Le vent des globes
90 jours, il m’en avait fallu quatre vingt dix pour le boucler.
Je ne faisais pas partie des meilleurs mais pas non plus des moins bons. Dans cette histoire-là nous étions à peu près tous à égalité : de simples Hommes prêts à tout donner, acharnés à y arriver malgré les déferlantes, les tempêtes, les jours sans, les pannes, les accidents et les peurs. 90 et bien d’autres encore avant le largage de la dernière aussière que fut sa main ou plutôt son regard. C’est lui qui m’avait laissé partir en dernier. C’est elle qui m’avait accompagné tout au long du voyage. Son souvenir, quelquefois ses mots lors des vacations téléphoniques. Toujours encourageante, rassurante, jamais une inquiétude dans la voix même aux pires endroits de la planète océanique.
Mais c’était fini et je la serrais enfin dans mes bras. Il ne m’a pas fallu longtemps pour sentir que quelque chose avait changé. Oh peut-être pas grand-chose, mais tellement indéfinissable… De l’ordre d’une intensité différente, plus ardente, légèrement inquiétante…
Je passe sur les obligations d’une arrivée qui prennent un temps infini et une énergie folle, parce que je ne m’en souviens plus vraiment mais surtout parce que j’étais plus préoccupé qu’autre chose. Ça m’a semblé plus long et plus lourd que l’incroyable aventure que j’avais vécue.
Le retour à la véritable intimité rajouta un poids au trouble que j’avais ressenti. Elle ne se laissa pas enlacer, suggérant que je devais modérer mes ardeurs, mais qu’elle me proposait plutôt un petit massage en guise de cadeau de bienvenue avec un petit air taquin qui fit fuir toute inquiétude parce que je le connaissais bien celui-là. Elle avait raison, pendant l’heure qui suivit je me sentis renaître à la terre. Peu à peu, mes bras, mes épaules, mon dos se sont détendus, ont évacué toutes les tensions nées du grand large ; mes jambes ont repris contact avec une promesse de stabilité ; mon ventre s’est reconnecté avec la douceur, la tendresse, la puissance de ma vie. Lorsque ses mains se sont arrêtées sans encore rompre leur contact soyeux avec ma peau, j’ai apprécié encore un peu ce calme, cette sérénité, cet univers de plénitude puis j’ai ouvert un œil.
J’ai entendu : Veux-tu un thé ?
J’avais envie d’elle. J’ai dit Oui.
Elle m’a apporté le plaid géant et moelleux des soirées d’hiver, elle a animé la cheminée et apporté le thé accompagné de ces petits gâteaux que j’aime tout simplement parce qu’ils portent le même nom qu’elle.
Se hâter lentement me semblait être la leçon que je devais potasser en ce premier après-midi de retrouvailles ! Mais je n’avais pas dit mon dernier mot.
- - Pas sans toi, mais sans ce magnifique peignoir qui est le mien, que tu portes à merveille mais qui va te faire mourir de chaud là-dessous !
En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle l’envoya aux oubliettes et se précipita sous le plaid. J’ai tout juste eu le temps d’apercevoir une jolie nuisette blanche.
Ma main trouva sa hanche et suivit la courbe de ses reins. Dans ses yeux brillait un éclat ravageur. Je sentais bien que je n’étais pas encore au bout de mes surprises, il me semblait bien sentir une légère différence, mais quand je n’ai pas reconnu ses seins, tous les vents de la planète se sont déchaînés dans ma tête.
Doucement, j’ai écarté le plaid. Sur la peau de ses épaules voyageait un frisson jusqu’à envelopper ses seins majestueux et son ventre rebondi de tendresse.
Quatre mois de silence, de secret au chaud de l’amour, « pour que tu ne penses qu’à bien nous revenir » Je ne sais pas si elle a vu toutes les étoiles, les galaxies, les nébuleuses et les comètes de l’univers dans mes yeux, mais elles y étaient. Toutes.
90 jours, il m’en avait fallu quatre vingt dix pour le boucler.
Je ne faisais pas partie des meilleurs mais pas non plus des moins bons. Dans cette histoire-là nous étions à peu près tous à égalité : de simples Hommes prêts à tout donner, acharnés à y arriver malgré les déferlantes, les tempêtes, les jours sans, les pannes, les accidents et les peurs. 90 et bien d’autres encore avant le largage de la dernière aussière que fut sa main ou plutôt son regard. C’est lui qui m’avait laissé partir en dernier. C’est elle qui m’avait accompagné tout au long du voyage. Son souvenir, quelquefois ses mots lors des vacations téléphoniques. Toujours encourageante, rassurante, jamais une inquiétude dans la voix même aux pires endroits de la planète océanique.
