantais, le célèbre neurochirurgien.
A peine entrée, Georges se penche sur elle, et l’embrasse fougueusement.
- Enfin toi, ma chérie… Enfin ! Comment vont tes yeux ?
- Ça empire, Georges ! D’ici un mois ou deux, ce sera la canne blanche… Et puis cette douleur atroce, comme si j'avais une poussière dans l'œil !
- Ne dis pas de bêtises, ma chérie, je vais te soigner, tu vas guérir, aie confiance !
Géraldine est atteinte de dégénérescence maculaire aiguë malgré son jeune âge. La rétine est très sérieusement atteinte, elle se nécrose sans que l’on puisse arrêter le processus. Georges en est conscient, n’est-il pas le meilleur chirurgien ophtalmologiste de Paris ? Il rassure sa patiente qui est également sa maîtresse.
Ils se sont connus il y a tout juste un an. Elle était venue consulter pour des troubles de la vision. Au début, Georges pensait qu’à la quarantaine, des petits problèmes de presbytie pouvaient en être la cause. Leur goût commun pour le cinéma ancien les avait rapprochés. Ainsi, chaque fois qu’ils le pouvaient, ils se rendaient dans le quartier latin, rue Champollion. Là, dans les petits cinémas, ils revoyaient pour la énième fois les films de Luis Bunuel ou de Losey. De films en terrasses de cafés, l’amour était né, violent, passionné.
Pourtant, Georges avait dû se rendre à l’évidence, la vue de sa bien aimée baissait de façon inquiétante. Des examens plus approfondis avaient révélé l’affreuse vérité : Géraldine devenait aveugle !
- Tu sais, ma chérie, nous avons encore un recours : la transplantation.
- Tu veux dire une greffe à partir d’un donneur compatible ?
- Oui ! J’y travaille depuis de nombreuses années. J’ai réussi plusieurs fois avec des chimpanzés et, sans vouloir t’offenser, ça a parfaitement fonctionné. Serais-tu prête le cas échéant à tenter l’expérience ?
- Avec toi, mon amour, tout ce que tu voudras…
- Bonsoir Madeleine ! Comment se sent ma petite femme aujourd’hui ?
- Mal, très mal ! Ces migraines ophtalmiques qui ne cessent d’empirer, c’est à devenir folle, et malgré le traitement que tu me donnes ça ne cesse de s’aggraver. Tu sais, Georges, tu ne serais pas le meilleur spécialiste européen, il y a longtemps que j’aurais consulté quelqu’un d’autre !
- Allons, ne dis pas de sottises, tu es en bonnes mains, et je vais m’occuper encore longtemps de ces jolis yeux verts. Je vais t’instiller un nouveau produit, c’est nouveau, ça nous vient des États-Unis, ce produit n’est pas encore sur le marché en France, tu connais la lenteur des procédures. Il fait paraît-il des petits miracles sur des cas semblables au tien.
De gouttes en pommades, il a fallu se rendre à l’évidence, le glaucome diagnostiqué par Georges empirait… L’énucléation était inévitable.
Les semaines puis les mois ont passés. En ce beau jour de juin, Georges Nantais est debout dans la cour d’honneur de Élysée. Il va être fait « commandeur » de la légion d’honneur par Monsieur le président de la République en personne ! Georges est le premier chirurgien a avoir tenté et réussi une transplantation des deux yeux.
Géraldine, l’heureuse bénéficiaire de l’acte chirurgical sans précédent, est là, très fière et heureuse à la fois. C’est son amant qui va être décoré, et elle assistera à la cérémonie avec des yeux tout neufs ! De jolis yeux verts, comme toutes les femmes en rêvent. Près de Georges, Madeleine son épouse, les paupières closes sur des orbites vides, cachées par de grosses lunettes noires, une jolie canne blanche finement travaillée à la main.
Géraldine Fontane, jolie jeune femme, la quarantaine épanouie, entre dans le cabinet de consultations du Docteur Georges Nantais, le célèbre neurochirurgien.
A peine entrée, Georges se penche sur elle, et l’embrasse fougueusement.
- Enfin toi, ma chérie… Enfin ! Comment vont tes yeux ?
- Ça empire, Georges ! D’ici un mois ou deux, ce sera la canne blanche… Et puis cette douleur atroce, comme si j'avais une poussière dans l'œil !
- Ne dis pas de bêtises, ma chérie, je vais te soigner, tu vas guérir, aie confiance !
Géraldine est atteinte de dégénérescence maculaire aiguë malgré son jeune âge. La rétine est très sérieusement atteinte, elle se nécrose sans que l’on puisse arrêter le processus. Georges en est conscient, n’est-il pas le meilleur chirurgien ophtalmologiste de Paris ? Il rassure sa patiente qui est également sa maîtresse.
