Voyage d’un écrit… vain ?
Je viens d’un pays où je ne sais que trop par quelle magie l’horizon ne cesse de rétrécir. Il n’a jamais été très vaste mais il m’a vu naître, grandir, rêver, étudier, pleurer, espérer, travailler, aimer et le quitter m’a été un déchirement mais avais-je le choix ?
La route est longue comme un jour sans pain mais j’ai l’habitude et je suis courageux.
Comme tous les voyages, le mien est coloré de bien des merveilles et tout autant d’obstacles. Je garderai au fond de moi la faim et la joie des consolations ténues, la douleur et le plaisir d’une main tendue, l’amertume et l’espoir qu’offre une étape enfin franchie, la peur et le soulagement de rencontrer un sourire, le dégoût de le voir se transformer en rictus d’ironie haineuse et la certitude de rester un homme bien… Jusqu’à quand ?
Jusqu’à quand resterai-je un homme debout avec des jambes pour avancer, des bras pour travailler, une tête pour penser mon humanité et au milieu de tout ça un cœur pour animer la lumière de mes yeux ? Jusqu’à quand et jusqu’où ? Chaque jour je rencontre des enfants sans sourire, des femmes au ventre creusé de peur, des hommes comme moi et d’autres dont la violence n’a d’égal que la haine. Chaque nuit j’ai peur de l’atrocité du lendemain.
Là-bas, le poids du plomb ne venait pas que du soleil.
Ici, il ne vient pas que des regards.
Je n’ai pas encore fait le tour de mon espoir, j’espère simplement que mon courage est aussi grand.
Je viens d’un pays où je ne sais que trop par quelle magie l’horizon ne cesse de rétrécir. Il n’a jamais été très vaste mais il m’a vu naître, grandir, rêver, étudier, pleurer, espérer, travailler, aimer et le quitter m’a été un déchirement mais avais-je le choix ?
La route est longue comme un jour sans pain mais j’ai l’habitude et je suis courageux.
Comme tous les voyages, le mien est coloré de bien des merveilles et tout autant d’obstacles. Je garderai au fond de moi la faim et la joie des consolations ténues, la douleur et le plaisir d’une main tendue, l’amertume et l’espoir qu’offre une étape enfin franchie, la peur et le soulagement de rencontrer un sourire, le dégoût de le voir se transformer en rictus d’ironie haineuse et la certitude de rester un homme bien… Jusqu’à quand ?
Jusqu’à quand resterai-je un homme debout avec des jambes pour avancer, des bras pour travailler, une tête pour penser mon humanité et au milieu de tout ça un cœur pour animer la lumière de mes yeux ? Jusqu’à quand et jusqu’où ? Chaque jour je rencontre des enfants sans sourire, des femmes au ventre creusé de peur, des hommes comme moi et d’autres dont la violence n’a d’égal que la haine. Chaque nuit j’ai peur de l’atrocité du lendemain.
Là-bas, le poids du plomb ne venait pas que du soleil.
Ici, il ne vient pas que des regards.
Je n’ai pas encore fait le tour de mon espoir, j’espère simplement que mon courage est aussi grand.
j'espère qu'il n'est pas vain : ni le voyage, ni l'écrit
RépondreSupprimeret que tous les déracinés qui fuient des guerres trop absurdes trouveront des lieux de paix, et des lecteurs pour lire leurs récits
comme le roman de Laurent Gaudé "Eldorado"....
L'Eldorado ? Il reste à inventer, Ailleurs l'herbe est moins jaune peut-être.
RépondreSupprimerAh oui c'est fort AUSSI sans ellipse...
RépondreSupprimerL'exil, la migration, sont d'abord des actes de courage. En témoigner en est un autre. Dire que c'est un droit universel, aussi. Écrire aussi, et ce n'est pas vain
RépondreSupprimertrès beau texte et dense et qui raconte l'humanité rude et grave
RépondreSupprimeret je rejoins Tisseuse avec le livre de Laurent Gaudé que j'adore (et tous ces livres)
Le monde cessera de souffrir quand les hommes ne seront plus condamnés à l'errance...
RépondreSupprimerCette errance qui donne toujours des textes sublimes.
¸¸.•*¨*• ☆
Ambivalente humanité, tes chemins nous déroutent ! Et, oh oui ! qu'il y faut du courage pour ne pas s'asseoir dessus !! Ah, non !!
RépondreSupprimer