Mais c’était fini et je la serrais enfin dans mes bras. Il ne m’a pas fallu longtemps pour sentir que quelque chose avait changé. Oh peut-être pas grand-chose, mais tellement indéfinissable… De l’ordre d’une intensité différente, plus ardente, légèrement inquiétante…
Je passe sur les obligations d’une arrivée qui prennent un temps infini et une énergie folle, parce que je ne m’en souviens plus vraiment mais surtout parce que j’étais plus préoccupé qu’autre chose. Ça m’a semblé plus long et plus lourd que l’incroyable aventure que j’avais vécue.
Le retour à la véritable intimité rajouta un poids au trouble que j’avais ressenti. Elle ne se laissa pas enlacer, suggérant que je devais modérer mes ardeurs, mais qu’elle me proposait plutôt un petit massage en guise de cadeau de bienvenue avec un petit air taquin qui fit fuir toute inquiétude parce que je le connaissais bien celui-là. Elle avait raison, pendant l’heure qui suivit je me sentis renaître à la terre. Peu à peu, mes bras, mes épaules, mon dos se sont détendus, ont évacué toutes les tensions nées du grand large ; mes jambes ont repris contact avec une promesse de stabilité ; mon ventre s’est reconnecté avec la douceur, la tendresse, la puissance de ma vie. Lorsque ses mains se sont arrêtées sans encore rompre leur contact soyeux avec ma peau, j’ai apprécié encore un peu ce calme, cette sérénité, cet univers de plénitude puis j’ai ouvert un œil.
J’ai entendu : Veux-tu un thé ?
J’avais envie d’elle. J’ai dit Oui.
Elle m’a apporté le plaid géant et moelleux des soirées d’hiver, elle a animé la cheminée et apporté le thé accompagné de ces petits gâteaux que j’aime tout simplement parce qu’ils portent le même nom qu’elle.
Se hâter lentement me semblait être la leçon que je devais potasser en ce premier après-midi de retrouvailles ! Mais je n’avais pas dit mon dernier mot.
- - Pas sans toi, mais sans ce magnifique peignoir qui est le mien, que tu portes à merveille mais qui va te faire mourir de chaud là-dessous !
En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle l’envoya aux oubliettes et se précipita sous le plaid. J’ai tout juste eu le temps d’apercevoir une jolie nuisette blanche.
Ma main trouva sa hanche et suivit la courbe de ses reins. Dans ses yeux brillait un éclat ravageur. Je sentais bien que je n’étais pas encore au bout de mes surprises, il me semblait bien sentir une légère différence, mais quand je n’ai pas reconnu ses seins, tous les vents de la planète se sont déchaînés dans ma tête.
Doucement, j’ai écarté le plaid. Sur la peau de ses épaules voyageait un frisson jusqu’à envelopper ses seins majestueux et son ventre rebondi de tendresse.
Quatre mois de silence, de secret au chaud de l’amour, « pour que tu ne penses qu’à bien nous revenir » Je ne sais pas si elle a vu toutes les étoiles, les galaxies, les nébuleuses et les comètes de l’univers dans mes yeux, mais elles y étaient. Toutes.
Un superbe cadeau de retrouvailles... raconté avec sensualité, avec le plaisir de "se hâter lentement".
RépondreSupprimerje me suis laissée "cueillir", comme le navigateur, avec cette jolie surprise de la vie :)
RépondreSupprimerEt dans la cale de la caravelle magnifique, le plus précieux des trésors. ];-D
RépondreSupprimerOù sont rangés les mouchoirs jetables dans cette maison? J'ai les yeux qui...
RépondreSupprimerQuel beau récit de voyage (puisque la vie est un voyage)
RépondreSupprimerMon com s'est perdu dans les méandres du net !
RépondreSupprimerJe disais donc : une belle histoire...d'eau. Pendant que le père navigue sur les océans, l'enfant nage dans l'eau...de vie.
de la sensualité et de l'amour ... un homme qui fait le vent des globes aime retrouvé sa dulcinée.
RépondreSupprimerUn bien beau texte !!