N'importe quoi !
Il s'étonna que Dieu lui répondit par
le silence.
Il avait pourtant prier intensément,
lui demandant quel pourrait être le moyen de sortir de la situation
dans laquelle il s'était fourré. Enfermé dans cette cellule à
peine éclairée par une espèce de soupirail donnant sur une arrière
cour malodorante, il avait du mal à comprendre le mutisme de son
Créateur. Il avait cependant la certitude d'avoir agi selon les
préceptes sacrés.
Il est vrai qu'il avait désormais un
léger doute quant à sa dernière action héroïque, enfin
imaginait-il qu'elle le fut. Tirer au bazooka sur un groupe
d'individus armés jusqu'au dent, mais devisant tranquillement à une
table de bistrot, pouvait en effet prêter à exégèse. La tête du
présumé chef avait atterri à ses pieds. Il lui avait demandé
poliment pardon mais il n'avait eu aucune réponse claire, sinon un
borborygme post-mortem et un clin d’œil réflexif qu'il interpréta
comme un signe d'excuse voire d'absolution.
La découverte que les personnages
louches attablés partaient pour un bal masqué et que leurs armes
étaient factices provoqua en lui un trouble certain. Il estima que
les déguisements devaient, au contraire, dissimuler la préparation
d'un coup tordu. Que ces dangereux malfrats allaient se fondre dans
la foule du carnaval afin de passer inaperçus, puis se faufiler dans
le sous-sol de la banque dont il assurait la protection. Il avait
ainsi empêché un monumental hold-up et en tirait une véritable
fierté.
Passés la stupeur et le désordre induits par
l'explosion de la roquette, les gendarmes s'étaient
précipité sur lui, l'avaient maîtrisé rudement puis jeté dans
cette ergastule sans autre procès ni explications. Depuis, il
n'avait cesser d'implorer le Père éternel afin qu'il le sorte de
là. Sans réponse aucune, sinon cette saleté de chien qui avait eu
l'idée d'uriner sur le soupirail alors qu'il venait juste de réussir
à l'entrouvrir pour respirer un peu. Néanmoins il interpréta le
soulagement du canidé comme un signe divin, mais sans qu'il puisse
en comprendre la teneur. Il tenta de rassembler les souvenirs des
écritures mais sans succès. Rien dans sa mémoire des enseignements
n'avait de rapport, même lointain, avec un chien levant la patte. Ni
indication, ni présage, ni prodrome. Rien.
Il était prostré sur la paillasse peu
ragoutante et sentant fort mauvais compte tenu du fait qu'elle se
situait juste sous le soupirail, lorsqu'il eut une illumination.
Bon Dieu, mais c'est bien sur fit-il en tapant du poing dans son autre main ouverte. J'ai causé
des dégâts, certes, mais des beaux dégâts. Des dégâts utiles Le
directeur de la banque viendra me féliciter pour avoir si
formidablement protégé les avoirs de ses clients. Je serai porté
en triomphe dans les rues de la ville, accompagné par ce chien fidèle, gardien de sa maison, comme moi-même je le suis de ce noble établissement ...
La porte s'ouvrit brutalement. Sa mère
se tenait devant lui, un torchon à la main :
- Quand tu auras fini d'écrire tes
bêtises, tu viendras mettre la table. C'est ton tour cette semaine !
Un texte posté sur le fil du rasoir, complètement déjanté (et surtout sans aucun rapport avec des évènements récents !!) Et un manque de temps pour vous lire et commenter. Je compte sur votre compréhension et votre indulgence ...
RépondreSupprimerJ'espère bien que la semaine prochaine je serai plus présent sur le site ...
sur le fil du rasoir ou sur la ligne du bazooka ?
Supprimer:o)
Il eut été dommage de manquer ça... en attendant, n'oublie pas de te laver les mains avant de mettre la table
RépondreSupprimerUn gros merci Cher Arpenteur d'avoir tout de même pris le temps de « pondre » ce texte pour nous ! ;o)
RépondreSupprimer"Il s'étonna que Dieu lui répondit par le silence."... et tout est dit !
RépondreSupprimerJe t'ad♥re, mec !! Tu es vraiment grand, dans mon coeur, en tous cas. (pluriel, oui)
Et pour le repas il y encore de la roquette et des pruneaux au dessert. Là c'est l'ado qui se déchaîne... :o))
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