Ils se sont connus il y a tout juste un an. Elle était venue consulter pour des troubles de la vision. Au début, Georges pensait qu’à la quarantaine, des petits problèmes de presbytie pouvaient en être la cause. Leur goût commun pour le cinéma ancien les avait rapprochés. Ainsi, chaque fois qu’ils le pouvaient, ils se rendaient dans le quartier latin, rue Champollion. Là, dans les petits cinémas, ils revoyaient pour la énième fois les films de Luis Bunuel ou de Losey. De films en terrasses de cafés, l’amour était né, violent, passionné.
Pourtant, Georges avait dû se rendre à l’évidence, la vue de sa bien aimée baissait de façon inquiétante. Des examens plus approfondis avaient révélé l’affreuse vérité : Géraldine devenait aveugle !
- Tu sais, ma chérie, nous avons encore un recours : la transplantation.
- Tu veux dire une greffe à partir d’un donneur compatible ?
- Oui ! J’y travaille depuis de nombreuses années. J’ai réussi plusieurs fois avec des chimpanzés et, sans vouloir t’offenser, ça a parfaitement fonctionné. Serais-tu prête le cas échéant à tenter l’expérience ?
- Avec toi, mon amour, tout ce que tu voudras…
- Bonsoir Madeleine ! Comment se sent ma petite femme aujourd’hui ?
- Mal, très mal ! Ces migraines ophtalmiques qui ne cessent d’empirer, c’est à devenir folle, et malgré le traitement que tu me donnes ça ne cesse de s’aggraver. Tu sais, Georges, tu ne serais pas le meilleur spécialiste européen, il y a longtemps que j’aurais consulté quelqu’un d’autre !
- Allons, ne dis pas de sottises, tu es en bonnes mains, et je vais m’occuper encore longtemps de ces jolis yeux verts. Je vais t’instiller un nouveau produit, c’est nouveau, ça nous vient des États-Unis, ce produit n’est pas encore sur le marché en France, tu connais la lenteur des procédures. Il fait paraît-il des petits miracles sur des cas semblables au tien.
De gouttes en pommades, il a fallu se rendre à l’évidence, le glaucome diagnostiqué par Georges empirait… L’énucléation était inévitable.
Les semaines puis les mois ont passés. En ce beau jour de juin, Georges Nantais est debout dans la cour d’honneur de Élysée. Il va être fait « commandeur » de la légion d’honneur par Monsieur le président de la République en personne ! Georges est le premier chirurgien a avoir tenté et réussi une transplantation des deux yeux.
Géraldine, l’heureuse bénéficiaire de l’acte chirurgical sans précédent, est là, très fière et heureuse à la fois. C’est son amant qui va être décoré, et elle assistera à la cérémonie avec des yeux tout neufs ! De jolis yeux verts, comme toutes les femmes en rêvent. Près de Georges, Madeleine son épouse, les paupières closes sur des orbites vides, cachées par de grosses lunettes noires, une jolie canne blanche finement travaillée à la main.
(Ch'tiot crobard Andiamo)
stouf
RépondreSupprimerOh là ... t'as d'beaux oeufs tu sais Michelle M! ;o)
Anonytme Stouf : COT COT COT ];-D
Supprimerstouf souffrant d'anonytmie
SupprimerBah, tant que tu ne me traites pas de cocotte. moi le coq de mon quartier. ;o)
Stouf : Tu es fier, mais modeste quand même ];-D
SupprimerSi Madeleine est satisfaite de le jolie canne blanche finement travaillée que Georges, son mari, lui a greffée, moi je ne vois rien à y redire.
RépondreSupprimerAttends, je relis, quand même
Bricabrac : La maîtresse coûte parfois un bras à l'épouse, celle ci lui a coûté les yeux ! ];-D
SupprimerLa question que je me pose, dans toutes ces histoires, c'est pourquoi les hommes n'épousent-ils pas directement leur maîtresse ? Ça gagnerait du temps... ;-)
RépondreSupprimerComment ça j'ai tout faux ? ;-)
¸¸.•*¨*• ☆
Célestine : écoute belles châsses, qu'est ce que je raconterai si tout se passait comm'y fô, hein ?
SupprimerBravo pour ce ch'tiot crobard d'une oie blanche à la canne blanche :)
RépondreSupprimerVégas : Une oie, une canne, la poule du toubib... Une vraie basse cour ];-D
SupprimerJe regarderai mon ophtalmo d'un autre - œil - désormais !
RépondreSupprimerJCP : Et même des deux œuf corse ];-D
SupprimerTout est nickel dans cette histoire ! Bien vu !... :)
RépondreSupprimerPascal Dupont : Bien vu... Excellent ];-D
Supprimerhé bé ! tu as le don pour imaginer des crimes abjects
RépondreSupprimervient sur Nantes, on a notre compte depuis quelques temps :(
Tisseuse : Je suis loin du compte ! La réalité offre bien pire effectivement ];-D
RépondreSupprimerMais chez moi ce ne sont QUE des histoires...
bien évidemment !
Supprimerexcuse ce commentaire attristé par la pluie nantaise en ce dimanche et par des faits divers sordides :(
Tisseuse : Ne t'excuse pas ! J'écris souvent des histoires glauques, certains sont libellules et papillons, je suis plutôt scolopendres et cancrelats ];-D
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